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Critiques de Sarah Barukh (288)
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Puisque le soleil brille encore

Quand un livre nous fait passer des nuits blanches et traverser une montagne d’émotions, j’appelle ça, un carton plein.



Le dernier Sarah Barukh est une bombe, un bijou incroyable car l’écrivaine se penche ici sur une histoire vraie : la dictature argentine entre 1976 et 1983 et les dégâts collatéraux liés à des années de terreur et de dérives assassines.



Sophie approche de la quarantaine. Comme son père Thiago elle est avocate. Son monde s’effrite quand celui-ci décède, d’autant plus qu’elle nouait une relation très fusionnelle avec son père. Elle s’est toujours sentie mal aimée de sa mère et de sa petite sœur, tout son amour elle le trouvait en son père. Le deuil est difficile, éprouvant, Sophie se noie dans son travail oubliant sa fille, oubliant le monde qui l’entoure. Fragile, elle découvre des carnets dans la chambre de ses parents qui vont la faire plonger davantage.



De l’autre côté de l’Atlantique, Sol se débat elle aussi avec ses démons, victime en première ligne de la dictature. Elle n’est plus l’ombre d’elle-même, elle se noie dans l’alcool pour oublier, pour survivre à l’impardonnable.



On va suivre ici le bouleversement intérieur de deux femmes en proie aux non-dits, aux mensonges, au vide, jusqu’au point de non retour et suivre surtout au scalpel toutes les répercussions qu’engendre l’Histoire. Comme un puzzle, l’histoire de deux femmes à la dérive s’imbrique et prend forme autant que l’Histoire saigne devant nous. C’est un livre effroyable où la souffrance fait violence, chez Sophie, chez Sol mais tout autour d’elles également.



J’ignorais totalement ce pan de l’histoire Argentine et j’en ressors ébranlée et tremblante, touchée par ces deux héroïnes en mal d’amour, en mal de vérités. Un livre incendiaire dont il est difficile de sortir indemne.

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Elle voulait juste marcher tout droit

Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel...



Salies-de-Béarn, mai 1943. Alice, âgée de 5 ans, vit à la campagne avec sa nourrice, Jeanne. En ces temps de guerre, la petite fille ne comprend pas toujours le monde dans lequel elle vit. Par exemple, la réaction de sa nounou quand des Allemands lui posent des questions dans la rue, la raison pour laquelle elle ne doit pas trop s'éloigner de la ferme ou aller chercher les œufs dans le poulailler et encore moins la raison pour laquelle sa maman l'a abandonnée. Alice se pose beaucoup de questions auxquelles peu d'adultes répondent. Entourée de Jeanne qui lui porte beaucoup d'affection, de son chat, Crème, et de ses quelques amies d'école, la jeune fille mène une vie plutôt paisible, loin des tumultes de la guerre, espérant en secret qu'un jour, sa maman viendra la chercher.

Juillet 1946. La guerre est maintenant finie. Alice est surprise, en rentrant de l'école, de voir une femme, à table, avec Jeanne. Une femme tellement maigre et pâle qu'elle est loin de s'imaginer qu'elle puisse être sa mère. Une mère qu'on lui avait alors décrite comme forte et courageuse. Sa maman venue la récupérer, Alice n'a d'autre choix que de la suivre pour Paris...



La guerre et l'après-guerre vécue et vue par une enfant... De Salies à New-York en passant par Paris, l'on suit la jeune Alice pendant 4 ans, de mai 43 à juin 47. Au climat d'angoisse, de terreur dû à la guerre succédera une tentative parfois difficile de se reconstruire. Sarah Barukh nous offre un roman émouvant, délicat aux multiples rebondissements. L'auteure se met parfaitement dans la peau d'Alice, une enfant qui se pose beaucoup de questions sur la guerre, sur sa maman et l'endroit où elle était, sur son père, sur le judaïsme, sur ses origines... Au fur et à mesure de ses rencontres pour le moins marquantes, la jeune fille fera la lumière sur ses origines mais surtout sur le passé de ses parents. Des rencontres inoubliables et bouleversantes pour elle, notamment Diane, sa maman, Jean-Joseph, le petit voisin juif, Marcel qui va consulter "les listes" ou encore cet oncle bourru. Les personnages sont tous attachants dans leur sensibilité. Un premier roman efficace et prenant sur fond d'histoire passionnant porté par une écriture sincère.
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Elle voulait juste marcher tout droit

Voici un livre qui se lit très vite. La 4ème de couverture me faisait de l'œil depuis un moment déjà...

Une petite fille qui subit la guerre sans vraiment la vivre, qui est dans une famille d'accueil, protégée et aimée. Elle retrouve une maman qu'elle ne connait pas, et une nouvelle vie qui s'ouvre à elle.

Je n'ai pas vraiment aimé ce livre. La petite Alice est mignonne, très ouverte, très mûre pour son jeune âge… Elle parait tellement mature qu'elle arrive à analyser tout ce qui l'entoure, ceci malgré son très jeune âge. Et j'avoue que cela m'a énormément gênée… Bref, l'histoire ne m'a pas paru très crédible. Si l'auteur avait vieilli Alice de 4-5 ans, cela m'aurait, je pense, davantage plu.

De même, l'auteur a, selon moi, survolé cette histoire. Comme une trame de roman pas assez approfondie, pas assez détaillée…

Dommage !
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Elle voulait juste marcher tout droit

L'histoire commence à Salies-de-Béarn en 1943.

Alice, une fillette de 4 ans est placée chez Jeanne, dans une ferme.

Il est prévu que sa mère vienne la rechercher après la guerre. Alice le souhaite et l'imagine comme une grande dame belle et élégante.

Après avoir vécu 3 ans près de Jeanne, rassurante, qui tente de répondre à toutes ses questions et ce, à la portée de la compréhension d'une petite fille, après avoir noué des amitiés, la fin de la guerre arrive et en 1946, sa mère, Diane, vient la rechercher. Grosse déception pour Alice qui voit arriver une dame complètement ravagée.

Elle repart à Paris où elle deviendra la protectrice de sa mère.

A New-York, elle fera la connaissance de Vadim, un photographe de guerre devenu aveugle.

L'auteure nous fait rencontrer assez bien de personnages marqués par la guerre de différentes façons et en cela le roman est très riche.

