Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
Les Effinger de Gabriele Tergit, Nicole Henneberg aux éditions Bourgeois
https://www.lagriffenoire.com/les-effinger.html
Ce que je sais de toi de Eric Chacour aux éditions Philippe Rey
https://www.lagriffenoire.com/ce-que-je-sais-de-toi.html
Les Enfants du blizzard de Melanie Benjamin et Patricia Barbe-Girault aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/les-enfants-du-blizzard.html
10, villa Gagliardini de Marie Sizun aux éditions Arléa
https://www.lagriffenoire.com/10-villa-gagliardini.html
L'oubliée de Salerne - le roman de Trotula, médecin, sage-femme et féministe du XIe siècle de Henriette Edwige Chardak aux éditions le Passeur
https://www.lagriffenoire.com/l-oubliee-de-salerne-le-roman-de-trotula-medecin-sage-femme-et-feministe-du-xie-siecle.html
Traversée du feu de Jean-Philippe Blondel aux éditions L'Iconoclaste
https://www.lagriffenoire.com/traversee-du-feu.html
La Moisson des innocents: Les enquêtes du généalogiste de Dan Waddell et Jean-rené Dastugue aux éditions Babel Noir
https://www.lagriffenoire.com/la-moisson-des-innocents-babel-noir-les-enquetes-du-genealogiste.html
À prendre ou à laisser de Lionel Shriver et Catherine Gibert aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/194341-a-prendre-ou-a-laisser.html
Grands diplomates: Les maîtres des relations internationales de Mazarin à nos jours. de Hubert Vedrine et Collectif aux éditions Perrin
https://www.lagriffenoire.com/grands-diplomates-les-maitres-des-relations-internationales-de-mazarin-a-nos-jours.html
La trilogie de Corfou: Intégrale de Gerald Durrell, Cécile Arnaud aux éditions de la Table Ronde
https://www.lagriffenoire.com/la-trilogie-de-corfou-integrale.html
Un éclat d'or et de solitude de Sarah McCoy et Anath Riveline aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/un-eclat-d-or-et-de-solitude.html
Les Mystères de Paris 1/4 de Eugène Sue aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/les-mysteres-de-paris-tome-1.html
Les Mystères de Paris 2/4 de Eugène Sue aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/les-mysteres-de-paris-tome-2-la-maison-de-la-rue-du-temple.html
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La société sert d'intermédiaire entre, d'une part, une moralité intolérablement stricte et, d'autre part, une permissivité dangereusement anarchique, en vertu d'un accord tacite grâce auquel nous sommes autorisés à enfreindre les règles de la moralité la plus stricte, à condition de le faire calmement, discrètement. L'hypocrisie est le lubrifiant qui permet à la société de fonctionner de façon agréable.
(Le Journaliste et l'Assassin)
Cité par Bret Easton Ellis en prologue de "White"
Une correspondance est un peu comme une histoire d'amour. Elle se déroule dans un espace réduit, fermé, privé - une feuille de papier dans une enveloppe en est le véhicule autant que l'emblème -, et elle est toujours teintée d'un érotisme subtil mais néanmoins palpable. Quand nous écrivons à quelqu'un de manière régulière, nous nous mettons à attendre ses lettres ; nous sentons l'émotion monter en nous à la vue de l'enveloppe désormais familière. Mais si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous admettrons que le plus grand plaisir d'une correspondance se trouve dans les lettres envoyées, non dans les lettres reçues. C'est de notre persona épistolaire que nous tombons amoureux et non de celle de notre ami de plume.
Les témoignages de Buckley et de Wambaught furent une véritable débâcle. Ils illustrent une vérité que beaucoup d'entre nous apprennent dès l'enfance, à savoir l'invariable stérilité d'une défense telle que: "Ne vous en prenez pas à moi...tout le monde fait pareil." La société trouve la voie moyenne entre les extrêmes: d'un côté, une morale trop rigoureuse, intolérable, de l'autre, une permissivité dangereusement anarchique née d'un consensus tacite nous autorisant à contourner les règles de la morale la plus stricte à condition de le faire discrètement, sans bruit. L'hypocrisie est le lubrifiant. qui permet à la société de fonctionner de manière agréable; elle tient compte du fait que l'homme est faillible et réconcilie ses besoins apparemment irréconciliables d'ordre et de plaisir.
