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Le Chevalier aux épines, tome 1 : Le Tournoi ..

Pour accompagner Steven dans sa découverte de la plume si riche en couleur de Jean-Philippe Jaworski, j’ai fait une petite entorse à mes envies et je me suis donc attaquée à la dernière « série » de l’auteur plutôt qu’à sa précédente, Rois du monde qui m’attend aussi sagement dans ma PAL. Une riche idée ? Peut-être pas.



J’ai découvert l’auteur, un été il y a 4 ans, avec les Récits du vieux royaume : Janua Vera et Gagner la guerre. J’avais été totalement emportée par la plume et le souffle de l’auteur aussi que son humour grinçant et j’ai recommandé cette fantasy crapuleuse un peu partout autour de moi. J’attendais juste que soit disponible intégralement en poche sa vaste Les Rois du monde pour m’y lancer également, mais celle-ci a donc été doublée ici par Le chevalier aux épines. Ce dernier se déroulant aussi dans l’univers du Vieux Royaume, je pensais que ce serait un mal pour un bien.



Cependant passé un premier chapitre, que Steven et moi avons tout deux trouvé fort engageant pour débuter cette aventure, nous avons vite déchanté, même si le terme est un peu fort. Nous avons apprécié la plume très haute en couleur de l’auteur, que pour ma part je trouve fantastique dans sa capacité à se mouler et se fondre au type d’histoire qu’il souhaite raconter : ici la chanson de geste, le récit de chevalerie ou plutôt de chevaliers. Nous avons apprécié sa capacité à nous décrire un Moyen Âge fictif plus vrai que nature grâce à de riches et nombreuses descriptions faisant revivre tous les aspects croisés de celui-ci (malgré un ou deux anachronismes dans l’utilisation d’expressions que j’ai pu noter). Ce fut réellement très immersif et réaliste. Ce fut peut-être là le défaut de ce texte. J’attends une chanson de geste, un récit de chevalerie avec peut-être un zeste de magie et cela n’est arrivé que dans les 100 dernières pages, sur un ouvrage copieux de plus de 700, ça fait mal… J’ai malheureusement plus eu l’impression d’un auteur se faisant plaisir à décrire et mettre en scène une époque qui le faisait rêver, que d’un auteur conteur d’une histoire, et moi je venais pour une histoire pas pour la description trèèès longue d’un Moyen Âge fictif.



Heureusement, Jean-Philippe Jaworski a une plume très fluide, avec laquelle on prend plaisir à lire ces pages et ces pages de descriptions qui noyaient l’intrigue, cela nous a aidé à tenir et à chercher celle-ci. Quand quelques maigres pages nous l’offraient, c’était le paradis ! J’ai adoré les premiers chapitres avec l’introduction des personnages et des querelles qui motiveront cette histoire. J’ai trouvé dans celles-ci un écho au film de Ridley Scott, Le dernier duel, qui m’avait bien remuée. J’ai aimé les personnages phares de ce récit qui ont tous un sacré charisme sous sa plume, en particulier la courageuse duchesse Audéarde de Bromael, la femme accusée et jugée pour adultère qui sera répudiée et emprisonnée, déclenchant toute cette agitation de cour. J’ai également été attrapée par le charme de chevalier et de palabreur de son ancien champion, Aedan de Vaumacel. Autour d’eux gravitent des personnages hauts en couleur, de la soeur poétesse qui détient Audéarde, en passant par le page pas si sage d’Aedan. Jaworski a imaginé un joli univers sombre, gouailleur et batailleur, malheureusement trop noyé.



D’ailleurs, ce qui m’a également donné ce sentiment de noyade, de flou chez mon ami Steven, c’est la foultitude de personnages croisés au fil de l’intrigue sans rien pour nous aider à nous raccrocher. L’objet livre manque cruellement d’une carte pour situer les lieux impliqués dans cette querelle, prétexte à une bataille rangée entre puissants et moins puissants, ainsi que d’un glossaire des personnages pour bien resituer qui est qui à chaque fois, surtout qu’un coup ils sont mentionnés par leur nom, un coup par leur titre… Au secours ! Je veux bien qu’un texte soit exigeant mais n’est-ce pas trop poussé l’exercice quand il faut à côté se faire son propre glossaire pour s’en sortir alors que cela aurait pu être évité très simplement par l’éditeur ?



