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Critiques de Christelle Dabos (4406)
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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

Je reste dubitative face a ce dernier tome, autant j'ai dévoré les trois premiers , autant j'ai eu un mal fou a finir celui-ci.



Ce dernier opus est très dense en révélations. Mais surtout je l'ai trouvé très brouillon de ce fait, ça part un peu dans tous les sens et du coup ça a rendu ma lecture très chaotique. J'ai mis un temps fou pour arriver au bout.

certains chapitres étaient addictifs et d'autres ennuyants à mourir..



J'ai aussi mis un temps incroyable a venir mettre mon avis. Très déçue par ce roman tant attendu, et je reste un peu sans voix.

L'écriture de l'auteur est toujours agréable et fluide , mais j'ai perdu cette magie des premiers tomes. Sans doute parce que l'auteur ne m'a pas emmenée la ou j'aurais voulu… dommage que cette saga finisse par une déception.



Je pense que je n'ai pas lu ce dernier roman au bon moment… c'est la seule explication que je puisse trouver.
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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Pauvre Ophélie ! Si réservée, si peu sociable, et tellement maladroite… Dissimulée derrière de grandes lunettes rondes et une vieille écharpe revêche, le corps enveloppé par des fringues ternes et démodés, elle a tout l’air d’un sac à patates binoclard. Et toujours à ruminer, toujours à renifler, à avoir le bout du nez rouge, parce qu’elle a attrapé froid… Elle n’a rien de cette légèreté, de cette grâce féminine qui font bondir les cœurs des hommes. D’ailleurs, les hommes, Ophélie s’en fout complètement… Elle est tellement heureuse dans ce musée ombreux où elle exerce le métier de liseuse. D’une simple imposition des doigts sur un objet, elle peut vivre son passé, entrevoir ceux qui l’ont possédé. Des vieux objets, pour la plupart, datant de l’ancienne Terre, avant qu’elle ne s’éparpille en mille morceaux. Accessoirement, elle se déplace en passant à travers les miroirs, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas plus bizarre et incompréhensible que de voir par écran interposé, et de lui parler, un ami situé à des milliers de kilomètres de vous…

Ophélie vit dans un monde cohérent dans son étrangeté. Un monde composé de grandes familles, chacune dotées de dons puissants, uniques, et régentées par un Esprit de famille. Ophélie appartient à celle d’Artémis. Si on se côtoie entre membres de différentes familles, on évite de se mélanger…

Mais pas cette fois, où les doyennes de la famille d’Artémis décident de fiancer de force Ophélie à Thorn, membre éminent de celle du pôle. A quelles fins la vendent-elles comme une vulgaire marchandise ? Une fois jetée dans la fosse aux lions, c’est ce que devra découvrir la fragile Ophélie, pleine de regrets et d’amertumes quand elle doit quitter tout ce qu’elle aime.

Le Pôle est un monde terrifiant où tout n’est qu’illusions, mensonges et leurres. Un nid de décadents où rien n’a de sens. On se croirait à la cour du Régent ou de Louis XV où les sans-pouvoirs triment pour servir ces puissants, emperruqués, poudrés, extravagants, pétris de bonnes manières, mais qui derrière les apparences se comportent comme de véritables canailles sans foi ni loi… Pour éviter les faux-pas qui peuvent être fatals dans ce monde plein de duperies, Ophélie peut compter sur deux alliés, ou deux ennemis, allez savoir ? Son fiancé, Thorn, l’incarnation même de l’austérité, et la théâtrale Berenilde, belle comme Vénus, capricieuse, narcissique, et calculatrice…

Ce sont les yeux écarquillés que j’ai suivi les tribulations de notre héroïne si frêle, si gauche, dans cet univers chimérique et truqué. A plusieurs reprises, je me suis demandé, souvent inquiet, parfois amusé, comment elle allait se sortir des guêpiers dans lesquelles son innocence l’avait fourrée. J’ai aimé la description de ce monde baroque et gothique, de ces personnages à plusieurs faces, fragiles et sauvages, tendres et impitoyables, perdus et cyniques.

Le début d’une saga que j’espère flamboyante….

Un beau roman jeunesse qui la pousse, cette jeunesse, jusqu’à 77 ans et plus…

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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Cette année, j'ai la chance d’être chroniqueuse pour Gallimard jeunesse - on lit plus fort et je dois dire que je suis ravie de faire partie de cette belle aventure. Je remercie donc infiniment la maison d'édition pour ce premier livre : La Passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle Dabos.



Et je dois dire que cette aventure de chroniqueuse commence très fort pour moi car j'ai eu un vrai coup de cœur pour ce premier ouvrage.

Déjà rien que cette couverture fait rêver! Cette "cité" suspendu dans les airs attire le regard et attise la curiosité.



D'emblée, je me suis prise d'affection pour Ophélie, cette jeune fille naïve et maladroite, passionnée par son métier dans son musée et au pouvoir magique qu'elle possède. En effet, Ophélie peut voyager a travers les miroirs mais aussi et surtout lire l'histoire d'un objet en le touchant de ses mains. Elle vit sur une "arche" ou toute sa famille semble heureuse. Je ne saurais dire vraiment a quelle époque on se situe mais les gens se déplacent en fiacre, les femmes portent d’énormes robes et surtout sont contraintes d’épouser un homme choisi par leur famille. J'ai donc tendance a croire que l'on est dans le passé mais je n'en suis pas sur car il y a aucun indice de temps c'est donc au lecteur de se faire une idée.



En tout cas, j'ai aimé découvrir le petit monde d’Ophélie qui va vite être chamboulé. Elle va vite faire la connaissance de celui qu'on destine à être son époux et le moins qu'on puisse dire c'est qu'au premier abord, il est pas commode. Thorn vient du "pôle", lieu lointain, territoire hostile et froid. Je dis bien au premier abord car tout au long du roman, mon sentiment pour lui a beaucoup changé. Est-il juste un être bourru qui a souffert d'un manque d'amour ou est-il cet homme calculateur et méchant comme le prétendent tous les ennemis de sa famille? Honnêtement en refermant ce premier tome je n'ai toujours pas la réponse et j’espère en apprendre un peu plus sur lui dans les prochains tomes. Mais je dois avouer tout de même que je suis légèrement sous son charme.



Ophélie se retrouve donc a devoir suivre son futur époux au "pôle" et là, je salue l'imagination de l'auteure pour toutes ses merveilleuses descriptions. Le "pôle" est un endroit ou sincèrement je n’aimerais pas mettre les pieds ou plutôt devrais-je dire mes après-ski car il y fait une température d'environ -25 degrés. Ensuite toute la société est très hiérarchisé car il s'agit d'une cour ou au sommet trône Farouk. Tous les coups sont donc permis pour s'attirer ses faveurs. Ophélie va l'apprendre a ses dépends : complots, trahisons, meurtres, mensonges sont au rendez-vous et le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Je préviens donc tous les futurs lecteurs, en ouvrant ce livre il y a un gros risque d'addiction!



Ma lecture étant fini, je prend un peu de recul et je m’aperçois de l’énorme travail de l'auteure. Son écriture est vraiment très agréable a lire, ses personnages sont très travaillés et surtout la minutie de chaque détail des lieux : le pôle est ses paysages qui ne sont qu'illusions. Je suis vraiment impressionnée.



