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Critiques de Nicolas Bouzou (51)
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Sagesse et folie du monde qui vient : Comme..

Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l'Education Nationale et Nicolas Bouzou, économiste, appellent dans cet ouvrage à saisir les opportunités du 21 ème siècle. Ils nous exhortent à secouer ce vent de pessimisme qui se répand continuellement, pessimisme ambiant véhiculé, selon Luc Ferry, par de grands personnages médiatiques (Alain Finkielkraut, Régis Debray..).



Selon eux, ce pessimisme reflète un certain regret de la France de la 3ème République qui n'a pas lieu d'être. Certes le monde qui approche présente un côté inquiétant avec une mondialisation galopante, une innovation qui renforce la compétition, un affaiblissement des autorités traditionnelles qui va de pair avec une diminution du poids économique de l'Europe.



Toutefois, les gains de cette évolution sont certains selon les auteurs: recul de l'insécurité, augmentation de l'espérance de vie, baisse relative de la pauvreté.

La France a son rôle à jouer, encore faut-il jouer la carte de la formation pour que les humains qui vont arriver sur le marché du travail soient "complémentaires" de ces nouvelles donnes du développement de l'Intelligence Artificielle.

Il faut aussi éviter de nombreux écueils comme cet effet "pervers" des algorithmes qui font que des individus se retrouvent "enfermés" dans un système d'opinion (nos systèmes mentaux peuvent se trouver limités par des "bulles de filtrage" sur internet, qui vont nous diriger vers des goûts supposés..)

Ceci est d'autant plus pernicieux que les réseaux sociaux deviennent la principale source d'information.



Un bon aperçu est donné dans ce livre sur la France qui semble perdante dans la course à cette mondialisation.

Une mondialisation qui pourrait avoir des effets dévastateurs en l'absence de régulation au niveau mondial.

La question migratoire sera aussi un enjeu majeur. Un pic migratoire pourrait intervenir vers 2050, et ce sont les pays émergents qui seraient le plus concernés. Avec de jeunes diplômés, ce qui pourrait rompre avec les schémas habituels de représentation de ces phénomènes de migration.



Le livre est intéressant et pose de vraies questions, auxquelles pour l'instant il n'y a pas vraiment de réponse au niveau des politiques nationales des pays européens.
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La civilisation de la peur

"Le monde ne se réduit pas à ses problèmes" est l'une des phrases de conclusion. Et cet essai vient de façon étayée nous expliquer pourquoi on est davantage sensible aux mauvaises nouvelles plutôt qu'aux bonnes, quitte à rester aveugle à ce qui est bon à prendre, aux avancées, aux réussites. C'est plus fort que nous parce que c'est un biais cognitif : le biais négatif. Cet essai est très intéressant. Il nous parle économie, politique, sciences, institutions. Il fera grincer des dents les populistes, les wokistes, les extrémistes, les grincheux et les oiseaux de mauvais augure. Parce qu'il est positif et engagé - on n'est pas obligé, loin s'en faut, d'être d'accord avec l'auteur sur tout son développement (parce qu'il est libéral, européen, pro-establishment ; qu'il oublie sciemment qu'il y a de très bonnes choses dans les courants alternatifs et les mouvements plus jeunes contestataires du vieux monde) mais il arrive à nous faire voir autrement pas mal de sujets essentiels, complètement dans l'air du temps (COP, IA, COVID, climat, etc) - en tout cas, pour ma part, il m'a obligé à un "reset" sur certains points. Son propos se veut enthousiaste : laissons-lui ce bénéfice.
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La comédie (in)humaine

Je remercie Babelio et les éditions "J'ai lu" pour l'envoi de ce livre.

Dans cet essai de Julia de Funès (philosophe et diplômée en RH) et de Nicolas Bouzou, les auteurs font le constat d'un management absurde dans les entreprises. du vieux paternalisme aux activités de groupe imposées parfois suspectes voire dangereuses, tout est décrit comme contraignant et inefficace, parfois même pathogène.

