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3.04/5 (sur 51 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Clermont-Ferrand , 1973
Biographie :

Catherine Dousteyssier-Khoze, née à Clermont-Ferrand en 1973, est franco-britannique. Elle enseigne le français à l'Université de Durham dans le nord de l'Angleterre. Elle est l'auteur de plusieurs essais, éditions critiques et articles sur la littérature française du XIXème siècle. La Logique de l'amanite est son premier roman.

Source : Grasset
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A l'occasion de la rentrée littéraire 2015, Catherine Dousteyssier-Khoze a présenté, devant les libraires, son nouveau livre "La logique de l'amanite" (Grasset). Plus d'infos sur http://www.myboox.fr Crédit Photo ©Jf Paga Musique : "Play with me" - Ayden Blackbird


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Equipé d’un petit panier en osier tapissé de feuilles de fougères fraîchement coupées – en vue de l’obole qui allait bien finir par y être déposée –, j’arpentais le sentier avec plusieurs mètres d’avance sur ma mère et Anastasie. Comme il avait fortement plu la nuit précédente, la mousse ressemblait à cet endroit à une belle éponge verte très imbibée. Au moment précis où j’atteignais le vieux chêne à tronc creux qui marquait à peu près la moitié de notre parcours (et le début des geignements de ma pénible jumelle qui avait immanquablement chaud faim soif mal aux pieds était fatiguée / voulait rentrer au château), mon regard fut attiré par une bosse marron, tout au bas du talus.
Je marquai un brusque arrêt.
Bouche bée, figé, hypnotisé comme la musaraigne sur le point d’être avalée par le serpent, je retins ma respiration, tout entier au miracle de la rencontre. Même sans voir le pied, caché par les feuilles, j’étais sûr de mon coup. Hélas, Anastasie avait dû s’apercevoir de mon émoi et, avant que je n’eusse le temps de reprendre mes esprits, elle s’écria, la voix vibrante d’une émotion factice :
« Maman, regarde là-bas le champignon ! C’est un cèpe, n’est-ce pas ?
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La mycologie n’est pas une discipline totalement inoffensive, comme l’a découvert à ses dépens le comte Achilles de Vecchi dans l’Etat de Washington, à la fin du xix siècle. « Décès de Vecchi causé par expérimentation avec champignons vénéneux » / « Vecchi’s Death Said to be Due to a Deliberate Experiment with Poisonous Mushrooms », claironnait en gros titre le New York Times du 19 décembre 1897. L’infortuné comte avait apparemment souhaité tester les divers effets liés à l’ingestion d’amanita muscaria ou amanite tue-mouches. Son hypothèse de travail, à savoir que les propriétés toxiques dudit champignon étaient amplement surfaites, l’avait conduit, en compagnie d’un collègue, le Dr Kelley, à ingérer de l’amanita muscaria « not in small but in considerable quantities ». Or il est désormais établi qu’une dose mortelle d’amanita muscaria correspond en moyenne à quinze chapeaux (vous voyez d’ici le slogan : « Amanite tue-mouches : à consommer avec modération »). Nos apprentis mycologues étaient donc des goinfres.
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«  Ces lectures produisaient une très forte impression sur mon âme sensible. Il m'était impossible de ne pas relever les aveuglants parallèles entre François-René, ou son double fictionnel René, et moi-même. Ne pensais-je pas comme lui « chaque automne (et hiver, printemps, été, dans mon cas) au château paternel situé au milieu des forêts, près d'un lac (un étang à carpes pour ma part), dans une province reculée » ? Les esprits chagrins m'objecteront peut-être que le « château paternel » de Combourg est sans doute dix ou vingt fois plus imposant que celui de de la Charlanne (qui ne démérite pas, d'ailleurs, soit dit en passant, dans la catégorie castel féodal corrézien). Ces gens ne concevront jamais que ce qui compte, c'est une atmosphère, un terreau commun, propice à l'accomplissement de grandes choses. Combourg la Charlanne : même combat. »