Vous l'aurez compris, il s'agit d'un univers fantastique mais rien a voir avec la vague Bit-lit a la mode, non ici, j'ai trouvé une grosse ressemblance avec l'univers d'Alice au pays des merveilles (je ne sais pas si je suis la seule) : Farouk a la tête (comme la reine de cœur) et tous ces gendarmes (les petits gardes en forme de carte), Thorn qui est toujours pressé et qui consulte sa montre a gousset sans arrêt et surtout les décors un peu fous et plein de magie.



Pour finir, je trouve que les deux tourtereaux forment un très beau couple même si entre eux se n'est pas toujours facile.... Thorn est très froid mais a un coté très protecteur que j'aime beaucoup. Ophélie elle est assez dur avec lui et j’espère que comme moi elle va vite tomber sous son charme. En tout cas, ça promet de belles pages a venir avec les prochains tomes et je serai sans aucun doute parmi les premiers lecteurs.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

Comme beaucoup d'entre vous, je pense, j'avais de grandes attentes pour ce dernier tome de cette saga que j'adore. Il est toujours difficile de finir une histoire, et surtout, on ne peut pas contenter tout le monde. Malgré tout, je me suis plongée dans La tempête des échos en gardant espoir.



Je pense que le fait que La tempête des échos n'ait pas été un coup de cœur réside dans les sentiments que j'ai pu avoir durant une grande partie de ma lecture (et de la fin, mais j’y reviendrais). En un sens, ce n'est pas un défaut car c'est la preuve que Christelle Dabos a su me faire ressentir quelque chose d'assez puissant pour me marquer. Même si cela a été négatif. Ophélie, durant son séjour à l'Observatoire des Déviations subi des choses inhumaines. Certes, elle était prête à assumer et accepter tout cela, mais il n'en reste pas moins, que pour moi, cela a été plus que douloureux à découvrir. En littérature, il y a plusieurs choses que je déteste "lire" et en particulier : le fanatisme religieux et la dérive scientifique. Ici, à une certaine échelle, j'ai eu cet écho de voir retranscrit des expériences telles que certains barbares pouvaient pratiquer durant la seconde guerre mondiale. Sous la couverture de la science et du progrès, nous voyons notre héroïne réduite à un objet sur lequel on peut tout expérimenter. J'en suis venue à haïr cette société, et cette négativité ne m'a pas quitté durant toute ma lecture. Oppressante, cette sensation d'injustice avait quelque chose de révoltant qui ne faisait que croître au fur et à mesure.



Au contraire d'Ophélie, qui pour se protéger, garde en elle tous ses sentiments et semble être en mode guerrière, j'avais l'impression de trop ressentir. Encore une fois, c'est une bonne chose même si j'ai été parasitée par cette rancœur. J'étais tellement plongée dans ma lecture que je n'ai pas vu les pages défiler. Ce dernier tome est prenant du début à la fin. Et même si parfois, le mode offensif d'Ophélie mettait trop en avant cette détermination aveugle d'expier ses fautes, j'ai gardé cette envie de la protéger et de voir sa relation avec Thorn s'épanouir et devenir encore plus forte. Etre épargnée. D'ailleurs, les rares instants où nous pouvons les voir ensemble étaient extrêmement réussis. Il y avait cette douceur et ce respect avec leurs maladresses respectives qui faisaient que leur relation était sublimée. Quand je repense à leurs débuts... Ils sont les personnages les plus aboutis et réussis que j'ai pu voir. Leur amour est vraiment magnifique, à leur façon.



Christelle Dabos nous prouve plus tard qu'à trop vouloir créer une société parfaite, on en obtient l'opposé total. Un écho déformé d'une vision utopique. Babel en est l'exemple criant, mais les autres Arches n'en sont pas moins exempt. On infantilise les hommes, on leur enlève leur passé seul témoin des erreurs qu'il ne faut pas reproduire, on les pousse à une perfection qui les rend incomplet et exacerbe leurs déviances, on ne leur laisse aucune liberté... C'est écœurant et révoltant. Bien que cela soit partie d'un bon sentiment, je n'ai vu en Dieu qu'un enfant capricieux qui impose sa vision du monde et n'en assume pas les conséquences. Son inhumanité, qui est somme toute, la définition d'un dieu d'une certaine façon, a poussé son monde a sa propre déchéance. J'ai vraiment apprécié toute cette construction autour de l'histoire de La tempête des échos, car elle dénonce tout en mettant le doigt sur les éléments à ne pas reproduire. De plus, cela donnait vraiment une base concrète et solide sur toute la trame de La passe-miroir.



L’intrigue continue d’ailleurs de se complexifier. J’ai eu peur d’être perdue à un moment donné, mais Christelle Dabos maîtrise son univers. Elle le façonne d’un bout à l’autre avec intelligence et cohérence. J’ai beau ne pas apprécier certains de ses choix, il n’en reste pas moins qu’ils sont cohérents avec ce monde et surtout ce qu’est devenu Ophélie. Ma petite Ophélie qui se fait maltraiter à un point que cela en était douloureux. Mais elle ne lâche absolument rien, malgré les épreuves et l’espoir qui l’anime était ce qui me faisait garder la tête hors de l’eau. Même durant cet instant où mon cœur a failli s’arrêter…



Alors oui, la fin de La tempête des échos est trop ouverte à mon goût, elle ne donne pas la conclusion que méritait certains personnages, laissés de côté alors qu’on s’y était tellement attachés, ou bien disparus en un claquement de doigt sans cérémonie (autre regret pour deux d’entre eux en particulier). Mais, cette fin est, je dirais… mature à l’image d’Ophélie. Elle est grandiose et pleine d’enseignements. Elle ne renonce pas cette fin, elle laisse une porte ouverte à laquelle je ne vois qu’une issue. Et je m’accroche à cela parce que je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Donc merci Christelle. Pour ces quatre tomes, pour cette aventure, pour Ophélie et Thorn, pour Archibald, Berenidle, Gaëlle, Renard et Roseline qui vont me manquer, chacun à leur manière. Merci pour cette univers et cette vision pleine d’espoir sur ce que pourrait devenir notre monde.

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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

Je n’ai rien compris à cette histoire.

Retenu par quelques bons mots, attiré par une ou deux éclaircies entraperçues ici et là, j’ai pourtant poussé héroïquement jusqu’au milieu du livre. Mais, toujours finalement, je me suis retrouvé égaré dans ce récit abscons, énigmatique, indéchiffrable !!!! Un texte cabalistique dont il me manquait les codes pour en comprendre toute la signification…

Je préfère me souvenir de la légèreté, de l’imagination débridée et de l’effronterie des trois premiers tomes ; de la maladresse légendaire d’Ophélie, de ses lunettes rondes et de son écharpe revêche ; du désespoir de Thorn dissimulé derrière son excessive rigueur ; de la sublime Bérénilde et sa grâce de cygne ; de l’acariâtre tante Roseline, et de la mémoire défaillante de Farouk ; de tous ces mondes et personnages colorés, insolents et si drôles…

Nom d’une soupière ! Christelle Dabos a pris une autre direction en me laissant au bord du chemin…

J’ai lu ce livre, ou plutôt essayé, en compagnie de Srafina, de fifrildi, et de Nadou. Je vous invite à lire leurs billets, peut-être un peu plus enjoués ou compréhensifs.

A bientôt.

