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Critique de deidamie


AVERTISSEMENT : cette critique spoile l'une des problématiques clés du scénario. Ne lisez donc pas si vous n'avez pas avancé dans la série. Fuyez, je suis dangereuse pour vous, fuyeeez !

Et avant toute chose : merci à MM. Gilles Mure-Ravaud et Karim Talbi pour leur conférence sur la fabrication des mangas à Japan Expo.

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, un manga…

-Aaaaaah ! Enfin !

-Comment ça, « Aaaaaah ! Enfin ! » ? C'est la troisième critique de manga que j'enchaîne, tu devrais plutôt soupirer en disant « Oh non, encore » ?

-C'est vrai, mais celle-là, je l'attendais avec une grande… avidité*.

-Tu me fais un peu peur, là… et c'est quoi ce bazar, tu collectionnes les couteaux, maintenant ?

-Non, une copine me les a prêtés.

-Euuuuh… bon… Or donc, dans le tome 6 de The Promised Neverland, Et voilà où en est.

La série commençait à me lasser, je suis donc bien contente qu'elle prenne enfin une autre direction ! Dans les tomes précédents, voyez-vous, la narration suivait toujours la même structure : le problème se pose, on ne sait pas comment le résoudre, ellipse correspondant au temps de préparation des héros, on affronte le problème dans un état de tension puisqu'on ne sait pas comment le résoudre, les enfants y arrivent et flashback pour expliquer leur raisonnement pendant l'ellipse.

A force de lire le même schéma se répéter encore et encore, j'avais développé une petite lassitude. Une petite, pas une grande, car le manga n'en reste pas moins de fort bonne qualité. Toutefois, les tours de magie deviennent moins intéressants quand on en connaît les trucs.

Le manga horreur-jeu d'échecs se change désormais en manga d'horreur, d'aventure et de découverte. Enfin, ma soif d'information est étanchée avec les explications que reçoivent les enfants (mariner trop longtemps dans une soupe de suspense et de mystère me lasse aussi). Bref, un tome pleinement satisfaisant.

*VRRrrrVRR-VRRrrrRRRRRRRR !*

-Aaah ! Mais ça va pas mieux, toi ! Babelio est un havre de tranquillité, range-moi tout de suite cette tronçonneuse !

-Je voulais voir si elle marchait toujours.

-Mais… mais pourquoi FAIRE ?

-Mmmh… mouais, t'as raison. Trop déjà-vu, pas assez original. Machette ? Non. Trop de mauvais goût. Aaaah, ma batte avec des clous rouillés dedans ! Une bonne arme de barbare !

*soupire*-Méchante Déidamie, et si tu avançais un peu la critique ?

-Ah, t'as fini de crier au génie ? J'écoutais pas.

-Oui, j'ai fini ! A toi, maintenant !

-Salut les moches ! Aujourd'hui, je vais vous expliquer pourquoi les directeurs stratégie de chez Kazé méritent la damnation éternelle après de longues tortures prodiguées par mes soins !

Si vous vous baladez dans la section manga d'un supermarché culturel, vous verrez très vite que The Promised Neverland jouit d'une excellente exposition, et pour cause : la série marche du tonnerre de Zeus. Tant mieux, puisqu'il paraît qu'elle est bien.

Bref, la série se vend, la boîte marche. J'ai jeté un coup d'oeil à leur catalogue: il propose aussi bien des classiques que des nouveautés ; il peut donc attirer aussi bien l'ado à boutons qui cherche le frisson de l'aventure ou de la romance que le quadra soucieux de compléter sa collection de Tezuka.

Et voilà pourquoi je suis autant en colère contre eux : ils ont visiblement des moyens pour traduire, monter, dessiner de belles jaquettes, imprimer et distribuer, mais visiblement, ils n'en ont aucun pour assurer la qualité des textes. Qualité que je qualifie de « déplorable ».

-T'exagères un peu, non ? Il est plutôt propre, ce tome…

*Méchante Déidamie montre sa batte à clous*

OK, non, tu n'exagères pas.

-Des COQUILLES ! des FAUTES ! Ce tome est peut-être propre, mais ses copains ne peuvent pas en dire autant ! Pour des volumes aussi brefs, la quantité d'erreurs est intolérââââble ! Et tout ça pour quoi ? Pour l'argent ! Pour réduire les coûts de production et proposer un livre moins cher !

-Ben ouais, mais comment on fait, Méchante Déidamie ? On construit notre propre élevage de mangas bio avant de les donner à manger aux lecteurs ?

-Non, on agit en civilisés, madame. On casse la figure des gens ! Allez, c'est parti pour Japan Expo ! Prépare-toi, Kazé, j'ai deux mots à te dire !

-C'était avant-hier qu'on y allait.

-Quoi ? Tu m'avais dit samedi !

-Non, j'ai dit que le concert qui nous intéressait était samedi, et on est dimanche aujourd'hui. Pas ma faute si tu comprends de travers.

-Je vais pas hurler devant le stand de Kazé, alors ? Et je ne vais rien casser non plus ?

-Je crains que non. Mais on pourra passer nos nerfs en chantant des chansons de sauvages... et la bonne nouvelle, c'est qu'on n'ira pas en prison pour avoir loué Crom, le dieu barbare de la baston**. »

*D'après Sandman, de Gaiman. Lucifer apprend la venue de Sandman, le roi des rêves, aux Enfers : « Dis à ton maître que nous attendons sa visite avec une grande… avidité. » Bien entendu, cela inquiète le lecteur, qui comprend dès lors que la visite va mal se passer.

**Chanson d'un groupe nommé le Naheulband, dont l'oeuvre musicale parodie l'univers du jeu de rôle. Il me reste d'autres choses à en dire, mais ce serait trop long.
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