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Critiques de Nicoby (254)
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Les ensembles contraires, 1ère partie

♫Le monde entier n'a pas chialé

Le monde entier n'est pas là pour ça

Le monde entier ne t'en a pas voulu autant que moi

Si tu m'avais demandé moi je t'aurais dis que dans la vie

Ce qui compte c'est pas l'issue mais c'est le combat

Qu'il faut rendre ce que tu reçois

Les mauvais coups comme les plus bas

Et que rien que la beauté du geste

Te donne raison sur ce que tu détestes.♫

𝐋𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫 - Mano Solo - La Marmaille nue - 1993 - son 1er album ...



"Ecoutez Mano Solo dans mon état psychologique, c'est du sado-masochisme.Mais au moins, ça me donne l'illusion de partager ma situation avec quelqu'un.Se sentir moins seul. Oui, encore et toujours. Et puis, c'est sans doute le mec qui chante le désespoir avec le plus d'entrain [...]" émuSic Page 41 🤭

-----♪----♫----🏓----🥊----🏓----♫----♪-----



Perros-Guirec, pays de cocagne

peuplé de pongistes talentueux

de jolies filles et d'un type chaleureux

premières vacances p'tite riviera en Bretagne

La Vie c'est comme une partie de ping pong

On est sur le ring on attend le gong...

Toujours trop jeune pour se sentir orphelin

Ici en Août, t'as déjà un temps de Toussaint

Apérosse Direct matin, midi et soir, un métier

Une Envie de dire je t'aime au 🅜🅞🅝🅓🅔 🅔🅝🅣🅘🅔🅡

Epuisement, Plage, Panique

Maillot, épile ethique

Libre, ivre....Etat piteux

HuRLe le ou à la queue leu-leu

L'Ado, les sens, pour parler d'amour

Rien trouver de mieux que l'humour...

Ensembles et contraires de deux bons copains

Souvenirs de Kris et d'Eric, écrits à quatre mains

à l'image c'est Nicoby bon pour le dessin

Anecdotes sur les aventures du quotidien.

Les jours passent et se ressemblent

Ensemble ils étaient

Face à la mer,

contre air,

Vent, force et marée...

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Le monde de Sophie, tome 1 : La philo de So..

🎼Ils vieilliront aussi qu'ils restent ce qu'ils sont

Des viveurs d'utopies aux étranges façons

Des amants, des poètes, des faiseurs de chansons

Ils n'ont dans la vie que cette philosophie🎶

-Georges Moustaki-1975-

---🎵---🎶---🌜---💫---🌛---🎶---🎵---



''Donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer les deux.''

Hardy et Laurel, sont sur un bateau

Hardy tombe à l'eau, ''me reste plus qu'à penser ça à dessein'' reMarque Aurèle, très Stoïcien...

Blague mis a part, mieux vaut lire cette version de Gaarder à dessin

Que d'se trimballer dans l' sac le pavé de l'auteur norvegien

La 1ere qualité en philoSophie c'est de s'étonner

Nous avons aussi toute la Vie pour nous amuser

Demain sur mes chemins je repars marcher 🤗👣
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Histoire dessinée de la France, tome 2 : L'en..

Voici une BD qui remet en cause tout ce qu'on avait appris de nos ancêtres les gaulois à commencer par Astérix qu'elle pointe du doigt pour ses nombreuses fautes qui sont véhiculés.



Ainsi, on apprend dans cette enquête gauloise que les menhirs, ce n'est pas eux car ils appartiennent plutôt à la préhistoire. Par ailleurs, ils ne vivaient pas dans des forêts abondantes qu'ils avaient plutôt massivement défrichées. En ce temps-là, les forêts occupaient moins d'espace que de nos jours, c'est dire ! On ne mangeait pas du sanglier car ils étaient considérés comme des êtres appartenant aux dieux. Bref, les gaulois n'ont pas échappé à la caricature.



Cette ouvrage est très intéressant car il déconstruit tout ce qu'on sait. Il offre une vision de l'histoire plutôt décapante assez loin des tentatives de récupération politique nationale ce qui n'est pas une mauvaise chose.



Jules César n'a pas conquis la Gaule mais il a été aidé par les Gaulois du sud favorable à la civilisation gréco-romaine et au commerce contre ceux du nord plutôt soucieux de leur indépendance. Bref, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.



Par ailleurs, il ne faut pas croire que les gaulois sont nos ancêtres car ils ne sont pas les seuls car les romains et les germains sont également de la partie. Bref, il y a eu différent apport dans l'immigration. Oui, ce qui est intéressant, c'est l'idée de véhiculer une image différente du Gaulois !



J'ai franchement bien aimé car j'ai appris des tas de choses intéressantes que j'ignorais. Et surtout, j'ai désormais une autre idée de ce que fut la Gaule.
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Le monde de Sophie, tome 1 : La philo de So..

Je ne vais pas pouvoir m’empêcher de comparer cette bande-dessinée avec le roman culte de Jostein Gardner. Je conçois tout à fait que pour les besoins de la bande dessinée, il ait fallu imaginer autre chose que de la littérature et des échanges entre une adolescente et un inconnu philosophe, ce qui, à mon avis explique les aspects de la BD.



