« Nine Peaks » a un côté extatique grâce à son côté double face, qu’il dépasse le cadre des guerres de gang et de la baston, même si cela reste très présent, et qu’il faut donc pouvoir faire avec cette partie là. C’est la partie familiale, voyage dans le temps, cette façon de voir les gens qu’on connaît, qu’on aime différemment, ainsi que ces lieux qu’on a tant fréquenté. Cela donne lieu à autant d’émotions que de rires. Il est fluide et agréable à lire, c’est donc une bonne surprise. On ne voit pas le temps passé et l’envie est là d’en savoir plus.
La série est éditée par Ki-oon, du mangaka Tetsuhiro HIRAKAWA, alors qu’elle commence tout juste chez nous, elle compte déjà 9 tomes au Japon et est toujours en cours. Ki-oon porte cette série en la mettant en avant, en ayant fait un jeu sur elle, en rendant son numérique disponible, en faisant un kit presse, et cerise sur le gâteau ils ont invité le mangaka à la Japon Expo, ce sera même leur invité d’honneur. Suivez les pour les détails, en plus cette année la maison d’édition fête ses 20 ans. Le mangaka a fait Clover, mais chez nous il a été stoppé au bout de 9 tomes alors qu’il est fini au Japon en 43 tomes.
Gaku, qui fait la couverture du tome 1, a 16 ans en 2022, et c’est une petite frappe, une racaille, il aime la bagarre. Le début est une grosse séquence émotion vu que son père est mort. Il dira même qu’il aura fallu attendre sa mort pour qu’il apprenne à le connaître, voit qu’il a été quelqu’un d’important. En bref, il est complètement scotché quand il voit tous les gens qui débarquent à ses funérailles et leur dégaine. Par ailleurs, son père lui reprochait de se battre.
Il va tomber des nus, même si des choses ne changent pas, comme certaines phrases, la pêche, quand il va atterrir en 2000, alors que son père, Harumi a 16 ans, et est lycéen. En même temps, il y a des situations très drôles, puis il ne peut pas s’empêcher de lâcher des « papa » etc.
Il voit toute sa famille sous un jour nouveau, et cela est vraiment un point fort du titre, qui fonctionne du tonnerre et fait un sacré effet. Mais il y a aussi autre chose qui va le faire halluciner, c’est la ville de Kumine elle-même si semblable et différente en même temps, il constate ce qui est resté, ce qui n’est plus. C’est aussi comme ça, le lieu qui semble pas tout à fait le même qu’il est au départ forcé d’accepter l’impossible. C’est un monde de bagarres, bien plus qu’à son époque, et son père a eu un rôle crucial là dedans.
C’est quand même une occasion unique de connaître véritablement et différemment quelqu’un qui compte pour nous, de plus c’est renforcé par le fait que dans son époque, il n’est plus. Le tome 1 commence très fort, mêle habilement les périodes, mais il n’oublie pas non plus de questionner ce qui est arrivé à Gaku, même s’il semble être prêt à rester. Puis, tous les gens qui ont vu/lu des choses avec le saut dans le temps, le savent bien, attention c’est loin d’être anodin. Il pourrait changer le monde qu’il connaît.
Gaku est très surpris de la situation, mais complètement tête brûlée qui n’a pas pensé plus loin que le bout de son nez, lui ce risque-là il ne l’a pas du tout capté.
Le graphisme est agréable, stylé, dynamique. Les émotions passent bien, et nous entraînent dans une sacrée valse, certaines double pages font de l’effet, donne plus d’impact. Les chapitres sont sous-titrés avec une phrase. Le tout nous prend dans ses filets.
Le tome 1 ne perd pas de temps en nous offrant déjà pas mal de surprises, mais chut, il faudra lire pour savoir.
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