J'ai admiré la façon dont Sarah Barukh entre dans le personnage d'Alice. Ce n'est pas chose facile pour une adulte.

C'est un roman d'une grande variété de personnages, très attachants. La partie qui se passe en Amérique où les relations sont plus froides, comporte quelques longueurs mais là encore Alice trouvera de la compagnie avec Vadim et les personnes au service de la maison de son "père".

A la fin du livre, on peut lire une lettre écrite par Jeanne pour sa fille. Elle lui livre tous les secrets de sa naissance.

Une très belle lecture et un premier roman.
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Elle voulait juste marcher tout droit

Alice est heureuse avec Jeanne. Dans ce coin de campagne, la petite fille et sa nourrice n'entendent que de loin la guerre. Mais un jour arrive ce qu'espère et craint en même temps l'enfant : sa maman vient la chercher pour l'emmener vivre à Paris. C'est le début des changements qui conduisent Alice jusqu'aux États-Unis et bouleversent la vie de celle qui voulait être comme tout le monde, qui voulait juste marcher tout droit.



J'ai trouvé dans ce roman de la finesse et de la délicatesse à l'évocation de l'après-guerre, particulièrement le climat de crainte et de désespoir qui règne au sein de la communauté juive après le retour des camps. Je me suis aussi attachée au difficile apprentissage et aux questions identitaires d'une enfant (les histoires de petites filles ont le vent en poupe, cf. L'Amie prodigieuse, Someone) qui, malgré les non-dits et les mensonges des adultes, essaie de comprendre d'où elle vient.



Sarah Barukh possède des qualités indéniables dans la narration, pourtant il est difficile pour elle de se mettre dans la tête d'une enfant, de s'exprimer comme elle. Une difficulté à trouver le ton juste qui diminue le plaisir de lecture et gâche sensiblement ce premier roman ambitieux.

Merci à Babelio et aux Éditions Albin Michel pour la découverte de cette auteure.

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Le cas zéro

Si certaines critiques coulent avec évidence sous la pointe de mon stylo, d'autres s'écrivent de manière plus hésitante. C'est le cas de celle-ci, parce que ce livre ne m'a ni particulièrement enthousiasmé, ni réellement déçu, sans que je puisse dire exactement pourquoi. Je vais néanmoins essayer...



L'auteure a imaginé un thriller médical sur fond d'apparition du sida (appelé LAV en 1982, année clef de l'histoire). Si le terme « médical » est tout à fait approprié quand le récit décrit les difficultés qu'un médecin peut éprouver à établir un diagnostic nouveau ainsi qu'à trouver ensuite un traitement adapté... le mot « thriller » ne définit, à mon avis, pas vraiment ce roman. L'intrigue, dénonçant la corruption des administrateurs de l'hôpital et autres autorités sanitaires, est mince, le suspens absent, les péripéties survenant à la fin plutôt invraisemblables.

C'est davantage une fiction rendant hommage au corps médical en général et à un médecin en particulier. Ce dernier se nomme Laurent Valensi, chef de clinique de médecine interne à l'hôpital Saint-Louis, juif tunisien, issu d'un milieu très modeste. Interniste doué, passionné par son métier et altruiste à un point qu'il en néglige sa femme et sa fille.

Mais est-ce que tant d'abnégation mérite de mettre un homme sur un tel piédestal comme S. Barukh (dont le père était médecin) semble le faire ici ?



Or, Laurent Valensi n'est pas seulement le diagnosticien qui veut se battre à tout prix pour un patient en fin de vie, c'est aussi un homme qui se raconte. Il s'étale sur la mort de ses parents, les relations avec ses frères, son cheminement jusqu'au serment d'Hippocrate, le racisme, la culpabilité qu'il ressent... et j'avoue que ses (trop nombreuses) tergiversations et ses états d'âme, alourdissant et éparpillant l'histoire, m'ont parfois agacé.



Mais ce texte, d'une fluidité naturelle, très compréhensible au niveau de la terminologie médicale et émaillé de beaucoup de dialogues, reste avant tout un récit imprégné d'allocentrisme, de dévouement et de sensibilité... et c'est ce dont je veux me souvenir.



Je remercie la MC privilégiée de Babelio et les éditions Albin Michel.
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125 et des milliers : 125 personnalités racon..

Je viens aujourd’hui vous demander de lire ce livre.





Même si le sujet est de ceux qu’on préfèrerait glisser sous le tapis. Pour ne pas voir. Pour ne pas entendre.





Sous la direction de Sarah Barukh, elles sont 125 à raconter 125 victimes de féminicides.





J’ai découvert ces femmes et j’ai pris le temps de penser, quelques instants, à chacune d’entre elles.





Elles s’appellent Nadine, Hélène, Souad, Jessie ou Odile. Celles qui les racontent, ce sont Virginie, Agathe, Olivia, Viktor, ou Mélissa. Elles prêtent leur voix, racontent parfois leur propre histoire.





J’ai pris le temps de lire cet ouvrage essentiel, pour ne pas prendre à la légère le moindre mot, comme on se fait violence face à une réalité écœurante.





Elles sont 125 et pourtant d’une seule voix, c’est un tsunami qui déferle à la gueule du lecteur. Une vague d’amour, une tempête de mots. Pudiques parfois, effroyables, à chaque fois.





Le drame à lui seul d’une seule d’entre elles est intolérable et pourtant elles sont cette armée qui ne doit plus être silencieuse. Ici elles deviennent vacarme, un cri qui se refuse de rester en dedans et qui vient enfin hurler à la face du monde qu’elles existent encore malgré l’horreur d’avoir croisé ces hommes là.





Je ne connais pas Sarah, nous nous sommes croisés plusieurs fois, et toujours, j’ai senti la lumière presque éblouissante qui émanait d’elle. Je ne connaissais pas ces ombres auxquelles elle a dû faire face. Car Sarah Barukh se raconte, elle déroule son histoire, comme un fil d’Ariane, entre les témoignages des autres victimes. Il faut du courage mais surtout beaucoup d’amour pour mener à bon port un tel projet, un tel livre, qui va bien au-delà de la littérature.





