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Critiques de Laurent Bonneau (258)
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Et il foula la terre avec légèreté

♫Cette route ne mène nulle part

Alors viens faire toi-même le mélange des couleurs

Sur les murs de la cabane du pêcheur♫

-Francis Cabrel- 1994 -

----♪---♫---🐟---⛽---🐟---♫---♪----



En Norvège, et nulle part ailleurs

Elles sont déjà de toutes les couleurs

leurs ''rorbuer'', leurs maisons de pêcheurs...



Etre là,

pas simplement chercher ses repères

s'en 'fisch' de reconstruire le connu.

Se rendre disponible,

des moindres choses, être à l'affût

comprendre ce nouvel environnement

L'expérimenter...



Sur cette route, à grande vitesse

que va-t-on laisser comme trace

Juste une empreinte sur la glace

Tandis que le froid nous blesse

On ne sait plus où elle nous mène

l'envie nous enchaîne les jours de peine

Et je cherche en vain le Nord

Lumière d'une boréale aurore

Faut-il descendre de l'Arche

Alors que le monde est en marche !?



Fouler la terre avec légèreté

Une promesse

Elaborer un style de vie personnel et social

Philosophies éco-logiques plus responsables

Prôner écosophie, il n'a de cesse

Scandinavie, aurore boréale

Ecologie profonde d'Arne Næss (1912-2009)

S'engager à tenter de mettre en oeuvre

son Idéalogie, ces changements nécessaires

Redonner au monde ses plus nobles couleurs .

prise de conscience

Féenomènale quand boréale

Quand "Lu" mis n'est sens...



A contempler en toute quiétude

Caractères et coups de pinceau

BRaVo à Mathilde Ramadier , à Laurent Bonneau

& à Futuropolis, comme d'habitude.









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L'étreinte

Dans la voiture qui les ramène de Cadaquès, alors que Romy est au volant, Benjamin peine à détacher ses yeux d'une photo prise au hasard sur la plage. Dessus, une jeune femme, dont on ne voit pas le visage, allongée sur la plage, la cheville gauche suspendue en l'air. Tandis qu'il se pose mille questions la concernant, c'est la violence du crissement d'un pneu qui lui fait relever la tête et découvrir, horrifié, une voiture qui bascule sur eux... Si lui s'en est plutôt bien sorti physiquement, avec juste quelques blessures, le cas de Romy est bien plus inquiétant. Le choc a été violent et la jeune femme souffre d'un traumatisme crânien sévère avec œdème cérébral et est plongée dans le coma. Benjamin est abattu et s'imagine mal vivre ces prochains jours sans elle. Qui plus est dans l'incertitude... Pour autant, il cache à son entourage l'accident et l'état de Romy d'autant qu'une exposition de ses sculptures est prévue à Paris. S'il essaie de se consacrer à son travail, il repense à cette photo prise sur la plage et cette belle inconnue...





Après un terrible accident, alors que sa compagne est dans le coma et que son avenir reste incertain, Benjamin, pour garder en lui cette étincelle de vie qui le guide vers le futur, se met en tête de retrouver une inconnue prise en photo au hasard sur une plage de Cadaquès. Et ce, malgré les remords et la culpabilité de se tourner déjà vers un ailleurs... Jim, auteur le plus souvent complet, connu pour ses albums la plupart romantiques, nous offre, avec L'étreinte, une parenthèse douce-amère et sensible abordant, avec beaucoup d'émotions, les thèmes du deuil, de l'amour mais aussi de l'art, celui qui redonne vie. Le personnage de Benjamin est particulièrement touchant, tiraillé dans ses sentiments et ressentis. Les rencontres qu'il fera au gré de sa quête l'aideront à aller de l'avant. Pour cet album, les deux auteurs ont œuvré à contresens : Jim a, en effet, écrit le scénario au fil des dessins que lui remettait Laurent Bonneau, ce dernier voulant mettre en scène son ami et sculpteur Olivier Delobel. Ces planches sont d'ailleurs remarquables : saisissantes de réalisme, profondes, expressives et lourdes de sens.



Un récit émouvant...