Ils nous proposent donc leurs solutions, résumées en 15 points à la fin du livre, pratique pour ceux qui n'ont pas envie de le lire en entier. Quelques idées m'ont paru intéressantes, mais la plupart ne sont que des lapalissades comme "diminuer de 50% le temps passé en réunions" ou "prohiber les e-mails inutiles", ou encore "dire les choses directement à l'interlocuteur concerné avec des mots francs"...

Je travaille en entreprise (grande entreprise française en bonne place au CAC 40) depuis 30 ans. J'ai vu passer quantité de nouvelles théories de management et leur application, leurs limites, leur nécessaire modification sur le terrain. J'ai une bonne idée du ressenti des collaborateurs sur leur vie au travail, à bien des niveaux de la hiérarchie. Même si certaines idées sont dignes d'intérêt, beaucoup d'autres sont erronées.

Comme bien souvent, les conseils pour "mieux travailler en entreprise" sont donnés par des personnes qui n'y travaillent pas, mais qui elles, savent!...
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La civilisation de la peur

Dans son dernier essai, Nicolas BOUZOU explore les motifs et les ressorts de la peur et du pessimisme dont nos contemporains sont longuement victimes.

Il démontre comment la peur est entretenue dans l’opinion par l’action conjuguée de certains milieux intellectuels, des médias, des réseaux sociaux et d’une partie du personnel politique. Ceux-ci répondent à une « demande d’inquiétude » du public toujours plus attentif aux mauvaises nouvelles qu’aux bonnes. Nicolas BOUZOU décrit l’origine et les mécanismes biologiques et psychologiques de ce qu’il nomme « le biais de négativité ».

Les problèmes réels de l’époque ne sont nullement niés par l’auteur : réchauffement climatique, tensions internationales, pandémie…Pourtant, des moyens d’y faire face et de les résoudre existent, qui entretiennent l’espoir d’un monde meilleur.

Nicolas BOUZOU conclut son livre en proposant quelques pistes : réapprendre l’esprit des Lumières, « raccommoder l’enseignement », libérer l’innovation, réinventer la coopération internationale et la développer, mais surtout continuer à faire des enfants. L’effondrement de la natalité reviendrait « à se priver des intelligences de demain qui résoudront les problèmes ».

Cet essai est tout particulièrement convaincant en ce qu’il fait appel à des réalités avérées, s’appuyant sur des travaux spécialisés dont les références figurent en fin de chaque chapitre.

Il démonte les doctrines a priori auxquelles l’histoire a apporté des démentis irréfutables et qui, pourtant, sont toujours mises en avant par les marchands de peur.

Esprit critique, recours aux données statistiques et analyses rigoureuses portent l’ensemble du livre et permettent au lecteur de relativiser le pessimisme ambiant et d’espérer un futur moins sombre.

Un ouvrage que je recommande pour mieux comprendre notre époque.



Merci à @netgalleyfrance et @xo_editions pour le service presse

#Lacivilisationdelapeur #NetGalleyFrance

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La comédie (in)humaine

Oui, il faut donner du sens global au travail, fuir le taylorisme et les silos.

Oui, il faut développer la confiance et réduire le contrôle (pointeuse, télétravail...).

Oui, il faut développer l'autonomie des acteurs (leur dire quoi faire et non systématiquement comment faire).



Non, nous ne croulons pas sous les process.

Encore faut-il les outiller et les automatiser.

Pour ne pas créer les bullshits jobs et pour dégager du temps utile, donc du sens.



Réunionite ? Ah oui, les réunions de service, de 3 ou 4h qui tentent de traiter tous les sujets en regroupant tous les acteurs sont contre-productives.

Mais une réunion par sujet, avec uniquement les acteurs concernées (souvent 3 ou 4), de 15 à 20 min, celles là il faut les multiplier et ne pas les faire en salle de réunion mais en salle de repli, café, repos voire en visio ou audio.



Le stand-up meeting quotidien ? Ils ne connaissent pas.

Chaque matin, avant le café convivial, chaque personne de l'équipe à 2 min pour exposer ses blocages ou problèmes de la veille.

Et vous savez quoi ? Les solutions sont souvent trouvées pendant la pause café (ah la magie du partage et du dialogue)



La partie sur le management est très succincte.