Il faut acheter, puis prendre le temps de lire cet ouvrage. Il faut l’offrir, le prêter, le glisser entre toutes les mains. A des hommes, à des femmes, à tous les êtres humains qui croient qu’un jour, à force de …





Si je ne devais retenir qu’un seul livre cette année, ce serait celui-là.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Le cas zéro

Un livre pris un peu par hasard sur le chariot des retours à la bibliothèque, parce que son titre m'a interpellée, par les temps de pandémie que nous traversons. Mais ici, pas question de covid, le roman a été écrit avant l'apparition de celui-ci et nous fait remonter en décembre 1982, moment de l'apparition en France d'une autre maladie, qui a l'heure actuelle continue hélas de faire des victimes, même si des traitements efficaces existent (mais pas de vaccin-miracle ! qui n'a d'ailleurs pas marché sur moi, malgré mes trois injections, j'écris ce billet clouée à la maison avec un bon gros covid...)

Là nous parlons du Sida, jamais désigné par ce nom mais par le terme erroné et stigmatisant de "cancer homosexuel" , ou par l'acronyme LAV dans le milieu médical.

Le héros de l'histoire est bien sûr un médecin, le docteur Laurent Valensi, un vrai surhomme qui est partout à la fois sans jamais prendre de repos ni de repas, ou presque. Pendant les quelques jours sur lesquels se déroule le roman, on va le suivre à un rythme effréné qui m'a carrément épuisée, moi qui l'était déjà avec mon propre virus ! Appelé en urgence pour un autre cas difficile (diagnostiqué en un clin d'oeil, avant même les résultats de l'échographie), il tombe par hasard sur le dossier d'Ali Benyoussef, tunisien comme lui, et qui souffre de différents symptômes difficiles à relier entre eux, ainsi que d'une déficience immunitaire. Et ce patient, malgré son état catastrophique a été invité à rentrer chez lui par le chef de service, le sadique Docteur Willot, celui-là même qui prend un malin plaisir à humilier les médecins sous ses ordres. Ni une ni deux, Laurent va prendre le patient en charge et comprendre assez rapidement que le malade est sans doute atteint du LAV. Personne à ce moment-là ne connaît les modes de transmission ni même les caractéristiques permettant de poser un diagnostic. On croit savoir que le mal touche les homosexuels et se transmet par les relations sexuelles. Mais en France, officiellement aucun cas n'a encore été déclaré, juste avant Noël cela risquerait de provoquer la panique. Pas bon pour l'économie ! Laurent va donc agir clandestinement avec l'aide d'une jeune interne, Camille, fraîchement arrivée dans le service. Elle aussi m'a subjuguée par sa maîtrise ultra-rapide des gestes techniques et son sang-froid à toute épreuve, alors qu'elle tournait de l'oeil le jour d'avant lors d'une intervention. Soit, elle s'adapte vite...

Un autre personnage va apporter son expérience à Laurent, il s'agit du "Docteur David", médecin tunisien dont le diplôme n'est pas reconnu en France (???), et qui pour rester proche du milieu médical a ouvert une épicerie à l'entrée de l'hôpital. Comme il a des liens avec la famille de Laurent, celui-ci va se tourner vers lui à maintes reprises pour trouver des réponses à ses interrogations. Là aussi, certaines situations m'ont semblé vraiment limite, niveau crédibilité...

Rajoutons encore une journaliste au physique tellement époustouflant qu'elle va presque faire succomber Laurent à ses charmes alors qu'elle cherche à glaner des renseignements sur cette nouvelle maladie dont presque personne ne veut parler, et un collègue de Laurent, Marc, séducteur invétéré qui lui n'hésite pas à tromper sa femme avec toutes celles qui ont le malheur de se trouver sur son chemin. Vous avez dit caricature ? Moi aussi ! J'ai failli oublier la famille de Laurent : sa femme Nathalie, dont la grossesse ne se passe pas très bien, et sa fille Julia, quatre ans et demi, qui supporte difficilement les absences répétées de son papa. Mais lui aussi a failli les oublier, il n'a plus de place pour elles dans son emploi du temps de fou.

Si vous m'avez suivi jusqu'ici, vous aurez sans doute compris que je n'ai pas été très convaincue par les personnages de cette histoire, trop de gesticulations parfois vaines, et pas assez de crédibilité dans les actions. Je ne veux pas donner d'exemple trop précis pour ne pas divulgâcher, mais selon vous, est-il réellement possible d'aller opérer un patient dans n'importe quel hôpital sans y travailler et sans aucune autorisation ? Ou de bouleverser totalement un planning de service d'une heure à l'autre ? J'ai des doutes...

L'histoire en elle-même est intéressante : le côté effrayant de cette maladie inconnue qu'on ne sait pas comment aborder ni de quelle façon elle se transmet est très bien rendu. Pour avoir vécu cette époque (j'avais 20 ans quand le sida a débarqué en France), je me souviens très bien de toutes les idées fausses et des préjugés qui ont circulé à l'époque, et dont la communauté gay a fait les frais, et ensuite les toxicomanes. On avait peur de s'approcher des personnes potentiellement contaminées (ça ne vous rappelle rien ?), on croyait qu'une poignée de main pouvait contaminer...

Parfois je me dis que les mentalités n'ont finalement pas tellement évolué, mais je suis peut-être pessimiste ! Et il y a sans doute eu des manoeuvres gouvernementales pour empêcher certaines infos de circuler trop vite. Donc je n'ai rien à redire sur le scénario, il est tout-à-fait plausible, et intéressant. On a aussi un peu de suspense, des rebondissements à gogo, quelques patients auxquels on aurait pu s'attacher, bref de bons ingrédients, mais la mixture finale est quand même légèrement indigeste, peut-être qu'il aurait fallu laisser reposer un peu de temps en temps ?

Il s'agissait du second roman de l'auteure, et son premier "thriller médical". N'est pas Robin Cook qui veut, surtout en début de carrière ! J'en ai tenu compte dans ma note, et comme malgré mon état de délabrement intellectuel j'ai quand même pris plaisir à cette lecture, j'en suis reconnaissante à Sarah Barukh, dont je lirai peut-être un jour les autres écrits.
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Envole-moi

Presque dix ans qu' Anaïs et Marie , amies d'enfance ne se sont ni vues , ni parlé, quand Marie contacte Anaïs car sa mère est décédée. Et aussitôt les souvenirs ressurgissent, et Anaïs sait qu'elle devra être là pour Marie, Et puis aussi pour Brigitte , sa mère, qui était tellement plus fofolle que la sienne.