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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Voici un roman fantasy bourré de fantaisie !



Ce roman de littérature jeunesse fantastique peut s’enorgueillir de ne ressembler à aucun autre !

(de tous ceux que j'ai lus, bien évidemment et en la matière, je l'avoue, je ne suis pas une experte!)

On est loin des univers peuplés de guerriers en armure, de dragons ou de créatures monstrueuses, loin des décors moyenâgeux, loin des héroïnes au super-pouvoir, loin des guerres de clans...Et si l'on peut retrouver de tout cela par moments, c'est tellement plus subtile que cela passe inaperçu !



L'art de la subtilité...Je crois que tout tient en ces deux mots.

Christelle Dabos, nouvelle auteure, est une magicienne.

Elle dessine devant nous un monde complètement imaginaire, issu de ses propres rêves, de ses propres chimères, de ses idées vagabondes et le moins que l'on puisse dire, c'est que le lecteur en prend plein les mirettes !

On s'étonne à chaque page de cette imagination débordante où tout semble couler de source...comme dans un rêve.



Mais n'allez pas croire que ce roman ressemble au monde des bisounours. Loin de là !

Bon, d'accord, l'héroïne n'a rien d'une méchante guerrière...On se demande même parfois ce qui a poussé l'auteure à la choisir pour héroïne ! Insignifiante, même pas jolie, maladroite, timide...Bref ! Cette pauvre Ophélie n'a rien pour elle !

M'enfin, si... Elle a un don. Même deux. Elle est liseuse et passe-miroir. Je ne vous en dis pas plus.

Mais sachez que ce don l'entraînera, bien malgré elle, dans des aventures périlleuses.

Bon alors et les méchants ? Ils sont où ? D'ailleurs sont-ils vraiment si féroces ? Et c'est là, toute la force de ce roman pour la jeunesse. Tout au long du premier tome, le lecteur, à l'instar d'Ophélie, ne sait à qui donner sa confiance. Un véritable tour de passe-passe. Des êtres d'une apparence aimable et chaleureuse se révéleront fourbes et cruels, ceux qui semblaient froids et calculateurs trouveront finalement peut-être grâce aux yeux du lecteur...mais rien n'est tout à fait sûr. Autant vous dire qu'Ophélie a bien de l'inquiétude à se faire parmi tous ces gens même pas fiables !



Et c'est tout cela qui m'a tenu en haleine et qui m'a fait dévorer ce roman : ce monde imaginaire incroyablement étonnant, cette héroïne dont on ne donnerait pas cher de sa peau mais qui reste déterminée, tenace et courageuse, mais aussi ces personnages aux multiples visages bien mystérieux qui m'ont fait tourner des pages et des pages dans l'espoir de percer leurs secrets !



Je savais bien que ce roman me plairait au vu des précédentes critiques lues mais cela va même au-delà de mes espérances. Me voilà comblée !

Comblée ? Euh...non pas tout à fait ! Cela supposerait un état de satiété. Ce qui est loin d'être le cas.

Pour preuve : j'ai déjà entamé le second tome !

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La passe-miroir, tome 3 : La mémoire de Babel

« Que l’écharpe soit avec vous tous » !

Un livre enchanteur, magnétique, déroutant… L’arche de Babel que, bien malgré elle, Ophélie nous fait visiter est pleine de paradoxes. Voilà des gens bridés, censurés, encadrés qui évoluent dans un monde flamboyant, coloré, ou tout est sens dessus-dessous. Ophélie y est bien seule, loin de sa famille tapageuse, loin de Tante Roseline, d’Archibald, et de Bérénilde. Mais que voulez-vous ! elle veut à tout pris retrouver Thorn, son grand escogriffe de mari aussi drôle qu’une poutre, disparu dans des circonstances mystérieuses… Car depuis, elle s’est mise à l’aimer, figurez-vous ! Un amour à la manière d’Ophélie : platonique, échevelé, maladroit… Sans lui, elle se sent bizarrement désemparée, inutile, creuse… L’amour chevillé au corps, elle est capable de tout, notre petite Ophélie ! De voler d’arches en arches et d’y foutre un bazar de tous les diables dans le seul but de le retrouver; de venir en aide à ce grand échalas griffus et cabossé de partout, lui qui ne veut d’aide de personne, et surtout pas d’Ophélie avec ses prédispositions naturelles aux grandes catastrophes… S’il y a un couple qui mérite un happy-end du genre « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », c’est bien Ophélie et Thorn (même si leur future progéniture a de quoi inquiéter). Mais le happy-end n’est pas pour ce troisième tome, car Thorn n’est guère décidé à montrer le bout de son nez de rapace.

La petite Ophélie, si intrépide, si maladroite, et au cœur grand comme ça ; le ténébreux Thorn aux mille cicatrices ; la tempétueuse tante Roseline et l’éblouissante Bérénilde devenue maman ; Archibald le clochard céleste et Blazius le gauche ; le mélancolique et malchanceux Ambroise l’inversé ; l’imperturbable Elizabeth et l’énigmatique Octavio… Ces personnages, comme d’ailleurs tous les autres, Christelle Dabos les aime par-dessus tout. On le sent à chacune de ses phrases. Et cet amour qu’elle leur porte, il est terriblement contagieux… Ce ne sont pas Srafina et Angie avec qui j’ai eu le plaisir de lire ce livre en commun qui me diront le contraire, n’est-ce-pas ?

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La passe-miroir, tome 2 : Les disparus du C..

Dans quelle soupière s’est encore mise notre petite Ophélie ?

Dans ce monde doré et impitoyable de la Citacielle où tout n’est qu’illusion, strass, menterie, artifice et sournoiserie, cette jeune fille mal endimanchée, sincère et spontanée, ne passe pas inaperçue. L’imprévisible et capricieux Farouk, l’esprit de famille, le Dieu immortel à la mémoire défaillante, n’eut aucun mal à la repérer parmi la foule des courtisans. Avec ses petites lunettes rondes, sa chevelure en bataille, ses habits déformés, et sa vieille écharpe plus revêche que jamais, la « petite d’Artémis », comme il dit, l’intrigue. Elle lui rappelle vaguement quelqu’un. Mais qui ? Et si ses pouvoirs de liseuse allaient enfin lui révéler les secrets de son livre ? car c’est autour de ce livre des origines que se joue ce drame !

A la stupéfaction de la cour, la voilà bombardée vice-conteuse. Tout le monde espère sa disgrâce. Derrière son dos, les couteaux s’aiguisent. Il faudra des trésors d’ingéniosité et de patience à l’acariâtre tante Roseline qui « classe les baisemains dans la catégorie des gestes obscènes », et à la sublime Bérénilde, sa future belle-sœur, pour la protéger des autres comme d’elle-même. Il faut voir la belle Bérénilde traverser la foule des courtisans avec autant de grâce et de facilité qu’un cygne en train de fendre l’eau pour prendre sous son aile protectrice la petite Ophélie. Avouons qu’avec sa maladresse pathologique, sa curiosité maladive et ses bourdes à répétition, elle a une prédisposition naturelle aux catastrophes. Quant au lugubre Thorn, le futur époux « plus caillant qu’un pain de glace », qui sait ce qu’il a dans la tête ? Son futur mariage n’est-il qu’un des moyens pour satisfaire son ambition démesurée, ou bien s’évertue-t-il lui aussi à protéger notre Miss cataclysme de ses exploits inconscients et périlleux dans ce monde sans pitié pour les naïfs ? Allez savoir ???