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Les brûlures

Assane NDiaye est inspecteur de police. Sa nouvelle affaire : Giorgia Bocelli, 17 ans, officiellement jeune fille au pair, officieusement entraineuse au Phare, dont le corps a été mutilé. L'affaire ne fait que commencer puisque un second cadavre est très vite retrouvé, cette fois-ci brûlé. Avec son collègue, Light, ils sont chargés de l'enquête. Qui peut ainsi en vouloir à des prostituées d'origine italienne ? En parallèle, Assane tombe sous le charme d'une jeune femme qu'il a rencontrée à la piscine. Bien que maladroit au début, il la convainc de partager un café avec lui... Ces deux événements, l'enquête et la rencontre, vont peu à peu déstabiliser l'inspecteur...



Zidrou et Laurent Bonneau, voilà une collaboration des plus inattendues ! Le premier plus connu pour ses séries plutôt grand public, le second pour ses albums intimistes. Pour autant, Les brûlures est une réussite. Dès les premières pages, l'on est plongé dans une ambiance étrange et mystérieuse. D'un côté, l'enquête policière, de l'autre la rencontre amoureuse. L'une et l'autre se dévoilent petit à petit, à un rythme plutôt lent. Les sauts dans le temps interviennent brusquement, sans pour autant gâcher les scènes du présent. Zidrou fait montre d'une patience inouïe et nous surprend avec cet album singulier. Aussi, Laurent Bonneau, de par son trait épais et encré, ses lavis uniques et envoûtants, ses hachures ou encore ses fondus de couleurs, donne-t-il une profondeur et une dimension unique à ce récit.
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L'étreinte

Assurément, les dessins sont très beaux, particulièrement à mon goût, tous ceux qui illustrent Cadaqués, Narbonne, la mer. le choix des couleurs est judicieux et adapté aux situations qu'il s'agisse de l'atelier, de l'hôpital, de l'exposition avec des nuances de rouge qui portent en quelque sorte au paroxysme la quête réalisée par Benjamin d'une femme hypothétique, à peine entrevue dans l'objectif de son téléphone, au point que cette photo l'obsède, tout en restant conscient qu'aucune ne remplacera celle qu'il aime et qui s'en va doucement dans le coma suite à un accident de la route.



J'ai été intéressé par cette quête inutile de Benjamin, un homme perdu dans le chagrin, pas du tout près à passer à une autre partenaire, la sienne demeurant la femme de sa vie malgré la séparation par la mort qui se profile.



Pourtant, il va rencontrer des femmes, toujours en cherchant à identifier celle figurant sur la photo, et même une espagnole sympathique qui fait l'effort d'apprendre le français pour lui, mais c'est trop tôt, son deuil n'est même pas commencé.



Un scénario original qui met en forme une histoire pourtant banale en lui donnant une dimension assez forte, surtout par la qualité des coups de crayon et l'imaginaire des protagonistes dans lequel j'ai aimé l'engloutissement progressif où peut se laisser aller le lecteur.
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Ceux qui me restent

Florent quitte la terre ferme le temps d'un voyage en Angleterre. Là-bas, il espère de tout cœur retrouver Jenny, une jeune anglaise rencontrée 2 fois mais dont il est tombé fou amoureux et ainsi commencer sa vie avec elle. Surprise par cette venue inattendue, elle se laisse charmer par le jeune homme et lui fait une déclaration des plus surprenantes. Elle veut une véritable histoire d'amour avec une maison en Normandie, manger du camembert toute la vie et surtout une petite fille au doux prénom de Lilie...

5 ans ont passé... La petite Lilie est bien là tandis que Jenny n'est plus... Sans réellement comprendre ce qui lui arrive, la petite fille assiste aux obsèques de sa maman sur sa terre natale tandis que Florent voit subitement sa vie s'écrouler. Lilie est tout ce qui lui reste et lui, son seul refuge. Sur le bateau qui les ramène en France, alors que la petite s'en va chercher un coca, il la perd de vue quelques minutes, plongé dans ses pensées, à se demander comment il va faire pour surmonter cette terrible épreuve. Elle reste introuvable alors il part à sa recherche. Partout, il court, demande si quelqu'un ne l'aurait pas aperçue...



