Fanny H.

J’ai grandi dans un milieu rigoureusement puritain, régi par les préceptes de l’Église catholique. Élevée dans la crainte de Dieu, éduquée par les religieuses (éducation dont je me venge un peu dans mes « Confessions d’une nonne »), on m’a inculqué très tôt que le plus terrible des péchés était l’impureté. La pudibonderie et la crainte de la damnation qui ont empoisonné mon enfance ont contribué largement à retarder mon épanouisse-ment sexuel. Ces nouvelles érotiques sont à la fois une revanche et une dénonciation de l’hypocrisie de cette éducation, une réponse aux culs bénis qui, pendant des années, m’ont fait occulter mes désirs et craindre mes fantasmes. On m’a appris que faire l’amour était un don de soi pour le plaisir de l’autre, le mien étant secondaire. J’ai donc vécu un mariage sans orgasme, le cœur empli d’un amour pur, mais le corps bien tranquille...Pour moi, la découverte tardive du plaisir fut une révé-lation, mon premier orgasme, un éblouissement.