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Critiques de Edouard Baer (34)
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

"Edouard Baer n'est pas Proust, ça se saurait".

Et ça ne s'est pas su !

Mais Edouard Baer est un jeune homme de bonne famille, de bonne famille puisque son père, qui avait lu et avait une haute idée du mot "écrire", ne s'est jamais autorisé à écrire.

Là, réside sûrement le véritable amour des livres.

Le jeune Edouard, donc, issu d'une famille où peut-être l'on n'écrit pas de pères en fils, avait décidé, lui, de parler.

Il parlait à la radio, à la télévision.

Il parlait au théâtre et au cinéma.

Comme soudain frappé par la grâce, il s'amusait avec les mots sans les écrire.

Et il parlait comme on écrit.

Enfin jusque-là !

Car, il a décidé d'écrire ... enfin d'écrire ...

De jeter plutôt sur le papier quelques 140 pages d'élucubrations magnifiquement illustrées par un dénommé Stéphane Manel dont la famille peut-être ne dessinait pas non plus de pères en fils.

Donc "les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce" est un petit livre écrit, non pas par Proust, mais par Edouard Baer.

Il est paru aux éditions du Seuil en février 2021.

Il est la retranscription d'un spectacle donné au théâtre Antoine, à Paris, le 18 avril 2019.

Cet agréable moment de lecture est un pur moment de fantaisie et d'intelligence.

Edouard Baer y est aussi élégant dans la tournure que dans le mot.

De plus, le propos est d'une haute tenue intellectuelle.

C'est de coutume au zinc du dernier bar avant la fin du monde.

Car il a été poli par les manches de Brassens, d'Antoine Pol, d'Albert Camus, de Boris Vian, de Jean Rochefort, de Jeanne Moreau et de quelques autres dont la voix voyage dans les conduits d'aération du théâtre Antoine.

Et finalement, n'est-ce là qu'élucubrations ?

Car entre deux fantaisies, on y trouve pêle-mêle amour des livres, tendre philosophie de comptoir littéraire, pirouettes de comédien, faux téléphone et vrais appels, petits textes lus en aparté, sourires et amitiés.

Dorénavant, Edouard Baer a décidé de parler aussi dans les livres

Et, Dieu me savonne, que la vie serait belle si elle n'était qu'élucubrations touchées par la grâce ...





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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Édouard Baer se met seul en scène, il nous livre par écrit le texte de son spectacle.



Fantasque, poète en prose, attendrissant Edouard Baer, j’ai apprécié de le lire avec sa voix qui me soufflait le texte, mais j’en arrive ainsi à la conclusion que j’aurais préféré le voir sur scène, vivant, gesticulant, déclamant, le petit sourire en coin ou les yeux tristes.

Cela m’a manqué dans le récit qui, en outre, n’a pas vraiment de fil conducteur; oui, ce sont bien des élucubrations, charmantes mais désordonnées.

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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Texte de son spectacle mis par écrit. C'est E. Baer comme on aime : tendre et précis, extravagant et intelligent. Des petites pensées simples qui font leur effet. Et l'épisode avec Napoléon à mourir de rire. Plus qu'une obligation : tenter de voir le spectacle, le livre donne franchement envie.
Lien : https://www.facebook.com/liv..
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

2019 a été l'année du retour d'Édouard Baer quasiment seul sur scène. Il avait donné deux séries de représentations de son dernier spectacle Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", au théâtre Antoine.



Après une première salve de représentations en début d'année, Edouard Baer aurait du être à l'affiche du théâtre à l'été 2020.



Mais l'épidémie de coronavirus en a décidé autrement.



A défaut de pouvoir jouer ce spectacle, il a décidé de le publier aux Editions du Seuil le texte intégral avec une jolie préface de l'auteur visiblement tout ému de voir un de ses textes couchés sur du papier, lui qui a toujours eu tendance à sacraliser le livre.



Avec "Les Elucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", Edouard Baer, ce doux rêveur, livre une pièce avec une forme et une construction pour le moins originale, qui évoque une mise en abîme.



Une pièce qui lui permet de donner libre cours à sa folie, son autodérision et sa fantaisie habituelle.