Force m’est cependant de reconnaître que c’est un bel hommage aux récits de chevalerie avec des passages de tournoi et duels justement sensationnels dans leur écriture dans les détails hyper riches de l’auteur les rendent pointus et immersifs. Force m’est de reconnaître que les quelques passages évoquant la chanson de geste m’ont diablement fait penser au récit arthurien avec une pointe de Guenièvre, Lancelot et Arthur mais écrit bien plus subtilement encore tant la politique est derrière tout ça. Et que dire de la magie ? Celle-ci se glisse subtilement et subrepticement au détour de la mention d’un Elfe, d’un narrateur chat
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Le Chevalier aux épines, tome 1 : Le Tournoi ..

Appréciant les récits moyenâgeux, j’avoue avoir très vite louché sur ce roman proposé par un auteur connu pour son travail de qualité. Ainsi, j’ai de suite sauté sur l’occasion de sa sortie en poche pour enfin découvrir la plume de Jean-Philippe Jaworski, accompagné de ma chère Alexandra dont nos émotions et ressentis auront été d’une concordance quasi similaire en tous points et dont l’avis ne devrait plus trader.



Et ce, à commencer par le travail réalisé par le romancier quant à l’élaboration ainsi que le développement de son univers chevaleresque à souhait. Du vocabulaire à la prose, tout est parfaitement établi et offre une dimension moyenâgeuse saisissante et captivante. Dès le premier chapitre et jusqu’au dernier, c’est un monde hautement immersif qui m’a été donné à visiter et j’ai pris plaisir à me laisser porter par sa plume, aux allures de troubadour ou barde, fortement entraînante et possédant des dimensions historiques, chevaleresques, pieuses et un brin ésotériques. Les contrées dévoilées se révèlent également merveilleusement imagées et je n’ai eu aucune difficulté à m’imaginer ce délicieux voyage dans ces espaces et cette temporalité. Alternant entre plus ou moins courts chapitres et alternant ses points de vue, Jean-Philippe Jaworski dessine un premier volet complet et des plus pointilleux.



Peut-être un peu trop d’ailleurs car si j’ai été saisi et captivé par ce monde m’entourant et m’enivrant, il est vrai que l’intrigue m’a, quant à elle, parfois glissé des mains et seuls quelques chapitres sont parvenues à assez se démarquer pour me captiver pleinement. Ma chère compère semble avoir eu le même ressenti et nous nous accordons à dire que le chapitre 16 reste celui que nous avons le plus préféré. Il faut dire que le romancier dévoile quelques intrigues aux prémices et à l’évolution assez floue encore et j’ai eu l’impression de faire face a un recueil de nouvelles au fin fil conducteur plus qu’à une œuvre homogène et complète. Cela ne m’a pas aidé à m’attacher aux nombreux protagonistes dévoilés et dont il m’était parfois assez complexe à identifier même s’ils se sont révélés plaisant à suivre. Néanmoins, je ne doute pas que les tenants et les aboutissants finiront par se lier dans les futurs volumes mais pour l’heure, je retiens de cette lecture son univers alliant chevalerie, piété ainsi qu’un soupçon de magie inespéré avec brio et réussite.



Ainsi, si l’auteur dévoile une association chevaleresque des plus complète, entraînante et immersive, je n’ai su trouver ce que je recherchais dans son intrigue dessinée lentement et parfois avec flou. Fort heureusement, je me suis repu de sa plume entraînante et digne des bardes de l’époque et je ne suis pas fermé à repartir à la conquête du Vieux Royaume.
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Le Chevalier aux épines, tome 3 : Le Débat des ..