J’ai tout de même eu des difficultés pour entrer dans le scénario, je ne comprenais pas que comme par magie, ce qui donne une note fantastique au travail des auteurs, Sophie se retrouve projetée en Grèce, n’en revienne en passant pas la boîte au lettres, soit présentée comme témoin oculaire flottant au-dessus de son cadre de vie et retombant sur Terre après avoir côtoyé les cynistes, les stoïciens et les épicuriens (qui me laisseront sur ma faim). Je n’avais pas non plus prévu de rencontrer un Démocrite géant en lego qui vient expliquer sa théorie des atomes à l’héroïne. Perplexe, j’ai senti une nécessité de relire les pages du roman d’origine…



Enfin habituée au récit sous cette forme, j’ai trouvé la lecture intéressante même s’il s’agit là d’un survol des mouvements philosophiques qui donne malgré tout envie de se replonger dans le roman.



Ce parcours de Sophie permettra une succincte révision des bases de la philosophie, en partant des mythes et des philosophes de la nature, en côtoyant Démocrite, Socrate, Platon et sa célèbre allégorie de la caverne, pour continuer cette aventure philosophique au fil de l’histoire. Ce tome s’arrête à Galilée.



Sophie pose également avec sa maman, le problème très actuel du réchauffement climatique et du devenir des générations futures, problème qui peut sans aucun doute être considéré sous un aspect philosophique.



D’autres volets sont donc prévus. Je les lirai peut-être si j’en ai l’occasion, toutefois je pense qu’ils constituent plutôt une mise en bouche pour les personnes qui n’ont pas lu le roman de Jostein Gaarder et peuvent trouver du plaisir à lire cette œuvre revisitée et adaptée.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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20 ans ferme

Des braquages qui ont mal tourné. Et une nouvelle maison pour Milan: la prison. En 1985, à 20 ans, le voilà condamné à 20 ans ferme. Une peine qu'il accepte. Des conditions de (sur)vie un peu moins. Déshumanisés, entassés comme des bêtes, trop peu de douches et de parloirs, telles sont les conditions de vie difficiles, parfois humiliantes. Une altercation avec un autre prisonnier lors de la promenade, une lettre d'amour envoyée à la juge d'instruction et le voilà condamné à dix jours de quartier disciplinaire. Mais Milan, forte tête, qui aspire à un peu plus de dignité, ne compte pas en rester là pour autant. Convaincant ses camarades de le suivre, il tentera d'expliquer à coups de gueulantes, d'émeutes et de provocations que leurs conditions d'enfermement sont à la limite de l'humain...



Partant du témoignage de Milko, président de l'association Ban Public, Sylvain Ricard nous enferme dans ces prisons aux conditions de vie déplorables. Milan, lui, n'aspire finalement qu'à une chose: purger sa peine dans la dignité. Mais, trop forte tête que les matons prennent un malin plaisir à recadrer, il subira les affres de son comportement. Sans parti pris, Sylvain Ricard dénonce simplement les conditions de vie carcérales. Des transferts incessants et inexpliqués aux heures de parloir supprimées en passant par les humiliations, le courrier détourné ou les violences (physiques et psychologiques), rien n'est épargné au prisonnier. Un témoignage plutôt sombre et inquiétant qui, on l'espère, réveillera quelques esprits. Le trait de Nicoby, anguleux et vif, et ses couleurs judicieusement choisies (clair pour l'extérieur, sombre pour l'intérieur) collent parfaitement à cette ambiance plutôt oppressante.
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Les ensembles contraires, 1ère partie

Brest, automne 1989. Christophe, jeune ado de 17 ans un peu mal dans sa peau, taciturne, calme, un peu gauche, se rend comme d'habitude à son entraînement de ping-pong. Là, il y retrouve son ami Thierry, champion de Bretagne. Pas une corvée, le ping-pong, juste une sanction pour le redoublement de sa 3ième. Mais, il y prend goût et malgré ses résultats plus que médiocres, il y va de bon cœur et, surtout, va de temps en temps encourager l'équipe féminine. C'est justement lors d'un de ces matchs régionaux qu'il fait la rencontre d'Eric. Le beau, le grand, l'imposant, le mec sûr de lui et qui assure, le trop sérieux Eric... Une seule parole échangée ce jour-là, pourtant Christophe a senti quelque chose se passer entre eux. Lorsque les deux garçons se revoient quelques mois plus tard, lors d'un match de ping-pong, installés l'un à côté de l'autre, ils commencent à discuter puis s'échappent pour aller fumer une clope. Le bel Eric va soudain perdre de sa prestance lorsq'il avouera à Christophe qu'il passe un CAP couture et, qui plus est, est doué pour le repassage! Il n'en faut pas plus pour déconner là-dessus, se foutre un peu de sa gueule au passage et se taper quelques fous rires pendant tout l'après-midi. S'ensuit la promesse de se revoir et commence alors une belle amitié entre les deux garçons...



Lorsque deux auteurs se rencontrent et se racontent... Christophe (alis Kris) et Eric (alias Eric T.) nous livrent leur rencontre, leur amitié si forte, les vacances chez l'un ou chez l'autre, les allers-retours Brest/Perros, leurs amours et leurs familles. Ils montrent brillamment que deux caractères opposés peuvent finalement bien s'entendre. Tout est dans une telle simplicité, une telle sincérité, une telle bienveillance que l'on prend plaisir à les suivre. Les deux garçons sont vraiment attachants, drôles, emplis de vie et d'espoir. Alternant la narration, les auteurs mettent en commun leurs points de vue mais chacun livre aussi quelques événements marquants qu'il aura vécu sans son ami. L'ensemble prête à sourire ou à rire mais l'on sera aussi ému par les drames vécus et les blessures de chacun. Le dessin aux tons chauds est vif et chaleureux. Quelque peu surannées, les couleurs apportent charme et chaleur, à l'instar des auteurs.