On aime ce texte car on retrouve le Edouard Baer qu'on aime, sa folie, sa verve, son érudition, sa joie, sa légèreté. Tout est là, avec des textes magnifiques, des discours historiques, de l'émotion.



Malraux, Boris Vian, Romain Gary ou encore Jean Rochefort sont convoqués pour des réflexions plus succulentes les unes que les autres ! Un grand moment de lecture.



Drôlissime et cocasse, Edouard Baer a le don de nous transporter dans un univers tantôt poétique, tantôt absurde, et très souvent drôle .



On a hate de le voir prochainement habité sur scène par l'auteur qui devrait profiter de la fermeture des théâtres pour le paufiner comme il se doit !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

« On ne peut pas jouer Malraux à 20 h 30 après avoir poussé un caddie dans l'après-midi à la supérette du coin ».





Drôle, tendre, intelligent, Edouard Baer fuit son spectacle au titre un brin prétentieux (tout en rappelant avoir déjà incarné Jésus au théâtre…) et se retrouve sur la scène d’un autre spectacle, pas moins ambitieux (« Le dernier bar avant la fin du monde »).





Edouard Baer chute avec Malraux, tangue avec Bukowski (« Il avait constaté un phénomène étrange… autant le chemin pour aller de sa piaule vers le bar était rectiligne… autant au retour ils ont foutu des détours… des bifurcations… »), s’émerveille devant la tenue de Romain Gary à l’enterrement du Général de Gaulle, nous lit la dernière page de « La nuit sera calme ». Romain Gary y répond aux questions d’un ami journaliste

« F.B : Tu as été heureux ?

R.G : Non… Si… Je ne sais pas. Entre les gouttes »





Cette retranscription de son spectacle est magique, du début à la fin, pas seulement « entre les gouttes » : on y est, on l’entend, et avec lui Brassens (Les Passantes), Jean Rochefort (Courage fuyons), Jean-Louis Trintignant, Pierre Brasseur lisant Boris Vian :

« Je voudrais pas mourir

Sans qu'on ait inventé

Les roses éternelles

La journée de deux heures

La mer à la montagne

La montagne à la mer

La fin de la douleur

Les journaux en couleur

Tous les enfants contents »





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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

On ne peut pas jouer Malraux à 20 h 30 après avoir poussé un caddie dans l’après-midi à la supérette du coin. Aussi, lorsque notre Édouard se retrouve sur scène, c’est courage fuyons, le voilà qui file sur la scène voisine, seul face à un public venu voir autre chose. Le monologue qui va suivre sera juste entrecoupé par les répliques du régisseur, quelques appels téléphoniques puisqu’on le cherche sur la scène d’à côté, et l’implication du public qui scande « non » à la manière des enfants devant un spectacle de Guignol lorsque le régisseur d’à côté déboule sur scène pour savoir si quelqu’un a vu le fuyard.



Le monologue permet à notre Édouard dans ses divagations littéraires et un peu à la manière d’Otis, le personnage qu’il joue dans Astérix et Cléopâtre, de rendre hommage aux auteurs qui ont compté pour lui, les rencontres qui ont forgé sa destinée : Malraux, Bukovski, Camus, Vian, Brassens ou Gary. Un peu comme Luchini le fait avec La Fontaine ou Céline.



Un texte court, dense, jouissif, décalé, très fantaisiste qui correspond bien à l’image que l’on se fait d’Édouard Baer.

Un regret de n’avoir pas vu cette pièce sur scène.



Challenge Multi-Défis 2023.

Challenge Riquiqui 2023.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

C'est tout à fait par hasard que j'ai acheté à la librairie ce texte d'Édouard Baer. Je pensais que "Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce" était un livre sur le théâtre, une sorte d'essai, mais pas du tout c'est le texte de son dernier spectacle.

D'ailleurs, j'ai découvert qu'il le jouait en ce moment au théâtre Antoine à Paris. Je n'irai pas le voir, d'une part parce que les places sont trop chères et d'autre part parce qu'Edouard Baer a parfois une posture mégalomaniaque qui me dérange un peu (dixit le titre) même si c'est du deuxième degré. Ça c'est pour le côté négatif mais ce texte a aussi pas mal de qualités.