Tout se complique, ce qui est déjà une gageure, quand la turbulente famille d’Ophélie vient lui rendre visite au moment même où Farouk l’écervelé la somme de retrouver quatre hauts dignitaires du royaume disparus dans des circonstances étranges. Tandis que sa mère, sorte de Castafiore ombrageuse et possessive, s’immisce dans la vie feutrée et pleine de chuchotis de la Citacielle à la manière d’un éléphant dans un magasin de porcelaine, Ophélie, aussi inébranlable qu’une poutre, part à la recherche des quatre disparus. A sa manière ! En se prenant les pieds dans le tapis, en se mettant à dos la pire engeance de la région, en tombant des escaliers, en se cognant aux portes, en se perdant entre deux miroirs…. Et j’en passe…

Une lecture qui n’a pas été de tout repos. Ah ça ! Srafina et Angie qui m’ont accompagné dans cette lecture commune sont bien d’accords avec moi : Ophélie nous a fait trembler comme une cafetière.

Humour, tendresse, onirisme, flamboyance, amour, suspens…. Inutile de préciser que j’ai adoré, que j’ai été bluffé par le second tome de cette saga que j’espère longue, très longue et de même qualité…















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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Il y a des livres comme ça qui sont tellement EXTRA que vous repoussez pendant des semaines le moment où vous rédigerez une critique. Pourquoi ? Tout simplement parce que vous avez peur de ne pas savoir faire honneur à l'ouvrage. Et pourtant, pendant tout ce temps, l'histoire continue de vous hanter.

C'est le cas de La passe-miroir.

Vous lirez peut-être sur certaines critiques que cette nouvelle saga est à la hauteur de Harry Potter (bien que ça n'ait rien à voir), et oui, ça en a la carrure.

C'est un roman jeunesse aussi complet, riche, original, intéressant, mature, distingué, complexe, magique et époustouflant que les aventures de notre ami lunettes-plus-cicatrice. (Et avec même un démarrage plus dynamique.)

Dès les premières pages, vous allez être stupéfait par la qualité de l'écriture. Dès les premières lignes, vous allez être happé par l'histoire.

Je n'insisterai pas sur l'originalité et le caractère prenant de ce roman, mais je tiens à souligner un peu plus son aspect mature. Si on est bien dans de la littérature jeunesse, notre héroïne si timide et pourtant avec des tripes en acier est un petit bijou de modèle pour la femme intelligente, moderne, fidèle à elle même, effacée et pourtant terriblement présente. L'histoire, elle, oscille entre monde fantasque aux personnages hautement prononcés et rivalités mondaines aux travers sombres à souhait. Une perle, donc. Les amateurs de Game of Thrones retrouveront même le piquant d'obscures guerres de clans, avec une touche si rafraichissante de répartition de pouvoirs (au sens "magique" du terme).

Bref, c'est le phénomène en devenir rayon fantastique, et vous ne devriez passer à côté à aucun prix !

En parlant prix, rappelons aussi qu'il a obtenu le Prix du premier roman jeunesse, ce qui pourrait sembler être un argument commercial comme c'est souvent le cas, mais non. La passe-miroir est juste génial, c'est tout !

(Notez aussi que Christelle Dabos -que je n'ai pas le plaisir de connaître en personne, malheureusement- est un petit bout de femme absolument sympathique, humble, disponible, discrète et tout bonnement épatante !... Pour moi, l'appréciation d'un ouvrage peut être influencé par la personnalité de l'auteur, c'est pour ça que je le précise.)

Bon, alors que reprocher à La passe-miroir ? Personnellement rien. J'ai cru un moment que la timidité et la passivité première de l’héroïne allait vite me courir sur les nerfs, mais pas du tout. Elle s'adapte en restant qui elle est, et le rendu est juste très bon. J'imagine que certaines filles en fleur et adulateurs des passions amoureuses pourraient être déçus par une histoire qui pourrait s'annoncer comme romancée mais qui est bien loin de l'être ! (Yeah, enfin une héroïne qui sert à autre chose que se rouler en boule dans les bois quand son petit copain pailleté va bouffer du chevreuil dans un autre comté !)... Mais à part ça vraiment... Le personnage de la sœur un peu trop caricaturalement féminin peut-être ?... Je cherche, je cherche, mais non, j'attends juste le 2e tome avec impatience !

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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

Fin de cette saga qui m'a happée comme pas possible en cette fin d'année 2019.



Ce tome 4, ultime tome, était plein de promesses. En effet, après bien des péripéties, Ophélie et Thorn sont plus soudés que jamais, presque heureux et surtout... ensemble! Mais des bouts d'arches continuent à s'effondrer, les échos à se multiplier, etc. Nos héros, dans une Babel plus militarisée que jamais, entendent bien faire la lumière sur l'identité d'Eulalie Dilleux, de l'Autre et sur les événements pré et post-Déchirure.



Avec toutes ces questions, ce tome fourmille de révélations. On en apprend une, une autre question se pose irrémédiablement. Ce qui pourrait donner une certaine dynamique à ce tome très dense. Et pourtant, ces révélations m'ont semblé souvent opaques, surtout le très long passage à l'Observatoire. Très technique, si bien qu'on s'y perd. Si tu découvres avec Ophélie et que tout semble clair sur la fin, la lecture s'accompagne tout de même de certaines longueurs qui n'étaient pas visibles dans les premiers tomes. Première déception pour moi.

Je suis tout de même ravie qu'une de mes déductions s'est avérée vraie.



L'univers reste très riche. Le talent de Christelle Dabos est indéniable et sa plume parvient à nous illustrer clairement son univers. Immersion complète dans l'univers, à défaut d'être enchantée par le devenir de certains personnages.



En effet, ce tome m'a suscité d'autres déceptions que son opacité par endroit. A commencer par le rôle de Victoire et de bien d'autres personnages trop peu vus à mon goût. J'avais beaucoup aimé le personnage de Berenhilde que l'on ne voit pas du tout...

Et surtout, cette fin!!! J'enrage! Tellement bien sur certains aspects et tellement incompréhensible sur d'autres.



Je ferme donc ce livre en me disant qu'il est tout de même un cran en-dessous des trois premiers tomes, ce qui est bien frustrant pour la fin d'une saga d'une telle qualité addictive. Dans mon malheur, je suis contente d'avoir lu les 4 tomes d'une traite, de ne pas avoir attendu encore et encore ce tome, sinon la déception aurait été considérable.



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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Un véritable coup de cœur pour ce premier tome qui se lit quasi d'une traite tellement il est prenant. Mon seul regret est de ne pas l'avoir lu plus tôt.



Ophélie une jeune femme très réservée et qui se cache au fin fond d'un musée se voir obligée d'épousée un homme qu'elle ne connait pas. Elle sera donc obligée de quitter sa famille et son monde pour entrer dans celui de Thorn, un homme froid , distant et étrange.



Les différents monde que crée l'auteure sont formidablement bien décrits et très riches. On se plonge avec délectation dans la vie angoissante que va mener Ophélie. Les malversations sont de mises (et pas un peu !).