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On m'avait fait comprendre, au château, que je n'allais pas rester à me les tourner jusqu'à trente ans, et que la carrière mycologique vaguement suggérée par moi, entièrement pastichée sur celle de mon père il faut l'avouer, ne bénéficierait de l'approbation familiale qu'une fois le diplôme adéquat obtenu (une thèse en sciences naturelles, lança ma sœur, jamais à court de fourberies), bref une vraie folie, à laquelle il était parfaitement impensable que j'allasse sacrifier mon oisive jeunesse. Avec une présence d'esprit revenue en flèche, je marmonnai alors que, puisque c'était comme ça, j'irais faire mon droit à Paris, me souvenant bien qu'il s'agissait de la voie royale pour dilettantes et drop-outs en tous genres - je renvoie ici à titre indicatif aux fiches biographiques d'une bonne partie de la clique littéraire du XIXe siècle.
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Baudelaire s’est lourdement trompé en ratifiant le mythe de l’île tropicale. Tout un pan de l’histoire littéraire est à récrire. Il eût tellement mieux fait d’aller cuver ses excès de jeunesse dans quelque forêt continentale moussue. Ne serait-ce qu’à Fontainebleau ou Tronçais. Ce ne sont pas des forêts exceptionnelles, j’en conviens, on est loin de la qualité végétale des forêts corréziennes ou russes mais, malgré tout, elles valent bien les forêts tropicales primaires de l’île de la Réunion.
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« « Séjourner sur une île paradisiaque des Caraïbes » est une autre aspiration récurrente (et écoeurante) de nos sociétés occidentales déliquescentes, ou peut-être plus justement, et de façon plus optimiste, de leur dénominateur commun le plus bas. On ne le répètera jamais assez, « île paradisiaque » est un oxymore, toute île est par définition exécrable, un pustule géographique qui entache les étendues océaniques , surtout si elle est « exotique », plantée de palmiers (arbre ridicule, inesthétique, rêche et impropre à toute fin mycologique), entourée de plages de sable fin et affligée d'un climat ensoleillé. Il s'agit de lutter avec férocité contre ce cliché particulièrement pérenne qui cherche à imposer une vision insulaire du paradis. On le trouve en gros (je parle du cliché) de Platon, Ovide, Lucien de Samosate aux agences de voyages contemporaines, en passant par Bède le Vénérable de Northumbrie, qui s'est lui aussi discrédité, au VIIIè siècle, en contribuant à implanter dans l'imaginaire collectif le mythe de l'île paradisiaque. »
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Or, il faut que vous sachiez une chose : je ne suis pas une bête de café, surtout de café de province, ne serait-ce que pour les affligeants parasols de terrasse qui, tantôt ouverts, tantôt fermés, parodient les différents stades d’éclosion de la coulemelle, champignon lamentable et inesthétique.
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[…] bizarrement aux yeux du lecteur porté sur la mycologie, on ne trouve aucune référence au sujet chez Chateaubriand. Je sais bien que la Bretagne n’est pas la panacée fongique mais tout de même, c’est décevant. Ayant affectionné tout particulièrement l’automne, il a dû rencontrer, à un moment donné, un bolet ou un tapis de trompettes-de-la-mort. Il aurait pu faire un effort descriptif, la littérature française ne s’en porterait pas plus mal aujourd’hui. A la réflexion, je suis prêt à parier, distrait rêveur mélancolique qu’il était, qu’il a dû en écraser pas mal (je parle surtout de cèpes), ce qui jette une lumière plus nuancée, voire controversée, sur François-René de Chateaubriand, ses personnages et le mouvement romantique en général.
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Détester Houellebecq aujourd'hui a à peu près autant de sens que s'être acharné sur Baudelaire ou Zola au XIXème siècle. C'est se placer d'emballer dans le camp des perdants, des Ernest Pinard.
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