Années 90, 19° arrondissement de Paris, Anaïs voit surgir Marie dans sa vie, tellement plus belle, tellement plus sûre d'elle. Marie qui s'apprête à rentrer à l'opéra de Paris, Marie qui la défend tout le temps, Marie dont la vie n'est pas si belle que le croit Anaïs , car sa mère se comporte parfois (souvent...) comme une ado attardée ou pire..

De nos jours, Anaïs a surmonté ses complexes physiques, elle a une bonne situation, un bon compagnon, mais peine à tomber enceinte. Marie était une amie fidèle, mais Marie s'est parfois très mal comportée, parfois sans le savoir. Amitié parfaite ou amitié toxique ? Un peu des deux, mais aujourd'hui, Anaïs se doit d'être au rendez-vous. Au rendez-vous avec Marie, et au rendez-vous avec elle-même ...

Ce qui saute aux yeux quand on lit ce livre, c'est sa vérité !

Sarah Barukh remercie à la fin , trois amies d'enfance, et l'on sent qu'elle a mis beaucoup d'elle-même dans cette histoire : des souvenirs, du vécu, des larmes, des regrets, de la tendresse pour l'ado qu'elle a été, pour des filles mal dans leurs vies , pour un quartier, pour la musique... Oui, pour tout ça, ce roman sonne vrai, sonne juste, sonne "émotion".

Remember MC Solar, IAM et Arrested Development...remember MTV, " Do the right thing" , "Thelma et Louise", et les baskets Jordan...Toute une époque ! Et c'est ces années-là, qui sont peut- être aussi les vôtres, que Sarah Barukh retranscrit si justement. [ Radio Nostalgie bonjour ! ]. Mais ça fait du bien, des fois, et des fois ça fait du mal. Anaïs et Marie n'ont pas vécu un chemin de roses, la tragédie a frappé, elles ont vu ce quartier se transformer. L'auteure aborde différents thèmes comme , le manque d'argent, mais aussi le virage religieux , quand il s'invite pour la première fois dans la cour de l'école . Elle en parle avec nuances, subtilité.

On dit que les chants les plus tristes sont les chants les plus beaux, cette histoire n'est pas la plus gaie que j'ai pu lire, mais elle sonne si vrai. Cette histoire pourrait être la votre. Quand on se retourne sur nos années lycée, on a tous connu des gens qui... Qui ne sont plus là, ou sont abîmés, qui ont du mal à avancer, dont la vie est un gigantesque gâchis... " Envole moi, loin de cette fatalité qui colle à ma peau"...On se rend compte que parfois c'était écrit d'avance.

Le titre est emprunté , mais ce titre est magnifique et il est si approprié pour cette histoire que c'était une évidence.

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Elle voulait juste marcher tout droit

Oui Sarah Barukh, votre souhait est exaucé, Alice a réussi à m'entraîner avec elle jusqu'à la fin. Il était impensable de la laisser seule même si du haut de ses quelques années elle sait se battre, avancer et trouver le courage pour ne pas sombrer. cette "fillette" est tellement attachante qu'on aimerait que tout s'arrange pour elle...

Alice va devoir avancer en s'imaginant sa mère puisqu'elle est placée chez une nourrice. Puis en 1946 lorsque sa mère vient enfin la chercher elle va essayer de comprendre qui elle est vraiment, qui est sa mère, qu'a-t-elle vécue puisque celle-ci ne veut rien lui dire. Elle essayera, avec quelques mots glanés, quelques regards, quelques indices de reconstituer son histoire mais elle n'apprendra réellement d'où elle vient et l'histoire de sa mère qu'à la fin de ce roman. Entre-temps elle sera envoyée chez son père où elle liera une relation forte et belle avec son oncle Vadim.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas été "kidnappée" par une histoire "elle voulait juste marcher tout droit" m'a vraiment fait passer un moment intense et fort en émotion. Je quitte Alice avec regret mais je sais qu'elle est maintenant entre de bonnes mains, je peux alors retrouver mon quotidien que j'avais mis de côté pour ne pas délaisser notre petite Alice.
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Elle voulait juste marcher tout droit

Ce livre est un diamant brut, une pépite ! C’est un immense coup de cœur ! Une fois ma lecture finie, mon esprit s’est retrouvé tout emmêlé et surtout tout chamboulé !



Très sceptique durant les quinze premières pages, je me suis d’abord dit que ce roman était encore un énième livre traitant de la Seconde Guerre mondiale… Eh bien, tout faux ! Absolument tout faux ! Mais que c’est bien de se tromper à ce point !



Ce roman, ce n’est en réalité pas du tout cela, on ne voit pas le temps passer et les pages s’enchaînent à une vitesse folle – en un petit peu moins de deux heures – le temps d’un trajet en TGV pour rejoindre la capitale -, il ne me restait déjà plus qu’une trentaine de pages à lire !



Avec une sensibilité incroyable, Sarah Barukh arrive à nous faire comprendre les émotions et les tourments que ressent une enfant prise dans l’horreur de la guerre et de l’après-guerre. J’ai tellement aimé les questionnements si profonds d’Alice sur l’ordre des chose et du monde, et la façon qu’elle a de répondre « parce que c’est la guerre » quand on lui pose une question. Certes, elle est parfois capricieuse mais elle ne manque ni de courage ni de détermination.



Ce livre est une quête vers la vérité, une quête sur la construction d’un individu. Bref, je ne peux que vous conseiller cette lecture en espérant que cette jeune fille de huit ans saura vous toucher aussi profondément que moi.
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Elle voulait juste marcher tout droit

Je sors de cette lecture avec un avis très mitigé. On suit dans ce roman, entre 1943 et 1947 le chemin d’Alice, une jeune enfant. Cachée chez sa nourrice en période de guerre, sa mère finit par venir la rechercher. C’était le rêve d’Alice de revoir sa mère mais ses rêves dénotent avec le portrait meurtri et abîmé de sa mère. A Paris, mère et fille vont cohabiter en silence. Les non-dit et les questions de la fillette restant sans réponse sont récurrents dans le roman, ce qui m’a au bout d’un moment assez agacée.

