Une anarchiste oratrice, Thérèse Taugourdeau - Guillaume Davranche.
L’abolition du capitalisme, du marché, et la distribution égalitaire des richesses sont une condition sine qua non pour l’épanouissement d’un système démocratique et écologique, propice à la dissolution des hiérarchies sexistes et racistes.
Depuis la révolution française , le mot " anarchiste " ne désignait que les fauteurs de trouble , émeutiers et pillards profitant des périodes révolutionnaires . Le premier à se réapproprier l'épithète dans un sens positif est un ouvrier autodidacte bien connu ; le français Pierre- Joseph Proudhon . Une réappropriation cependant assez velléitaire , puisque Proudhon n'assume le mot que dans son premier livre , " Qu'est-ce que la propriété ? " , en 1840 , où il affirme que " La plus haute perfection de la société se trouve dans l'union de l'ordre et de l'anarchie " , c'est à dire dans une harmonie sans coercition .
Le point d’équilibre à atteindre, c’est l’adéquation entre les besoins de la population, les capacités productives et les capacités de la biosphère. Jamais le capitalisme ne le permettra : c’est le grand défi du communisme libertaire.
Comme bien d'autres avant moi , j'ai tenté de réaliser un objet hybride : un opuscule qui soit à la fois instructif pour le grand public et utile aux militantes et militants avertis . Une aspiration assez commune sans doute , mais sincère .
En réalité, l’anarchisme ne prône pas simplement la destruction de l’État, mais son remplacement par un système d’autogouvernement fédéral, structuré « de bas en haut et de la périphérie vers le centre » pour reprendre une formule bakounienne, encadrant l’exercice d’un authentique pouvoir populaire.
Loin des dérives « spirituelles » voire misanthropes de l'écologie profonde, et de la posture antitechnologique des courants primitivistes, [Murray] Bookchin martelait que ce ne sont ni « l'humanité » ni « la société industrielle » qui menacent la biosphère, mais les rapports sociaux induits par le capitalisme. Et même, pour aller plus loin, les rapports de domination (patriarcaux, religieux...) parce qu'ils légitiment l'idée que l'homme doit dominer la nature. (37)
A la fin des années 1870 , dans la queue de comète de la première internationale , une poignée d'ex communards , d'ouvriers suisses , de révolutionnaires russes en exil et de maquisards italiens se retrouvent autour des idées de Michel Bakounine . Répudiant la voie parlementaire , aspirant au communisme , ils fondent un mouvement nouveau . Qui peu à peu a défini ses fondamentaux .
Quant à l'anarchisme de droite, il ne se situe ni sur le plan économique ni sur le plan politique. Loin d'être une doctrine, il ne s'agit que d'une étiquette accolée à certains artistes anticonformistes - de Céline à Houellebecq - faisant du cynisme une élégance... (18)
En France par exemple, l’interdiction du foulard islamique dans certains espaces publics a divisé le mouvement libertaire en trois sensibilités. Parce que le foulard est, historiquement, dans les religions monothéistes, un symbole de l’inégalité femmes-hommes, une première sensibilité a jugé qu’il ne fallait en aucun cas paraître le défendre ; une seconde a, au contraire, défendu la liberté religieuse, sans commenter le vêtement visé ; une troisième sensibilité, sans taire le caractère patriarcal du voile, a défendu la liberté individuelle contre une stigmatisation jugée raciste.
p. 67
La lutte pour le droit à disposer de son corps se poursuivit [...] et, des années 1920 aux années 1950, des anarchistes furent règulièrement inculpé·es pour des vasectomies et avortements clandestins, ou pour la diffusion de moyens contraceptifs. (45)