Retourner dans le passé a quelque chose d'étouffant. C'est se replonger dans des émotions liées à un monde qui a changé. Je ne suis plus celle que j'étais, j'ai évolué, je me suis allégée de tant de liens, tournée vers la lumière, la liberté de penser autrement, la tolérance. J'ai essayé autant que possible de devenir celle que je rêvais d'être.
La vie est un ensemble de rencontres, d'aventures, de liens, de rêves et d'espoirs, d'amour et de désamour, de désirs et de désillusions. Qu'elle soit linéaire ou tumultueuse, tranquille ou tourbillonnante, la vie est un extraordinaire puzzle de milliers de sentiments, de sensations, de découvertes et de recherches, d'exploration ou de retrait.
En regardant ce que j'avais fui, en cherchant à comprendre mes peurs cachées, j'ai fini par réaliser l'injustice des tourments que je m'étais infligés, au-delà de la tristesse de la séparation et de l'absence. Les culpabilités, les remords, les regrets, toutes choses qui ne pouvaient rien changer, et qui n'ont servi qu'à aggraver ma douleur dans de vaines obsessions de refaire le passé.
Mes vraies amitiés sont irréductibles, nous pouvons ne pas nous voir pendant des temps infinis, rien n’y change, quand quelqu’un entre dans ma vie, quand nos destins s’interpénètrent à un moment donné, le lien ne disparaît pas. Il continue d’exister, librement, sans nécessité de se voir, ni même de se parler.
Elle n'a pas eu lieu, la rencontre fulgurante qui ouvre les portes de la connaissance, la révélation, le voyage intérieur. Se promener dans le monde est une illusion des sens, une aventure anecdotique. Je continue donc à flotter, la vraie dimension des choses m'échappe, je vois tout mais ne saisis rien.
On ne peut remonter le cours du temps. Le passé est le passé. Le présent seul nous appartient. Ni le passé, ni l'avenir. Mais l'amour nous relie toujours à ceux que nous aimons. Au-delà de la mort. Du temps et de l'espace
C’est un peu ça le passé. On peut l’explorer, modifier sa relation avec lui en l’acceptant, en sortant de l’émotionnel, mais on reste toujours face à l’impossibilité de le changer, devant l’inutilité de le regretter.
"On ne peut pas remonter le cours du temps.
Le passé est le passé.
Le présent seul nous appartient.
Ni le passé ni l'avenir.
Mais l'amour nous relie pour toujours à ceux que nous aimons.
Au delà de la mort. Du temps et de l'espace."
P. 100
Le vrai voyage est intérieur, il se passe en nous, sur les chemins labyrinthiques de notre psyché, de nos mémoires, de notre dessein secret.
Les maisons reçoivent l'empreinte de ce qui s'est passé, elles ne respirent plus de la même façon, elles s'assombrissent. Les tristesses s'inscrivent dans les murs, se glissent dans les arbres dont le feuillage ne bruit plus de la même façon, mettent un filtre grisé sur la pureté de l'air. (p.177)