AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de RChris


RChris
17 septembre 2022
Aujourd'hui, je ne commencerais plus jamais un récit de cette façon:

Warren ne s'était pas encore retourné. Il courait, ou plutot essayait, ses yeux de jais rivés sur le filet de fumée brune qui s'élevait et s'échappait sans effort de ce cimetière de sycomores épouvantables et d'ormes horrifiants.

Je ne vois dans ce passage que des défauts, notamment une surenchère d'adjectifs qui alourdissent le propos et empêchent de se centrer sur l'essentiel: un homme qui fuit. Cette "fumée brune qui s'élevait et s'échappait sans effort" n'a pas lieu d'être, la fumée n'étant pas animée d'une conscience ni de muscles. Quant aux sycomores et aux ormes... Pourquoi sont-ils "épouvantables" ou "horrifiants" ? D'ailleurs, existe-t-il des forêts où les ormes côtoient les sycomores ? Pas certain.

Si je devais réécrire ce passage aujourd'hui, je mettrais l'accent sur l'anormalité de la situation: il y a une immense forêt hostile, et un homme effrayé qui court au milieu, fuyant quelque chose. J'aurais un style plus incisif, je privilégierais le mystère et l'efficacité (on se fiche par exemple de savoir si ce sont des ormes.. Ce sont des arbres). Cela ressemblerait à ceci :

Autour de lui, des arbres, à n'en plus finir. Plus d'horizon, plus d'horizon, plus de lumière. Depuis combien de temps fuyait-il cette immense forêt ? Il l'ignorait. Ce qu'il savait, par contre, c'était que les autres étaient à ses trousses. Pas loin. Vraiment pas loin.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (5)voir plus




{* *}