Suite à la maladie de sa mère, Alice rejoint son père en Amérique. Un père qu’elle n’a jamais connu et restera transparent lors de son séjour à ses côtés. Seul l’oncle saura tisser une belle complicité avec Alice.



J’ai lu ce roman avec aisance mais je n’ai pu accrocher à l’histoire ni à Alice. J’ai été assez peu convaincue par les divers parachutages d’Alice, sans préambule, sans ancrage réel. Une impression d'invraisemblance sur ces parachutages surtout quand on a 9 ans. J’ai donc survolé ce roman qui manquait à mon sens d’émotions et de crédibilité sur un sujet aussi sensible que la guerre, ses traumatismes et une enfance prise dans les filets de la haine de cette époque.
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Elle voulait juste marcher tout droit

Une histoire qui se passe pendant et après la dernière guerre, vue au niveau d'une petite fille.



Avec un début tout à fait crédible et quelques passages jolis, attendrissants ou émouvants, ce livre aurait pu être beaucoup plus plaisant. Mais voilà, à partir du moment où notre fillette se retrouve en Amérique, je n'étais plus convaincue. Un peu trop de déplacements, un peu trop de malheurs et surtout, beaucoup d'invraisemblances... en ont fait une lecture plutôt décevante pour moi.
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Le cas zéro



Une étrange épidémie semble se propager dans le monde entier.

"Trente-cinq nouveaux cas détectés aux Etats-Unis en quelques jour. Vingt en Angleterre."

Comment se propage cet étrange fléau ? Par l'air, le sang, la salive, les relations sexuelles ? Nul ne le sait. Comment s'en protéger dans ces conditions ?

D'autres cas se déclarent également en Afrique, et plus particulièrement au Bostwana. Un virus dévastateur qui semble croître à une vitesse exponentielle et qui laisse les médecins totalement démunis.

Les symptômes ? Ils sont variable d'un malade à un autre. Les victimes sont grandement amaigries, elles sont voûtées, brûlantes, tremblantes. Leurs diarrhées sont accompagnées d'inquiétants saignements, leurs yeux sont tâchés, des plaques rouges se forment sur leur torse, des ganglions apparaissent dans leur gorge ...

"Quelle maladie provoquait tout ça à la fois ?"

"Tous ces symptômes pouvaient être pris séparément mais il ne voyait pas le lien entre eux."

Leurs anticorps ne fonctionnent plus.

Autrement dit, ils sont tous condamnés à mort à plus ou moins brève échéance.



Encore un roman post-apocalyptique ? Un fléau que nul ne pourra enrayer comme dans le roman de Stephen King du même nom ?

A moins que les morts ne se relèvent et continuent ainsi de répandre le virus au sein de petits groupes de survivants qui tenteraient de s'organiser dans ce chaos ?

Presque.

Sauf qu'on n'est pas dans un roman fantastique ou de science-fiction.

Si je vous disais que cet étrange virus semble s'attaquer en premier lieu aux homosexuels ou aux drogués, avant de s'étendre à une plus large population ?

Si je vous parlais de LAV : le Lymphadénovirus ?

Enfin si je vous disais que le roman n'a rien de futuriste puisqu'il s'inspire de faits réels et qu'il se déroule en décembre 1982 ?

Les premiers cas du syndrome d'immunodéficience acquise, plus communément appelé Sida, continuent de se déclarer un peu partout dans le monde, y compris en France.



Donnant à son roman de vagues allures de thriller médical ( bon, on n'est pas non plus dans un Robin Cook ), Sarah Barukh nous entraîne dans cette période trouble de l'histoire. L'un de ces premiers cas français s'appelle Ali Benyoussef. Il est suivi depuis quelques mois déjà à l'hôpital Saint Louis de Paris mais en toute connaissance de cause, son praticien lui a pourtant diagnostiqué un simple ( si j'ose dire ) lymphome. Son dossier médical est minutieusement caché, son nom n'apparaît nulle part sur les registres. L'hôpital, sous couvert du ministère de la santé, souhaite à tout prix cacher ce cas zéro pour ne pas affoler la population. Il ne paraît pas souhaitable d'informer la population de l'hexagone que l'épidémie a fini par atteindre leurs frontières.

Quant aux différents médecins qui se rendront compte que ce patient souffre de maux bien plus sévères encore, qu'il a bel et bien tout les symptômes de cette maladie encore inconnue et impossible à soigner, on s'assurera de leur silence.

Pourquoi tant de manigances et de secrets ?

Qu'est-ce qui peut bien réellement motiver ce culte du non-dit, y compris dans les plus hautes sphères politiques ?

"Vous n'avez que votre vocation en tête. C'est une obsession ! Guérir, soigner ... Mais vous ne réfléchissez jamais aux enjeux derrière, et vous piégez la société en croyant la secourir."

Un peu d'action est donc au rendez-vous, puisque tous les praticiens qui oseront s'approcher du patient se mettront en danger non seulement physiquement mais également en défiant ainsi les plus hautes autorités.



Au casting de cette nouvelle série hospitalière, nous retrouvons pour personnage principal un médecin d'origine tunisienne : Laurent Valensi. Impliqué dans la vie de l'hôpital et de ses patients, il est particulièrement humain. Prêt à se battre quand le fléau se déclarera, il tentera de conserver son sang-froid malgré les nombreux risques de contamination. Marié et père d'une petite fille, il ne consacre pourtant pas assez de temps à sa famille, voué corps et âme à son statut de chef de clinique. C'est le gentil médecin par excellence, tout en abnégation.

Marc est récemment devenu l'ami de Laurent, et il sera un allié de choix dans le combat qu'ils vont mener. Chirurgien, Marc est également le coureur de jupons de l'hôpital. Bien que marié, il multiplie les aventures avec une grande partie de la gent féminine de Saint Louis.

Camille est une jeune interne, particulièrement dégourdie et impliquée elle aussi dans les soins qu'il faut prodiguer à Ali Benyoussef. Sans doute faut-il également que je signale que ses courbes sont particulièrement voluptueuses, vu le nombre de fois où il y est fait référence.