Les personnages sont également très travaillés et nous réservent de nombreuses surprises. En effet, ils ne sont pas tout a fait comme on les perçoit au premier abord. Et tour de force de la part de l'auteure, en ce qui me concerne, c'est que même pour un personnage antipathique comme l'est Thorn, on l'apprécie et on se rend vite compte qu'on l'aime beaucoup peut être même plus que l'héroine principale. On ressent très certainement les blessures de cet homme a travers l'écriture et les non dit de l'auteure.



Bref je suis conquise et émerveillée par ce roman jeunesse qui m'a fait voyager
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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

La Passe- miroir, s'achève avec ce 4° tome, et me voilà fort dubitative..

Mais aussi perdue, déçue , et surtout l'impression d' être passée complètement à côté de ce gros pavé pour cause de bêtise crasse !

Je ne suis pas sûre d' avoir tout compris. Je suis , par contre, sûre de ne pas avoir réussi à prendre le temps de savourer chaque mot, chaque phrase. Une envie furieuse de lire en diagonale, de fuir ce roman sur lequel je peine depuis dix jours, en m'étant "enfuie" vers trois autres en plein milieu.... Sans cesse m'interrompant, ne réussissant pas à passer la barre des quinze minutes , moi qui d'habitude engloutit les livres à toute vitesse...

Déjà dans le troisième, la série devenait encore plus noire, plus hostile, et me perdait...

Je n'aurai jamais cru qu'un jour, je reprocherais à un auteur son imagination... Mais là, ce n'est plus possible : les "inventions", les "mots détournés" dans chaque phrase, me rendent la compréhension impossible. Impression de brouillon, d'opacité... Impression d'être dans une jungle et d'avancer avec un coupe-coupe, pour me tailler un chemin, dans l'histoire... Un monde trop riche qui prend toute la place au détriment de l'histoire, la vraie, celle des aventures d'Ophélie... Trop de chemins de traverse, de bifurcations...

La fin, me laisse abasourdie, j'ai dû la relire pour être sûre que...

Mais je n'abandonne pas l'auteure, je suis curieuse de voir ce qu'elle va imaginer prochainement. Une autre série? Un roman qui n'a rien à voir avec la SF ou le fantastique ? Je serai là au rendez-vous, parce qu'elle est profondément originale... Une originalité qui déborde parfois...
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La passe-miroir, tome 3 : La mémoire de Babel

Une trilogie… mais que nenni.. et pourtant j'étais sûre et certaine que je verrais la fin des aventures d'Ophélie et de Thorn avec cet opus n°3.



Alors j'en ressors frustrée parce qu'il va encore me falloir attendre pour un final que je prédis en apothéose, mais en même temps super heureuse de voir que cette merveilleuse histoire ne se termine pas encore.



Le monde de Babel que nous décrit l'auteure est formidable, très formaté, trop peut être. Mais derrière se cache la "dénonciation" du totalitarisme, de la censure. C'est extrêmement bien fait.

Les personnages sont eux aussi très travaillés, très détaillés dans leur physique comme dans leur caractère.

C'est également une façon d'aborder la religion ainsi que la notion de bien et de mal… qui n'est pas toujours là ou on pense qu'on pourrait la trouver.



J'ai juste un petit regret c'est de ne pas avoir retrouvé Archibald assez souvent dans ma lecture, néanmoins il faut avouer que la conclusion de ce tome est juste magistral et nous laisse sur notre faim…



Pour conclure sur ces 3 premiers romans, je pense qu'ils devraient être des incontournables. Je les imagine également travaillés au collège. Je crois qu'en cinquième l'aventure est au programme. On y parle souvent de Jack London et de Jules Verne ( 2 incontournables, bien évidemment) , mais si j'avais la possibilité de rajouter sur la fameuse liste de l'éducation nationale. J'y mettrais bien évidemment ces romans … car il y a matière a discussion, tout en restant plus qu'abordable pour notre jeunesse.

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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

"La passe-miroir" fait partie de ces romans dont on a forcément entendu parler ou vu la promo dans le métro, à moins de vivre coupé de toute communication médiatique. Peu familière de l'univers "fantasy jeunesse", ma curiosité a été néanmoins éveillée par les nombreux commentaires élogieux sur Babelio mais aussi par ce petit groupe d'adolescents surexcités que j'ai rencontré au Salon du Livre de Montreuil et qui tournait autour des trois tomes grand format comme une meute d'ours autour d'un pot de miel. Ça a été le déclic déterminant : une oeuvre capable d'enthousiasmer ces représentants de la génération Z accusée à raison de se détourner de la lecture, il fallait que je découvre ce phénomène !



Christelle Dabos nous offre un premier roman qui force l'admiration côté style avec un vocabulaire riche et varié, même si j'ai regretté une narration exclusivement déroulée par le regard d'un seul personnage, Ophélie, une anti-héroïne toutefois très convaincante. Je trouve ce procédé lassant quand un roman dépasse les 300 pages. Comme je trouve lassante l'attribution systématique de caractéristiques physiques à un personnage qui ne semble plus se définir que par elles ; fatiguée de lire que Roseline a des dents chevalines, qu'Ophélie grignote les coutures de son gant et que Thorn est démesurément grand.



Ces détails narratifs mis à part, "Les fiancés de l'hiver" se lit très bien et le lecteur se laisse facilement glisser dans le monde magique des arches. Bien que les personnages soient nombreux, on ne se perd jamais dans la foule déchaînée et le récit avance, bon gré mal gré.



Bon gré mal gré car pour moi le principal (voire le seul) défaut de ce roman est son rythme. le récit souffre en effet de vraies longueurs qui justifient complètement que plusieurs lecteurs en aient abandonné la lecture en cours de route. Autant le début est très rythmé, autant l'ennui s'installe lors de l'installation d'Ophélie au Pôle. Heureusement, entre temps, on s'est pris d'affection pour la fragile fiancée maladroite à l'écharpe enchantée et on persévère.



Dans le genre, je situe pour l'instant "La passe-miroir" juste en dessous du "Harry Potter" de J. K. Rowling pour ce qui est de la qualité et de l'originalité du récit, même si la noirceur très réelle du roman me semble moins naturelle et plus affectée que chez le magicien aux lunettes rondes.



Des lunettes, Ophélie en porte aussi et il me semble évident que le magicien susnommé fait partie des nombreuses sources d'inspiration de l'auteur, je ne lui en ferait pas reproche. Ses descriptions évoquent aussi irrésistiblement certains personnages ou caractéristiques de G. R. R. Martin.



Un premier tome qui plante bien le décor, j'attaque le second avec l'espoir d'un rythme plus soutenu et de personnages moins figés dans leurs rôles.





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La passe-miroir, tome 2 : Les disparus du C..

Grandiose, sublime, merveilleux, passionnant, palpitant...



Je pourrai enchaîner les adjectifs jusqu'à ne plus avoir de souffle. On dit que les suites sont souvent moins bonnes que les premiers tomes (bon d'accord ça s'applique surtout aux films mais quand même), et bien ici oubliez-ça !!



C'est une suite géniale où l'intrigue loin de s'essouffler, s'étoffe, se ramifie, se clarifie aussi beaucoup mais amène aussi de nouveaux mystères comme le reflux de vagues successives se chassant les unes les autres.