Ok y est abordé le paternalisme (et l'infantilisation), la contrainte voire la peur... et puis ils parlent des visionnaires, des leaders charismatiques....



Rien, ou si peu, sur les managers toxiques.

Comme ceux adeptes du double parapluie : avec leur +1 "c'est à cause des branques de mon équipe" et avec leur -1, -2 "c'est à cause de ceux d'au-dessus".

Ou pire encore celui qui répond à son -1 "Ne viens pas avec des problèmes mais avec des solutions !"



Quant au manager "entraîneur", "coach" ou "capitaine", ils n'aiment pas.

Dommage, c'est pourtant le plus performant pour mobiliser son équipe, et souvent le plus apprécié.

Le manager doit être dans l'équipe sinon c'est un maton ou un contrôleur des travaux finis



La peur, tiens parlons en.

Les auteurs disent que ce n'est pas à cause du capitalisme et parlent de néo marxistes (je ne vais pas leur faire plaisir en les qualifiant de néo libéraux).

En pourtant d'où vient la peur si ce n'est des actionnaires, du Conseil d'admin et des AG ?

L'omniprésence du gain, du CA enfin surtout de la VA bref du cash, du pognon, du brouzouf... ?

Pff... ils vont même jusqu'à l'associer au "principe de précaution" (pas de vague, pas de risque...) et mettant bien sûr en exergue les fameuses start-up, qui elles osent !

Combien d'éphémères pour une licorne ?



Ajouter à cela quelques propos bien réacs.

- Les fainéants il faut les virer.

- Ta boite , tu l'aimes ou tu la quittes (bon je caricature un chouïa, disons que je grossis le trait).

- le travail n'est pas bon en soi, il faut s'y plier (Grr... je suis épanoui dans mon travail ! Oui c'est une chance mais cela existe ! Et doit être développé par sens, confiance, autonomie, ils ont du oublier entre temps...).

- La valeur courage

- Avoir et afficher des mantra dans l'entreprise (Tiens ? Un côté maoïste ou stalinien non avoué ? Non, je vais éviter le point godwin du "Arbeit mit ..." Hihi)

- Supprimer les activités ludiques (mais d'où vient leur aversion au baby-foot ? C'est pourtant le bon endroit pour régler un problème en moins de 10 minutes !)



Dois-je préciser que je n'ai pas du tout aimé ?

J'ai l'impression que vous aviez deviné ;-)

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La civilisation de la peur

Il va m'être difficile d'être ronchon concernant ce livre, car grosso-modo je suis en accord avec ce qui y est dit. L'auteur amène des chiffres et autres données qui justifient son propos, qui est, que le pire n'est jamais certain et que bien des fois l'humanité a surmonté des épreuves. Il apporte des pistes sur le biais de négativité qui inonde notre pays et qui nous donne si souvent l'impression que la fin du monde est pour demain et peut-être même plus tôt !



Comme je suis vieille, j'ai eu le temps de voir et entendre des catastrophes annoncées mais jamais advenues, que ce soit les dangers des OGM ( depuis le temps on le saurait) , ou le trou de la couche d'ozone, qui va beaucoup mieux et dont bien sur on ne parle plus ... Les bonnes nouvelles ne font pas d'audience c'est un des éléments qui participe au marasme informatif( et politique) qui se répand avec délectation dans le négatif et le scandale - système médiatique qui sans auditeurs ferait autrement, nous devons prendre notre part.



L'auteur nous entraine dans un tourbillon de réussites et c'est un vrai plaisir de voir que bien des sujets avancent de façon positive si on veut les regarder honnêtement.



Un bémol , j'aurais bien aimé plus de densité d'explications sur certains thèmes, mais c'est aussi ce qui en fait un livre facile à lire et rien ne m'empêche d'approfondir un sujet .