N'était cette quatrième de couverture trop bavarde qui mentionne "Voyage en Alzheimer", l'on est bien loin de se douter de la tragédie qui se joue entre ce père et sa fille. Une seule planche, pleine page, et l'on comprend que Florent voyage dans ses souvenirs qu'il voit s'envoler petitement et qu'il essaie de rattraper. Damien Marie et Laurent Bonneau nous offrent une escapade intense, émouvante et d'une force incroyable. Ce huis clos entre un père trop absent et sa fille qui se cherchent continuellement sans vraiment parvenir à se rejoindre. Entre passé et présent, l'on est pris dans le tourbillon de ces souvenirs qui peu à peu se dérobent. Tout en retenue et d'une justesse incroyable, ce récit émeut de par ses quelques silences évocateurs, ses sentiments confus et pudiques et ses quelques touches de couleurs. Le dessin de Laurent Bonneau est d'une sobriété déconcertante.



Ne pas oublier Ceux qui me restent ...
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L'étreinte

Lors d’un weekend à Cadaqués, Romy et Benjamin ont un terrible accident de voiture. Si Benjamin s’en sort indemne, Romy est plongée dans un coma profond. Pendant qu’elle est à l’hôpital, Benjamin va se lancer à la recherche d’une inconnue qu’il a prise en photo par hasard sur une plage de Cadaqués. ● Si j’ai apprécié quelque chose dans cet album inégal ce sont les dessins, que j’ai trouvés absolument somptueux. L’expressivité des visages, l’ambiance, les ombres, c’est vraiment magnifique, un enchantement. ● J’ai en revanche été beaucoup moins conquis par le scénario, qui traîne en longueur (plus de trois cents pages pour une situation simplissime qui connaît peu de développements), qui aligne à la fois les clichés (la vie, c’est court) et les situations complètement invraisemblables (faire des pieds et de mains pour retrouver une parfaite inconnue prise en photo pendant que sa femme se meurt sur un lit d’hôpital…). ● J’ai trouvé que c’était un scénario pour bobo, un peu dans le genre des romans de Sylvain Prudhomme que je déteste. Curieux mélange de chiqué qui se veut naturel et de niaiserie qui plaît à un certain public.
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Ceux qui me restent

Florent + Jenny = Lilie.

Puis très rapidement, cette équation parfaite va se muer en problème quasi insoluble.

Trop jeune pour être veuf. Déjà fatigué avant l'heure.



Le temps a filé. Ses souvenirs également.

A 70 ans, placé en établissement spécialisé, Florent se bat contre lui-même. Contre cette foutue mémoire qui n'en fait qu'à sa tête en lui bouffant la sienne.

Immanquablement, elle le ramène sur ce bateau maudit qui aura vu ce père égarer la petite prunelle de ses deux océans de tristesse bloqués sur la position hémorragie oculaire. Avant, nada, zob, fondu au noir.



La petite Jenny a bien poussé. Écartelée entre son boulot et les visites journalières à son père, elle n'est qu'une boule de rancoeur envers celui qui a fauté, à ses yeux.

Mais le temps passe et s'efface. Celui de la réconciliation est peut-être enfin venu...



De prime abord, coup de crayon épuré à l'extrême et couleurs tristounettes fleurent bon le bof-bof de compétition. Puis survient la gravité du propos et sa foultitude de flashbacks narratifs qui, sans avoir l'air d'y toucher, vous chopent l'âme et vous l'essorent jusqu'au dénouement final, celui qui vous cueille, la larmiche au coin des yeux et le palpitant tout serré.



Ici, on ne fait pas dans le pathos m'sieur-dames. En même temps, que viendrait foutre un mousquetaire en cette galère?

Non, Ceux Qui Me restent fabrique de l'émotion à plein tube avec une intelligence et une élégance rare.



Ceux Qui Me Restent traite de l'oubli.

Paradoxalement, ce récit me restera encore très longtemps...

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L'étreinte

"Mes nuits, je les passe à rêver

Je rêve que je te sculpte

Il n'y a que moi et ton visage





Et je caresse et j'entaille

Au plus près de ton épiderme

Je te cherche

Je cherche ta vie

Je m'en approche parfois





C'est presque comme retrouver le bruit de ta peau

les voix et les souvenirs qui y sont accrochés...

Ils se libèrent, et courent vers la surface

La mémoire me revient





j'entrevois des souvenirs perdus, qui ne sont que de petits riens

de ceux qu'on enregistre à peine, qu'on pensait égarés à jamais

mais qu'ils me sont doux ces petits riens





Aimer la vie; Embrasser les gens; Se mettre à genoux

et les Serrer contre soi, et les serrer fort.