Notre duo de personnages principaux se développe, se densifie. De vraies personnalités aux multiples facettes, aux réactions parfois contradictoires qui malmènent un peu le lecteur lui offrant tantôt de la joie tantôt une puissante colère. J'adore toujours autant Thorn. Ophélie a vraiment pris une belle ampleur et j'apprécie de plus en plus la personnalité dont l'a dotée l'auteur. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et tisse un réseau dont les implications s'éclairent au fil des pages.



Mais si la vie de cour a ses dessous, l'Histoire du Monde a la sienne et elle est bien plus obscure et mystérieuse que les luttes de pouvoir.



J'ai tenté de savourer ce livre pour ne pas le lâcher trop tôt mais je suis quand même ressortie frustré de cette lecture, comblée et enthousiasmée au plus haut point mais frustrée tout de même, de devoir attendre la suiiiiiiiiiiite. On a pas envie de quitter ce monde foisonnant de détails, ces personnages terriblement attachants et cette intrigue qui n'a de cesse de nous surprendre.



Je pense relire ce début de série avant la sortie du prochain, je ne vais pas pouvoir tenir. Plus qu'un coup de cœur, une nouvelle lubie à longue échéance. Je vais prendre un plaisir non dissimulé à revenir dans cet univers.
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La passe-miroir, tome 4 : La tempête des échos

Incompréhensible ! Quatrième et dernier tome de la série, La tempête des échos me laisse dépitée. On poursuit la quête de la vérité sur ce Dieu hypothétique qui pourrait sauver le monde. Ophélie, toujours menacée, enquête avec Thorn dans un endroit très spécial, où ils sont entrés par des voies différentes. Cet endroit, sensé faire éclore la vérité… nous mettra tous, nous et eux compris, la tête à l'envers ! N'ayant pas pris l'option physique quantique à l'école, je n'ai pas compris grand chose à ces presque 700 pages de questions sans réponses, et de faits farfelus. Même la fin ne m'a pas parue compréhensible pour la lectrice lambda que je suis, et puis je l'ai trouvé humainement insatisfaisante.





Pourtant, le début de cet opus amène de nouveaux éléments prometteurs et excitants. Mais leur potentiel n'est pas exploité (à quoi sert l'histoire de Victoire finalement ?), et j'ai dû vraiment m'accrocher pour poursuivre une lecture qui avait cessé de me passionner. Les théories les plus farfelues sont explorées, et franchement, je me suis perdue dans le labyrinthe des expériences que s'infligent nos héros pour trouver des réponses auxquelles, on le sent déjà tout en continuant d'espérer, nous ne comprendrons pas tout. La fin accélère bien le rythme avec une ambiance de fin du monde. Mais même là, des incohérences nous font lever les yeux au ciel (comprendra qui pourra mais : vraiment, dix doigts suffisent à rétablir l'équilibre alors qu'il manque une personne entière ?) Puis la toute fin gâche de nouveau tout.





Elle apporte bien un peu d'émotion, et j'ai bien lu la dernière phrase de la dernière page qui est sensée orienter notre imagination (que Chou n'avait même pas vue tant il était dépité^^). N'empêche. C'est pas une fin, ça, alors qu'on nous décrit l'envers du décor comme invivable et sans retour (ou alors j'ai vraiment rien compris à rien) !! La cartésienne que je suis s'est forcée à avaler des pages plus improbables les unes que les autres, où pour être honnête avec vous, j'ai à peine compris le (très) gros du raisonnement de l'auteure, la moindre des choses aurait été, pour avoir subi tout ça, de me donner ce que je voulais à la fin ! Eh bien non. Une fin ouverte, un vague indice. Mais moi mon imagination n'en peut plus, elle renonce, et mon coeur est déçu.





Il paraît qu'aux râleurs comme moi, l'auteure aurait confirmé qu'il faudrait faire avec cette fin car il n'y en aurait pas d'autre. Pas d'autre fin, pas d'autres tomes. D'un côté, si vous voulez mon avis, c'est mieux : on est arrivé au bout. J'aurais préféré moins de pages sur des expériences chelou auxquelles je n'ai rien pipé, et plus de pages pour nous offrir une fin digne de ce nom, axée sur des personnages à qui on s'était attaché, plutôt que sur des théories scientifiques fumeuses dans lesquelles se perd le commun des mortels. Il y avait surtout moyen de mieux exploiter les personnages créés : les deux personnages principaux bien sûr, mais aussi tous les secondaires, qu'on a terriblement malmenés avant de les laisser tomber comme de vieilles chaussettes, tout à leur joies ou leur mort proche. Sans parler des morts qui finalement ne le sont pas, et des morts qui restent morts - sans que j'aie pu comprendre la différence entre les deux.





« La connaissance sert la paix », nous embrigade-t-on à Babel. En conséquence de quoi j'aurais bien voulu avoir les connaissances ou les neurones nécessaires pour comprendre l'intrigue (les lecteurs en général n'aiment pas ne pas comprendre), et avoir connaissance d'une fin moins abrupte et plus détaillée pour être en paix avec cette fin de série que j'ai ressentie comme bradée. Comme disait très justement Orson WELLES « Une fin heureuse dépend où vous arrêtez l'histoire » - et là, clairement, elle est arrêtée trop tôt.





Alors que faire ? Vous conseiller la série, au risque que vous soyez déçus par la fin - mais d'un autre côté elle pourrait bien vous sembler accessible à vous et vous plaire… Ou vous la déconseiller, au risque de passer à côté des trois premiers tomes qui sont malgré tout hyper canons ? Je préfère, comme Dieu paraît-il, vous laisser votre libre arbitre. Faites-en l'usage qui vous semble être le bon ! Pour ma part, je ne regrette pas d'avoir lu la série en entier : J'ai quand même adoré trois tomes sur quatre, et avec le recul j'aurais trouvé dommage de ne pas lire ces quatre livres qui, dans l'ensemble, me laissent un bon souvenir…





… « Un peu plus que cela, même. » ;-))
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Ici et seulement ici

“Après La Passe-Miroir, Christelle Dabos révèle une autre facette de son talent dans un roman choral vertigineux, addictif et puissant.”



En voici une belle petite phrase de présentation de Gallimard jeunesse pour le nouveau roman de Christelle Dabos. Une phrase que je trouve très juste, Ici est seulement ici est un roman marquant, un roman auquel je vais probablement songer encore quelques jours, peut-être plus.



Tous les bouts de phrases sont importants pour le coup, “une autre facette de son talent”, clairement on est ici très loin de ce que Christelle Dabos proposait dans La Passe-Miroir, vraiment très loin et je le dis tout de suite, je préfère 10 fois plus ce qui a été présenté dans La Passe-Miroir que dans Ici et seulement ici. Simple question de goût, de ressenti surtout pour le coup car le talent lui, c'est certain, il est bien là. Christelle Dabos à un talent indéniable pour les mots, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman avec un style aussi marqué, d'autant plus dans un roman jeunesse. On est très loin d'une écriture plate, plutôt neutre et sans relief, Dabos s'amuse avec les mots, avec les phrases, leur sonorité aussi. J'ai plus écouté que je n'ai lu ce roman qui a été merveilleusement adapté en audio qui ajoute je pense un plus à la lecture la rendant je trouve plus immersive, plus facile à suivre aussi avec une voix distincte pour chacun des narrateurs qui racontent leur année à Ici, un collège, un collège parmi tant d'autres, un collège singulier aussi.



