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Son essais débute ainsi : "Le Tour de France est né à Villeneuve-Saint-Georges . Moi aussi. Lui en 1903, moi en 1927"

Roman qui est beaucoup plus qu'une ballade en triporteur pour aller voir un match de foot dans la ville voisine. Ce parcours qui devient initiatique, fait voir notre société comme une cloche de verre dont l'individu a bien du mal à s'extirper, et si cela se fait ce n'est bien souvent que pour un court répit.

27 Tours de France suivis pour le journal L'Équipe, 524 chroniques, chaque jour un mot pour enchanter le peloton et ses confrères. Une référence.

En 1934, à 6 ans, juché sur les épaules de son oncle, Louis Nucera découvre le Tour de France en général et le coureur cycliste Vietto en particulier. Le début d'une fascination qui imprègnera durablement ses rêves mais également son oeuvre

En 1985, il refait le parcours du Tour 1949 . Son incipit ? "Je suis venu au monde à l'ombre précaire d'une bicyclette suspendue entre ciel et terre." Louis Nucéra meurt à l'ombre de son vélo, renversé par une voiture, à Carros dans l'arrière-pays niçois.

C'est la "grande boucle" de 1924 qui est ici superbement racontée, avec ses exploits, ses souffrances et ses drames. Quand ils gravissaient l'Isoard et le Galibier, écrit le grand reporter, ils ne semblaient plus appuyer sur les pédales, mais déraciner de gros arbres. Ils tiraient de toutes leurs forces quelque chose d'invisible, caché au fond du sol, mais la chose de venait jamais. Ils faisaient "Hein ! Hein !", comme les boulangers la nuit devant leur pétrin.

S'il est ici beaucoup question de bonheur, on parle aussi d'endurance, voire de souffrance, de solitude et de partage. Et parce que ce voyage est littéraire, on y retrouve bien sûr Paulette (la fille du facteur), le Voleur de bicyclette, en Chine comme en Italie, Freud, qui interdisait à ses filles de monter sur une selle, Zola, qui y voyait au contraire un bon moyen de dégourdir les jeunes filles, Albert Londres et Antoine Blondin, sans lesquels la « grande boucle » n'eût sans doute été qu'une manifestation sportive de plus..

Paul Fournel ne s'est jamais remis du goût de liberté qu'il a découvert le jour où il a su faire du vélo. Quelques dizaines de milliers de kilomètres plus loin, il témoigne de cette passion pour le grain des routes, pour les montées, pour les paysages, pour l'odeur de terre que la pluie fait monter des forêts surchauffées. Il témoigne également de son admiration pour les champions et pour tous ceux qui portent le cyclisme au niveau d'un bel art.

Charles Bunel, trop jeune pour avoir combattu, rêve d'héroïsme. Entre 1918 et 1924, dans le souvenir d'un frère aspirant champion et disparu sur le front, ce Normand n'a qu'une ambition : courir le Tour de France dans la catégorie des touristes-routiers, qu'on appelle aussi les «ténébreux». Précédé d'une confession autobiographique, «De la littérature considérée comme une vélomachie», ce roman explore tout le rapport de la France avec son histoire, entre la Belle Époque et les Années folles, à travers le mythe de la Grande Boucle.

Une star du rock ne roule pas forcément à moto. La preuve nous en est donnée par David Byrne, ancien leader du groupe Talking Heads, dont on découvre avec son Journal à bicyclette la passion pour le coup de pédale. Depuis le début des années 1980, il promène en effet son vélo pliant dans toutes les capitales du globe, au fil des tournées ou des élans de sa curiosité.

Court récit écrit en 1906 par un reporter-écrivain italien. "Fendre l'air sans presque sentir le contact de la terre me donnait vraiment l'illusion d'être emporté au loin par deux grandes et invisibles ailes. Cette caresse violente de la brise pénétrant en moi et entrant dans mes veines et mon coeur me semblait l'élan passionné de la jeunesse qui m'emportait à nouveau et me ressuscitait..."

En mai 1998, Alfred Jarry fait scandale en suivant les funérailles de son ami Mallarmé à vélo. De Corbeil, où il habite, "Ubu cycliste" fait régulièrement le voyage de Paris. "Le cycle est un nouvel organe, un prolongement minéral du système osseux de l'homme"

Le pessimiste était... cycliste. Emil Cioran a même fait un tour de France en 1945. Pas réellement gagné par l'extase, il n'aime rien tant que les cimetières: "Du temps que je partais en vélo pour des mois à travers la France, mon plus grand plaisir était de m'arrêter dans des cimetières de campagne, de m'allonger entre deux tombes, et de fumer ainsi des heures durant. J'y pense comme à l'époque la plus active de ma vie" . J'ai trouvé ce prétexte pour faire découvrir cet auteur, car ce livre parle bien peu de vélo..

Cycliste chevronné, il a écumé toute l'Europe à vélo. Parce que la bicyclette "fait de vous un heureux; quelqu'un de libre en tout cas, de nouvellement libre et c'est insondable et exquis ce sentiment ". Comme pour le précédent j'ai un peu ( beaucoup ?) triché pour vous faire découvrir cet auteur unique et inclassable, car ici bien peu de vélo, mais du rêve... A lire aussi ses chroniques : Lettre au vérificateur des eaux. Bon voyage !

Essai. Dans une première partie, l'auteur, correspondant de presse en Chine depuis 1987, retrace l'histoire du vélo en Chine et décrit le rôle que joue le vélo dans la société chinoise d'aujourd'hui. Dans une seconde partie, il s'intéresse à l'état d'esprit et la culture du Chinois qui circule à vélo.

Dans la dix-septième étape du Tour de France, Lilian Fauger, un jeune coureur dunkerquois, s'échappe contre toute attente du gros de la troupe avec une telle hargne qu'il va faire le trou. Alors Lilian gamberge : si c'était son jour, son étape ? (merci à marc64260 pour cette suggestion.)

Une idée de zapoteque.

Dans ce petit ouvrage Eric Fottorino, journaliste, y raconte sa jeunesse de coureur, sa passion du Tour de France mais aussi de Paris Roubaix, et surtout sa participation à la course du Midi Libre. Aussi ses chevauchées avec Louis Nucera et José Giovanni. Et si vous avez aimé son style vous pouvez ouvrir son livre poignant en l'honneur de son père, qui se donna la mort en 2008, et qui lui avait transmis l'amour du vélo. (L'Homme Qui M'aimait Tout Bas. édition Gallimard).

Suggestion de Quartierlivre.

Une idée de Tarquin.

Suggestion de doublepage.

Suggestion de lettres It Be. https://www.youtube.com/watch?v=wz4K7mfcY5I

Si un vélo pouvait communiquer ! Matricule 03754, un deux-roues en mode partagé, nous raconte au soir de sa vie de machine, son odyssée sur l'asphalte parisien, au gré des emprunts par des milliers de mains, fesses, cuisses et pieds de tailles et formes différentes, jusqu'à sa rencontre avec une anatomie parfaite qu'il n'aura de cesse de chercher à retrouver. Lancé dans le rythme infernal d'une grande métropole, confronté à la maltraitance, au vol et au risque permanent d'accident, totalement dépendant de celles et ceux qui l'empruntent, 03754 va sillonner Paris en tous sens jusqu'à ce que sa quête prenne un tournant inattendu. Après tout, les objets ont peut-être une âme.

Un conseil de fulmar. https://www.babelio.com/livres/Blanc-Le-nez-a-la-fenetre/212172/critiques/3419538