Et leur dire qu'on les aime, et leur redire, et leur redire encore.

Pleurer de bonheur chaque jour"





Et j'ai fermé le livre

L'histoire n'est plus à suivre

Romy, il me faut te quitter



Le soleil reviendra

Comme dans un dessin d'enfants





Un Tome 2 est annoncé (tbc)

Je retrouverai Benjamin, le sculpteur,

Jim et Laurent, auteur et dessinateur





Des hommes

qui nous parlent d'amours passées, d'amours à venir,

d'amours perdues, d'amours futures





Des hommes qui étreignent





une fleur rouge qui bat

qui bat en nous

au rythme des émotions

au rythme des mots sons

au rythme de la colorisation





Dans une étreinte dansent les choses de la vie





Magnifique album de 300 planches avec un processus comme inversé : Ici c'est le graphisme qui sert d'élan au scénario.

Le dessin emporte l'histoire au gré du rythme du ressac qui donne et qui reprend et est servi par des dialogues et une colorisation plus que réussis.



Deux artistes y ont invité un troisième: le hasard. Ce hasard, brouillon comme la vie parfois, et l'ont laissé faire, un temps seulement, pour ensuite lui donner un sens. S'ouvre alors la fenêtre sur du construit, du sculpté, du sur-mesure et un pur bonheur pour le lecteur que L'Etreinte, une fois l'album abouti. [Enfin pour moi]





L'histoire est simple comme la vie parfois, cruelle comme la vie parfois,

belle comme la vie parfois. Benjamin va apprendre à dépasser les épreuves qu'il traverse avec Romy, porté par la nécessité absolue de sublimer le réel pour survivre d'abord et ensuite pour continuer à vivre.

Nous le suivons alors qu'il improvise ce chemin vers la beauté.





Tout le récit est empreint d'onirisme, de poésie et aussi de réalisme.

Entre(nt) Dali et sa Gala, Entre(nt) Michel Piccoli et son Hélène (*)

Entre Benjamin et Romy. Entre Benjamin et Francesca. Entre Benjamin et Marie-Lucy. Entre Benjamin et Benjamin. Entre Benjamin et la vie.





L'histoire de Ben et de Romy, racontée par Jim et Laurent, de cet accident de la vie qui un jour les frappe de plein fouet comme cela arrive parfois, de leur étreinte, m'a fait pleurer comme quand on pleure dans un sourire, quand tout se mélange dans un sourire.





"Comment il s'appelait déjà ce film ?

Tu sais celui avec l'accident ?

Un film de Sautet je crois

- Les choses de la vie -

J'y conduisais une Alfa Roméo Giulietta Sprint de 1959

Belle voiture --- beau film ---

Je le connais par coeur. J'aime beaucoup ce film.

Tu as accroché ta ceinture, Romy ? "





(*) https://www.youtube.com/watch?v=WnywcqlEbfg





"N'oubliez pas de vivre. -- C'est important de ne pas s'oublier"
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On sème la folie

Allan et Julien, deux amis de longue date, se retrouvent pour surfer. Sur la route, c'est l'occasion de discuter un peu. C'est alors que Allan, plus grave, se rend compte qu'il a 30 ans et demande à son ami s'il n'a pas un brin de nostalgie. Il se demande qui il est aujourd'hui, s'il est celui qu'il devrait être, si la norme est un but en soi. Plus pragmatique, Julien pense que le problème vient du fait que l'on se compare immanquablement aux autres. Une fois de retour à la maison, les deux amis s'installent devant leur ordinateur et retrouvent Thomas et Laurent, via un appel vidéo . Ce dernier leur propose de passer un week-end tous ensemble, au bord de la mer, afin d'échanger leurs points de vue de jeunes adultes sur leur vie...