Sans conteste le plus réussi des tomes de ce cycle. Ce roman de chevalerie moderne ou roman de la Table Ronde du XXIe siècle, m'a emporté, comme seul sait le faire Jean-Philippe JAWORSKI, aux confins du rêve et d'une réalité imaginaire, permettant une double évasion. Le château de Vayre et ses mystères restera gravé dans ma mémoire, de même que les Futaies Bleues, ce monde féérique où règne la Lissandière et où le temps passe différemment. Les contes qui agrémentent et complètent le récit sont en fait des analepses particulièrement réussies, et qui plus est versifiées. Un seul regret : les habituelles longueurs dans les descriptions (moins tarabiscotées et ampoulée, plus fluides que d'habitude, cependant) et dans les dialogues.
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Le Chevalier aux épines, tome 2 : Le conte de..

Don Benvenuto est de retour ! Quel plaisir de retrouver sa sale trogne de crapule.



Si le lecteur est tenu en haleine à la fin du tome précédent, le début de ce second volume entretient le suspense. L'histoire commence bien avant les événements du tome 1, avec un Benvenuto au mieux de sa forme, pratiquant son activité favorite... la navigation en grandes eaux. Ce voyou, à l'ironique promotion de grand argentier, se rend en Bromael afin de servir les intérêts du Podestat. Son aventure ne se passera pas sans encombre... en particulier parce qu'il doit renouer contact avec celle avec qui il dit avoir eu une amourette, un terme qui me semble bien mal approprié, son altesse Clarissima Ducatore.



Toujours rédigé du point de vue de Benvenuto, j'ai adoré retrouver son écriture haute en couleur, totalement biaisée et magiquement crue et immersive. Lui qui pensait se la couler douce après ses désastreuses aventures de Gagner la Guerre, se retrouve mêlé à des complots politiques dans un paysage qu'il ne maîtrise pas, entouré de personnes souhaitant, si ce n'est pas sa mort, son malheur. Son œil, extérieur à cette société, apporte un nouveau regard sur la société bromalloise, qui semble somme toute ridicule à un Ciuladien. Les commentaires de Benvenuto m'ont de nombreuses fois fait sourire, me rappelant les critiques de Molière dans Les Précieuses Ridicules ou celles de Montesquieu dans ses Lettres Persanes.



Le parti pris par l'auteur est surprenant. On découvre les événements du volume précédent sous l'angle du camp adverse. Si le lecteur connaît déjà l'ensemble des péripéties, cela lui apporte le contexte manquant pour comprendre toute l'histoire. J'avais peur que les répétitions soient ennuyeuses mais la plume de Benvenuto et ses nombreux malheurs rendent le tout attractif et prenant. J'ai même été tiraillée entre les deux camps, souhaitant la réussite d'Yvorin et de Vaumacel tout en espérant que Benvenuto parvienne à ses fins. (Et au vu de la mission qu'il doit effectuer, le succès des deux s'avère compliqué...).



Ai-je pris un malin plaisir face aux malheurs de Benvenuto ? Oui ! Ai-je apprécié la vengeance de Clarissima ? Bien sûr ! C'était grandement mérité. Ai-je mis les rouages de mon cerveau en route pour trouver comment Benvenuto pourrait s'en sortir ? Absolument ! Est-ce que ça l'a aidé ? Pas du tout... Néanmois, j'espère recroiser sa route dans d'autres aventures.
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Le Chevalier aux épines, tome 3 : Le Débat des ..

