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Critique de Kirzy


Il était une fois un garçon qui s'appelait Charlie. Il a perdu sa mère dans un terrible accident de la route, il n'avait que sept ans et se retrouva seul avec un père qui avait sombré dans l'alcoolisme. Malgré ses épreuves, à dix-sept, c'est un jeune équilibré, sportif et bon, le genre de gentil ado à aider les autres dans le besoin, en l'occurence M. Bowditch, un vieil excentrique vivant reclus dans une toute aussi vieille maison victorienne délabrée, avec son vieux berger allemand Radar. Jusqu'à ce que des bruits inquiétants s'échappent du cabanon fermé à clef au fond du jardin ...

Avant de se rendre dans le conte de fées, l'auteur prend le temps ( 200 pages sur 700 ) de poser le personnage de Charlie, ses tenants et aboutissants, ses émotions. J'ai toujours trouvé que Stephen King était un des auteurs à savoir le mieux parler de l'enfance et l'adolescence, et une nouvelle fois je suis conquise par sa justesse à évoquer ce passage sensible qu'est le seuil entre l'enfance et l'âge adulte. On est immédiatement connecté à Charlie puis au duo attachant qu'il forme avec la chienne Radar.

Et puis Charlie découvre le portail d'accès à un Autre monde, sur fond d'intemporelle lutte entre le Bien et le Mal. On retrouve tout ce qui constitue les habituels contes de fées : une princesse belle et déchue, un usurpateur maléfique, une malédiction, une prophétie annonçant un sauveur. Il y a également de très nombreuses références et clins d'oeil : les contes de Grimm, Jack et le haricot magique, le Monde de Narnia, la série Once upon a time, les films L'Histoire sans fin et le Magicien d'Oz, Hunger games, Lovecraft et L'Appel de Cthulhu entre autres.

Pourtant, si le récit fait écho de partout, les références nous parviennent filtrées à travers le monde et les personnages construits par Maître King qui sait apposer fermement sa signature sur les contes de fées à l'ancienne. La lecture semble ainsi à la fois familière et pleine de rebondissements étranges et inattendus avec sa touche dark fantasy.

Beaucoup de personnages peuplent le royaume d'Empis, sans doute trop pour établir une profonde relation entre eux et Charlie, comme l'auteur en a installé entre lui et M.Bowditch ou Radar. Mais on se laisse porter par la richesse des descriptions et décors de cet inquiétant monde parallèle. Et séduire par le personnage principal. Charlie a le charme et la simplicité des personnages unidimensionnels. Sans aucune ambiguïté, il incarne la rectitude morale et se montre surnaturellement courageux, intelligent et adaptable pour un jeune homme de dix-sept ans.

On adore découvrir comment notre héros va grandir et affronter le « puits sombre en chacun de nous » au fil des épreuves qui s'imposent à lui dans ce conte initiatique vintage plein de charme, étonnamment rafraichissant, qui rallume notre âme d'enfant. Il ne manque qu'une étincelle magique qui aurait mis le feu au récit.

PS : chaque chapitre commence par une illustration du français Nicolas Delort ( les pairs ) et du chilien Gabriel Rodriguez ( les impairs ), elles spoilent un peu mais qu'elles sont réussies !

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