La nature n'est pas cruelle : elle est profondément, totalement indifférente. Les stratégies extraordinairement sophistiquées élaborées au fil des millions d'années n'ont qu'une seule signification : elles assurent la présence dans la génération suivante du plus grand nombre possible des gènes qui les déterminent.
Quant à l'exploitation idéologique des avancées de la génétique, elle fait manifestement partie des tendances qui vont marquer le nouveau siècle. J'ai essayé de montrer sur quelles approximations elle s'appuie, sur quelles réalités elle fait l'impasse et comment elle s'insère à la fois dans l'impératif commerciaux des médias et dans l'air "libéral" du temps.
Notons au passage que, puisque nous venons tous d'Afrique, nos lointains ancêtres étaient noirs : ce sont les Européens que la sélection naturelle a fait blanchir, et non l'inverse...
Fantasme du double, espoir d'immortalité, peur aussi de la transgression d'un interdit "naturel" ou sacré : le clone a-t-il une âme ? s'interrogent les docteurs de la foi.
A examiner le détail du fonctionnement de la vie, à analyser les déficiences des mécanismes subtils qui la rendent possible, on finit en effet par avoir une conscience tellement aiguë de la fragilité de cet édifice complexe que son existence apparait invraisemblable. Pourtant, je vis, aussi improbable que cela paraisse. Et, plus improbable encore, il m'est donné de pouvoir disserter sur cette improbabilité...
Le futur de notre espèce, c'est le métissage. ("Nous faisons partie d'une seule et même race humaine", Le Point, 6 janvier 2015)