Allan, Thomas, Laurent, Aurélien et Hugo, cinq amis qui se connaissent depuis l'adolescence, vont se retrouver, le temps d'un week-end. Un moment pour partager leurs souvenirs, faire le bilan de ce qu'ils sont devenus et aider dans son projet de bande dessinée l'un des leurs. Laurent Bonneau nous livre un album profondément intime, humain, authentique et donne à réfléchir sur les choix ou le sens de la vie ou sur ce qu'on voudrait laisser après soi. Le but est noble et touchant sans toutefois réellement captiver le lecteur qui, pourtant, saura se reconnaître dans l'un de ses hommes. Graphiquement, Laurent Bonneau fait montre d'une grande originalité. Son trait, à la mine de plomb, donne un résultat étonnant, les visages sont très expressifs. Les scènes silencieuses et les doubles pages prêtent aux souvenirs ou aux réflexions. Le noir et blanc, réhaussé d'une seule couleur (saumon, bleu...), est pour le moins original.
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L'étreinte

En remerciant les beaux commentaires de babelionautes comme ceux de Wyoming, Marina53..et ceux et celles que je lis, qui m'ont permis de découvrir ce magnifique roman graphique..

Un couple amoureux, à Cadaquès, la mer...une photo opportune prise par le jeune homme sculpteur Benjamin ...un accident de voiture et tout bascule une fraction de seconde...sa compagne Romy grièvement blessée, hospitalisée sombrera par la suite dans le coma...

L'amour, la mort entrelacés la culpabilité...Le vide de l'absence qui mord à chaque seconde celui qui reste debout, vivant avec l'espoir et ses tourments...en vision fantomatique, Benjamin parle à sa douce ..court après des chimères, il doit continuer malgré tout son travail ...Une exposition à préparer coûte que coûte, il sculpte inlassablement le visage de son amoureuse...et recherche avec frénésie la silhouette de la jeune femme sur cette photo qui a figé cette maudite journée.. il sculpte inlassablement en emprisonnant l'amour et ses souvenirs, ...oublier les aller -retours à l'hôpital, les médecins... Rester vivant, ..attendre en semi-liberté que le vie revienne...que tout redevienne comme si de rien n'était.

une très belle histoire d'amour, délicate.. les tons colorés et tranchants associés aux personnages soulignent des ambiances et des humeurs,..Le paysage épuré retranscrit à merveille les silences..l'horizon..la mer...

Album magnifique émouvante histoire !
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Et il foula la terre avec légèreté

Ethan, ingénieur forage dans une grande entreprise pétrolière, est envoyé en mission d'exploration en Norvège pour évaluer les réserves naturelles en vue de l'exploitation d'une nappe d'or noire importante. Il laisse son amie, Gaëlle, seule à Paris. Une fois arrivé à Bodø, il prend le ferry pour rejoindre Svolvaer, dans l'archipel des Lofoten. Il loue un rorbu, une ancienne cabane de pêcheurs sur pilotis. Autour de lui, de magnifiques paysages aux couleurs changeantes. Il fait également connaissance avec la population locale, ne lui cachant pas les raisons de son séjour ni ce que son entreprise apportera au pays. Au fil des discussions, il apprend à connaître les autochtones qui ont une vison différente de la sienne. Une population tournée vers l'écologie, marquée par les accidents passés et bien loin des affaires juteuses des groupes pétroliers. Peu à peu, Ethan, au cœur de cette nature époustouflante, va commencer à douter des bienfaits de sa mission et changer de regard sur le monde...





Mathilde Ramadier, à travers cet album, nous donne à réfléchir sur le sens que l'on veut donner à sa vie et la place que l'on veut bien donner à la nature. L'on suit Ethan, ingénieur forage, au cours de son séjour dans l'archipel des Lofoten. Venu sonder la richesse du sol, il va se remettre en question de même que le bien-fondé de son travail. Cet album veut sensibiliser le lecteur sur l'écologie, notre manière d'être et de consommer, sans toutefois moraliser. Une fable écologique basée en Norvège mais qui peut, évidemment, s'étendre au-delà. Mathilde Ramadier s'est beaucoup renseignée sur les modes de vie norvégien, les avis des locaux en se rendant sur place en compagnie de Laurent Bonneau. Ce dernier magnifie ces paysages hors-norme et grandioses. D'une grande sensibilité, son trait et ses couleurs, lumineuses et d'une pureté incroyable, sont riches et invitent au voyage. Graphiquement, un travail impressionnant.
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Douce pincée de lèvres en ce matin d'été

Max se réveille péniblement. Il jette un œil sur son portable, déçu de ne pas avoir de message. Une fois debout, il prend son petit déjeuner, donne à manger à son chat puis fait sa toilette. Toujours pas de message sur son portable. Il enfourche son vélo, son sac sur le dos. Arrivé à la salle de sport, malgré l'heure matinale, trois jeunes s'entrainent déjà. Entraineur de tennis de table, il sait mieux que quiconque le duel que se livrent deux joueurs, l'intensité d'un match, la maîtrise du mental. Aujourd'hui, il est très exigent envers ses joueurs de haut niveau qui doivent être prêts pour les JO de Pékin. Avant de commencer l'entrainement, il regarde à nouveau son portable.. Toujours pas de message...