Gabriella Moraes est quant à elle une journaliste prête à tout pour que la vérité éclate et soit enfin médiatisée. Elle est également une femme dont le physique avantageux est particulièrement mis en avant. Laurent a bien du mal à détacher ses yeux de sa silhouette.

"Laurent aurait pu la regarder des heures, contempler chacun de ses traits, leur équilibre parfait."

En plus de quelques personnages secondaires qui apportent leur pierre à l'édifice, nous avons l'exécrable docteur Willot ( "Pour lui, les malades passaient après leur maladie." ), et le super méchant directeur d'hôpital, qui ne calcule qu'en fonction de ses propres profits.

Donc des personnages assez manichéens et stéréotypés qui vous dictent ce qui est bien et ce qui est mal et auxquels j'ai personnellement eu du mal à croire, trop beaux pour être attachants.

Même si certains nous offrent quand même des passages assez émouvants, l'ensemble demeure assez convenu.



Reste à évoquer le fameux Ali Benyoussef. Sa personnalité est à peine esquissée. Mais au-delà il s'agit de tout un symbole. Il est donc l'une des premières victimes françaises de ce que les médias appelleront à tort le cancer homosexuel. A travers ce personnage condamné à mort par le virus contracté, traité comme un chien galeux, se posent de multiples questions.

A commencer par celle de l'acharnement thérapeutique. Quoi qu'il arrive, ses jours sont comptés, et il souffre. Jusqu'où les médecins doivent-ils aller pour prolonger son existence de quelques jours, peut-être quelques semaines ? Quelle est la limite entre le soulagement provisoire et l'obstination inutile ?

Ensuite, il est déjà facile de discriminer un arabe homosexuel de nos jours, alors imaginez les débordements susceptibles d'apparaître plus de trente années plus tôt. Si un tel paria est condamné à mort, il facile de prendre un raccourci et d'évoquer un châtiment divin, cela ne peut que donner du grain à moudre à tous les racistes, les homophobes, sans compter l'église qui condamne ces relations contre-nature.

"Cette saloperie va être un prétexte pour déverser les pires horreurs, justifier les opinions les plus dégueulasses ..."

Et bien sûr, le roman explique les réactions des médecins face aux premiers cas d'une maladie à laquelle ils ne sont pas du tout préparés, qu'ils ne peuvent pas diagnostiquer, dont ils savent qu'elle est transmissible mais sans avoir aucune idée du mode de propagation. Pour certains, la réaction première est la fuite, pour ne surtout pas risquer de s'exposer à une maladie mortelle.

Alors comment s'y prendre pour soigner ce patient zéro sans prendre de risques ? C'est impossible puisque nul ne sait avec certitude d'où émane le danger. Faut-il mettre l'hôpital en quarantaine pour contenir la contagion ?

"Plutôt que d'isoler le service, on isolait le malade."

Et cet aspect du roman est extrêmement bien rendu en revanche. Cette peur d'une menace dont on ne savait alors rien a ce petit côté futuriste quand même, comme une attaque bioterroriste. Est-ce que les soigneurs les plus intrépides qui veulent coûte que coûte défendre le serment d'Hippocrate ne vont pas eux-mêmes attraper ce fameux LAV et le transmettre à leurs collègues, à leur famille ? Sont-ils courageux ou inconscients ? Quelle sont les bons gestes, quelle attitude avoir face à une maladie dévastatrice qui n'est pas encore reconnue ?

"Etre face au premier cas français d'une telle épidémie faisait peur."

Y a-t-il seulement une bonne réponse ?



Bien d'autres sujets brûlants sont également évoqués.

Il est beaucoup question de la religion juive, notamment au travers du frère aîné de Laurent qui s'est converti au judaïsme à la mort de ses parents.

" Y a pas d'homosexuels chez les juifs, c'est péché !"

Au travers du docteur David, éminent chirurgien d'origine tunisienne et qui a perdu en France toute possibilité d'exercer son premier métier se pose aussi la question de l'équivalence des diplômes et des capacités professionnelles, rarement reconnus d'un pays à l'autre.

Et puis on ne peut que constater que les problèmes des médecins d'hier sont les mêmes que ceux d'aujourd'hui. Comment annoncer à un patient qu'il va mourir ? Comment expliquer certaines morts accidentelles sur la table d'opération ? Comment concilier un métier avec de tels horaires et de telles responsabilités avec une vie de famille stable ? Comment être assez présent pour ses enfants ?



Je n'ai étrangement pas du tout eu l'impression de me plonger dans le passé. Je n'avais pas encore sept ans quand les premiers cas de sida ont été déclarés dans l'Hexagone et si je me souviens vaguement des premiers ravages de cette maladie mortelle, je m'intéressais davantage aux playmobils qu'à l'apparition de ce virus. Mais rien dans ma lecture ne m'a vraiment ramené dans les années 80, j'ai eu l'impression de lire une histoire de pandémie qui pourrait tout aussi bien se dérouler de nos jours, puisqu'aujourd'hui encore, je pense, les même questions et les mêmes enjeux se poseraient.

D'autant plus que les mots auxquels nous associons souvent ce virus sont tous absents du roman : Il n'est jamais question de sida, de séropositivité ou de VIH ... Ces mots n'existaient pas encore à la naissance de l'épidémie et toute la profession médicale était dans un flou quasi-total. Alors finalement, cette maladie ou une autre ... En 1982 ou en 2018 ... Je ne suis pas sûr que ça fasse une si grande différence.

Et il n'est pas impossible d'être confronté prochainement à une nouvelle sorte de virus d'une ampleur encore plus considérable.



Un dernier mot sur l'écriture pour dire que je n'ai pas trouvé la moindre originalité au style de Sarah Barukh, mais pour autant la lecture demeure très accessible. le jargon médical reste en retrait, ce qui rend la succession d'évènements intelligible sans avoir trop d'explications scientifiques incompréhensibles comme c'est parfois le cas dans ce type de roman.

Et il faut avouer qu'on ne voit pas passer les 540 pages, de nouveaux moments forts parvenant toujours à relancer notre intérêt.



