Quand on est jeune, on regarde le temps par le mauvais bout de la lorgnette. Le bout généreux qui donne l'impression que tout est très loin, que des années-lumière s'étendent entre vous et ces objets dont une distance magique vous sépare. Et puis, sans prévenir, le temps inverse la machine, et soudain vous regardez par le bon bout, le bout par lequel vous étiez censé regarder depuis le début, si vous aviez fait attention. Le bout qui zoome sans pitié et vous oblige à voir les détails sur lesquels vous auriez dû vous concentrer depuis toujours.