Editions L`Harmattan [corriger]

Il est vrai que ce titre m’a interpellée. Comment pouvait-on faire un roman à partir de ce mot, utilisé rarement? Au vu de sa signification, cet adjectif est-il accolé à un humain? Puis, au fur et à mesure de la lecture, j’ai trouvé qu’il était très adapté. Al, une jeune femme moderne, se targue de ne ressembler à personne. De ne faire partie d’aucun groupe social. Elle en est fière. D’ailleurs, tous ceux qui la connaissent sont d’accord avec cette particularité. C’est une sorte de liberté intrinsèque. Pourtant, elle semble éprouver de l’amour pour Daniel, un ami. Pourquoi ne pas mettre fin à sa particularité pour privilégier ce lien à ce dernier? Elle n’est pas au bout de ses surprises. Sa nuit sera particulière, aussi.



Les humains et les étourneaux. Quel lien y a-t-il entre eux? Leur comportement en tant qu’individu ou groupe. Je suis tentée de penser aux moutons de Panurge. Les étourneaux volent souvent en groupe, dans le firmament, dans une danse envoûtante. L’individu s’efface devant le groupe. Ce qui est réel pour les humains sur une piste de danse. Al le découvre avec un brin d’angoisse. Sur une musique envoûtante. L’auteur fait le parallèle entre les étourneaux et les humains. Ainsi que Al, qui observe la piste de danse comme un sociologue l’aurait fait. L’étrangeté de l’atmosphère l’interpelle. Que se passe-t-il? Doit-elle s’inquiéter vraiment? Le lecteur angoisse aussi. Quelque chose ne va pas. Mais quoi? Et cela va crescendo.



Ce roman est une bombe. Le lecteur, comme les étourneaux et Al, se laisse peu à peu embarquer dans cette histoire qui semblait si simple au début. Une jeune femme, peut-être amoureuse, a rendez-vous dans une boîte de nuit. Comme toute personne de son âge. Par contre, quelque chose ne va pas. Pas du tout. Le lecteur prend la place de Al et, peu à peu, se fige face au spectacle. Que se passe-t-il dans cette boîte de nuit? Rêve ou cauchemar? Il a envie d’arrêter de lire. Mais impossible. Les mots s’impriment dans le cerveau et c’est l’état de choc. Cette fin de roman est en apothéose. Tout va crescendo et l’épilogue permet de faire baisser la pression avant de fermer le livre. Je vous l’ai dit, ce roman est une bombe atomique.

Etant parti d'une discussion sur le pain, je me suis demandé si on avait écrit sur le sujet et je suis tombé sur cet essai dont le titre qui peut prêter à sourire résume bien le sujet.

L'auteur anthropologue a enquêté en France (nation ô combien associée au stéréotype du pain) et aborde différents aspects de cet aliment qui n'en est pas juste un. Il suffit de voir le nombre d'expressions qui en parlent pour s'en convaincre.

On peut rencontrer différents profils de mangeur de pain outre les différences de générations, certains y voient un simple produit de la table roboratif alors que d'autres une source de plaisir. Les occasionnels ou les indéfectibles, les adeptes du "naturel" forcément lié au "bio" etc

C'est d'abord une denrée narrative, en effet chacun a sa petite histoire à raconter sur le pain souvent associé à une certaine idée de passé. Il est souvent lié au partage, au noyau familial, à l'identité d'une région rurale ou urbaine. Mais on voit aussi que souvent il y a une image qu'on peut se forger d'une supposée qualité qui serait supérieure à la campagne alors qu'on assiste de plus en plus à une globalisation. Vient alors la notion de "tradition" et d'authenticité qui sont des concepts fort subjectifs. Une fois encore la société devient de plus en plus personnalisée et on cherche à plaire de plus au goût individuel plutôt qu'à satisfaire les masses.

Avec ses nombreux témoignages, l'ouvrage se termine sur la conclusion qu'au final le mythe de "c'était mieux avant" n'est pas du tout dans une tradition figée. Au contraire ce qui fait office d'authentiquement traditionnel a toujours en son temps (proche) été une révolution vue d'un mauvais œil par les puristes. La fin du débat qui opposait La baguette (parisienne) versus la grosse miche (campagnarde) de pain ne date que de la seconde guerre mondiale. C'est à ce moment relativement contemporain que le baguette est devenue symbole de la tradition.

La tradition c'est en fait une base du passé avec un regard constant vers l'avenir qui se transforme sans cesse.

En définitive un chouette essai léger sur un sujet pour le moins croustillant.

À travers le monde, de nombreux conflits interclaniques et interreligieux perturbent la tranquillité de certains pays, notamment la République centrafricaine. Là, la coalition Séléka, à majorité musulmane, et les Antibalaka, à majorité chrétienne, sont en conflit. Le 5 décembre 2013, une confrontation violente éclate à Bangui, la capitale, entraînant d’importantes pertes civiles. En conséquence, de nombreux musulmans, dont Zénabou, sa mère, sa sœur et son neveu, fuient vers le Tchad. Leur périple est périlleux, marqué par une attaque à laquelle ils survivent de peu. Ils se demandent où trouver refuge et combien de temps durera leur insécurité, alors que le chemin vers le Tchad est jonché de dangers, avec des milices armées à chaque détour.



Cette BD dépeint diverses scènes de violence en Afrique, en particulier en Centrafrique et au Congo démocratique. Elle expose les souffrances endurées par des centaines, voire des milliers d’innocents. Grâce à des illustrations d’un réalisme frappant et des couleurs vives, l’atmosphère violente est renforcée. Quel avenir pour Zénabou dans cette forêt où la mort rôde derrière chaque arbre ? Une simple erreur pourrait être mortelle. L’auteur traite de sujets tels que les massacres, l’endoctrinement, les vengeances, les remords et les crimes impunis. Zénabou est familière à ces dures réalités. Mais qui est cet homme qui semble déterminé à la sauver ? Leurs destins s’entrelacent dans le tumulte de cette époque troublée. Que réserve l’avenir à Zénabou et à Aubino ?



En une seule nuit, le destin d’un quartier et d’une famille est chamboulé par des attaques sanglantes. La fuite devient l’unique issue, offrant une sécurité précaire au Tchad. L’écrivain dénonce les massacres interreligieux qui ravagent la vie des citoyens. Zénabou fait partie de ceux qui cherchent refuge dans un endroit en apparence plus calme. Toutefois, le chemin est jonché de dangers et de menaces mortelles. Le lecteur est convié à découvrir le parcours tumultueux de cette jeune femme, à ressentir ses douleurs et ses peurs. Quel sort attend Zénabou ? Des hors-la-loi impitoyables imposent leur loi par la force et l’assassinat. Réalisent-ils le mal qu’ils causent à leur peuple et à leur patrie ?