Merci aux éditions Albin Michel et à l'opération masse critique privilégiée pour cette lecture en dents de scie. Même si l'idée de départ est excellente, riche en réflexions et parfois en émotions ; même s'il a été possible de broder autour d'un évènement réel une histoire terrifiante et pourtant plutôt crédible ; je n'ai pas été séduit d'un bout à l'autre, en particulier par les personnages manquant trop souvent de réalisme ou d'ambiguïté, une écriture trop quelconque, et un aspect trop manichéen, trop rempli de clichés, qui m'a parfois irrité.

Bien qu'ayant déjà lu des thrillers médicaux ( je songe notamment à l'excellent Mort clinique de F. Paul Wilson ), je suis un peu sorti de ma zone de confort avec ce roman, et il lui manque ce petit quelque chose qui fait vraiment la différence.





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Elle voulait juste marcher tout droit

Lorsqu'un écrivain décide de nous raconter le monde à hauteur d'enfant, il prend un sacré risque, celui d'oublier parfois le juste ton ou le registre d'expression adapté. J'avoue avoir souvent été déçue par ce type d'exercice alors j'ai abordé ce livre avec un peu de méfiance. Une appréhension très vite oubliée tant j'ai été happée par la petite Alice, touchante petite bonne femme fière et courageuse dans la tourmente. Une de ces héroïnes que l'on a envie de suivre jusqu'au bout du monde.



Lorsque nous faisons sa connaissance, Alice a 5 ans, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et elle a été placée en pension à la campagne, chez Jeanne dont l'affection rend un peu moins triste l'absence de sa mère. Quand celle-ci vient enfin la chercher, longtemps après la fin de la guerre, la petite fille est désemparée. Diane ne correspond pas à l'image de la parisienne qu'elle a imaginée jour après jour. Maigre, triste, silencieuse, elle semble constamment ailleurs et porte un mystérieux tatouage sur l'avant-bras. Alice quitte la chaleur des bras de Jeanne pour suivre sa mère à Paris où elles s'installent dans le marais avec Monsieur Marcel, le propriétaire d'un atelier de confection. Pour Alice, c'est l'apprentissage d'un nouvel environnement, la rencontre de nouveaux amis et pas mal de questions en suspens... Petit à petit elle fait son nid sans se douter que sa vie va encore traverser de nombreuses épreuves, à commencer par l'océan Atlantique. Son destin passe par New-York où l'attendent d'autres questions et, peut-être au bout, les pièces manquantes d'un puzzle qui pourrait éclairer les mystères de sa famille.



C'est un vrai page-turner que nous propose Sarah Barukh. Elle parvient à nous faire ressentir tous les états de la petite Alice confrontée à l'inconnu et à l'incompréhensible. Ses sentiments sonnent juste, et on se laisse embarquer avec plaisir à sa suite. Il faut dire que le contexte est parfaitement dessiné, filtré par les yeux encore vierges et naïfs d'une enfant. Les réalités des ravages de la guerre, l'engagement des résistants dès les années 30 et la montée des fascismes en Europe constituent une toile de fond qui porte l'histoire avec force. A la fois roman d'apprentissage et roman d'aventures, Elle voulait juste marcher tout droit nous permet de renouer avec un plaisir simple de la narration. Les images s'enchaînent et on se dit que cette histoire a décidément tous les ingrédients pour faire un bon film. Qui sait ?



En attendant, le plaisir de lecture est bien là et vous n'aurez aucune envie de quitter Alice à la fin du livre. On peut appeler cela un premier roman réussi.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Elle voulait juste marcher tout droit

1946, Alice a huit ans quand sa mère Diane vient la chercher chez la nourrice à laquelle elle l'avait confiée depuis son plus jeune âge. De cette femme silencieuse qui l'enlève à ses bonheurs d'enfant à la campagne, la fillette ne sait rien. En découvrant Paris, Alice va être confrontée aux traumatismes laissés par la guerre chez les gens qu'elle côtoie, mais aussi à la maladie de cette mère qui persiste dans son mutisme. Peu de temps après, devant entrer à l'hôpital pour soigner sa tuberculose, Diane envoie Alice chez son père qui s'est remarié aux États-Unis. Dans cette famille aisée, qui ne l'accueille pas à bras ouverts, la fillette va finir par s'attacher à Vadim, le demi-frère de son père, un personnage haut en couleur, aveugle et plutôt bougon.



Devant les critiques positives, pleines de bons sentiments à l'égard de ce premier roman de Sarah Barukh, j'ai honte, honte de ne pas être tombée sous le charme d'Alice et de ne pas avoir éprouvé autant d'empathie pour elle qu'elle le méritait. Désolée pour l'auteure mais avec moi, la sauce n'a pas pris du tout et ceci pour plusieurs raisons. J'ai trouvé l'histoire pleine d'invraisemblances (une école mixte pendant l'Occupation, la fuite d'un aveugle et d'une fillette qu'un capitaine de navire accepte d'embaucher pour payer la traversée, etc) et totalement desservie par une écriture simpliste. Le style atteint le maximum du ridicule quand l'auteure tente de faire passer l'accent juif dans les dialogues en en modifiant l'orthographe.

Mon "coeur de pierre" s'est quand même laissé attendrir par la belle relation qu'Alice a réussi à créer avec son oncle en parvenant à faire de lui son allié, malgré son caractère de vieux solitaire. L'embellie n'a malheureusement pas duré car le roman se termine par un long, très long monologue de la mère qui dans une lettre adressée à sa fille, lui révèle son passé et qui nous dévoile un vrai secret de polichinelle que tout lecteur (même aussi peu concentré que moi) devait avoir deviné.



Cet avis plutôt négatif qui se termine par un 8/20 n'est que le reflet de ma déception. Pour un premier roman, la difficulté était de raconter l'histoire d'une fillette sans tomber dans un style "enfantin" et de canaliser son imagination pour rester crédible face à L Histoire.
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Puisque le soleil brille encore

Sophie, Paris octobre 2015, une journée de m... Jalouse de sa soeur Aurélie, en divorce avec Baptiste, l'annonce d'un cancer chez son père, kidnapping de sa fille Lisa, AVC quand sa mère apprend la nouvelle, un eczéma sanguinolent et ça ne s'arrange pas quand elle soupçonne d'être bébé kidnappée ou pire, fille de tortionnaires Argentins.