A l’opposé de la publication pour le moins chaotique de la série « Rois du monde », la dernière trilogie en date de Jean-Philippe Jaworski a bénéficié d’un rythme de parution très confortable pour le lecteur puisque les trois tomes sont sortis en l’espace d’un an. L’heure est donc déjà venue de clôturer cette nouvelle incursion dans le Vieux Royaume, univers de prédilection de l’auteur dans lequel se déroulaient déjà les intrigues de « Gagner la guerre » ainsi qu’une grande partie de ses nouvelles. [Attention, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de lire les deux précédents tomes de la série, je vous conseille de passer directement au paragraphe suivant au risque de vous voir SPOILER une partie de l’intrigue.] Après un premier tome reprenant à la lettre les codes du roman courtois et mettant en scène le chevalier de Vaumacel, le deuxième volume avait constitué une rupture pour le moins brutale puisqu’on y basculait plutôt dans le registre de la « crapule fantasy », avec notamment le retour tant attendu de Benvenutto sur le devant de la scène. Une même intrigue, donc, mais deux ambiances et des arcs narratifs différents. Le lien entre les deux protagonistes tenait alors aux bouleversements politiques rencontrés par le duché de Bromael, à la fois en proie à une invasion extérieure mais aussi à un début de guerre civile. Deux événements qui trouvent leur origine dans le conflit ayant éclaté au sein de la famille ducale suite à la répudiation de la duchesse Audéarde par son mari sous le prétexte de l’infidélité. Seulement cette dernière dispose de nombreux soutiens parmi la noblesse, à commencer par ses fils prêts à tout pour défendre l’honneur de leur mère (et par là même leurs prétentions sur le duché). De nombreux chevaliers se sont également fait un devoir de rétablir l’honneur de l’ancienne duchesse, à commencer par notre fameux chevalier aux épines, d’autant plus attendu au tournant que c’est avec lui qu’Audéarde est accusée d’avoir été infidèle, et qu’il n’a pas assisté au procès au cours duquel il aurait pu défendre l’honneur de la dame.



Voilà pour une partie du tableau. Mais l’intrigue est loin de se limiter à ces questions de politique et de guerre, puisque, parallèlement à l’évolution du conflit en Bromael, une grande partie du récit est consacré aux agissements de diverses formes surnaturelles œuvrant plus ou moins dans l’ombre. C’est le cas de la fameuse Lisandière, puissante fée dont Vaumacel s’est attiré les faveurs et qui semble particulièrement apprécier d’aggraver le chaos ambiant et se choisissant des champions dans les différents camps qui s’affrontent. C’est le cas aussi de ce culte du désseché basé sur la nécromancie et qui connaît un regain troublant du côté de Vayre, le fief du fils aîné d’Audéarde. Audéarde qui, après une tentative d’assassinat minutieusement orchestrée, est pourtant parvenue à survire, ce qui ne manque pas d’attirer les soupçons et de remettre de l’huile sur le feu. Enfin, il y a la question de cet étrange narrateur à qui l’on doit notre récit et dont on sait seulement qu’il écrit à posteriori, depuis un endroit dont il ne peut s’échapper et dans lequel il doit garder sous clé une créature redoutable mais dont la nature ne nous est jamais explicitée. Cela fait beaucoup pour une trilogie, et encore plus pour un seul tome puisque ce dernier volume se devait à la fois de résoudre toutes ces questions d’ordre surnaturelles, mais aussi celle de la guerre intérieure et extérieure menée par le duché de Bromael, ainsi que celle de l’évolution de son alliance avec la République de Ciudallia (raison de la présence de Benvenuto). Cela fait en réalité tellement que l’auteur a fait le choix de ne se concentrer que sur une partie de l’intrigue et de mettre au second plan tout le reste, à savoir la résolution des conflits dans lesquels s’est engagé le duché de Bromael. Cela n’est évidemment pas sans susciter chez le lecteur un gros sentiment de frustration puisque de très (trop?) nombreuses questions demeurent en suspens. Alors certes, on se doute bien que, compte tenu du degré de rétention d’informations auquel se livre l’auteur, ce dernier projette dans un futur plus ou moins proche de revenir au Vieux Royaume (enfin j’espère !), il n’en reste pas moins qu’on a un peu en travers de la gorge d’être chassé de l’univers aussi abruptement.