Les ensembles contraires... s'attirent...
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Le meilleur ami de l'homme

On dit que le meilleur ami de l’homme est le chien. C’est vrai. Cependant, en l’espèce, il s’agit surtout de suivre un vieux camarade de foot qui semble jouer le suiveur.



La thématique est celui de l’ami envahissant qui vous veut du bien. En réalité, il s’agit d’un suiveur qui a toujours été un peu jaloux de notre héros Kévin qui du haut de sa quarantaine est sur le point de divorcer pour passer à autre chose. Il faut dire qu’il porte bien son nom car il pourra s’avérer assez exaspérant voir pathétique par bien des côtés. Cependant, on va apprendre à l’aimer au travers des situations plutôt rocambolesques où il va lâcher prise.



En fait, il y a 20 ans, il avait connu la fille de l’entraîneur, une certaine Cécile qui l’a également poussé dans ses études de médecine. Elle est partie en Afrique afin d’aider les populations les plus pauvres alors que notre héros a sombré dans une vie parisienne pour s’occuper du colon des patients. On peut dire d’une certaine manière qu’il s’agit bien d’une histoire de cul.



L’ami en question va être assez envahissant et ne jouera pas souvent franc jeu ce qui entraînera des situations pour le moins assez cocasses. On est dans un récit doux-amer à la manière du cinéma français avec ce qu’on peut appeler le renouveau de la comédie.



J'aime toujours autant le trait graphique de Nicoby qui oscille entre légèreté, autodérision et humour. Bref, c’est à la fois un trait assez réaliste et expressif ! La lecture s’avère plutôt facile. Il y a un côté amusant notamment dans la répartie et les répliques. Bref, le dessin empreigne sur le récit avec cette légèreté de ton.



J'ai trouvé cette œuvre assez sympathique malgré son côté un peu lourdingue parfois. Humour et autodérision seront au rendez-vous pour partager un bon moment de lecture.
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Les ensembles contraires, 2ème partie

En ce dimanche de février 1994, qui, pourtant, commençait tout à fait normalement, Christophe reçoit un appel de l'hôpital de Brest: Eric vient de tenter de mettre fin à ses jours. Heureusement pour lui, les secours sont arrivés à temps pour faire le lavage d'estomac et il est maintenant hors de danger. Aussitôt, Chris se rend au chevet de son ami. Evidemment, il le trouve groggy et un peu sonné. Le médecin présent dans la chambre lui demande alors les raisons qui ont pu le pousser à commettre ce geste...

Nous sommes au début de l'année 1993, Eric vient tout juste de débarquer à Brest. Il a quitté sa famille, il faut dire que, depuis la mort de son père, sa mère passe son temps à picoler et à ramener tous les amis un peu louches. Pas facile pour lui de s'intégrer dans cette nouvelle ville, la minuscule chambre du Foyer des Jeunes Travailleurs n'étant pas des plus chaleureuses. Heureusement, il s'est trouvé un stage rémunéré pour subvenir à ses besoins. Mais l'argent est vite dépensé, d'autant plus que sa mère se sert sur son compte sans se gêner. Christophe, lui, continue ses études en histoire et même si les deux amis se voient régulièrement, chacun vaque de son côté. Peu à peu, le jeune homme perd pied et se retrouve de plus en plus souvent seul...



Les deux auteurs se livrent comme jamais dans cette deuxième partie. Sans tabou, ils se racontent avec beaucoup d'émotion et de sensibilité. L'on voit transparaitre avec toujours autant de sincérité l'amitié profonde et forte qui les lie à jamais et le soutien qu'ils s'apportent mutuellement. Chris et Eric, toujours à tour de rôle, nous racontent les petits soucis du quotidien, les bonheurs futiles et parfois fugaces, les amours naissantes ou contrariées mais aussi les blessures plus profondes, les coups de blues et les fêlures insurmontables. Cette autobiographie qui, de prime abord aurait pu s'avérer banale et longue (pas moins de 400 pages), est finalement si touchante, si juste et si intense que l'on se laisse porter par leur récit. Le dessin de Nicoby est vivant et empli de vie malgré des thèmes plus graves. L'on referme cette tranche de vie avec un certain pincement au cœur, comme l'impression de quitter deux amis...

Emouvant, intense et généreux...



Les ensembles contraires... à l'unisson...
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Manuel de la jungle

Un soir au restaurant, pendant le salon du livre de Paris, Joub soumet une idée à son éditeur: maintenant qu'il vit en Guyane, il est ami avec un certain Olivier, professeur de son état et grand baroudeur, qui semble connaître la forêt amazonienne comme personne et qui a à coeur de changer sa vision et de la rendre moins anxiogène. L'éditeur de Joub lui soumet alors une bien meilleure idée: que ce soit lui qui y aille avec Nicoby et qu'ils fassent ensemble un album d'aventure, une sorte de manuel de la jungle. C'est ainsi que les deux amis se retrouvent en Guyane. Accueillis les bras ouverts par Olivier, qui propose de fêter ça en trinquant, Joub et Nicoby prennent la direction de la forêt, s'installent à bord d'un canot et remontent la rivière en pleine nuit. Un spectacle magique s'offre à eux. Ils font ensuite connaissance avec Jérôme, lui aussi professeur, qui les invite à passer la nuit dans son carbet et va les initier à la vie dans l'Enfer vert...



