Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
L'amour était presque parfait: Ingrid Bergman et Robert Capa, les amants magnifiques de Jean-michel Thenard aux éditons Seuil
https://lagriffenoire.com/l-amour-etait-presque-parfait.-ingrid-bergman-et-robert-capa-les-amants-magnifiques.html
Mes soeurs, n'aimez pas les marins de Grégory Nicolas aux éditions Les Escales
https://lagriffenoire.com/mes-soeurs-n-aimez-pas-les-marins.html
Meurtre gourmet à Saint-Malo de Jean-Luc Bannalecaux éditions Pocket
https://lagriffenoire.com/meurtre-gourmet-a-saint-malo.html
Piège mortel à Belle-Ile de Jean-Luc Bannalec, Pierre Malherbet aux éditions Presses de la Cité
https://lagriffenoire.com/piege-mortel-a-belle-ile-une-enquete-du-commissaire-dupin.html
Un été à Pont-Aven. Une enquête du commissaire Dupin de Jean-Luc Bannalec, Amélie de Maupeou aux éditions Pocket
https://lagriffenoire.com/un-ete-a-pont-aven.html
Les marchands de Paris de Lise Kervennic aux éditions Flammarion
https://lagriffenoire.com/les-marchands-de-paris.html
le Roi n'avait pas ri de Guillaume Meurice aux éditions Livre de Poche
https://lagriffenoire.com/le-roi-n-avait-pas-ri.html
Ultime preuve d'amour de Michel Canesi et Jamil Rahmani aux éditions Livre de Poche
https://lagriffenoire.com/ultime-preuve-d-amour.html
Les Bourgeois de Calais de Michel Bernard aux éditions de la Table Ronde
https://lagriffenoire.com/les-bourgeois-de-calais-1.html
Des heures heureuses de Christian Authier aux éditions Flammarion
https://lagriffenoire.com/des-heures-heureuses.html
Poste restante de Christian Authier aux éditions Flammarion
https://lagriffenoire.com/poste-restante.html
Les amies de Nolwenn le Blevennec aux éditions Gallimard
https://lagriffenoire.com/les-amies.html
le chemin des étoiles de Landis Blair et Julie Sibony aux éditions Kaléidoscope
https://lagriffenoire.com/le-chemin-des-etoiles.html
Les narcisses blancs de Sylvie Wojcik aux éditions Arléa
https://lagriffenoire.com/les-narcisses-blancs.html
Les dernières volontés de Heather McFerguson de Sylvie Wojcik aux éditions Arléa
https://lagriffenoire.com/les-dernieres-volontes-de-heather-mac-ferguson.html
Les Heures de la nuit ne rattrapent jamais celles du jour de Vanessa Caffin aux éditions De La Martinière
https://lagriffenoire.com/les-heures-de-la-nuit-ne-rattrapent-jamais-celles
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Des reflets de différentes couleurs au gré de la nature et de la profondeur des fonds. Turquoise, aigue-marine, jade, vert clair, puis, naturellement, un camaïeu de bleus : cyan, bleu acier, azur, bleu barbeau*. Et, au-dessus des flots, d'autres subtiles nuances encore...
* bleuet
p81
En outre, Claire avait un faible pour les couleurs et leur désignation. Elle ne cessait de jongler avec des nuances que Dupin n'avait jamais entendues auparavant. Vert printemps, vert citron, vert absinthe, fougère, forêt, céladon...
p81
Son élégance, son style irréprochable et son intelligence aiguë lui valaient admiration et respect. "Une vraie Parisienne", aurait-on été tenté de dire si elle n'avait pas passé la quasi-totalité de sa vie à Pont-Aven. Elle avait bien étudié quelques années dans la capitale mais elle en était revenue peu impressionnée. (p. 104)
[!?!? - la Bretagne et ses autochtones vus par un auteur Allemand]
Dupin raccrocha. La pluie avait cessé d'un coup. A l'ouest, loin au dessus de la mer, tout près du fameux rocher noir, le Men Du, qui avait donné son nom au lieu-dit tout comme à l'hôtel, une percée s'était ouverte au milieu des nuages. Un rayon de soleil s'en échappait, dramatique, projetant un cercle de lumière crue aux contours précis sur la mer noire comme de l'encre.
Dehors, la lumière crue l'aveugla. Il dut mettre sa main devant ses yeux.
Ça et là, la couche nuageuse était trouée ; les rayons du soleil traversaient les déchirures aux bords dentelés, dispensant une lumière à l'ambiance théâtrale.
Les Bretons, estimait Dupin, avaient décidément un rapport particulier au temps et à leur passé, si lointain puisse-t-il être. Pour eux, le passé n'existait pas. Il n'était pas passé. Rien ne passait. Tout ce qui avait été était encore et serait éternellement. Le présent ne perdait pas son importance pour autant, au contraire : il s'en trouvait grandi, accentué. Dupin avait mis un moment à comprendre cela, mais il avait fini par découvrir que ce mode de pensée cachait une vérité apaisante que toute personne désirant trouver sa place en ce "bout du monde" devait veiller à ne jamais oublier.
Sur la terrasse s'épanouissait un océan de fleurs aux multiples parfums enivrants qui se mêlaient : de petits rangs de bambous d'un vert tendre, de hautes herbes très fines, d'imposants massifs de rhododendrons d'un blanc éclatant, de petits oliviers dans des pots vert foncé. Au milieu de tout ce vert, des tables, des chaises et des transats confortables étaient éparpillés dans tout le jardin.
Dans le Gwen Ran, il suffisait de s'élever de quelques mètres pour jouir d'un panorama impressionnant. La visibilité à cent quatre-vingts degrés offrait au regard une véritable plongée dans les paysages étranges et magnifiques des marais salants, dans les prairies alluviales aux teintes verdâtres et dans le lagon turquoise.
Elle montrait également Kervalet, Batz-sur-Mer et Le Croisic, avec son église carrée. Dupin avait du mal à en détacher le regard.
Pour Dupin, le mot qui décrivait le mieux ces paysages était « surnaturel ». Le Finistère marquait la limite du monde réel, de notre monde. Des contrées perdues où un brouillard épais se disputait avec les vents impitoyables et les tempêtes rageuses. Phénomène encore plus dépaysant : il n’y avait pas d’arbres. Ils ne poussaient pas, comme si c’était trop haut. Les vents et les orages charriaient des particules d’écume chargée du sel de l’Atlantique furibond. Elle se posait sur les montagnes, interdisant toute végétation élaborée. C’était là, tout au moins, l’explication scientifique du phénomène. Il existait une légende à ce sujet – sans doute la plus improbable que Dupin ait jamais entendue : à la naissance de Jésus, le ciel avait envoyé les arbres du mont d’Arrée à Bethléem pour y saluer le Messie. Comme ils refusaient catégoriquement de se plier à cet ordre (en bons Bretons qu’ils étaient), ils furent condamnés à dépérir pour ne jamais renaître.
— " Si tu veux apprendre à prier, va en mer ! "
Un chien s'était allongé à côté de la table. Un grand chien, au long pelage sale, à la couleur indéfinie, jaunâtre. Il avait la gueule sur les pattes, il levait parfois la tête et fixait le policier. Dupin chercha du regard qui pouvait en être les propriétaire et ne vit personne.