Une couverture épurée et un titre poétique qui invitent à la douceur... L'on suit, le temps d'une journée, le jeune Max, entraineur de tennis de table, qui, suite à une rupture amoureuse, va remettre en question sa propre vie, ses choix et son orientation professionnelle. L'on entre à pas feutrés dans cet album tant l'atmosphère est silencieuse, paisible et suave. Un album intimiste qui s'apprivoise pour finalement être ému par Max. Graphiquement, Laurent Bonneau nous en met plein les mirettes en utilisant différentes techniques, multipliant ainsi les ambiances : un trait griffonné, des superpositions psychédéliques, des aplats de couleurs vives, des "tâches" d'eau... Un graphisme parfaitement maîtrisé pour un scénario sensible...
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Nouvelles graphiques d'Afrique

Laurent Bonneau, de son voyage en Afrique, nous ramène des tableaux de là-bas et des témoignages d'anonymes. 

Dans ces onze nouvelles, chacun nous dresse un portrait de ce continent soumis aux guerres, déshérité, mais qui veut s'adapter aux changements. de l'exil à l'attachement de la terre, la richesse des ressources pillées ou exploitées, les enfants soldats, l'élection de Barack Obama, les chinois de plus en plus présents, le progrès qui va trop vite... Autant de sujets traités qui nous dépeignent une Afrique plurielle. 

Le regard avisé, posé, parfois retenu de l'auteur nous incite à la réflexion. L'on ressent du respect, de l'amour, une certaine sérénité et de la poésie dans ces carnets de voyage. 



Graphiquement, Laurent Bonneau étonne de par sa maîtrise. De deux planches par pages aux vignettes en passant par des double-pages, du crayonné au pastel en passant par l'acrylique, de l'impressionnisme au réalisme, il réalise un charmant patchwork. 

Un album saisissant et original.
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L'étreinte

Un sculpteur prend par hasard en photo une inconnue sur une plage. La posture de cette femme au visage caché l’intrigue et le fascine. Ce qui interpelle sa compagne qui conduit quand soudain c’est l’accident. Un roman graphique qui donne la sensation de nous envelopper vers une multitude d’émotions : douceur, sensualité, nostalgie, choses de la vie, beauté, questionnement, poésie et originalité quant à la construction expliquée en postface.
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Le regard d'un père

Je ne suis pas fan de ces œuvres dans lesquels les auteurs se livrent des réflexions personnelles et intimistes de nature familiale. Cela leur fait certainement un bien fou sans passer par une séance payante de psychanalyse. Pour certains lecteurs, c'est une tout autre histoire. L'auteur va d'ailleurs poser une question toute personnelle sur la conception de son œuvre: est-ce que j'écris pour mon père ou pour le père que je suis devenu ?



En l'espèce, il n'y a pas de dialogue mais seulement une narration omniprésente à chaque case contemplative. J'ai trouvé d'ailleurs la narration plate, sans rebondissement, sans rythme, et aussi sans humour. C'est dit.



Le style graphique varie d'une case à l'autre en étant plus un tableau abstrait. J'avoue que ce n'est pas du tout mon type de dessin bien que certaines cases colorées sont de toute beauté objectivement parlant.



Le thème principal est celui de la relation père-enfant à travers les générations. Il y a les non-dits familiaux et surtout la recherche d'une reconnaissance. Il est clair que quand on ne l'obtiens pas, la frustration peut mener à bien des dérives.