“un roman choral vertigineux, addictif et puissant”, vertigineux, addictif et puissant, oui cela décrit assez bien ce roman, il l'est peut-être même trop pour moi “vertigineux, addictif et puissant”.



Maintenant qu'il faut que je rentre dans le coeur du propos, je commence à patiner pour rédiger cet avis, comment décrire une telle lecture avec mes propres mots. Par le plus simple sans doute : comme vous l'aurez compris au vu de ma note, je n'ai pas aimé, je n'ai pas aimé ce roman dont je ressors avec des souvenirs en tête auxquels je n'avais pas songé depuis plus de 10 ans.



Il y a dans ce roman quelque chose de terriblement évocateur, on suit quelques élèves : Iris, Pierre Guy et Madeleine ainsi qu'une professeure remplaçante, ils nous racontent leur année au collège. Différents niveaux scolaires, différents types d'élèves, mais tous soumis aux lois tacites du collège. Pas celles du règlement intérieur, non toutes les autres, les plus importantes, ridicules souvent mais que tout le monde suit plus ou moins. Il y a dans ce roman je trouve beaucoup de justesse dans certains propos, peut-être trop, c'est abrupt, violent. le collège ne l'est-il pas ? N'est-ce pas une étape de notre vie qui l'est un peu ? Un passage de notre vie pas très agréable mais aussi fondateur ? Sans doute que oui mais j'aurais souhaité ne pas replonger dans mes propres années de collège, du moins pas dans les souvenirs que m'a évoqués cette lecture.



Lire ce roman, c'est se replonger des années en arrière, dans vos années collèges car Iris, Pierre, Guy et Madeleine vous rappelleront peut-être vous-même ou d'autres élèves que vous avez côtoyés, car le Ici, le collège de ce roman est un peu le Ici de tous les collèges et à toutes les époques. Mais le plongeon ne sera pas du côté des bons souvenirs mais bien des pires. Ces passages humiliants que vous préférez oublier, ces actes dont vous n'êtes pas très fière, les autres élèves que vous détestez pour X ou Y raisons, le rejet par certains camarades, la volonté de se fondre dans le moule, etc. Bien des choses sont évoquées dans ce roman, rien de joyeux ou si peu, trop peu pour moi en tout cas.



Je n'aime pas cette vision du collège que présente ici Christelle Dabos, juste, c'est certain, elle ne serait pas si évocatrice dans le cas contraire mais elle est incomplète, le collège ce n'est pas que cela, ce n'est pas que cette vision sombre et pessimiste aussi juste peut-elle être par certains aspects de cette période charnière qui est ici présenté, car au collège si j'ai de mauvais souvenirs, j'en ai aussi des bons et il est important de ne pas les oublier.



Ici et seulement ici est un roman bizarre qui ne plaira pas à tout le monde, qui n'a d'ailleurs sans doute pas vocation à plaire tout court, personnellement c'est une expérience de lecture dont je me serais passé si j'avais su avant de me lancer dans ma lecture qu'il serait réussi, si évocateur car “vertigineux, addictif et puissant” assurément il l'est. Une fois commencé, autant dire que ne pas aller au bout ne m'a jamais traversé l'esprit car quitte à me replonger plus de 10 années en arrière je voulais savoir le fin mot de ce roman, sa conclusion.



Ce roman est classé en littérature jeunesse mais je me demande en réalité s'il n'est pas destiné à des personnes plus âgées, je ne l'ai pas aimé aujourd'hui à 24 ans, je me demande si je l'aurais compris en étant encore au collège, à 12 ou 13 ans. En tout état de cause, je ne le mettrai pas forcément dans toutes les mains. Pas dans celles de ma petite soeur par exemple qui durant toute sa première année de 6e a été le véritable bouc émissaire de sa classe avant de changer d'établissement l'année suivante. Aucune envie de lui faire revivre même en souvenir cette année qui l'a déjà assez marquée.



Ici et seulement ici est un roman atypique, un roman à lire pour se faire sa propre opinion tout en étant averti je pense que cela ne sera ni un moment agréable, ni un roman particulièrement facile à lire aussi bien par son style que par son propos. C'est un roman audacieux, je me demande s'il aurait été publié sans le succès de la Passe-Miroir. En tout état de cause je lirai vos chroniques avec curiosité car une chose est sur, c'est un roman qui ne laisse pas indifférent.

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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Cette saga fait partie des grands succès jeunesse de ces dernières années. On appréhende toujours un peu ce genre de lecture puisqu'on sait qu'à force d'en attendre trop, on court le risque d'être déçu. Pour limiter ce risque cette fois, j'avais jeté un coup d'oeil aux avis les plus négatifs pour voir où le bât pouvait blesser et ainsi ne pas m'attendre qu'au meilleur.





Une des grandes critiques que j'ai pu lire sur plusieurs avis serait une certaine "mysoginie" du livre avec une héroïne qui serait trop victime de ce qui lui arrive, trop passive. J'ai eu du mal à comprendre cette position puisque j'ai vraiment senti que le but de l'auteur en choisissant cet angle de récit etait une dénonciation de ce que peuvent encore subir de nos jours les jeunes filles dans les choix qui leur sont imposés (et y compris toujours dans le cadre de mariage forcés, j'ai régulièrement l'occasion de le vérifier professionnellement). On sait que le biais de la fantasy permet aussi un effet miroir sur notre monde, et j'ai trouvé au contraire très intéressant ce personnage qui doit faire face à l'injustice de ce à quoi on la soumet, qui se rebelle très régulièrement tout au long du récit même si elle s'affronte à des murs infranchissables. L'effet identification doit vraiment fonctionner pleinement pour les lectrices un peu timides et maladroites qui comprennent ainsi que la vie ne leur fera pas toujours de cadeau mais qu'il y faudra alors se battre pour faire valoir ses droits et son opinion. Vouloir des héroïnes immédiatement super fortes et invincibles, c'est pour moi être contre productif, notamment dans le cadre de la littérature jeunesse. Je ne doute pas qu'Ophelie prendra de la force et du courage et saura incarner son destin au fil des tomes de la saga.





Une autre critique pointe le manque d'action de l'histoire qui se trainerait au long des plus de 500 pages du volume. Cet avis me semble plus justifié mais est contrebalancé pour moi par le souci du rythme (avec des chapitres courts) et l'art du contrepied de l'auteure, avec des fins de chapitre très régulièrement surprenantes et qui font prendre un chemin inattendu à l'histoire. L'héroïne principale est certes le plus souvent passive et observatrice, mais c'est plutôt malin pour un premier tome qui doit plus expliquer l'univers où évolue les héros que pleinement l'exploiter.





Et pour le coup, l'univers développé est la vraie force du récit. Tout en gardant certains codes du genre pour ne pas déboussoler le lecteur (des pouvoirs spécifiques, l'héroïne principale en apprentissage, des personnages secondaires dont on a du mal à savoir s'ils sont bons ou mauvais), l'auteure amène une vraie originalité dans la construction de son monde. L'origine post apocalyptique pour l'instant un peu floue, le fonctionnement par arches, grandes îles flottantes dominées chacune par un esprit de famille, des pouvoirs avec toujours un élément de nouveauté par rapport à ce qu'on connait d'habitude (maîtrise des objets qui va jusqu'à lire dans leur histoire et celle de leurs différents propriétaires, création d'illusions plus vraie que nature, télépathie qui crée un lien entre tous les membres d'une famille). On commence par se dire "Ah oui, ça on a déjà vu dans... " et puis on ne finit pas la phrase parce qu'en fait on a finalement vu ça nulle part ailleurs exactement comme ça.





