Citations de Deon Meyer (606)
C'est le problème quand on a de l'argent, on a constamment peur que ça s'arrête.
Les hommes et les femmes n'avaient pas la même conception de la beauté, il le savait.
Le crime n'a pas de visage, c'est une question de disposition, de milieu et d'occasion.
Il doubla un poids-lourd chargé de moutons, ralentit en mettant son dignotant comme n'importe quel citoyen obéissant, accéléra de nouveau en inclinant la moto dans les virages qui zigzaguaient entre les collines, conscient de la beauté du paysage. Pays magnifique que celui-là. Coloré. C'était ça, la différence, la grande différence entre ce paysage-ci et le Karoo. Plus de couleur, comme si la palette de Dieu ne cessait de s'élargir au fur et à mesure qu'on se rapprochait du sud. Ici, le vert était plus vert, les crêtes plus foncées, l'herbe plus jaune, le ciel plus bleu.
C'était la couleur qui avait foutu la merde dans ce pays. La différence de couleur.
La route redevint recdligne, ruban noir qui s'étirait à travers la prairie et les broussailles d'épineux. Les cumulus défilaient à la queue leu leu dans les cieux, telle une armée en marche. Il contemplait le visage de l'Afrique. Indubitablement.
Elle repensait aux deux jours qui venaient de s'écouler et tentait de toutes ses forces de voir le côté positif de ce gâchis, tentait de comprendre à quel moment les choses avaient dérapé.
KAATHIEB.
Le responsable de l’équipe à Lusaka lui avait envoyé des photos par e-mail. Les lettres sur la poitrine (...) avaient laissé de longues balafres sanguinolentes, comme gravées par un démon enragé.
MENTEUR.
« C'est de l'arabe », avait dit Rajkumar une fois ses recherches terminées.
Comment ?
Comment les musulmans avaient-ils eu vent (...) ?
Il existait certaines possibilités auxquelles elle n'osait même pas penser.
Pour la première fois, elle s'était mise à hurler "À l'aide!" Un appel au secours destiné à des voisins inconnus, on était au Cap, la ville où l'on garde ses distances, où l'on remonte le pont-levis chaque soir, où l'on reste entre soi et soi.
La vie n'était jamais simple.
Sa vie tout entière était en désordre.
Le monde était un univers de hiérarchies, de ralliements et de classes.
Voilà ma philosophie : Nous sommes des animaux, Nico. Des animaux sociaux. Des animaux sociaux domestiqués. Avec une mince couche de civilisation. Des créatures dociles quand tout va bien, quand les conditions sociales demeurent normales et paisibles. Mais si on perturbe ces conditions, la couche s'efface.
Alors, on devient sauvages ; on devient des prédateurs, des tueurs et on chasse en meutes. On devient pareil aux chiens.
D'où mon mantra : L'autre veut me tuer. Si j'hésite, je suis mort.
Parce que c'est la loi de la jungle. Et c'est comme ça chez les animaux.
Seuil - pages 212-213
Il savait qu'il fallait vite reprendre le contrôle de la conversation. Il décida d'être décisif.
-Je ...
- Je déteste les petits jeux, l'interrompit-elle aussitôt. Je déteste la façon artificielle dont les gens communiquent. Le côté superficiel de tout ça ... Pour moi, on devrait toujours dire ce qu'on a envie de dire. Parler pour dire les choses, quoi. Ça ne plaît pas toujours. Surtout chez les hommes. Ils veulent tout contrôler, ils veulent jouer selon leurs propres règles. Surtout en amour.
Pourquoi s'embarrasser de tous ces faux préliminaires? Si je trouve un type sexy, je veux pouvoir le lui dire. Inutile qu'il m'emmène dans un restaurant cher et m'envoie des fleurs s'il a envie de moi. Qu'il me prenne. Vous ne trouvez pas que ça ferait gagner du temps ?
Il regarda ses jambes.
Page 202-203
On ne devrait pas juger quelqu'un au nombre d'erreurs qu'il a commise dans sa vie, on devrait le juger en fonction de ce qu'il en a tiré comme leçon…
- Il y a des réalités que ni vous ni moi ne pouvons changer.
Il leva les yeux. C'était une matinée parfaite. Lumineuse, avec à peine un souffle d'air, excepté une brise légère qui emportait les senteurs marines jusqu'au sommet de la montagne. Ce n'était pas une heure pour mourir.
Comment décrire à un enfant le monde perdu et bizarre dans lequel on vivait - comment expliquer l'apartheid, l'oppression, la révolution et les troubles? L'Est et l'Ouest, les murs et les alliances étranges?
Quand elle l'avait embrassé, il n'avait pas pensé à faire l'amour, il avait eu une envie violente et soudaine de boire.
Inkululeko est le mot zoulou pour «liberté» et ce nom de code possède un arrière-plan historique intéressant. Apparemment, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, il y aurait eu de constantes rumeurs sur une taupe d'origine zouloue exerçant des fonctions à un certain échelon de l’alliance ANC/parti communiste sud-africain - taupe qui aurait transmis des informations aussi bien à la CIA qu'au gouvernement de l’Apartheid.
Oui, bien sûr il y avait aussi des choses que je détestais. Facebook, plus que tout, si tu veux vraiment savoir. Facebook. Quelle horreur. Pour moi, c'était la quintessence de tout ce qui n'allait pas dans la société. Tu as tous ces amis, mais ce ne sont pas de vrais amis ; ce sont des gens pour qui tu postes des photos de ton déjeuner et ton souper et ton joli petit chat. Comme si ça pouvait les intéresser. Ils allaient voir ça seulement parce qu'ils avaient eux aussi besoin d'un public. Les amis sur Facebook, ce n'était que ça, un public. Et ça me rendait malade de voir à quel point ils en avaient tous besoin. La société était devenue tellement impersonnelle, tellement je-m'en-foutiste qu'il fallait se faire valider par quelque chose comme Facebook, devant un public qui s'en foutait royalement... Enfin, c'était triste. Tragique.
P 323
Ainsi, dit Père, nous sommes unis en tant que contrepoids au mal. Nous constituons le poids qui doit rétablir l’équilibre de l’univers. Nous découvrons notre identité dans notre différence, nous sommes le lieu de la lumière mais nous ne pouvons l’être que si « eux » représentent les ténèbres.
(Points, p. 387)