Il me semble être suspendue au milieu du vide, entre deux sphères : celle de l'homme et celle de la femme. Les devoirs et les plaisirs de la femme moyenne ennuient et agacent. Ceux de l'homme moyen intéressent et attirent. J'ai vite découvert qu'il s'agissait d'un sentiment que je partageais avec la majorité de mes semblables. Je n'ai jamais rencontré un homme désireux d'être une femme ne serait-ce que l'espace d'un instant, alors qu'à l'inverse, j'ai rencontré plusieurs femmes qui, à de nombreuses reprises, ont souhaité être des hommes.
Laura avait remarqué que certaines idées de papiers des étudiants [étaient rejetées par Wakeman] et se matérialisaient ensuite dans la presse, signées de sa plume. [...] Elle avait donc décidé de présenter d'abord une fausse idée de sujet afin de le distraire.
On pourrait dire que c'est une représentation active du processus créatif des humains. Ces taches, ces ratures sont des marques visuelles du travail tel qu'il a été couché sur papier la première fois, puis corrigé. Avec certains manuscrits, on parvient même à voir quand l'auteur était gagné par la frustration ou la colère, du fait de changements dans la calligraphie. L'un de mes professeurs préférés à l'université disait toujours que c'est un pont entre le lecteur et l'auteur, quelque chose qui offre beaucoup plus qu'une simple représentation mécanique du contenu.
Un décès dans une famille provoquait sans doute ça. Il remuait la vase des profondeurs de nos existences.
Après avoir perdu un proche pour la première fois, tous les décès suivants sont exponentiellement plus douloureux, car on sait à quel point c'est difficile de se remettre et de faire son deuil.