La frustration engendrée par la lecture de ce troisième tome tient également aux choix narratifs réalisés par Jaworski. En effet, le changement de ton et de style entre les deux premiers volumes pouvaient laisser penser que le troisième proposerait une sorte de synthèse des deux, avec certains chapitres consacrés à Vaumacel, et d’autres à Benvenutto. Et bien non. On retrouve en fait totalement et uniquement l’ambiance « roman courtois » du premier tome, sans plus gère de mention à l’assassin qui disparaît complètement des radars. Or, en dépit de l’attrait que l’on peut éprouver pour les aventures du chevalier aux épines, on ne peut s’empêcher d’être légèrement déçu de le voir occuper à nouveau à lui seul le devant de la scène. Ces bémols mis à part, on renoue avec plaisir avec l’univers et la plume de Jaworski qui n’a pas son pareil pour créer des ambiances immersives et des confrontations mémorables portées par des dialogues incroyablement ciselés. Comme dans les tomes précédents (et globalement les romans de l’auteur), l’ouvrage comporte finalement un nombre de scènes plutôt limité, ces dernières s’étirant encore et encore sans pour autant susciter le moindre ennui. Au contraire, l’auteur parvient à entretenir une tension permanente qui pousse à lire toujours plus loin, que ce soit par le biais d’une discussion entre deux personnages importants dont on espère tirer quelques bribes de réponses, ou d’une scène d’action dans laquelle la liste des dangers ne cessent de s’allonger (l’excursion vertigineuse du page de Vaumacel dans les hauteurs du château de Vayre est notamment parvenu à me coller de sacrées sueurs froides !)



Le style de l’auteur est quant à lui toujours aussi maîtrisé : on sent que chaque mot a été pesé et pensé, et on ne peut qu’être admiratif du jeu littéraire auquel Jaworski se livre en multipliant les codes et les références aux romans courtois du XIIe. Outre les fabliaux inventés pour l’occasion et qui se révèlent toujours aussi distrayants, l’auteur se livre également à d’habiles manœuvres pour à la fois entretenir le mystère sur l’identité du narrateur, tout en appuyant la volonté de ce dernier d’être considéré comme une source fiable des événements qu’il rapporte, n’hésitant ainsi pas à mentionner d’autres auteurs et d’autres œuvres à la manière d’un historien. Cette question de l’identité du narrateur est d’ailleurs à la fois une source de satisfaction et de frustration. Satisfaction parce qu’on devine la métaphore à laquelle se livre l’auteur par le biais de son personnage et de son action, et que le résultat est des plus réussis. Frustration parce que, quant bien même un léger indice s’est glissé à la toute fin du roman, on enrage d’être laissé en plan sans aucune confirmation ni éléments de réponse pouvant nous permettre de rattacher ce personnage au reste de l’intrigue du chevalier aux épines. Les personnages sont pour leur part toujours aussi convaincants à défaut d’attachants. Il était en effet plus facile de comprendre le cynisme et le pragmatisme de Benvenutto plutôt que tous ces codes qui régissent la vie des chevaliers de Bromael, obnubilés à l’absurde par les questions d’honneur et de service offerts aux dames. Ils nous paraissent ainsi bien éloignés de nous et de nos considérations modernes, ces chevaliers d’un autre temps qui se soumettent à des règles désuètes et qui se pâment pour l’honneur de femmes reléguées (du moins officiellement) au rang de potiches, et c’est la conscience que l’on a de cet écart qui rend les personnages si réussis. Il n’en reste pas moins difficile de s’attacher à la plupart d’entre eux, le chevalier de Vaumacel en tête dans la mesure où ce dernier est dépeint comme la personnification même des valeurs courtoises, bien qu’ici soumises à rude épreuve. Les personnages plus sombres et presque néfastes sont finalement ceux pour lesquels on en vient à éprouver le plus d’affection, qu’il s’agisse de l’ambitieuse duchesse ou encore du retors petit page servant Vaumacel.