Alors, oui, il y a incontestablement de la pudeur et une sincérité du propos. Certaines réflexions peuvent faire mouche et toucher le lecteur en plein dedans. Cependant, je me suis ennuyée ferme même s’il n’en reste pas moins qu’objectivement, cette bande dessinée n’est pas du tout mauvaise. J'en ressors donc un peu déçu et cela n'engage que moi.
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Ceux qui me restent

...ceux qui me restent... mes quelques souvenirs et, euh... ma fille...je crois. C'est ce qu'ils prétendent en tout cas, ici, à la maison de retraite. Mais, moi je cherche ma petite Lily ! Je la cherche sur le ferry qui nous ramenait d'Angleterre en France, après l'enterrement de ma femme, Jenny. J'avais 39 ans et je me devais d'être le refuge et un bon père pour notre fille Lily, alors âgée de cinq ans. Or, Lily s'est perdue... sur le bateau... je cherche ma fille au ciré jaune, je cherche ses yeux turquoises...



Florent, 70 ans, s'enfonce dans la solitude de la maladie d'Alzheimer, se réveillant chaque jour plus seul, après chaque "cauchemar" dans lequel il essaie de retenir les bribes de sa mémoire afin de retrouver Lily... qui pourtant vient voir son père une fois par semaine...



Il y a très peu de texte dans ce remarquable roman graphique, texte presque superflu, tant les dessins expriment tout. le chagrin, la colère, les remords, la souffrance, parfois un rare sourire, se lisent, criant de véracité, sur les visages et dans les attitudes de Florent et sa fille. La ligne des traits, essentiellement au crayon, fusain et encre, reste sobre. Les arrière-plans souvent floutés, le joli travail d'ombres et le parfait découpage amènent les personnages sur les avant-scènes aux teints pastels sombres...nuances par moments moins soutenues quand la mémoire de Florent se perd dans un effrangement brumeux...



L'histoire introspective de ce père et les relations avec sa fille se raconte en grande partie par flashbacks et la lecture de leur vécu constitue désormais un de mes plus beaux souvenirs... de ceux qui restent...
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Les brûlures

J'apprécie de plus en plus de lire des romans graphiques, et j'ai dévoré : Les Brûlures de Zidrou (scénario) et Laurent Bonneau (dessins et couleurs).

Dans les rues d'une petite station balnéaire, les putes tombent comme des mouches. Un premier cadavre, atrocement mutilé, est découvert, puis un second, brûlé au chlore. La série, pourtant, ne fait que commencer...

Les Brûlures est un roman graphique très noir, un polar qui ne plaira pas à tout le monde mais que j'ai trouvé bien ficelé.

Je n'ai pas toujours accroché aux graphismes, j'ai peu l'habitude de lire ce genre de roman graphique et les dessins sont parfois trop réalistes pour moi. Je préfère imaginer que voir, du coup les femmes mortes ont parfois l'air un peu trop mortes pour moi !

Mais c'est réaliste, l'histoire est très bien ficelée, les graphismes réussis de même que la colorisation.

Parfois, c'est un peu brouillon, on est dans le flou, ce qui correspond à l'état d'esprit de l'enquêteur. Je me suis un peu perdue par moment, mais l'ensemble m'a plu malgré tout.

Pas de coup de cœur mais une découverte intéressante à qui je mets trois étoiles et demie :)
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Nouvelles graphiques d'Afrique

Pour commencer l’année, quoi de mieux qu’un retour aux sources vers le berceau de l’humanité, l’Afrique.

Nouvelles graphiques d’Afrique. Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent, comme dirait l’autre. Pour faire court je pourrais résumer en quelques mots : Un continent Afrique dévasté, outragé, méprisé par d’incontinents à fric.

Laurent Bonneau à travers onze nouvelles va nous faire partager les peines d’une terre convoitée par l’homme dit civilisé et ses excès. Onze nouvelles comme le SOS de populations méprisées dont la vie ne pèse pas lourd dans la balance par rapport à notre confort.

Entre espoir et désillusion, entre résignation et indignation, les thèmes abordés sont sans surprises, malheureusement.

Les familles éparpillées par les guerres. Où es-tu ? Vivant ? Mort ? L’instabilité permanente de la plupart des pays, instabilité entretenue par les pays « développés ».

L’espoir levé par l’élection d’Obama est retombé comme un soufflé. Rien n’a changé, rien ne change, jamais.

Et puis ce clin d’œil ironique avec cette nouvelle, « Flash Info ». Toute la misère du moment déclinée sur RFI, toutes les luttes éternelles de pouvoir égrenées par le journaliste et la phrase qui tue à la fin : « Très bonne journée sur RFI. Tout de suite c’est la suite de Sept milliards de voisins ».