J'aime bien la mise en abyme de l'acteur qui fuit la scène d'un théâtre pour se retrouver devant le public de la pièce en train de se jouer. Cette pièce c'est "Le dernier bar avant la fin du monde" mais elle n'aura pas lieu parce qu'Edouard va se réfugier près du régisseur face au public qu'il interpelle pour témoigner de ses préoccupations et de ses angoisses de comédien. le public devient ami plus que spectateur (s'il accepte ce jeu).

Cela peut sembler court comme intrigue mais c'est sans compter les références aux auteurs qu'il admire : André Malraux, Boris Vian, Albert Camus, Thomas Bernhard, Romain Gary... A cette occasion il dit des extraits marquants et cela permet d'entendre des textes de qualité.

Certes, ça manque un peu de femme mais la pièce est faite sur mesure parce qu'Edouard Baer l'a écrite pour lui. Son jeu doit certainement être à la hauteur de ses qualités d'acteur dont je ne doute pas depuis que je l'ai vu jouer dans "Un pedigree", une adaptation du roman de Patrick Modiano. D'ailleurs, il ne manquait plus que ce dernier pour compléter son éloge aux auteurs admirés.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge ABC 2021/2022

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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Truculent ! Succulent ! Drolissime !

J'ai retrouvé ce qui me plaît tant chez Edouard Baer : sa folie et sa mélancolie toutes deux mêlées pour en faire un être fantaisiste, extravagant à souhait mais d'une douceur et d'une pertinence rare.

Vous l'aurez compris : fan d'Édouard je suis, chouchou il est !

Déjà, la préface est un ptit bonheur à lire, émouvante, humble et empreinte d'une timidité touchante.

Ce spectacle a été joué en 2019 au théâtre Antoine, comme j'aurais adorée voir ça en scène !

Un homme, Edouard, s'échappe de son théâtre pour se réfugier dans un autre... le public est déjà installé, il s'excuse de faire irruption et essaie d'expliquer cet errement. Les dialogues décalés et foutraques avec le régisseur ou au faux téléphone sont un réel bonheur ! Il invoque, dans de courts textes choisis, ses maîtres à penser dans des réflexions pertinentes, de Malraux à Camus, de Boris Vian à Thomas Bernhard et Romain Gary, Bukowski... Napoléon et Jean Rochefort y passent aussi !

Un petit bijou de 143 pages pour un grand moment illuminé de lecture, traversé par les dessins de @stephanemanel
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

C'est en écoutant ses interventions, le matin au réveil, sur Radio Nova, que j'ai vraiment découvert Édouard Baer, sa voix, sa plume. J'ai adoré l'homme, qu’on imagine presque un peu camé tant il est hors de tout, un rêveur, un peu fou, qui raconte tout et n’importe quoi, tout en étant terriblement inspirant.



A la lecture de la 4ème de couverture, j'ai de suite pensé que ce spectacle ressemble un peu à ça, à la fois décousu et très cohérent, et je n'ai pas résisté....

"Dans un théâtre, soudain un homme surgit, l’air en fuite. Qui est à ses trousses ? Y a-t-il vraiment une menace ? Il pourrait faire marche arrière, retourner à sa vie. Il est encore temps. Juste une excuse à trouver : un moment de panique, une erreur d’aiguillage, une rencontre imprévue. Ou au contraire larguer les amarres, pour toujours.

Au cours de ce moment suspendu où tout peut basculer, il se prend à imaginer d’autres vies. De grands destins. L’appel du large. Il invoque ses maîtres et se rêve André Malraux, Charles Bukowski, Thomas Bernhard, Romain Gary… Qu’auraient-ils fait à sa place ?

Et lui, s’il osait être lui, que ferait-il ?"



Le titre correspond parfaitement au contenu : des élucubrations, des divagations, du déraisonnable, de l'extravagance.



Je l'ai lu d'une traite. J'avais sans cesse en tête sa voix, son intonation, son génie de l'improvisation, que j'ai justement pu apprécier hier à l'Intime Festival de Namur.



