De père, il n'avait que le nom. Peut-être n'avais-je ni son sang, ni ses pouvoirs, ni son immortalité, mais j'étais tout aussi impitoyable que lui. Il avait arrosé les épines de ma cruauté.
Ce tournoi pourrait bien tout changer.
Gagner serait synonyme de liberté.
Perdre serait synonyme de damnation.
Raihn.
Il était à genoux et me fixait. Sa façon de me regarder fut la première chose qui me parut vraie.
Vraie, brute et... déroutante, car il me regardait avec de l'admiration pure dans les yeux, comme si j'étais la chose la plus incroyable qu'l ait jamais vue. Comme si j'étais une déesse.
Je clignai des yeux et des larmes dévalèrent mes joues. Le mur, ou quoi que ce soit d'autre, que j'avais abaissé à I'intérieur de moi pour accéder à mon pouvoir saignait abondamment, comme une blessure béante.
Raihn commença à se relever tout doucement.
Et que Nyaxia le bénisse, il obtempéra.
Ce baiser pourrait me faire fondre. Je voulais m'enrouler autour de lui comme le lierre prenait possession de la pierre.
Certains moments dans la vie de tout un chacun nous restent en mémoire pour toujours, certains encore s'évanouissent au bout de quelques minutes, mais d'autres marquent notre âme pour l'éternité.
La colère rendait les choses plus faciles.
L'amour les rendait plus compliquées.
La peur, c'était un battement cardiaque accéléré, une hyperventilation, des mains moites. La peur ouvrait la porte à la puissance.
- Cette tête que tu fais. Te revoilà, ricana-t-il.
- Va te faire foutre, réussis-je à formuler.
- Si c'est avec toi, ça me va.
Après tout, les vampires savaient mieux que personne combien il était important de protéger son cœur.
Comprenez bien : l’amour est plus acéré que n’importe quel pieu.
De plus, je trouvais quelque peu encourageant de me retrouver entourée de verdure, comme si elle m'enlaçait. Les plantes étaient fragiles, vivantes et éphémères, tout comme moi, et pourtant, elles avaient réussi à reprendre possession de cette ancienne structure. C'était plutôt encourageant.