Je remercie Masse critique Babelio et les éditions XO pour l'envoi de ce livre .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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La comédie (in)humaine

Le monde de l'entreprise observé et analysé par une philosophe et un économiste. Ça pourrait être le sous-titre de ce document très bien construit et très clair sur le monde du travail. le point de vue complémentaire des deux auteurs permet une mise à distance, une vision globale de l'entreprise et de son fonctionnement actuel, et notamment des techniques de management souvent employées. Utilisant un langage clair et s'appuyant sur des exemples et des démonstrations précis, ils permettent de mieux percevoir les dysfonctionnements qui existent souvent aujourd'hui, dans les entreprises. Ils démontent les idées reçues et précisent le vocabulaire. Faire la différence entre autonomie et liberté, par exemple, permet d'éclairer la manière de travailler et de présenter les choses avec davantage de recul et sous un angle vraiment nouveau. Une lecture très enrichissante et un grand merci aux éditions J'ai Lu pour m'avoir permis de découvrir ces auteurs et leur vision moderne et sans concession du monde de l'entreprise.

Par la suite, les propos de Nicolas Bouzou tenus dans les médias et son mépris des gens et des salariés me poussent à croire que ce livre n'était pas sincère, j'ai donc modifié ma note (et donné le livre).
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La civilisation de la peur

Un livre plein d'outils de réflexion, Nicolas Bouzou qui n'est pas un inconnu pour ceux qui comme moi s'intéressent un peu à la politique nous offre dans ce livre de quoi bien réfléchir au fonctionnement de notre société.

Comme l'indique le livre, oui il y a manière à espérer. J'y suis très réceptif car c'est exactement ce que je pense, le monde va globalement beaucoup mieux qu'il y a 50 ans et ainsi avance le monde.

La science fait des progrès immenses, le monde sort de l'extrême pauvreté, la famine recule...

L'auteur chiffre à l'appui traite de chaque sujet en profondeur pour nous amener à pouvoir mieux appréhender les difficultés actuelles de notre société.



Bien sûr l'auteur comme le livre n'est pas apolitique, c'est un peu gros d'essayer de le faire croire. Et je le dis malgré le fait que j'ai rarement été en désaccord avec l'auteur. Ce livre est une citrique acerbe des extrêmes politiques Gauche et Droite, tout ce qu'il nous dit est fait pour nous amener à nous en éloigner à raison pour moi mais force est de constater que ce n'est pas aux goûts de tout le monde. Je vous le conseille, comme dit au début de la chronique. Il est rempli d'outils utiles pour mieux appréhender les informations que l'on reçoit et pour avoir des arguments au raccourci de certains.
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Blockchain

Haut niveau de réflexion dans ce livre qui entend replacer l’innovation technologique dans son contexte économique mondial sur le long terme. J’ai beaucoup apprécié les deux premières parties qui démontrent l’origine crypto-anarchiste de l’intention créative à l’initiative de la création de la technologie blockchain et… ses contradictions : la chaîne comme symbole de liberté ?... la disparition de l’autorité centralisée au travers d’une chaîne immuable dont les informations ineffaçables s’imposent comme référence pour l’éternité ?....la notion de confiance au cœur d’une technologie qui, justement, par son fonctionnement déterministe, l’élude ?...



On déduit un cadre d’application de cette nouvelle technologie, une mesure de l’utilisation qui pourrait en être faite, indépendamment de son concept et de son origine idéologique.



Il est ensuite question de la mise en pratique de la technologie qui… elle aussi achoppe en partie à réaliser son ambition théorique :

- la centralisation est loin d’être absente des blockchains postérieures au bitcoin ;

- elle est de toute façon fortement relativisée pour celui-ci, puisque les trois plus gros centres de calcul regroupent à eux seuls plus de 50% de la capacité de calcul (et donc de la capacité décisionnaire à valider les transactions !) ;

- le « déterminisme », certes avéré dans le fonctionnement de la chaîne, a pourtant besoin de l’information d’un « oracle » (cette entité qui renseigne la chaîne sur les conditions de réalisation du monde extérieur), ce qui n’élude donc pas la « défiance » et la prise de décision humaine ;

- la transparence, évidemment, est limitée pour les blockchains permissionnées et privées ;

- la gratuité du traitement du calcul est faussée par les « frais de gas » ;

- l’égalitarisme prétendu est dégradé par les chaînes qui fonctionnent sur le « proof of Stake » (comme ETH) puisque les transactions les plus attractives sont les mieux rémunérées – en plus, elles rémunèrent les centres de calcul qui peuvent déjà aligner une richesse supérieure à la moyenne des nœuds du réseau ;

- etc.