C'est bien écrit, avec beaucoup d'humour et des références littéraires intéressantes. Il partage d'ailleurs certains extraits, à la manière de Luchini que j'adore.



On entend sa voix grave, cadencée, entre les lignes, derrière le charme de ces phrases, de ces mots, écrits de façon à préserver une certaine oralité, dans la profondeur des réflexions sur le courage et la lâcheté, notamment, ou sur des personnes qu'il admire, comme Malraux, Romain Gary, ou Brassens.



Quelques passages sont très drôles, d'autres plus profonds. 



Cela se lit vite, cela désarçonne, et surtout donne envie d'être dans la salle. Je me suis sentie un peu frustrée d'ailleurs, j'aurais aimé assister au spectacle.



Je ne le conseillerais pas à tout le monde, même si j'ai aimé.



Mais une chose est sûre, je ne regrette pas de l'avoir acheté. Il aura sa place, sur ma table de nuit, ou à côté, et je le reprendrai, certainement, par petits bouts, pour en savourer des extraits.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Délicieux !

J’ai dévoré ce livre.

Je me suis régalée de lire cette pièce de théâtre à l’humour dévastateur et très bien écrite, jouée au Théâtre Antoine en 2019 (avec Eduarden Baer, Christophe Meynet et Patrick Boshart).

J’ai également beaucoup aimé les dessins Stéphane Manel.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

J'aime beaucoup Edouard Baer, sa voix, sa tendresse et son grain de folie. Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce est le texte d'une pièce qu'il a jouée au théâtre Antoine, puis quand les salles ont fermé cause Covid, il l'a mise par écrit.



Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce, c'est le monologue d'un acteur qui s'enfuit de sa pièce, vient se cacher sur une autre scène et pirate la représentation en prenant toute la place. Cette mise en abyme convoque le burlesque et l'absurde, et est prétexte à une certaine mélancolie et aux réflexions sur soi. Quitter sa vie et se demander si on va y retourner. C'est également un hommage très intéressant à ses maîtres à penser, Albert Camus, Bubowski, Romain Gary, André Malraux.



Cette lecture m'a vraiment donné envie de découvrir le texte dans son élément naturel, sur scène… et Ô joie, il sera joué au printemps prochain au théâtre de ma ville ! J'ai derechef réservé ma place.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Une pièce très melancolique que nous livre edward baer. J’aurais était intéressé de voir la pièce. J’ai bien aimé le debut ainsi que la préface. Par contre c’est vrai que ce n’est pas ma tasse de thé en therme de style. Le concept de base d’un homme qui part de sont théâtre pour aller dans un autre est intéressant mais il n’y a à part se fil rouge pas de cohérence. La fin arrive d’une manière assez abrupte. Mais je ne suis pas le public cible. Je reconnaît le travail et l’ambiance qui colle bien avec l’auteur que l’on connaît. Entre absurde et romanesque.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Il faut aimer Edouard Baer pour aimer ce texte.

Moi je l'aime alors j'ai pris plaisir à lire cette pièce de théâtre/one man show avec sa voix dans ma tête. J'y ai reconnu sa douce folie poétique et son amour des mots. J'ai été émue par certains passages et bien ri à d'autres. Ce livre m'a donné envie de le voir en vrai sur scène, généreux, interpréter cette pièce de laquelle on ressort certainement un peu joyeux, un peu mélancolique et un peu heureux, tout ça à la fois.

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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Génial, absolument génial !

Je n'ai pas lu une pièce de théâtre, j'étais au théâtre.

Les mots, les pensées, les réflexions fusent les unes après les autres avec un enchaînement incroyable et Édouard Baer à l'imagination débridée nous emporte dans son univers à l'humour décalé.