En compagnie des deux auteurs, Joub et Nicoby, et de ces deux baroudeurs, Olivier et Jérôme, l'on plonge en plein Enfer vert (c'est ainsi que l'on surnomme la forêt guyanaise). Une expérience enrichissante que Joub et Nicoby ont mis en image dans cet album à la fois dépaysant et instructif, remplie d'émotions et parfois drôle. Pour les deux hommes, plutôt habitués à la quiétude de leur atelier, leur vie va changer du tout au tout et ils vont devoir s'adapter à ce nouveau milieu mais aussi aux orpailleurs clandestins tout aussi, sinon plus, dangereux que les anacondas, les raies ou les ocelots. Ce voyage, bien que dépaysant, aurait finalement mérité d'être approfondi et l'atmosphère plus étouffante. Graphiquement, le trait vif et esquissé de Nicoby sied à ce carnet de voyage et les couleurs sépia nous plongent dans une ambiance particulière. Joub nous offre en plus quelques jolies aquarelles.
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Le monde de Sophie, tome 1 : La philo de So..

Club N°50 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Pas aussi bien que le livre mais on (re)apprend quand même beaucoup de choses.



Ce qui est intéressant aussi c'est que beaucoup d'exemples sont réactualisés aux problèmes d'aujourd'hui (réchauffement climatique...).



Aaricia

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Pour ceux qui ont la flemme de lire le livre original de philosophie très accessible.



Wild57

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La philo à la portée des grands ados.



Morgane R.

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Sang de Sein

Pour planter le décor : un fait divers tragique entre les deux guerres au mythique phare breton d'Ar-Men, au large de l'Ile de Sein.

Depuis le début de sa construction en 1867, ce phare en a vu, des drames. Ça fait donc un paquet de fantômes à s'y balader.



Un siècle et demi plus tard, l'auteur breton Brieg Mahé envisage d'en faire le cadre du roman policier "parfait", comme il existerait le crime parfait. Il y invite quatre personnes aux compétences diverses en lien avec ce projet. Ensemble, ils sont censés écrire l'histoire, coupés du monde. Avec leur imagination ou IRL ? Qui sait quoi des intentions de Mahé ?



Très agréable à lire, pour le suspense, l'humour et la critique jubilatoire du milieu littéraire, des petits arrangements entre certains auteurs et le pouvoir en place - sujet tristement d'actualité.

Hélas, ça finit en 'tout ça pour ça'. On nous parle tellement tout au long de l'album du polar parfait, encore plus habile que 'Dix petits Nègres', qu'on s'attend à une intrigue extraordinaire, du jamais vu.

Le bricolage final, très banal, donne une impression de bâclé.
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20 ans ferme

20 ans , le temps de l'insouciance...

20 ans ferme , le temps de la souffrance...



Milan est jeune .

Milan est fou-fou .

Milan a joué , perdu et va le payer très cher !



Après l'excellentissime Kuklos , Ricard signe ici un bouleversant docu-fiction sur l'univers carcéral et ses implications déshumanisantes .

Petit braqueur sans envergure serré par la police , Milan ne sera pas transféré à l'Inter ni à l'AC mais bien en tôle ! 20 piges à tirer , de quoi vous donner le temps de cogiter , de regretter mais surtout de découvrir le monde merveilleux des petits matons fripons et des virils codétenus taquins !

Basé sur le témoignage édifiant du fondateur de Ban Public , Milko Paris , Ricard dresse un tableau consternant de la zonzon et franchement , ça donne pas envie...

Le problème de Milan , une grande gueule dont il use plus souvent qu'à son tour ! Pourtant , il n'aspire qu'à une seule et unique chose , purger sa peine dans la dignité ! S'il est un loup pour la société , il en deviendrait presque agneau sacrificiel au sein de ces geôles Républicaines .

Frustration , rage , désespoir se succèdent au gré des parloirs annulés , du courrier détourné , des quartiers disciplinaires , des insurrections étouffées dans l'oeuf , des transferts...

Quid de l'épanouissement , du respect et de l'insertion professionnelle ? le débat reste ouvert...



Nicoby va à l'essentiel en usant d'un trait anguleux aux couleurs blafardes .

Ni juge ni partie , Ricard s'efforce de faire dans un factuel journalier toujours plus sombre et propre à enfoncer plutôt qu'à reconstruire .

Tristement instructif , " Le gnouf pour les nuls "  interpelle , poussant même , l'effronté , le lecteur à une certaine réflexion !

A noter l'ajout final et fort judicieux de bon nombre de règlements majoritairement bafoués au sein de tout établissement pénitentiaire qui se respecte...peu...



20 ans ferme ! Quelqu'un aurait-il une carte chance ?

http://www.youtube.com/watch?v=wtdf3N96N8Y
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Tête de gondole

Bienvenue dans les rayons et les coulisses de l'hyper 'Cash', un des temples (fictif) de la conso à Dinan, Côtes d'Armor.

Tout y est pensé pour que vous bourriez vos caddies jusqu'à la gueule, chaque occasion est bonne à prendre. Là, la fête des pères approche. N'oubliez pas d'offrir un rasoir dernier cri à Papa. Cliché sexiste ? Un aspirateur, alors ?

Mais Mandon, le directeur du magasin, va devoir mettre ces préoccupations marketing de côté pour vivre malgré lui une aventure un peu loufdingue.



Une pastille sur la couverture promet 'Le renouveau de la comédie'.

Tronchet m'amuse généralement mais je n'aime pas son graphisme, carré et lourd. On n'a pas ce problème ici : c'est Nicoby qui dessine.



Oui, l'album égratigne l'univers de la grande distribution - univers sans pitié pour les clients et les salariés, et sans scrupules (magouilles financières). Mais ça reste trop léger.

Moins drôle, délirant, décapant que 'Zaï Zaï Zaï' de Fabcaro.

