AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Shaynning


Incontournable Album avril 2024


Je savais que j'avais vu ce style graphique quelque part! C'est l'illustrateur qui nous a servi ses délicieuses images amusantes dans le roman "Écoute chanter la baleine", aux éditions École des Loisirs. J'ai vraiment un faible pour le traitement visuel de monsieur Martinez, qui n'hésite pas à donner du caractère à ces personnages et les agrémenter de toute sorte de petits compléments.


Nous avons une pièce de théâtre en cinq actes, comprenant un interlude d'une page. C'est un mignon papillon monarque ( dont le corps évoque une carotte et le fond couleur de ses ailes évoquent une prise en contreplongée de la cime d'une foret un beau jour d'été) qui nous sert de présentateur. Un présentateur un peu approximatif: "il y a bien longtemps ( ou alors pas tant que ça), dans une autre contrée, un autre monde, ou alors juste à côté ( je ne sais plus très bien)"... Comment résister à ces deux grands yeux et ce ton amateur? Une bonne entrée en la matière.


Acte 1 : le malentendu, dans lequel un écureuil ( portant des lunettes et un noeud papillon, avec des poils d'oreille démesurément longs) fait un petit montage de branches contre une pierre. Alors qu'il achève, un personnage intervient pour "l'agrémenter", suivi d'un autre, puis d'un autre. le résultat du dernier ( Monsieur Sanglier bleu) est phénoménal! Mais peut-être auraient-ils du écouter les hésitations de notre écureuil...qui ne voulait que faire flamber sa noisette.


Acte 2: Seul contre tous, dans lequel un mignon petit lapin chapeauté d'une casquette est en train de croquer sa petite carotte, quand le sanglier bleu lui demande ce qu'il fait. Ce dernier semble alors penser que le lapin est énervé ( ce qu'il n'est pas) et chaque fois qu'un autre personnage intervient, il leur signale l'énervement du lapin...jusqu'à ce que le lapin s'énerve pour de bon.


Interlude: Où une chenille demande à un renard perché si ça le dérange qu'il fasse son cocon ici. le renard lui demande si c'est bruyant à faire, ce à quoi la chenille le rassure du contraire. "Alors ça va", dit le renard.


Acte 3: le même renard, toujours aussi perché, se fait demander à son tour ce qu'il fait, ce à quoi il répond qu'il "ruse" ( Chhhtt!) Mais alors que notre renard sur sa branche tâche de se faire discret, son interlocuteur, le sanglier bleu est tout sauf discret, ce qui risque de compromettre son habile plan en hauteur. Seulement, bondir de si haut, est-ce réellement une bonne idée? À en juger par l'état de ses dents encastrées dans le sol et sa locution zozotante, je dirais que non.


Acte 4: La cigogne rêve de prendre le large sur son bateau enfin parachevé. Vient alors le sanglier bleu avec la poule de l'acte 3 et lui demande ce qu'il bricole. Sanglier lui demande alors pourquoi il ne s'envole pas tout simplement, ce a quoi répond, dans une envolée lyrique passionnée, qu'il veut naviguer, non pas "voler" ( C'est bon pour les mouettes et les pigeons!), sans remarquer que son bateau prend le large ( parce que la poule picore la corde d'amarrage. Il pourrait voler pour le retrouver...mais la cigogne refuse en disant que même en ayant perdu son bateau, il n'a pas perdu son rêve. Quand au sanglier, il a perdu sa poule.

Acte 5: L'effet papillon, dans lequel l'orignal ( qui est aussi le shérif à l'autorité questionnable de cette forêt apparement) était en train de remplir une contravention, peinard, quand il repère au-dessus le lui un étrange petit cocon jaune bariolé de vert. Il demande à Cigogne et Sanglier , occupés à se crêper le chignon dans une mise en scène qui n'est pas sans rappeler celles entre Astérix et Obélix avec ces "MÔÔÔDAME CIGOGNE" ET "MÔÔÔSIEUR SANGLIER", "quelle est cette chose non identifiée, qui pendouille à mon noisetier ( ohoho, comique!). Renard tente de donner la réponse, mais bon, il fait toujours la crêpe au sol, ses réponses ne sont toujours pas claires. le tout finit en bagarre à grand coup de "lâche ma patte pirate!", "halte au grabuge!" ou encore "Je vais le dire à ma mémé!". Heureusement, quand la chenille se fait enfin papillon et prend son envol, il émeut le coeur des animaux, qui cesse de faire l'humain.


Le cinquième acte était certainement le plus drôle, à mon sens, mais les anecdotes le sont tous à divers niveaux. J'ai du faire une ou deux recherches sur les mots "fada", "bestiasse" et minot", mais je ne suis pas assez française pour savoir de quel patois de quel région ces termes proviennent. Mais ils sont amusants! Et le "Té!" ressemble au "tin" qu'on emploi au Québec à la place de "Tient!". En tout cas le sanglier possède un quelque chose de très distinct en raison de ces mots.


J'ai envie de dire que ce petit livre est une boite de chocolat, on en pige un différent à chaque fois et on savoure, tout simplement. Et quelle jolie couverture.


À voir!


Pour un lectorat préscolaire, 4-5 ans+
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}