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Critique de sylviedoc


Comme j'aime bien aller à contresens, j'ai commencé les aventures de Paul Green par le second opus : La forêt des disparus, et j'ai enchaîné par L'affaire Clara Miller où on retrouve ce journaliste opiniâtre bien plus jeune et encore plus pugnace pour dénicher la vérité jusque dans les recoins les plus sombres de certaines psychés humaines.
Non en fait c'est pas vrai : c'est juste que je n'ai pas reçu mes résas dans le bon ordre à la bib'. Mais je vous recommande vivement de commencer par celui-ci, parce que, comme m'avait bien prévenu @marina53, il y a un gros spoil concernant Clara Miller au début de la forêt des disparus.
Mais ceci n'aura pas gâché ma lecture pour autant, je sais occulter une info quand il le faut. Par contre Paul Green, lui, n'occulte rien, et il va poursuivre sans relâche son enquête pendant 20 ans pour comprendre ce qui est arrivé à cette jeune consoeur, Clara, retrouvée morte dans un lac en 1995. C'est qu'elle aurait pu être la femme de sa vie, Clara, si seulement il avait saisi l'occasion à l'époque où ils étudiaient ensemble...mais voilà, il n'a pas osé.
Pire, quand elle l'a appelé à l'aide des années plus tard avant de sceller son tragique destin, il était aux abonnés absents. C'est ballot quand même !
Paul est donc rongé par la culpabilité, et va tout faire pour découvrir ce qui se cache derrière ce mystérieux "Lac aux suicidées", où l'on va quand même repêcher six cadavres de jeunes femmes présentant de nombreuses caractéristiques communes, notamment celle de ne pas être particulièrement proches de leurs familles, et d'avoir quelques problèmes d'addictions.
En parlant d'addictions, un autre personnage crucial dans l'histoire "lutte" (enfin de temps en temps) contre les siennes. Il s'agit de Mike Stilth, croisement d'une tronçonneuse Stihl et d'un flipper qui fait Tilt. Ah non pardon, c'est pas ça : je voulais dire de Mick Jagger et de Michaël Jackson.
Micky pour sex &drugs & rock and roll, et Bambi pour Lost Lakes, l'endroit où il vit avec ses deux enfants et une foultitude de gens dédiés à son service et à son plaisir, sorte de Neverland avec un parc d'attraction pour les petits et une "aile nord" réservée aux grands où les manèges ne sont pas les mêmes et où on ne consomme pas que de la barbe-à-papa.
La vie de la star est régie par la main de fer de Joan Harlow, qui veille à tous les détails y compris les plus personnels. Si quelqu'un ose s'attaquer à son patron, elle n'hésite pas à employer les grands moyens pour le protéger. Elle est l'un des pivots de l'histoire, d'ailleurs elle prend la parole dans certains chapitres. Parce que je ne vous l'ai pas encore dit, mais la narration se fait sous la forme "roman choral" (comme dans "La forêt..."). On lit tour à tour Paul, Mike, Clara, Joan, Eva (la fille de Mike dont je reparlerai un peu) et Noah, son fils.
L'histoire se déroule en 1995, époque où on retrouve les corps des "suicidées", et un peu en 2006, où certains protagonistes de l'histoire l'amènent à sa conclusion. Et parmi eux, Eva et Noah justement. En 1995 ce sont des enfants de 8-10 ans, qui ne connaissent rien de la vie à l'extérieur de Lost Lakes, la forteresse où ils vivent protégés des paparazzi et des curieux. Mais on s'occupe bien d'eux, attention : par exemple on fait régulièrement venir un car rempli d'enfants pour jouer avec eux dans leur parc d'attraction privé. Chaque fois des différents, et bien désinfectés, on n'est jamais trop prudent... Et ils n'ont certes pas de maman, mais plein de gentilles nounous pour les encadrer.
En 2006 ce sont des adultes légèrement perturbés que l'on retrouvera, même si Eva est devenue une actrice en vue...
Ces deux gamins m'ont fait pitié, ils ont tout, sauf ce dont des enfants ont besoin : l'amour de parents (Mike les aime, mais pas trop souvent, et pas trop longtemps...), des copains, découvrir le monde, la vie quoi !
Joan, la superviseuse, est le personnage le plus antipathique à mes yeux, et en même temps elle est aussi pathétique dans son dévouement jusqu'à l'extrême.
Clara n'a pas réussi à éveiller ma compassion, en tant que journaliste elle aurait pu se douter où elle mettait les pieds...
Mike, ahhh Mike, l'idole des foules, le plus beau, le plus sexy, le plus...mais non, je ne suis pas une bonne groupie, je l'ai trouvé puant et imbuvable. Je n'admets pas certaines excuses. Et je ne parle pas des addictions là.
Et Paul, auquel je m'étais déjà attachée dans "La forêt..." ? Il garde ici toute mon affection, même si je l'ai parfois trouvé un peu naïf (quand il en prend plein la gueule alors qu'il aurait pu s'en douter). C'est un vrai gentil au fond, malgré son sale boulot au "Globe". Dire que s'il avait été moins timide...
Question ambiance, on est dans des milieux assez glauques, vous l'aurez compris, moi j'aime bien de temps en temps. Ce n'est pas angoissant comme dans le second volume du diptyque, mais très sombre, l'aspect psychologique est bien développé, y compris celui des enfants. le découpage en chapitres courts et le changement de narrateur tient en haleine, difficile d'interrompre la lecture.
Je n'ai que peu de réserves à émettre, si ce n'est comme dans le second, les "grosses ficelles" utilisées, et le côté caricatural de certains personnages.
Mais cette "Affaire Clara Miller" passionnera certainement les amateurs du genre, et pour ma part, je vais filer illico à la bib' pour essayer de dénicher d'autres romans d'Olivier Bal, qui m'a bien emmenée dans sa danse ! (oui, je sais, elle est nulle, mais j'ai pas pu résister).
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