Le potentiel sous-jacent non encore développé promet des tomes très intéressants, avec on l'espère une action qui prendra de l'ampleur au fur et à mesure de l'évolution du personnage principal. A la lecture, j'avais tendance à rapprocher de la saga A la croisée des mondes (je n'ai lu que le premier tome de celle-là aussi pour l'instant, ne me sautez pas dessus si vous estimez que ça n'a rien à voir ! Je plaide coupable d'avance !). Ce serait en tout cas une jolie référence et expliquerait bien le nombre de prix que cette série de livres a apporté à son auteure.
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La passe-miroir, tome 2 : Les disparus du C..

Décidément cette série me fait passer par tous les états de fébrilité ! Mais c'est délicieux et j'en redemande. Vous vous rappelez ? Après une mystérieuse déchirure dont on ne sait encore pas grand chose sauf qu'elle a mis fin à l'ancien monde, la vie s'est concentrée dans des arches suspendues, autour de familles dotées de pouvoirs particuliers et dirigées chacune par un lointain ancêtre, appelé « esprit de famille ». Notre héroïne, Ophélie, est une « liseuse » : En touchant un objet, elle « lit » son histoire en percevant les émotions et visions de ceux qui l'ont touché avant elle. Eh bien voilà : Lire cette série de roman, c'est se transformer en « liseurs » nous aussi : à chaque page que l'on touche avidement pour passer à la suivante, des tonnes de sensations et d'émotions se déversent en nous, font friser nos cheveux, frémir nos mentons, rosir ou pâlir nos joues… Dans ce tome II l'histoire se poursuit entre nos mains tremblantes et nos yeux devenus aveugles à tout le reste qui nous entoure. Dans vos vies, il n'y aura plus que ce livre qui dévore vos pensées et vous n'aurez plus qu'une idée quoi que vous fassiez : replonger dedans.





D'ailleurs l'objet de toute l'attention de « l'esprit de famille » du Pôle est justement un livre : Un livre illisible pour le commun des mortels, que nos « fiancés de hiver » du tome I vont devoir « lire » en alliant leurs pouvoirs… Comment ? Lisez ce livre, et vous le saurez !! Ou si vous êtes curieux :





Quel est l'enjeu de cette lecture, dans tous les sens : lecture du livre de l'esprit de famille, et lecture de ce tome II ? Oh trois fois rien, juste l'origine du monde ! Eh oui, finalement est-il possible d'échapper à ces questionnements sur nos origines, quel que soit notre peuple ? de tout temps les Dieux ou quel que soit le nom qu'on leur a donné ont joué un rôle crucial dans la construction de nos civilisations. Il en va de même pour cet esprit de famille, qui a du mal à savoir à quoi il sert, ce qu'il doit faire, sans savoir d'où il vient, pourquoi il est là et ce que l'on attend de lui. Ancrée en lui, cette sensation d'appartenir à un tout plus vaste, et d'obéir à une logique qui le dépasse… Mais il s'agit bien sûr d'un secret bien gardé, emmitouflé dans les illusions que tout le monde se crée - rappelez-vous, je parle au sens propre ici puisque le clan des Mirages nous empêche de voir le monde tel qu'il est, et même parfois de nous voir tels que nous sommes individuellement. Heureusement, de rares êtres savent encore voir au-delà des apparences… Précieux alliés !





Dans ce tome II, l'intensité ne faiblit pas. Les péripéties se durcissent, les personnages se dévoilent, les héros morflent et… se révèlent - l'un à l'autre et à nous. La difficulté de parler d'un tome II étant de ne pas tout dévoiler du premier, je me contenterai de vous dire que les détails de l'univers se précisent et sont truculents : Vous ferez par exemple plus ample connaissance avec les sabliers, ces petits mécanismes à dégoupiller qui vous emmènent, pour le temps imparti, dans des destinations surprenantes… Dont vous ne ressortirez pas indemnes - si vous en revenez ! Pour ma part, je n'en reviens toujours pas, il faut que j'y retourne, je suis accro : je retourne mon sablier pour lire encore le temps qu'il m'impartit. Il faut d'ailleurs que je vous prévienne : ces sabliers deviennent une drogue pour les consommateurs réguliers de ces petits plaisirs, qui ne peuvent plus se passer des petits moments de bonheur qu'ils leur procurent quand il les envoient au septième ciel… Mais aller au ciel, ce n'est pas toujours bon signe, n'est-ce pas ? Alors si j'ai un conseil à vous donner, c'est « méfiez-vous des illusions ». J'ai trouvé ce conseil sur la Toile d'une étrange araignée nommée Archibald, qui mangeait avec l'ambassadeur sur un rocher suspendu. Saurez-vous décrypter ce message…? A très vite, pour la suite des aventures au coeur cette série envoûtante et extrêmement prenante !!





« Ca me revient, Dieu a été puni. Ce jour-là, j'ai compris que Dieu n'était pas tout puissant. Je ne l'ai plus jamais revu depuis. »
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La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hi..

Envoutant.



Ophélie, jeune fille effacée et timide est animiste, elle lit dans les objets. Elle refuse les hommes en mariage de son clan où elle n'est d'ailleurs pas considérée comme un beau parti. Et voilà que les doyennes de son arche, tendance coocooning l'ont promise en mariage « diplomatique » au clan des dragons. En route pour leur arche, mystérieuse et glacée ou règne les faux-semblants, les mensonges et les complots. Passage d'un univers où on lit les objets, on répare le papier à celui où la violence, la manipulation sont la base des pouvoirs de ses habitants.



Un univers baroque et gothique, tout en poésie. Mystérieux et délicieusement exotique mais loin d'un glamour de monde de princesse ou du confort d'une célèbre école de magie. Un univers jeunesse certes, mais pour jeune mâture quand même, tant par le style de l'auteure que par le contenu.



Une jeune fille gauche et maladroite à laquelle le lectorat féminin pré ado friand de sfff (celles qui généralement préfèrent le papier au maquillage – bien que ce ne soit pas incompatible – je ne juge pas).

Quitter le confort douillet de sa vie d'enfant, réglée, pour rentrer dans la vie réelle, dangereuse et imprévisible. Se révéler, s'adapter tout en restant soi-même. (Si vous ne l'aviez pas vue celle-là, il faut arrêter la littérature jeunesse)



Au final, il nous manque quelque chose : Soit des chocogrenouilles, soit des tripes sanguinolentes arrachées au cadavre encore chaud de notre ennemi.



Dans ce premier tome, Ophélie reste un peu trop longtemps en mode Cendrillon persécutée par sa vilaine marâtre et ne semble vouloir prendre en main son destin qu'à la toute dernière ligne de l'ouvrage.

Mais malgré tout, l'auteure a su m'emporter dans son univers foisonnant et résolument novateur.



L'intrigue réelle, pourquoi ce mariage ? Pourquoi moi ? (c'est vraiment trop injuste) met très (trop) longtemps à se révéler, mais ce n'est que le premier tome.

Et force est de constater que l'auteure a réussi son pari et m'a embarqué dans son histoire, comme envoûté, me voilà en route pour le tome 2 et directement.
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