Bien que le fonctionnement de la blockchain soit très bien décrit, j’ai regretté que le fonctionnement des smart contracts et des DAO soient totalement évité.



La suite du livre m’a paru moins incisive : la démonstration selon laquelle les crypto-monnaies sont des vraies monnaies est poussive et assez peu convaincante ; les propositions de calcul de la valeur du bitcoin m’ont paru assez spéculatives (ça ne marche pas avec les données actuelles) ; les exemples d’applications ne mentionnent aucun cas dans l’industrie et aucun cas de DAO (encore !).



La classification des acteurs est cependant intéressante :

- facilitateurs d’appropriation qui fournissent les outils (accompagnateurs ou mineurs, échangeurs ou fournisseurs de crypto-monnaies, régulateurs, coffre-forts),

- crypto-monnayeurs qui utilise les BK depuis des couches supérieures (pour le confort de l’utilisateur et une extension des capacités de la blockchain initiale qui signe en même temps l’éloignement de ses caractéristiques premières),

- process winners (qui améliorent les process de l’entreprise), et

- DAPPS, qui font office de process winners et de crypto-monnayeurs à la fois.



Il ressort la description d’une technologie innovante, qui fait son chemin ; dont les principes de base, adaptés, mènent sans doute à la création d’un nouveau secteur de l’économie, mais qui ne saurait être considérée sous l’angle exclusif de ses « avantages-compétitifs » : ils sont très largement subvertis par les acteurs qui tournent autour de la blockchain et qui, pour beaucoup, sont des acteurs de l’économie traditionnelle (par exemple, les « échangeurs » fonctionnent comme des banques, ces intermédiaires que la blockchain est soi-disant censé éliminer).



Un secteur plein de promesses qui cherche son efficacité…

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Homo Sanitas

Cet essai a le mérite de divulgation assez simple et direct pour un public curieux qui ne cherche pas à se prendre la tête avec les chiffres . Il se base sur une bonne bibliographie, dont certains auteurs. Je pense à un auteur en particulier cité Canguilhem, qui apporta un enseignement toujours actuel. Par contre son aversion pour Michel Foucault est trop tangible, je ne l'ai pas lu mais je ne trouve pas très fair play résumer en quelques phrases une pensée et la contredire en quelques mots. Voilà c'est ce qui me gêne dans ce livre, l'auteur émet des vérités, n'a aucun doute sur ses dires, et simplifie à l'extrême.

Donc on commence par le côté historique de la santé, qui est agréable à lire, avec quelques anecdotes qui entraînent le lecteur joyeusement. Un rappel sur les figures qui ont marqué le progrès en santé à travers l'examen clinique d'Hippocrate, et les découvertes anatomiques de Galien. Le chapitre sur la technologie médecin est tout à son honneur car l'auteur nous rappelle l'apport formidable de la vaccination sur nos vies, prenant parti contre le complotisme actuel de certains qui ne mesurent pas l'étendue des dégâts sur la vie sociale.

Le chapitre qui m'a le plus intéressé c'est celui sur la médecine génique, qui explore avec clarté la révolution des dernières thérapies géniques.

Beaucoup de thèmes sont abordés, le cerveau, la psychiatrie, l'alimentation, l'économie de la santé, les technologies de pointe avec l'intelligence artificielle et sa complémentarité homme-machine, le capital santé etc.

Je remercie Babélio et les éditions XO pour cet essai qui a des qualités indéniables de vulgarisation pour le grand public mais qui est un peu trop dans le jugement sans appel en ce qui me concerne. L'auteur fait parti de ces auteurs talentueux et prolifiques qui touchent à de nombreux domaines mais qui ne laissent pas un empreinte indélébile.









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La comédie (in)humaine

J'avais vraiment envie de lire ce livre et j'en ressors assez mitigé.

Je suis d'accord avec la plupart des constats que font les auteurs :

- Le travail perd trop souvent de son sens. Trop de personnes vont travailler par nécessité et non parce qu'ils aiment leur travail et en perçoivent l'utilité.

