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Critique de dannso


Je ne suis pas une lectrice régulière d'essais, mais pourtant J'ai eu envie de lire Aurélien Barrau suite à la critique très incitative de Doriane (yaena) sur un autre livre de l'auteur L'Hypothèse K: La science face à la catastrophe écologique. J'ai emprunté celui qui était disponible à la bibliothèque, sur le même sujet, mais un peu plus ancien (édition de 2020).
Il m'aura fallu du temps pour lire ce livre assez anxiogène, mais qui a le mérite de nous confronter à la dure réalité.

Le livre débute par un constat.
Les chiffres donnés sont terribles, et datent donc d'il y a quatre ans, et je n'ai pas l'impression que beaucoup de changements majeurs ont été faits depuis. J'ai bien peur qu'il ne soit trop tard, le désastre écologique est en cours et nous ne faisons pas grand-chose pour le prévenir. Bien sur quelques mesures ont été prises, mais vue l'ampleur du phénomène, elles paraissent bien dérisoires. Il ne s'agit pas ici que du réchauffement climatique, mais aussi de l'exploitation toujours plus importante des ressources de la planète, et encore de la disparition des espèces, Tout cela bien sûr est lié.
« Les humains représentent 0,01 % des créatures vivantes, mais ont causé 83 % des pertes animales depuis les débuts de la civilisation. Une situation génocidaire d'une ampleur sans précédent. Qui, de plus, commence à profondément nuire aux humains eux-mêmes. »
Et ces pertes s'accélèrent.

L'auteur donne dans un premier temps des pistes pour agir, chacun à son niveau. Beaucoup de choses connues, mais qu'il est toujours utile de rappeler.

Ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est le chapitre où il nous parle de l'évolution plus globale nécessaire. Cette partie est moins pratique, mais elle m'a amenée à me questionner, à commencer à penser différemment. Revoir nos certitudes, notre manière d'envisager le monde, c'est ce défi dont il veut nous parler. Et enfin arrêter de croire que la croissance est nécessaire :
« le premier axe d'action, le plus essentiel, le plus simple, le plus impératif et le plus utile : diminuer la consommation. Une croissance exponentielle de l'utilisation des ressources n'est pas tenable éternellement dans un monde fini. »
« Penser en matière de " pouvoir de vie" plus que de " pouvoir d'achat". »

Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, de bien savoir comment cela va se réaliser, mais le plus important pour moi, est de m'être posé des questions, de réaliser que certaines de mes certitudes, de mes visions du monde, ne sont pas les plus adaptées.
Et c'est bien l'objectif de ce type de lecture, nous amener à réfléchir.

« Cet infime ouvrage s'inscrit dans un geste de "dernière chance", comme une supplique aux pouvoirs publics : ne pas considérer l'écologie comme la priorité majeure de ce temps relève du "crime contre l'avenir". Ne pas opérer une révolution dans notre manière d'être relève du "crime contre la vie".
Il est temps de regarder en face l'agonie de notre monde et d'être un peu sérieux. »


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