Le monde change, des changements que nous ne pouvons ignorer. Nous vous proposons deux jours pour combiner ReCombiner savoirs et imaginaires. Pour penser le monde tel qu'il devient, évaluer les trajectoires en cours, et construire des futurs désirables. ReCombinaisons fera se rencontrer des chercheuses et chercheurs de tous horizons (biologie-santé, sciences humaines et sociales, philosophie), des autrices, auteurs et artistes de science-fiction, et vous, le public. Autour de tables-rondes, d'une projection, d'un atelier participatif, nous discuterons ensemble de questions de recherche et de société. En privilégiant la diversité et la complémentarité des approches, nous construirons un nouvel espace de réflexion et d'imagination pour aujourd'hui et pour demain et travaillerons aux ReCombinaisons de ce que la science, la fiction et la société peuvent en dire.
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Pasteur et le merveilleux-scientifique
La furie microbienne bat son plein à la fin du XIXe siècle et coïncide avec l'épanouissement des sciences et pseudo-sciences de l'invisible, de la lecture des auras à la radiographie. À travers un florilège illustré, cette conférence de clôture entend raconter comment les sciences de l'invisible se sont construites au diapason de la scientifisation du surnaturel d'une part et de l'exploration romanesque des menaces du possible d'autre part : microbe géant, double invisible, parasite psychique, créature dans la quatrième dimension, relativité du temps dans l'infiniment petit, etc.
A cette table :
Fleur Hopkins-Loféron
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Comité d'organisation : Philippe Afonso (département de virologie de l'Institut Pasteur) ; Hichem Ben Hassine (Pasteur Network) ; François Bontems (département de virologie de l'Institut Pasteur & ICSN) ; Vincent Bontems (LARSIM CEA philosophe des sciences et techniques) ; Marina Caillet (grant office de l'Institut Pasteur) ; Cléo Collomb (IDEST UPSaclay sciences de l'information et de la communication) ; Jeanne-A Debats (enseignante et autrice de science-fiction) ; Laurence Isnard (musée de l'Institut Pasteur) ; Roland Lehoucq (astrophysicien au CEA président du festival Les Utopiales) ; Marie Martin (CeRIS de l'Institut Pasteur) ; Fanny Momboisse (cellule éthique de l'Institut Pasteur) ; Sandie Munier (département de virologie de l'Institut Pasteur) ; Margaux Pailha (cellule éthique de l'Institut Pasteur) ; Guy-Franck Richard (département de génomes et génétique de l'Institut Pasteur) ; Axelle Roze (Cité des congrès De Nantes administratrice des productions culturelles, festivals Les Utopiales et Atlantide) ; Sandrine Royer-Devaux (CeRIS de l'Institut Pasteur) ; Kadidia Simeon (direction de la communication de l'Institut Pasteur) ; Bérangère Virlon (manageuse des départements Biologie computationnelle, Santé globale, Virologie de l'Institut Pasteur)
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On pouvait dire ce qu'on voulait de la plupart des éternels, Herfauges en tête, mais jamais ils n'égaleraient en horreur ce que les simples humains étaient capables de concevoir rien que pour s'éliminer les uns les autres. En général, les éternels ont du mal à penser industriel, même en terme d'extermination. Ce n'est pas dans leur nature. Ce sont plutôt des chasseurs, ils comprennent la nécessité de la reproduction du gibier.
La chose était commune à l'époque, presque officielle. Au motif de la réguler et de la contrôler dans des proportions décentes, l'Eglise tirait une bonne partie de ses revenus de la prostitution et, de fait, se trouvait sans doute le premier proxénète de l'Europe tout entière. Seulement talonnée par quelques rois régnants.
Et puis je confesse une certaine compassion pour les avorteurs. Ils font un boulot épouvantable qui va à l'encontre de tout ce qu'ils ont appris à l'école de médecine, dont personne ne leur est reconnaissant - même pas leurs patientes, en tout cas pas sur le moment. Et dans la plupart des pays du monde, ils risquent encore leur peau.
C'est pourquoi, cette nuit-là entre toutes, quand mes consœurs sorcières de pure lignée dansaient nues dans les forêts en invoquant quelqu'un dont les réponses leur parvenaient deux minutes plus tard à cause du décalage de distance - même la magie n'est pas plus rapide que la lumière - je faisais des efforts désespérés pour ne pas me fouler une cheville en dégringolant les grilles ouvragées du cimetière le plus célèbre de Paris.
ma mère disait toujours qu'à trop mettre son nez, là ou les autres ont les fesses, on finissait par puer.
Quelle élégance ! Et surtout quelle hypocrisie, ma petite guimauve ! Les histoires de cul ou de non-cul des autres sont encore les histoires les plus passionnantes. Marguerite Yourcenar a toujours prétendu que lorsque les machines nous auront délivrés de l'horrible notion de travail, on ne crèverait jamais d'ennui parce qu'il nous resterait les ragots de cul. La preuve, regarde où tu en es, uniquement parce qu'une palanquée de tourtereaux n'ont pas su garder leurs pantalons !
Pendant ce temps, je restai figée en me rappelant ce que Navarre avait dit de la télépathie chez les vampires. Je contemplai un instant le dos large de Denis, ses muscles fins qui roulaient sous le tissu du jean et dus me maîtriser pour ne pas laisser échapper un sourire envieux. Elle ne s'embêtait pas la dame Bathilde, en dépit de son grand âge ! A ce stade, est-ce qu'on pouvait encore l'appeler couguar ? voyons, une femme sexy, surpuissante mais vieille comme le monde, ça pourrait être quoi ? Un tigre à dents de sabre ? Un tyrannosaure ?
-- Quant aux sorciers en tout genre, ils se cantonnent aux cinquième et sixième arrondissements et une partie du quart sud-ouest.
-- Logique, fit Navarre, c'est là qu'on trouve les bibliothèques et les salons de thé. Ces types ne savent pas s'amuser
-- J'aime les choses simples, gronda-t-il.
-- Eh bien, tu ne dois pas aimer grand-chose.
J'ai déjà constaté ça chez les gens qui sont très souvent en contact direct avec leurs divinités : ils ont tendance à considérer avec beaucoup de sérieux chaque mot tombé de lèvres surnaturelles et en même temps, ils sont d'une incroyable familiarité. Les monothéistes sont moins relax dans les mêmes situations. Un rien les affole. J'ai déjà vu un chrétien devant un ange, croyez-moi, ça vaut le déplacement si on aime les scènes de panique. Quelque part, je préfère les athées, au moins il leur arrive de me surprendre. On ne sait jamais trop comment ils vont réagir. Et ils ont raison en plus. Quand on ne se préoccupe pas des dieux, ceux-ci nous le rendent bien ; la vie est beaucoup plus simple, même si elle n'en est pas moins garce.
- Oh, les grands manitous monothéistes ? J'en ai jamais vu la queue d'un. Navarre dit que c'est parce qu'ils crèvent de honte dès qu'on cause de certains de leurs supporters. De toute façon, ils préfèreraient se retourner un ongle plutôt que léguer quelque chose à quelqu'un.
Sylvain fronça les sourcils :
- Mais attendez ! je ne suis pas spécialistes, bien sûr, mais c'est pas le même Yahvé, Allah et euh... l'autre ?
(...)
- A force, une espèce de trinité bizarre s'est instituée, un genre de schizo divine, on pourrait dire. Les hommes ne cessent de remodeler les dieux et ça n'arrange pas leur santé mentale...
- La santé mentale de qui, grinçai-je, celle des dieux ou celles des hommes ?
- Les deux.