« Le débat des dames » met donc un point final à la trilogie du chevalier aux épines entamée il y a un peu plus d’un an et relatant les aventures d’un chevalier entraîné malgré lui au coeur d’un conflit familial impliquant la famille ducale de Bromael et mettant en péril la stabilité même de la région. Si certains arcs narratifs trouvent effectivement ici leur conclusion, de nombreux autres sont toutefois laissés en suspens, ce qui n’est pas sans susciter une grande frustration chez le lecteur. Une frustration qui vient légèrement ternir un ressenti pourtant globalement très positif, Jean-Philippe Jaworski possédant toujours un talent de conteur difficile à égaler, de même que la qualité de sa plume. Ne reste plus maintenant qu’à espérer le voir reprendre cette dernière pour nous éclairer sur l’avenir du Vieux Royaume.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Le Chevalier aux épines, tome 1 : Le Tournoi ..

Pris par hasard au détour d'une bibliothèque sans connaître ni l'univers ni même l'auteur n'étant pas grand adepte du genre.

J'ai craint ce choix en imaginant un roman pour adolescents et trop évident dans son déroulement.

Que nenni ! Surpris par la qualité de langage dès les premières lignes, je me suis épris de l'oeuvre.

Certains événements restent plein de questionnements, quelques passages un poil long mais du reste, je suis conquis !
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Le Chevalier aux épines, tome 3 : Le Débat des ..

Troisième et dernier tome de ce cycle.

Après avoir suivi les périgrinations de Benvenuto, nous retrouvons Aedan de Vaumacel pour une (petite) aventure, située après les événements précédents.

L'auteur prend le parti de s'intéresser à des micro-événements plutôt que de déployer les événements qui secouent le vieux royaume. Le chevalier se retrouve entre deux femmes de pouvoir et essaye de s'en tirer avec les honneurs.

Le récit est encore plus précis, plus détaillé, nous imergeant dans une atmosphère mystique et médiévale. Une plume riche qui prend soin de décrire avec soin les situations, les événements, les turpitudes des personnages, les lieux et les ambiances...

Au final, on décrit beaucoup, beaucoup, beaucoup... 500 pages pour suivre finalement peu de péripéties, entrecoupées par des réflexions du narrateur.

Etant normalement fan de l'auteur, je retrouve les faiblesses qui m'avaient posées problème dans le cycle des "rois du monde". Trop de détails pour trop peu d'actions...

Dommage.

Je ne reviendrai pas sur le fin qui n'en est pas vraiment une. Un cycle plaisant mais un troisième tome en-dessous...
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Le Chevalier aux épines, tome 3 : Le Débat des ..

Le Débat des Dames clôt l'histoire du chevalier aux épines de façon surprenante.

Le style de Jaworski est toujours plus léché, voyage toujours plus profondément dans le temps. En témoignent ces interminables dialogues archaïsants, parfois rimés, qui démontrent chez cet auteur une maîtrise de la langue française jusqu'ici inégalée en fantasy. À ce titre, l'échange du chevalier avec sa dame marque le temps fort du roman pour moi.



Néanmoins, il faut bien le dire, ce roman ne plaira pas à tout le monde.

La structure est très (trop ?) proche des deux précédents, avec un premier tiers de contextualisation, un second qui déroule les enjeux et fait monter la pression, et un troisième plus frénétique avec (enfin !) un peu d'action.

Les longues descriptions des forts et cités et les nombreuses promenades bucoliques pourraient se voir taxées de relever d'un ennui très Tolkiennien. Ce qui, de mon point de vue, n'est pas un défaut.



Le tout est magistralement mené, et surtout le moyen-âge est archi présent : il est tangible, palpable, visible, compréhensible... bref, réel. À ce jeu là, Jaworski domine tous les autres et c'est la raison pour laquelle je tiens ce cycle en si haute estime.

La fin mérite d'être découverte, même si l'auteur n'ignore pas qu'il nous joue un mauvais tour, qu'il nous condamne, même, à rechercher les poignées de portes qu'il a ouvertes mais a volontairement négligé de refermer. Reste à savoir si un jour, pris de remords, il reviendra nous prêter main forte...

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