Moins corrosif et instructif que 'Encaisser' (Anne Simon & Marlène Benquet, collection Sociorama), 'Moi vivant, vous n'aurez jamais de pauses' (Leslie Plée).

Et j'en oublie sur ce thème - pour ne citer que les BD.



Déçue. Je ne me suis pas gondolée comme je l'espérais.
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Leconte fait son cinéma

Patrice Leconte est actuellement l’un des plus grands réalisateurs français de film. Il s’est fait remarquer grâce à des comédies assez populaires qui ont marqué les années 80 comme la série sur les bronzés par exemple. C’est le film « Ridicule » qui lui permet d’avoir le césar du meilleur réalisateur en 1997 mais il loupe de peu l’oscar du meilleur film étranger.



Ce que l’on sait un peu moins, c’est qu’il a travaillé dans le magazine hebdomadaire de bande dessinée «Pilote» au début des années 70. Quand on sait que ce journal a eu une influence déterminante sur le marché français, on comprend qu’une BD documentaire lui est enfin consacrée.



C’est Joub et Nicoby qui ont la responsabilité de mettre en avant la vie de Patrice Leconte où l’on découvre les coulisses du cinéma au travers de nombreuses anecdotes et des souvenirs à travers un échange de conversation.



J’adore toujours autant le trait graphique de Nicoby qui fait dans la finesse malgré la simplicité. C’est toujours agréable à regarder et cela rend le récit assez vivant, frais et aéré.



Sur le fond, on fait la connaissance de Patrice Leconte qui est une personne plutôt sympathique et surtout très travailleur qui laisse libre court à la création artistique. Il a commencé son métier à 27 ans avec un premier film en 1976 (« Les Vécés étaient fermés de l'intérieur ») qui n’a pas eu de succès avec Jean Rochefort et Coluche. Il a ensuite connu le succès avec sa série sur « Les bronzés » en embauchant la troupe du splendide (année 1978 et 1979).



Les années 80 sont florissantes pour Patrice Leconte qui collabore avec de nombreux acteurs français comme par exemple Michel Blanc, avec qui il scénarise notamment les comédies, « Viens chez moi, j'habite chez une copine » en 1980, « Ma femme s'appelle reviens » en 1982 et « Circulez y'a rien à voir » en 1983. Il aime bien également tourner avec Jean Rochefort qui ne m’a jamais trop ménagé.



Après les comédies qui ont contribué à sa célébrité, vient le temps des drames avec «Tandem » en 1987, « Monsieur Hire » en 1989 et « Le Mari de la coiffeuse » en 1990. Il manie plusieurs cordes de l’arc cinématographique avec un sens affûté du cadrage, du dialogue et du jeu d’acteur.



On s’aperçoit que très souvent, les projets de film tombent à l’eau pour des raisons aussi diverses que des retards liés aux agendas des acteurs qui ne sont pas compatibles. En 40 ans, il dit avoir réalisé 30 films dont également 30 films qui ne sont pas produit. Cependant, une fois le film lancé, c’est tout un processus qui se met en place et qu’on verra vers la fin de cet album avec «Maigret».



C’est une BD documentaire assez intéressante sur une tranche de vie d’un réalisateur qui enchaîne plusieurs projets en même temps (cinéma, théâtre, littérature…). Visiblement, il est plutôt accessible et ne s’enferme pas dans une bulle. On peut le croiser sur la table d’un café au beau milieu d’un village. Le mode reste celui du réalisme avec cette conversation qui s’étale sur tout un album mais qui demeure très vivante.



Patrice Leconte porte un regard lucide et critique sur ses œuvres et sa carrière en admettant ses erreurs. J’aime beaucoup cette humilité. A vrai dire, je ne connaissais pas du tout cet homme. Cette BD présente des bons aspects mais on ne doute pas de la sincérité des auteurs. Certes, ils sont fans et connaissent parfaitement l’œuvre du cinéaste. On sait également qu’on croise dans ce milieu des grosses têtes à claque. Mais bon, c’est à l’opposé de Patrice Leconte qui manifeste le désir de collaboration dans un souci créatif.



Au final, ceux qui s’intéressent au cinéma et surtout à ses coulisses ainsi qu’au métier de réalisateur pourront trouver leur compte avec cette biographie très intéressante et réaliste. Il faut dire que tout le monde a bien joué le jeu et cela s’en ressent au niveau du résultat.



J’en profite pour dire que Spielberg sort actuellement un film « The Fabelmans » qui raconte ses débuts de réalisateur en partant de son enfance. C’est le même type de démarche pour nous présenter le métier dans un magnifique hommage au cinéma. Leconte fait également une magnifique déclaration d’amour à son art avec tendresse et bienveillance. Un hommage au septième art qui ne pourra que faire vibrer les cinéphiles…

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Une vie de papa !

Certains voudraient nous faire croire que les hommes et les femmes, c'est pareil. Je ris !

Alors peu importe le coupable (l'éducation, la société...), le constat est là : le monsieur est quand même largement plus bourrin, en général (et comme la dame est susceptible - oups, "sensible" -, ça coince...).

Et si dans un couple hétéro, on ne s'en était pas rendu compte avant, la grossesse met bien le problème en évidence. Dommage, parce que c'est précisément là qu'on commence à construire un truc d'avenir avec ledit bourrin, pour partager à vie cette énorme responsabilité : l'existence et l'éducation d'un tiers... On espère alors de tout son coeur que son ovule à soi sera plus déterminant dans les caractéristiques du bébé que son mini spermato à lui (au moins pour la jugeotte).