C'est drôle, surréaliste, absurde, complètement loufoque et parfois teinté de mélancolie. Avec gravité et philosophie, Édouard Baer nous fait part de ses réflexions sur la vie d'un comédien, sur la fragilité du monde et l'absurdité de la vie ; il rend ici aussi un hommage magnifique aux grands hommes, aux beaux textes et leurs auteurs, ainsi qu'aux comédiens qui les servent avec bonheur; hommage doublement rendu avec les merveilleux dessins de Stéphane Manel.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

J'ai acheté ce livre tout à fait par hasard, mais quand je vois le nom d'Edouard Baer, je ne sais pas vraiment résister... Et cette lecture fut pour moi, plutôt troublante, à croire qu'il avait lu ce que je partage dans mon fil d'actualité Facebook pour réaliser son spectacle. (C'est une boutade, on pourrait croire plutôt l'inverse, mais ça n'est pas le cas). Car oui, ce livre est la version écrite de son one-man show : Dans un théâtre, un homme surgit car il a eu peur de se produire dans le théâtre dans lequel il devait initialement jouer. Il vient donc se réfugier dans une salle où sont présents d'autres spectacteurs venus assister à un autre spectacle. Mais c'est Edouard qui va occuper le devant de la scène, faisant part de ses pensées, faisant référence à la Chute de Camus, en citant même des passages entiers, aux Passantes de Brassens, à Bukowski, imitant Rochefort, Noiret... Ainsi, il nous fait comprendre d'où il puise l'authenticité qui habite son être. C'est touchant, sensible, humain... Je l'entendais même dire les mots que je lisais, comme s'il était à côté de moi.

C'est donc une lecture très plaisante, qui donne envie d'aller voir le spectacle. Le livre est de plus agrémenté de magnifiques dessins de Stéphane Manel. Je vous le conseille pour un vrai beau moment de culture et de tendresse intelligente.

Extrait :

" C'est très angoissant de sentir que son corps ne vous obéit pas. Dans le spectacle d'à côté, j'évoque ça. Dans mon panthéon personnel, je parle d'Albert Camus et, dans un de ses livres, il évoque un personnage à qui il est arrivé exactement la même chose... Un homme trahi par son corps à un moment crucial... Le livre s'appelle "La Chute". C'est l'histoire d'un grand avocat, une sorte de héros de la vie et qui un jour s'aperçoit en direct qu'il est lâche, son corps n'y va pas. Au début du livre, il se décrit comme ça..."
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Je triche un peu car je n'ai pas lu ce livre. En revanche, j'étais tout à l'heure au théâtre Antoine pour voir la pièce.

Tous ceux qui connaissent l'oeuvre d'Edouard Baer adoreront ce spectacle.

Un spectacle minimaliste dans lequel l'artiste presque seul occupe tout l'espace.

Baer fait du Baer dans un grand patchwork dont on reconnaît la patte mais au contenu toujours renouvelé et on ne s'en lasse pas.

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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Au titre et à l'auteur, je pensais lire un petit livre léger et amusant. Ce ne fût pas le cas... mais je n'en suis aucunement déçue. J'ai trouvé dans ce texte quelque chose de beaucoup plus profond, de plus tendre et de touchant. Dans l'esprit de l'Edouard Baer que j'ai pu croiser sur les ondes de France Inter.

Ce texte est la transcription littéraire d'une pièce de théâtre écrite et jouée par l'auteur en 2020. Je vous conseille de le lire d'une traite, comme si vous assistiez au spectacle. Ce que je n'ai pas fait. Chaque fois je regrettais de quitter la pièce mais aussi de l'avoir quittée au moment où je devais de nouveau entrer dans l'histoire. Car en effet, il se dégage de ce texte une atmosphère intimiste et touchante, une grande proximité avec le narrateur, Edouard, que l'on peine à quitter.

Nous sommes au théâtre et tout à coup débarque sur scène un acteur enfuit du théâtre d'à côté. Edouard arrive sur scène, à travers la salle et les spectateurs, et vient s'attabler dans le décor, avec le régisseur. S'ensuit un dialogue intérieur et avec des auteurs qui constituent le panthéon d'Edouard, pour s'expliquer cette fuite et cette crainte de se confronter à la réalité de l'existence et à la raison de sa présence à cette place à ce moment.