- Avec l'avènement des start-up et d'un modèle de management "à l'américaine" est apparu le bonheur en entreprise. Ce qui a amené à la création de poste comme le Chief Happiness Officer, poste vide et catastrophique, selon les auteurs.

- Les process écrasent tout et limitent l'autonomie des meilleurs qui finissent par quitter l'entreprise.

Tout cela contribuent à créer un climat infantilisant qui ne permet pas d'attirer les talents et fait fuir ceux qui sont déjà là.



J'ai moi-même côtoyé des entreprises qui mettaient en place tout un tas d'activités ludiques pour les salariés, constituant un joli vernis vu de l'extérieur. Mais quand on rentrait dedans, on ne pouvait que constater les défaillances de management et le mal-être des salariés.

Donc oui, le bonheur ne doit pas être l'affaire de l'entreprise. L'entreprise doit donner du sens, créer de la valeur.



Plusieurs choses m'ont gêné dans ce livre. D'abord, les nombreuses références aux grandes entreprises américaines et à leur charismatique leader : Jeff Bezos (Amazon), Elon Musk (Tesla), Bill Gates (Microsoft), Steve Jobs (Apple)... Même si ces personnes ont un sens des affaires qui leur a permis de créer des multinationales, sont-ils des exemples de management ?

Parce que si le bonheur en entreprise est une illusion, la qualité de vie au travail ne doit pas en être une. Ca doit être une valeur cardinale qui doit se traduire en faits et en actes. Et là, on reparle d'Amazon ?



Autre chose qui m'a fortement dérangé, la description faite des "meilleurs". Les meilleurs ne voudraient pas de process, ne voudraient pas de ci ni de ça. On a parfois l'impression de lire une caricature tirant sur le ridicule.

Je cite : "Les meilleurs ne veulent pas de pointeuse". Ah... La pointeuse ne peut-elle pas aussi être un moyen de reconnaître l'énorme investissement de certains pour leur accorder des droits en plus ? L'outil pointeuse n'est pas le problème, c'est toujours l'usage qu'on en fait qui est problématique.



Les recommandations pratiques à la fin sont intéressantes mais enfoncent un peu trop souvent des portes ouvertes par d'autres.

Pour conclure, un livre intéressant mais parfois un peu abscons qui ne révolutionne pas la réflexion sur l'entreprise et le management.
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La comédie (in)humaine

Dans ce document, Nicolas Bouzou, économiste, et Julia de Funès, philosophe (et petite-fille de Louis de Funès) abordent les thèmes mortifères en entreprise : réunions interminables, augmentation des règlements internes ou encore excès d’autorité des fonctions dirigeantes.



Les auteur•e•s documentent et proposent des solutions dans divers domaines. Ainsi, une forme de complémentarité avec la technologie peut être trouvée, l’autonomie des salarié•e•s doit être valorisée, la confiance envers les travailleurs et travailleuses (ainsi qu’envers les fonctions dirigeantes) doit se rétablir, la politique de la peur doit cesser, des luttes contre l’instrumentalisation du bonheur en entreprise, et donc à des fins économiques, doivent être menées car «cet [état ressenti] doit impérativement être une affaire privée».



Par ailleurs, Nicolas Bouzou et Julia de Funès s’attaquent à ces «vides de sens» qui démotivent les salarié•e•s et font émerger ces nouvelles maladies de type burn-, bore-, ou encore brown-out.



En plus d’un historique percutant ainsi que d’un état des lieux qui interroge, les deux spécialistes suggèrent, en fin d’ouvrage, quinze propositions concrètes afin que l’entreprise (re)devienne un endroit créatif et sensé.



A offrir à votre supérieur•e pour son anniversaire !



Théodore
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La civilisation de la peur

En voilà un essai qui permet d'espérer... enfin! je dirai!



Sans dénier les graves problèmes et défis auxquels nous devons faire face (guerre en Ukraine, réchauffement climatique, montée des intégrismes religieux et des partis populistes... ), Nicolas Bouzou nous rappelle les formidables progrès déjà réalisés par l'homme, faits et chiffres à l'appui, et pourtant trop rapidement oubliés. Surtout, il nous dresse une voie optimiste pour notre avenir avec des propositions qui restent réalistes mais nécessitant une réelle volonté à le faire.