Bref, les hommes qui écrivent sur la périnatalité sont lucides, heureusement : cf. Julien Blanc-Gras (témoignage 'In Utero'*), Jul (BD 'Le guide du moutard') et Nicoby, ici.

Dans cet album, l'auteur évoque la paternité, de l'instant Q de la conception à la pré-adolescence de ses rejetons. Il décrit plus particulièrement la grossesse et ses doutes, l'accouchement, et les premiers mois du bébé. Ceci avec honnêteté, sans se donner le beau rôle.



C'est bien vu, mais pas follement drôle, il manque un petit grain de folie, d'absurde, ou des chutes - je ne sais pas.

Plaisant, sans plus. Bien, pour se remémorer des souvenirs. Et, si on est d'humeur belliqueuse, ressortir quelques vieux dossiers au papa des enfants... 😏😘

_______



* extrait de 'In Utero' (roman de Julien Blanc-Gras) :

« Les contractions se rapprochent. (...) Je me dirige vers la cuisine car il faut prendre des forces. La femme surgit sur le pas de la porte, médusée :

- Mais qu’est-ce que tu fous ?

Je me prépare un bon petit sandwich.

Elle secoue la tête, avec un air qui signifie 'Suis-je vraiment en train de faire un enfant avec cet abruti qui tartine de la mayonnaise après avoir bien fait griller son pain, pendant que j’attends valise à la main dans l’entrée de l’appartement entre deux contractions ? »
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Histoire dessinée de la France, tome 2 : L'en..

Histoire dessinée de la France me paraît plus juste que BD pour ce livre. La partie texte est très volumineuse – au moins autant que la BD – et d’un niveau de livre d’Histoire pur et dur.



J’ai trouvé dans ce livre des choses vraiment intéressantes, et d’autres qui m’ont fait tiquer. La faible qualité de la BD y est pour beaucoup. Le dessin assez grossier, centré sur la caricature humoristique et faisant le grand écart avec le texte très sérieux, m’a déplu. Les mises en image de lieux et vêtements typiquement gaulois auraient mérité un peu plus de précision. Le dessinateur s’essaie en permanence à des saillies d’humour mais ça ne colle pas avec le propos de vulgarisation historique. De plus, les premières mini BD mettent au début souvent en scène des antagonistes qui s’engueulent : Jules César et Poseidonios d’Apamée, Cicéron et Diviciac. Leurs positions partisanes troublent la clarté de l’information que l’historien veut faire passer. Les dernières mini BD, plus centrées sur des présentations historiques ou archéologiques, plus sobres, rattrapent cependant un peu. Et le duo d’auteurs Brunaux-Nicoby qui participent est agréable.



Le texte de Jean-Louis Brunaux est en revanche de haute tenue, probablement du niveau de ses autres ouvrages consacrés à la Gaule (je ne les ai pas lus). On sent l’historien engagé dans un combat : supprimer les fausses idées – en partie portées par Astérix – que l’on peut avoir sur la Gaule et les Gaulois. Par exemple : ce ne sont pas eux qui ont bâti les menhirs ; ces derniers sont plus anciens.

L’auteur insiste aussi beaucoup sur la différence existante entre les Celtes et les Gaulois. Son explication – une de celles troublées par la partie BD – n’est pas très claire à mon sens. J’en ai saisi que les Celtes étaient les peuples de la Gaule dite Celtique, sous entendu que la Gaule abrite d’autres peuples gaulois comme les Helvètes ou les Belges. Si je comprends bien, il s’agit d’une explication du terme Celtes employée par les antiques. Mais Brunaux n’aborde pas l’autre emploi de ce mot, à ma connaissance, qui regroupe l’ensemble des peuples indo-européens qui parlaient des langues celtiques (dont sont issus les Irlandais, les Écossais, les Galiciens, etc.). Cette définition résulte de recherches linguistiques bien plus contemporaines. J’aurais espéré une mention de ce sujet.



L’une des principales informations est l’explication de l’absence de sources écrites gauloises : pour des raisons religieuses, les druides ont simplement interdit l’utilisation de l’écriture. Ce manque de sources écrites est patent et les historiens sont obligés de se baser sur les textes grecs ou latins pour connaître les Gaulois. De ce fait, les faits présentés dans le livre sont peu nombreux et reviennent incessamment : la fondation de Massilia, les migrations gauloises (Bellovèse), le sac de Rome (Brennus) puis de Delphes, les guerriers gaulois dans l’armée de Carthage et la guerre des Gaules de César. L’archéologie a beaucoup progressé et cet aspect est bien mis en avant, mais elle ne remplace pas l’écrit malheureusement.



Pour terminer, je recommanderais au lecteur intéressé de se diriger plutôt vers l’un des nombreux livres de Jean-Louis Brunaux que vers cette BD qui n’en est pas vraiment une. Et pour me contredire, je crois que j’essaierai quand même le volume sur Les Temps Barbares car l’historien qui y sévit est le très réputé Bruno Dumézil que j’ai bien envie de découvrir enfin.

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Poète à Djibouti

En 2013, Nicoby a été invité dix jours à Djibouti pour un festival de poésie.

Il relate sa découverte du pays au moyen d'anecdotes en bande dessinée et de quelques photos.

Ce carnet de voyage est léger, mais l'auteur annonce la couleur d'emblée, il ne prétend pas faire de reportage géopolitique. Le ton est humoristique, plein d'autodérision, Nicoby s'y présente comme un Occidental naïf et parfois balourd, comme n'importe quel touriste qui se laisse dérouter par les moustiques, l'alimentation, le climat, les moeurs de la population... dans un pays inconnu.