A l'autre bout de l'atlantique, Buenos-Aires, entre deux crises d'alcoolisme, Sol abandonnée par son premier et deuxième mari se morfond sur le sort de la fille qu'on lui a enlevée. La reverra-t-elle un jour?



Sans doute un bon livre mais un côté 'too much' auquel je n'ai pas trop accroché.
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Puisque le soleil brille encore

« Tout ce que je prenais pour vrai, ne l'était pas ! ».



Côté pile, Sophie est une successfull working girl, avocate à la tête de son propre cabinet, qui s'est fait une spécialité de remporter ses affaires en pulvérisant la partie adverse façon puzzle. Brillante et forte, c'est un roc.



Mais côté face, son divorce maladroit, sa fille à gérer seule, ses relations aléatoires avec sa soeur et compliquées avec sa mère la fragilisent chaque jour un peu plus et renforcent les zones d'ombres qui l'obsèdent sur son passé familial. Reste un lien fort avec son père. Jusqu'à ce qu'il meure. Déstabilisée et touchée, c'est un choc.



Ayant perdu ce qu'elle considérait comme son seul appui, Sophie va alors tenter de comprendre ce qui la hante depuis l'enfance sans avoir jamais pu l'identifier, ni le verbaliser. Tenaillée entre les médocs qui soutiennent mais assomment, et sa volonté qui la pousse mais ne fait qu'augmenter ses questionnements, sa quête identitaire va la mener jusqu'en Argentine, où procès et libération de la parole dévoilent peu à peu les heures sombres et les drames familiaux de la dictature passée des généraux.



Soyons honnête, je n'abordais pas ce livre en grande confiance, le pensant trop éloigné de mes lectures habituelles et conforté en ce sens par les premières pages, très centrées sur la relation de Sophie et de sa soeur. J'avais tort !



Car petit à petit, je me suis laissé embarquer dans cette histoire particulièrement bien construite et documentée, avec en toile de fond un pan historique encore obscur, donc forcément passionnant. Et dans cet exercice, Sarah Barukh excelle, nous garde dans sa main et dans sa plume, sans temps mort, jusqu'à la dernière page (Remerciements compris !).



Mais elle réussit à y ajouter un complément d'émotion qui accompagne tout son texte et se transmet lentement mais surement au lecteur, émotion qui touche juste tellement il transpire la sincérité. Rien d'étonnant au demeurant. Sarah Barukh semble écrire comme elle vit : entière, généreuse et touchante.



Bref j'ai aimé Puisque le soleil brille encore, alors que je ne m'y attendais pas, et vais rattraper fissa mon retard dans les livres de l'auteure. Une raison de plus qui me pousse à pratiquer l'éclectisme littéraire, pour redécouvrir que le plaisir se cache parfois là où on ne l'attend pas, mais aussi pour saluer - une fois de plus - le rôle salutaire de Vleel sans qui je n'aurais jamais rencontré ce livre et tant d'autres !
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Elle voulait juste marcher tout droit

Alice pourrait être heureuse dans sa campagne béarnaise. Elle vit chez Jeanne, une vieille paysanne pyrénéenne qui l'entoure de toute son affection. Seulement voilà nous sommes en 1943, la guerre fait rage en Europe et Alice a été caché là par sa mère. Cette mère dont elle ignore tout mais qu'elle idéalise grâce à quelques articles de journaux.

Brutalement, une fois la guerre terminée, Alice retrouvera sa mère, mais celle ci rescapée des camps est en train de mourir de tuberculose. La vie parisienne sera alors très difficile pour Alice. Face à une mère dont elle ne comprend pas l'histoire, seule l'amitié de son voisin Jean Joseph lui apporte un peu de réconfort

Partie rejoindre son père à New York, elle attendra en vain de nouvelles preuves d'amour. Trop seule, elle déchantera très vite. Son seul réconfort viendra de cet oncle aveugle et grincheux. On assistera alors à une vraie rencontre entre ces deux accidentés de la vie. Désireuse de retourner en France auprès de sa mère, elle finira par retrouver son histoire.

J'ai beaucoup aimé ce livre, le ton tout en retenu employé par l'auteur. Celle ci fait preuve de beaucoup de délicatesse tout au long de l'histoire.

On accompagne vraiment cette fillette dans sa quête familiale, ballottée comme elle par ses différentes rencontres et par l'Histoire qui continue malgré tout. Un grand merci aux Editions Albin Michel ainsi qu'à Masse Critique pour cette découverte qui m'a fait passer un bon moment.
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Le cas zéro

Le cas zéro de Sarah Barukh m'a été envoyé par les éditions Albin Michel et Babelio, dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

Le cas zéro est un thriller médical se déroulant en France, sur une courte période : du mercredi 15 décembre 1982 au mardi 21 décembre 1982.

Période courte mais très mouvementée pour Laurent Valensi, médecin à l’hôpital Saint-Louis.

Nous sommes donc en 1982, un nouveau cancer a été découvert, surnommé... le cancer gay. Son vrai nom est le LAV et ce n'est pas un cancer, mais un virus. Officiellement, ce virus n'est pas encore arrivé en France, toutefois de nombreux cas sont recensés dans le monde entier..

Laurent Valensi, ignore que le virus fait déjà des ravages en France mais il va le découvrir en soignant un mystérieux patient qui n'a pas de dossier officiel dans l'hôpital : Monsieur Ali Benyoussef.

Laurent va faire face à la dure vérité : Le virus est mal venu en France... Et il va devoir faire avec les menaces, qui le mettront en danger lui, mais aussi sa famille...

Le cas zéro est un thriller médical captivant, qui se déroule au moment de l'arrivée du SIDA en France.

Il n'y a pas de dossiers cachés, l'auteure n'a pas utilisé le mot SIDA mais LAV ; toutefois il y a de fortes ressemblances entre la fiction et la réalité :)

On sent qu'elle s'est renseigné, elle était jeune mais se souvient de cette peur à l'arrivée du virus. Elle avait des médecins dans son entourage et je pense qu'elle a bien retranscrit la panique à l'arrivée du virus en France (et dans le monde entier).

Je n'ai pas eu de coup de cœur, mais j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Je recommande vivement ce roman pour les amateurs de thrillers médicaux et je mets quatre étoiles :)
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