David Lagercrantz - Memoria
"La violence a sa propre logique . Quand on commence, on est obligé d'aller jusqu'au bout."
"On vit dans un monde où l'individu paranoiaque est le plus sain d'esprit"
"Elle s'avoua, non sans douleur, que certaines choses vous marquent au fer rouge. On ne s'en libère jamais. Il faut vivre avec."
"Qu'a-t-il de si particulier, ce feu que crache le dragon ? C'est le feu, lui ai-je répondu, qui brûle dans les veines de tous les opprimés. Ce même feu qui peut nous réduire en cendres peut aussi parfois...si un doux dingue du genre de Holger vous regarde, joue aux échecs avec vous, vous parle, bref, s'intéresse à vous tout simplement, le même feu, donc, qui peut aussi parfois se transformer en une force."
"Nous autres, êtres humains, ne sommes pas très rationnels, et s'il y a bien une chose que j'ai apprise avec le temps, c'est que la vérité est souvent surprenante et qu'elle défie parfois la logique. Alors que le mensonge, lui, est en règle générale bien trop homogène et vague, souvent propre du cliché - surtout si le menteur n'est pas très bon."
"La vérité est souvent invraisemblable [...], c'est même ce qui la caractérise."
Ce n'est pas le sujet qui détermine le bon ou le mauvais journalisme, avait-il l'habitude de dire, c'est la façon de le traiter.
- Je vais te tuer, dis Lisbeth.
Il marmonna, manifestement pas si bagarreur qu'il voulait s'en donner l'air. Elle continua de sa voix la plus fantomatique:
- Je vais te tuer. Si vous osez toucher à un seul cheveu de Mikael Blomkvist, je vais tous vous tuer, toi et les mecs de ton club. Si c'est moi que vous voulez, alors, vous n'avez qu'à me débusquer. Ne vous en prenez pas à d'autres. Compris?
- Oui.
- En fait, finalement, dis à Marko que ça ne me fait ni chaud ni froid que vous vous attaquiez à Mikael. De toute façon, je vous traquerai. Tous. Jusqu'à ce qu'il ne reste plus que vos petites amies et vos femmes terrorisées.
Que le marché financier tout comme la religion reposent sur notre foi relève de l’évidence. Si l’on commence à douter, les deux s’effondrent.
(Actes Sud, p.110)
Lisbeth avait réagi instinctivement et s'était précipitée sur le garçon pour le protéger. Elle avait heurté violemment le trottoir et s'était blessée. C'était du moins l'impression qu'elle en avait. Elle ressentait une douleur lancinante au niveau de l'épaule et de la poitrine, mais elle n'eut pas le temps de s'y attarder. Elle prit le garçon dans ses bras et chercha refuge derrière une voiture. Ils restèrent là, haletants, pendant que quelqu'un leur tirait dessus. Puis il y eut un silence inquiétant, et lorsque Lisbeth observa la rue dans l'interstice en dessous du châssis de la voiture, elle aperçut les jambes du tireur: des jambes robustes qui traversaient la rue à toute vitesse. L'espace d'un instant, elle envisagea de saisir le Beretta dans son sac et de répondre aux tirs, mais elle comprit qu'elle n'en aurait pas le temps. En revanche... une grosse Volvo passa juste à cet instant à faible allure le long de la chaussée... Elle empoigna le garçon, fonça sur la voiture, ouvrit la portière arrière au vol et se jeta à l'intérieur dans la plus grande confusion.
- Fonce! cria-t-ell en s'apercevant que du sang se répendait sur le siège, le sien ou celui du garçon.