Agréable à lire et à regarder, le graphisme rappelle ceux de Franck Margerin et de Florence Cestac, en plus doux, moins chargé. Les photos réparties entre les planches de BD apportent une touche d'originalité appréciable, surtout qu'elles sont vraiment jolies.

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Histoire dessinée de la France, tome 2 : L'en..

NOS (PAS TROP) ANCÊTRES LES GAULOIS.



Et voilà donc le second volet de l'Histoire de France en bande dessinée qui sort tout juste des forges où il a été patiemment martelé, formé, ciselé ! Magnifique projet, il faut bien l'admettre, que de remettre au gout du jour, et surtout en prenant en compte les connaissances, les réflexions, les hypothèses les plus avancées du moment, une version plus en phase avec notre monde "post-moderne" de l'histoire de notre pays. Projet audacieux s'il en est que les éditions de la Découverte entreprennent conjointement avec "La revue dessinée", une revue trimestrielle d'actualité en bande dessinée, la seule dans ce domaine à notre connaissance.



Ainsi, sous la forme d'une véritable enquête entremêlant textes de référence grecs ou latins et connaissances les plus récentes en matière d'archéologie, le Directeur de recherche au CNRS Jean-Louis Brunaux nous emmène-t-il à la découverte de ceux que l'historiographie antérieure nous longtemps présenté - et de manière absolument erronée - comme "nos ancêtres". Mais aussi comme de purs barbares sans véritable culture, lesquels auraient finalement tout appris du colonisateur romain. Il est accompagné, tout au long de ce périple tant géographique qu'historique, guerrier, intellectuel et social, d'un petit personnage sympathique, jouant les candides, qui n'est autre que le dessinateur Nicoby, aisément reconnaissable à un énorme nez arrondi et des traits relevant de l'auto-caricature.



Ces deux enquêteurs nous présenteront quelques uns des personnages par lesquels nous est - encore assez mal - connue l'histoire, la vie, la société de ces fameux gaulois : Jules César, bien entendu, auteur de la célèbre Guerre des Gaules. Mais aussi son illustre prédécesseur, moins connu du grand public et pourtant essentiel, le grec Poséidonios d'Apamée que le premier recopia d'ailleurs pour bonne part. Nous retrouverons aussi l'orateur et homme politique romain Cicéron de même qu'un certain Diviciac, qui n'est autre que le seul druide gaulois dont la littérature gréco-latine a jamais retenu le nom et avec lequel le romain s'entretient ! Notons que ces deux-là sont immédiatement contemporains de Jules César.



En sept chapitres relativement équilibrés entre planches de bande-dessinées permettant de contextualiser ces fameux gaulois dans leur milieu, leurs habitations, leur religion (ou, pour le moins, l'une des hypothèses de ce que l'on en sait, qui est assez mince), leurs traditions, leurs habitudes politiques et leurs vertus guerrières et mini-dossiers permettant d'aller un peu en profondeur dans l'analyse, Jean-Louis Brunaux s'attache en particulier à sortir ce peuple des incohérences, invraisemblances, absurdités même sur lesquelles flotte, parfois dangereusement, notre héritage culturel et historique les concernant. Ce légendaire souvent bâti de toute pièce au gré des intérêts politiques de chaque époque et qui ont fini par constituer ce fameux "roman national".



Ainsi, pas de druide faisant construire le moindre mégalithe (Dolmen et menhir sont de mille ans antérieurs aux gaulois et ces derniers n'en savaient probablement pas plus à leur égard que nous aujourd'hui). Pas de sanglier au menu mais des céréales, abondantes, des fruits, du cochon domestique, du bétail : car ce peuple était remarquablement doué en matière d'agriculture, exportant fort probablement ses surplus en direction de la Grèce puis de l'Italie romaine en échange d'huile et, surtout, de vin. Dans le même ordre d'idées, bien peu de ces forêts touffues comme on les voit dans Astérix. Au contraire, la Gaule avait été largement déboisée par cette population essentiellement rurale (peu de cités et de taille médiocre, relativement aux voisins romains ou aux grecs) et les forêts étaient intelligemment et raisonnablement exploitées pour les importants besoins (construction, véhicules, chauffage) qu'ils en avaient. Que, certes, il n'écrivaient pas - ce qui est source de toutes les hypothèses, jusqu'aux plus farfelues, les concernant, n'ayant laissé aucune trace écrite d'eux-mêmes - mais cela n'en fait pas une civilisation de barbares pour autant, l'écriture leur étant parfaitement connue mais seulement interdite par les druides pour des raisons tout à la fois religieuses et politiques. Ainsi en va-t-il d'un grand nombre de lieux communs, de contre-vérités, d'à peu près et autres images d’Épinal qui émaillent généralement, y compris dans ce que l'on a pu nous enseigner, le peu que nous gardons en mémoire de ces sacrés gaulois ! L'ouvrage est, sous cet angle, parfaitement salvateur. D'autant plus qu'il est très abordable.



Par ailleurs, dans la continuité du premier volume de cette série intelligente, les auteurs évitent de céder aux facilités de la personnification d'une époque autour de quelques personnages supposés clés. Ainsi en est-il en particulier de notre "cher" Vercingétorix, dont la destinée est remise totalement en perspective dans les quelques ultimes pages de l'ultime chapitre de l'ouvrage. Et de le remettre à sa juste place, éloignée, très éloignée de ce que la volonté politique d'un Napoléon III puis de notre IIIème République s'acharnèrent à en faire. Loin, très loin de ce parangon antique de la résistance française à l'envahisseur, allemand de préférence ! Comme le suggère l'historien, la fameuse Guerre des Gaules n'a pas eu lieu (!). Ce fut en réalité une «conquête où les gaulois ont bien plus donnés à César que lui-même ne les a pris.» Voilà pour les inévitables va-t'en guerre toujours prompts à trouver dans une histoire fantasmée les raisons futures de leurs rêves de bataille...