Guerres, génocides, enfants soldats, pillage de la terre la plus riche de la planète, néo colonisation par la Chine, le foot sur un terrain vague comme une bouffée d’oxygène, le constat d’un Africain ayant voyagé avec cette question récurrente, pourquoi ? Une journée en Afrique, au village, là où on est bien loin de se préoccuper de savoir ce qu’il y a à la télé le soir ou de faire des incantations pour qu’il y ait de la neige à Courchevel pour les prochaines vacances de février.

Il y a aussi « De la faux à l’i-phone » où se mêlent les conflits « d’intérêt » et de génération au sein d’une famille Africaine.

L’album se termine par la déchirante « Demain aussi il fera jour ». Un bateau, trop d’hommes femmes et enfants, la mer… Et le cœur qui se serre, la gorge qui se noue. « Mi grands » voguant vers un monde de nains que nous sommes.



Si naturellement je ne suis pas branché par la BD, j’ai eu la chance à chaque fois qu’un billet m’a fait franchir le pas de tomber sur des pépites. Cette fois c’est à Pascal Blackbooks et à Marina que je dois cette belle lecture. Merci à vous.

Pour ce qui est de la « technique » et de la qualité, je suis aussi calé qu’en littérature c'est-à-dire proche du néant. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai trouvé les dessins exceptionnels (peut être par manque de références). Je suis resté scotché sur la plupart des pages tant je ressentais l’ambiance, tant j’étais fondu dans le paysage.

Deux vignettes par pages, un peu de texte, auront suffi pour que cet album m’ait définitivement convaincu que l’appellation « roman graphique » a un sens alors qu’à mon inscription sur babel je trouvais ça un peu ridicule.

A mettre entre toutes les mains.



« Ici on tue le temps

Alors que chez vous

C’est le temps qui vous tue ».

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L'étreinte

J’ai été séduit par le graphisme, très naturel, comme des esquisse prises sur le vif, le crayon, le pinceau restent visibles, le trait est rapide mais juste, vivant, simple, brut, sans emphase, il nous fait entrer dans l’intimité des personnages, c’était indispensable pour entrer dans ce récit intimiste. La colorisation est fraiche, moderne, rien que des aplats qui viennent rehausser la graphisme en noir, lui octroyant une belle lumière chaude, calme et sereine.



L’histoire est calqué sur “Les choses de la vie” de Claude Sautet, auquel elle rend un hommage appuyé, avec bien sûr l’accident de la route qui permet de refaire le point sur sa vie, sauf qu’ici, c’est l’homme, Benjamin, qui survit et la femme, Romy, qui est dans le coma.



Tout est juste, mélancolique, d’une grande finesse, mais cette bande dessinée souffre un peu des mêmes défauts que le film. Ici, Benjamin est sculpteur, le récit nous donne une vision de cet art très romantique, maniérée et détachée des réalités, s’appuyant sur le sensuel, sur l’expression, c’est un peu l’archétype de “L’artiste” du roman érotique, bref, il faut que le héros soit riche, beau, artiste et forcément tourmenté, on tombe dans les clichés de la romance avec une prétention intellectuelle, et on est loin d’une réalité de la vie, de la confrontation à la mort, tout est idéalisé. Du coup, comme pour le film, le soin visuel remarquable, juste et élégant, finit par rendre cette œuvre pédante et snob. Le film m’a assez agacé, il propose une vision bourgeoise du monde dont on n’a finalement pas grand chose à faire, la bande dessinée est du même tonneau. Ça se torture l’esprit à savoir pourquoi telle femme nous attire, fantasmer est-ce tromper et autre questionnements que seul un riche oisif peut se permettre. La sculpture de Benjamin semble ne s’adresser qu’à un public mondain, et la bande dessinée finit par faire le même effet. Sans doute que l’hommage au film est très réussi, mais si on a pas aimé le film…



Dommage, c’est beau, mais je n’ai pas du tout eu envie de m’attacher aux personnages.

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Les brûlures

Rôle principal donné à un policier qui enquête sur des assassinats de prostituées italiennes et histoire d’amour qui débute à la piscine. Des personnages secondaires attachants comme cette femme âgée qui tente de prendre le dessus sur sa phobie de l’eau. Dommage que le tout ne soit pas plus étoffé.
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