Il a foi en l'homme, en sa capacité à trouver des solutions et à faire progresser le monde : renforcement du multilatéralisme, de l'enseignement (notamment de l'épistémologie pour apprendre a réfléchir et sur ce point je ne peux qu'être d'accord), réapprendre l'esprit des lumières...



Enfin un discours qui n'est ni moralisateur ni culpabilisant. Ca fait du bien à lire pour remettre en perspective le discours dominant véhiculé par les médias. A nous de nous forger notre opinion ensuite en nous documentant.



Et cerise sur le gâteau : le livre est très bien écrit, découpé en courts chapitres permettant de faire facilement des pauses dans sa lecture.



Une lecture éclairante que je recommande.



Merci aux éditions XO et à l'opération masse critique de Babelio pour cette belle decouverte.

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La comédie (in)humaine

J'ai découvert la philosophe Julia de Funès, lors d'un portrait qui lui avait été consacré dans les Chemins de la philosophie. 



Son activité de philosophe de l'entreprise, après un parcours dans une DRH était assez atypique et elle avait piqué mon intérêt. 



J'ai beaucoup apprécié la lecture d'un de ses ouvrages, Développement (im)personnel, en octobre 2019, alors quand j'ai découvert, celui-ci, je n'ai pas hésité une seconde ! 



Nicolas Bouzou et Julia de Funès, nous y décrivent les méfaits du management moderne : autoritarisme, flicage, contrôle des horaires, ans un univers où l'autonomie, l'adhésion aux valeurs de l'entreprise est montée en épingle.



Ils brocardent aussi les pseudos "chartes" d'entreprise où ne figure jamais la seule valeur qui y aurait du sens : le courage !  



Ils brocardent les pseudos séminaires de cohésion, séminaires managériaux où sous couvert de renforcement des équipes (beurk le team-building) on pointe du doigt les vilains petits canards qui refusent les mélanges pro-perso ! 



Bref un excellent ouvrage qui m'a rappelé les pires heures de mon activité professionnelle ...
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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La comédie (in)humaine

Voilà un essai qui dézingue complètement le management d'aujourd'hui.



Pour Julia de Funès (philosophe) et Nicolas Bouzou (économiste), les salariés aiment généralement leur entreprise et leur job, mais ils n'ont pas assez d'autonomie et ne trouvent pas assez de sens à leur travail.



Pour les deux auteurs encore, le "happiness management", très en vogue en ce moment, n'a aucune chance de fonctionner si le management est défaillant. Ainsi, installer un baby foot ou une piscine ne sert à rien, tant que les gens ne sont pas mis en valeur par le management et tant que l'on ne priorise pas les compétences sur le reste.



Sont dans le collimateur des deux auteurs les réunions à rallonge, les reportings à tout va, sans oublier les seminaires qui frisent parfois le ridicule. Mention spéciale à France télévisions qui, pour tester la résistance au stress de ses collaborateurs, a simulé une prise d'otages au cours d'un séminaire...



Leurs préconisations ? Moins de réunions (on s'en doute), le développement du télétravail, des formations plus humaines.



Certains passages sont parfois un peu exagérés et à nuancer, mais le fond est tout de même là. Le tout est de savoir si les entreprises françaises sont prêtes à revoir leur façon de gérer les ressources humaines. A l'arrivée de la nouvelle génération sur le marché du travail, le management paternaliste doit-il encore subsister ? Ou au contraire doit-on considérer que le changement, c'est maintenant...
Lien : http://mademoisellechristell..
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La comédie (in)humaine

Peu d'intérêt pour cet essai qui ne va pas révolutionner le monde du travail !
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La comédie (in)humaine

Ce livre est accessible à tous.

Il y a beaucoup de références à Nietchze, Hannah Arendt, Weber et bien d'autres pour illustré les argumentations.

Il est évidement dans que la facteur humain dans la réussite d'une société est crucial.

Ce livre donne des clés pour comprendre comment cela se passe.

Il y a une remarque que j'ai trouvé vraiment percutante est que mettre une personne en tant manager doit être fait par des compétences et non pour une promotion.