Nous avons l'impression que quelque chose se produit dans la tête des gens quand ils rencontrent un journaliste, et c'est en réalité exactement le contraire de ce à quoi on s'attend. On pourrait penser qu'une méfiance et une prudence extrêmes seraient à l'ordre du jour, mais en réalité impulsivité et confiance puérile sont bien plus fréquentes. La rencontre journalistique semble provoquer chez le sujet le même effet régressif que la rencontre psychanalytique. Il devient en quelque sorte l'enfant de l'auteur qu'il regarde comme une mère permissive, prête à tout accepter et à tout pardonner et il s'attend à ce que ce soit elle qui écrive le livre. Mais bien évidemment, l'ouvrage est écrit par le père, un homme strict qui voit tout et ne pardonne rien.
Le journaliste qui n'est ni trop bête ni trop imbu de lui-même pour regarder les choses en face le sait bien: ce qu'il fait est moralement indéfendable. Il est tel l'escroc qui se nourrit de la vanité des autres, de leur ignorance ou de leur solitude; il gagne leur confiance et les trahit sans remords. [...] Suivant leur personnalité, les journalistes trouvent à leur traîtrise différentes justifications. Les plus pompeux parlent de liberté d'expression et du "droit du public à savoir", les moins talentueux parlent d'art, et les minables marmonnent qu'il faut bien gagner sa vie.
Alors qu'il lit le livre ou l'article en question, il lui faut admettre que le journaliste - apparemment si amical et si sympathique, si désireux de le le comprendre pleinement et en accord si parfait avec sa vision des choses - n'avait jamais envisagé une collaboration, mais avait toujours été fermement déterminé à écrire sa propre version des faits. Le hiatus entre ce qui semble être le but d'une interview au moment où elle se déroule et la découverte qu'elle était, dès le début, destinée à servir d'autres desseins, provoque toujours un choc chez le sujet interviewé.
Cette tentative de résoudre la question du mal et de perpétuer le mythe romantique de la bonté naturelle de l'homme en prétendant un peu follement que les individus qui commettent le mal sont dépourvus des traits humains habituels - qu'ils ne sont pas des "vrais" êtres humains mais des monstres sans âme - est un des topoï courants de la littérature romantique de l'époque victorienne.
Aucun d'entre nous ne se débarrasse jamais vraiment du voyeurisme hérité de l'enfance, celui-ci reste plus vivace chez certains individus que chez d'autres. Ainsi s'explique le désir qu'éprouvent quelques-uns d'être toujours au coeur des choses, de les voir "de l'intérieur".
j'appris sur les sujets d'un livre la même vérité qu'un psychanalyste sur ses patients: ils sont prêts à raconter leur histoire à quiconque veut bien l'entendre, et leur récit n'est jamais affecté par le comportement ou la personnalité de celui ou celle qui les écoute.
Nous avons l'impression que quelque chose se produit dans la tête des gens quand ils rencontrent un journaliste, et que c'est en réalité exactement le contraire de ce à quoi on s'attend. On pourrait penser qu'une méfiance et une prudence extrêmes seraient à l'ordre du jour, mais en réalité, impétuosité, impulsivité et confiance puérile sont bien plus fréquentes. La rencontre journalistique semble provoquer chez le sujet le même effet régressif que la rencontre psychanalytique. Il devient en quelque sorte l'enfant de l'auteur qu'il regarde comme une mère permissive, prête à tout accepter et à tout pardonner ; et il s'attend à ce que ce soit elle qui écrive le livre. Mais bien évidemment, l'ouvrage est écrit par le père, un homme strict qui voit tout et ne pardonne rien.