Permettons-nous cependant un rapide aparté, mais indispensable, avant que de conclure : Le soucis de toute entreprise de ce type est qu'elle en passe par des personnalités scientifiques précises (un album = un dessinateur de Bande-Dessinée + un chercheur). Lesquelles peuvent être tenantes de telle ou telle "chapelle", de telle ou telle doxa. Ainsi en va-t-il de Jean-Luc Brunaux dont l'une des thèses les plus hardies est de contester l'existence même d'une civilisation "celte", dont il est admis par d'autres que les gaulois ne seraient qu'une des composantes (Ainsi son personnage manque-t-il de s'étouffer lorsque Nicoby/Candide évoque devant lui les celtes que seraient les gaulois. Et d'ajouter explicitement : «Ne confonds pas les celtes et les gaulois, ça n'a rien à voir.»). Il s'en explique longuement dans un ouvrage récent : Les Celtes. Histoire d'un mythe. *** En cela, il s'oppose à une assez importante tradition historique apparue principalement à partir des années 70, allant jusqu'à réfuter une langue originelle commune, une culture, des habitudes, des artisanats, etc, communs, etc. Refusant, par ailleurs, toute historicité celtique aux régions où, selon d'autres, cette culture se serait bon an mal an maintenue malgré la romanisation de l'Europe de l'ouest : Irlande, Pays de Galles, Cornouailles, Bretagne. Et de refuser tout apport de quelque sorte que ce soit de ces sources éventuelles.

Ceci est sa thèse, ici n'est pas le lieu d'en discuter en profondeur, cet ouvrage de Bande-Dessinée documentaire destiné à un public large tachant de demeurer aussi généraliste que possible et éloigné, autant que faire ce peu, de tel affrontements intellectuels. Mais ils ne peuvent être totalement neutres ni annihilés dans un ouvrage rédigé par un seul de ses tenants.



Nicoby est-il au courant de ces dissensions féroces (tempêtes dans des verres d'eau...) entre spécialistes ? J-L Brunaux souhaitait-il faire preuve d'humour face à certains de ses plus virulents détracteurs ? Quoi qu'il en soit une petite réflexion décalée de Nicoby laisse supposer que la question s'est posée puisqu'une case y fait référence dans l'album : Le dessinateur tenant à fond son rôle de candide, et tandis que César et Poséidonios ont fini par en venir aux mains à force d'invectives et de désaccords, il demande à son Pangloss/Brunaux : "Il y a ce genre de dispute chez les historiens aussi ?"... Attitude gênée du personnage représentant Brunaux, transpirant à la manière d'un smiley, se contentant de répondre un fort peu convainquant : "heu..."



Mais laissons-là ces luttes picrocholines aux spécialistes de la spécialité : l'ouvrage proposé n'en demeure pas moins une bonne entrée en matière à ce monde méconnu - qui risque de le rester pour une large part et pour longtemps en raison même de la faiblesse et de l'origine des sources écrites directes (les grecs et les romains, les deux prenant les gaulois pour de vulgaires barbares, les seconds les traitant en ennemis...) - de nos "pas si" ancêtres les Gaulois mais qui furent, pour le moins, la première civilisation ayant vécu sur notre actuel territoire national et dont il nous subsiste, malgré tout, des témoignages directs avérés et encore compréhensible aujourd'hui.



*** Ci-après, un entretient de France Culture avec J-L Brunaux dans lequel il explique en quelques mots sa théorie. https://www.franceculture.fr/emissions/le-salon-noir/les-gaulois-sont-ils-des-celtes-les-celtes-sont-ils-des-gaulois
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Sang de Sein

Et si au lieu des dix petits nègres sur une île, on essayait cinq personnes dans un phare ?

Clin d’œil à Agatha Christie, cette bande dessinée nous entraîne sur le phare d’Ar-Men en Bretagne en compagnie de cinq personnalités ayant un lien avec le monde du crime, tous invités à la demande de Brieg Mahé, un écrivain très médiatique.

L’album se lit bien, mais le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous, on sent les choses venir et la fin est un peu rapide, tout est dit en une page ou presque et semble assez peu crédible.

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Belle-île en père

Comment dire...je l'ai lu hier soir et si je ne rédige pas la critique aujourd'hui même je risque d'oublier totalement cette bande dessinée dans les semaines à venir.

Une jeune femme, Vanessa Blue,ex-"star"d'une télé-réalité, devenue actrice d'un feuilleton populaire, décide de faire une pause dans sa jeune carrière et d'aller se réfugier quelques temps à Belle-île, en Bretagne, île qui l'a marqué car un événement fort de son passé s'y est déroulé.

Nous suivons également en parallèle l'histoire de la célèbre actrice Sarah Bernhardt qui, en son temps, a elle aussi passé de longs moments sur cette île.

L'histoire aurait pu être intéressante, mais je n'ai pas accroché du tout, ni aux dessins un peu brouillon à mon goût, ni aux dialogues dignes d'un mauvais film, ni à l'ambiance générale qui paraît artificielle.

Les personnages manquent de relief ou sont caricaturaux, et l'intrigue principale (un secret de famille) est révélée trop vite.

Bref, je l'ai lu sans grand plaisir et je sais que je vais l'oublier très vite.

Dommage, la couverture donnait pourtant envie !
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