Si cela était fait cela éviterai des souffrances à bien des personnes.

On évoque le sens du travail ,la liberté ,la notion d'autorité .
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Le grand refoulement

Nicolas Bouzou n'y va pas par quatre chemins. Nous français avons trahis notre république ou plutôt ses valeurs, nous avons refoulé l'égalité républicaine, oublié nos grand classiques, les Lumière, l'importance de la Raison. Nous accordons plus d'importance aux propos du bistrotier qu'à ceux de nos scientifiques, nous préférons l'étudiant au professeur.

Alors que l'hyper révolution NBPIC bat son plein , nano, bio, impression 3d, info, sciences cognitives en résumé ! Nous sommes paralysés par nos peur, laissant ouvert l'espace aux extrêmes....

Nicolas Bouzou nous livre de solides balises ( dont les 4 vertus cardinales de Platon ) et quelques bases de solutions au chômage, au marasme de l'éducation et nous invite à réveiller notre démocratie.

Le style est alerte, comme lui je crois profondément aux solutions des modérés, des esprits éclairés par des démarches honnêtes et scientifiques, il s'appuie autant sur Marx que sur Schumpeter.

Arrêtons de trop déléguer et retroussons nos manches pour nos jeunes sans jeunisme, nous sommes sans doute en train d'injurier l'avenir sans nous en rendre compte, c'est cela le refoulement ?

Non au repli ! Lecture agréable , de bonnes pistes de réflexions opérationnelles pimentées de références philosophiques solides. Un clin d'œil pour finir : faisons comme les milliardaires des nouvelles technologies , les grands manipulateurs de symbole comme le dit Bouzou ,envoyons nos enfants étudier le Grec, le latin , la littérature française ou autre ....

Donnons leur le goût d'ouvrir très grands leur esprit et leur cœur sur le vaste monde et les richesses humaines !

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La civilisation de la peur

Un livre à contre-courant, qui casse toutes les idées reçues que nous pouvons avoir sur les nombreux sujets sombres et anxiogènes qui créent l'actualité ces dernières années (covid, guerre, climat, …).



L'auteur nous offre ici la possibilité de prendre du recul et de nous interroger sur cette tendance à l'apitoiement propre à l'Homme et à la génération actuelle. le contenu est empreint de positivisme, ce qui fait du bien et rassure en ces temps incertains, nous donnant foi en l'avenir. Pour une fois, on nous montre une lumière au bout du tunnel, et non, comme souvent, du sombre et de la terreur.



J'ai aimé ce message d'espoir qu'offre cet essai. Sans nous voiler la face, Nicolas Bouzou nous montre que tout est encore possible et que rien n'est perdu d'avance. À nous de voir les problèmes sous un autre point de vue, car personne ne sait ce que nous réserve demain, la force de l'homme et de la nature peuvent nous surprendre.



Par contre, j'ai trouvé dommage que la politique soit si présente à certains moments et m'a parfois fait douter de la transparence des propos, même si la plupart sont appuyés par des chiffres.
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La civilisation de la peur

A CONTRE-COURANT

Crise du COVID, guerre en Ukraine, inflation, réchauffement climatique... sont parmi les évènements récents ou à l'œuvre les plus angoissants, la liste s'étendant à l'infini.

D'après Nicolas Bouzou, économiste, éditorialiste et essayiste, les défis qu'ils engendrent ne devraient pas nous tétaniser, mais nous pousser collectivement, après une juste analyse, à chercher les solutions rationnelles les plus appropriées pour y faire face.

La peur, réaction instinctive primaire, évidente et justifiée ,est surexploitée par les médias , les réseaux sociaux ou encore les politiques car elle fait vendre, cliquer ou adhérer.

Loin de nier les difficultés actuelles et à venir, l'auteur présente une approche moins apocalyptique selon laquelle le pire annoncé n'est pas forcément inévitable.

La capacité d'adaptation des hommes aux changements qu'ils ont depuis toujours rencontrés ne serait pas forcément dépassée.

Un point de vue différent, qui a le mérite d'être à contre-courant du catastrophisme désormais consensuel.



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