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Critique de Morphil


Libelle intéressant qui démontre de façon factuelle le virage dangereusement populiste des talk-shows télévisés, en l'occurrence ici, de TPMP et de son animateur qui n'est rien d'autre qu'un opportuniste. Il est clairement établi qu'on dépasse ici le stade de la démagogie. C'est une tentative (réussie) de manipulation de l'opinion pour l'orienter vers un positionnement extrême droitier, sous couvert d'une émission de divertissement, apolitique qui met, "pour une fois ?", la "culture populaire " en avant. Il est évident que Cyril Hanouna se moque totalement du "peuple". En bon opportuniste, il va dans le sens de son boss, le très réactionnaire Vincent Bolloré, rien de plus. Ce qui est grave, c'est qu'il draine dans son sillage nombre d'élus de la république, croyant voir dans cette émission, un tribune.
Le problème avec ce libelle, c'est qu'il n'est pas à la portée de tous. Ça n'a rien de péjoratif, il n'y a aucun mépris mais le propos est assez technique et nécessiterait d'être vulgarisé pour être compréhensible par le plus grand nombre. A commencer par le vocabulaire qui est parfois abscons. de même, il faut être familier des chiffres, avoir quelques notions d'économie, de politique et de sociologie. Et être familier de l'état de droit. Attention, Claire Sécail écrit une énorme erreur quand elle aborde le populisme pénal en employant le mot "victime " à propos de certains invités de l'émission. C'est une bourde fréquente. En droit Français, tant que l'affaire n'est pas jugée et le verdict rendu, tant que les procédures d'appels ne sont pas épuisées, il n'y a pas de victimes pas plus que de coupables. Il y a des plaignant(e)s, des accusé(e)s présumé(e)s innocents, rien d'autre. L'emploi du mot victime est la porte grande ouverte, et c'est de plus en plus souvent le cas, au retour d'une justice expéditive et clairement au lynchage. Pourquoi croyez vous que les extrêmes réclament la mort de l'indépendance de la magistrature et sa réintégration dans le giron de l'état ?
Le plus ahurissant est l'absence presque complète de réaction de l'Arcom (ex CSA).
Pour conclure TPMP n'est pas l'unique vecteur qui relaye ce travers populiste. L'immense majorité des journalistes radio et télévision y participent largement, a commencé par le service public. Ils sont tout aussi complices de la banalisation des extrêmes.
Ce court ouvrage est à lire comme un focus sur un émission très précise. Allez-y, c'est très court.
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