J'ai été conquise par ce texte, qui navigue entre deux pièces de théâtre, celle à laquelle nous sommes sensés assister et celle qui s'invite par la venue sur scène d'Edouard... et une troisième, celle à laquelle nous assistons vraiment. J'ai été emportée par le dialogue de l'acteur / auteur avec lui-même, ses questions existentielles, mais aussi par ses échanges avec Jean Rochefort à travers à vrai/faux téléphone de théâtre. Un échange imaginé qui se passe dans la pièce avec un faux téléphone, de vraies discussions avec un régisseur et une épouse faisant partie d'un autre spectacle. Ces mises en abîme constantes sont troublantes et jouissives ! Et je crois que le fait de lire cette pièce en ajoute un niveau.

Les très nombreuses références littéraires intégrées par Edouard Baer dans son texte, et citées par son personnage, Edouard, au cours de la pièce sont tellement justes et éclairantes autant que troublantes. Il y est question de ces choses que l'on n'a pas faites, de nos lâchetés du quotidien, ou d'autres, plus dramatiques, de la manière dont on fait face à nos actes et comment l'on se comporte avec courage.

Rochefort, Brassens, Bukowski, Sartre, Thomas Bernhard, Malraux... et même Napoléon, tous viennent éclairer cette pièce d'une lumière un peu burlesque et décalée. Qu'est-ce qu'on fait tous là, chacun, à la place à laquelle où on se trouve ? Où est vraiment notre vie ?

A lire absolument... aussi pour les très beaux dessins de Stéphane Manel.
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

« Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce » le titre annonce la couleur ! Ici, Edouard Baer prend pour la première fois sa plume pour écrire le scénario de sa pièce de théâtre dans laquelle, Édouard, lui-même, fuit sa représentation théâtrale dans laquelle il jouait André Malraux. Il débarque dans ce théâtre, affolé, et fait la rencontre d’un nouveau public, d’un régisseur et se lance dans de véritables extravagances. Il parle de ses idoles, rêve et discute accoudé au bar. On s’imagine très bien Édouard sur la scène en train de réciter avec passion son texte si bien écrit.

La pièce est à la fois à pleurer de rire grâce aux situations absurdes, d’une étonnante tendresse et d’une agréable poésie. Nous sommes immergé dans le fantastique univers d’Edouard Baer que j’apprécie tant, avec l’impression que le livre pourrait durer éternellement (ce que l’on espère jusqu’à la dernière page !). Le scénario est rythmé, tantôt par l’extraordinaire téléphone à cadran qui sonne, tantôt par de jolies musiques ou lectures. Mention spéciale aux illustrations de Stéphane Manel qui s’allient parfaitement à l’atmosphère de la pièce. Une merveilleuse découverte, une expérience à la fois drôle et mélancolique, une source d’inspiration sans faille avec pour seule envie d’aller voir la pièce jouée en vrai !
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Impossible de ne pas entendre Edouard Baer en lisant le texte de son spectacle. Et comme j'aime Edouard Baer, j'ai bien entendu aimé ma lecture.

C'est drôle, c'est rythmé et les passages sur les auteurs s'intègrent parfaitement au texte.

Cette petite trouvaille de seconde main m'a ravie et m'a donné envie de voir le spectacle.

Quel bon moment !
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Les élucubrations d'un homme soudain frappé par..

Il est des voix qui vous hantent, des êtres dont l’énergie les transcende, même en leur absence.

Et puis, il y a le pouvoir des mots, qui s’imprègnent encore plus quand ils sont habités, incarnés par un acteur qui leur donne corps. Lire Édouard Baer, c’est entendre cette voix puissante et chaleureuse qui vous dit : venez, je vous emmène dans cette douce folie qu’est la vie. Passons une heure ou deux ensemble, que l’on s’amuse un peu ! Ses compagnons de route ici ont pour nom Malraux, Camus ou Romain Gary. Un joyeux programme dont on pourrait craindre que le silence de l’écrit l’amenuise. Et pourtant ici, le texte vit ! Grâce aux illustrations de Stéphane Manel et aux subtilités de la retranscription des intentions de l’artiste, le lecteur redevient spectateur.



Ce n’est pas une surprise, j’ai adoré découvrir ce texte et vous y invite à votre tour, si l’envie vous en

dit! 🌿

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