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3.74/5 (sur 152 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) : 1957
Biographie :

Jeff Noon est un écrivain anglais de fantastique et de science-fiction, né en 1957 dans la banlieue de Manchester et vivant aujourd'hui à Brighton. Il est aussi musicien, peintre et dramaturge ; Vurt, son premier roman, est couronné par le prix Arthur C. Clarke en 1994. Souvent comparé à William Gibson, le pape du Cyberpunk, il avoue ne pas lire de science-fiction, mais cultive en revanche le nonsense : ses romans sont comme hantés par le fantôme d'Alice au pays des merveilles.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
« Si vous pouvez lire cette phrase, c’est que vous êtes en vie. »
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« Il faudrait que tous les livres soient comme ceux-ci. J'en ai vu un à la fac. L'histoire, fragile, détruite par l'acte de lecture. C'est comme…. c'est comme le plus parfait amour, un amour qu'on ne saisit qu'un instant, tu sais, et qu'on perd pour toujours. » (p. 47)
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Le papier.
La plus mystérieuse de toutes les substances.
Le foyer des histoires.
Ce champ de rêves d'un blanc cassé.
Un parchemin tiré de la nature dans un seul but : communiquer.
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Que les mots nous enveloppent et nous rendent meilleurs. Je suis ce que je dis. Ma langue est une longue route ; je n'en verrais jamais la fin. Les mots tombent dans la nuit comme une pluie douce, comme un baume. Je suis réconfortée.
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Quand la bibliothèque brûlera, nous serons tous sans mots.
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Hier soir, c'était dur. Très dur. Le pire qu'on ait connu jusqu'ici. Ils étaient trop nombreux, toute une famille, et tous en crise. On a dû partir les mains vides. Henderson a reçu un sacré coup sur le crâne. Elle dit que c'est ma faute. Au bout du compte on s'est réfugiés dans un bed and breakfast des faubourgs. C'était un établissement sombre et déplaisant, avec des gens qui erraient dans les couloirs toute la nuit, à gémir, à se lamenter. Pas facile de dormir. Du sang dans la cuvette des toilettes, de la merde sur les murs. Tous les miroirs et même l'écran de la télé recouverts de peinture noire. MAis c'était pas cher et on était en sécurité. On ne nous a posé aucune question, même quand nous avons dit qu'on partageait à trois la chambre minuscule. Puis, ce matin, départ tardif, et une longue route qui nous attend. Une autre mission. Qui rimera à quoi ? Après hier soir, je suis un peu paumée, découragée. Les autres aussi. Personne ne parle.
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Dans le crépuscule j’ai erré, dans le brouillard pâle je suis tombé, je me suis égaré, je me suis égaré et je me suis trouvé.
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Le crépuscule a des crocs de brume, il est vorace. Il faut le nourrir.
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Mon boss s’appelait Kracker : Commissaire Jacob Kracker. Le seul homme prénommé – par ses parents – d’après une marque de biscuits secs. Tous les flics l’appelaient Biscuit Boy dans son dos. C’est la voix de Kracker, dans le téléphone à côté de mon lit, qui m’a lancée dans ce voyage. Il était tôt le matin, le 1er mai de l’année en question. Ses mots ont dû cheminer dur vers mon cerveau cuit, lourd de vin : « Sibyl Jones… J’ai une affaire pour vous. » Un corps avait été trouvé, juste aux portes d’Alexandra Park. Je devais m’y rendre immédiatement. C’était une affaire étrange, avait prévenu Kracker, mais il n’en dirait pas plus. Qu’est-ce que j’en avais à faire ? La mort était ma spécialité. Je m’étais donc habillée en vitesse et avais fait mon détour habituel par la deuxième chambre, où mon amour, mon Diamant, dormait encore. J’avais soulevé le couvercle de son lit-cage et lui avais soufflé un baiser. Je quittai ensuite la maison et montai dans la Ford Comet, roulant sous la pluie vers le parc de Moss Side. Je détestais laisser Diamant seul, mais un flic doit travailler dur par ces temps troublés. D’une main, je tirai une cigarette du paquet sur le tableau de bord. Des Napalm, bien entendu. Le message disait : FUMER AMÉLIORE VOTRE ÉCRITURE – LE BIOGRAPHE OFFICIEL DE SA MAJESTÉ.
Le goût de la cigarette dans ma gorge. En ces jours de poussière sèche, je peux encore me rappeler ce goût, pareil à l’haleine d’un mauvais amant sur les lèvres et la langue.
Je vivais à Victoria Park à l’époque, comme encore aujourd’hui ; un confortable appartement de location que j’avais acheté au propriétaire après le départ de mon mari. Je m’étais mariée tôt, à l’âge de dix-huit ans, déjà enceinte. J’avais eu ma petite fille, Belinda Jones, sept mois plus tard. Mon mari m’a quittée neuf ans après. Et quatre jours après mon mari, ma fille, Belinda, s’est enfuie. Ce n’était pas un âge pour partir à l’aventure, pour une petite fille. Pourtant elle avait bien déguerpi, en me traitant de tous les noms pour avoir forcé son père à partir. C’était sa manière de voir les choses. J’imagine qu’elle l’aimait plus que moi. Mais où était-elle allée ? Où ? J’avais cherché Belinda partout depuis, mais nulle trace d’elle, pas même son nom ou sa destination. Ç’avait été l’un des grands voyages de ma vie.
À présent ce voyage touchait à sa fin. Dans les parages du rêve…
Le canal des flics débordait de messages ce lointain matin, alors que je roulais vers Moss Side au volant de ma Fiery Comet. Je n’étais pas d’humeur pour les voix officielles – tous ces récits codés de violence factuelle ou imminente -, je m’étais donc éloignée des ondes de la police, jusqu’à ce que je capte la voix de Gombo YaYa. Les flics de Manchester cherchaient ce pirate hippy depuis des années ; ils n’avaient jamais rien trouvé d’autre que sa voix errante, sortant de nulle part…
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Coyote est le meilleur chauffeur de « taxi noir » de tous les temps. Il a amené plus de gens plus loin, vers des lieux plus étranges, dans des temps plus étranges, avec moins de galères, moins de merde sur le pare-brise, avec des coups de volant plus virtuoses, des déplacements plus profonds sur la carte, moins d’accidents, moins de plaintes, moins de remboursements, par plus de raccourcis et de routes interdites, avec plus de gravitas, pour moins cher, et avec plus de blessures à montrer qu’aucun autre chauffeur ne pourrait l’imaginer.
Quatre heures moins deux du matin, 1er mai, le monde papillonne tout autour de lui ; oiseaux sombres, ailes de suie, champs noirs et une lune aveugle. En plus, il ne va pas tarder à pleuvoir. Salement. Qu’importe ; Coyote est un chien taxi de première classe, et en ce moment ses mâchoires dégoulinent de salive à la pensée d’une viande riche, une course en or, un bon pavé d’argent juteux.
Viande et argent : rêves jumeaux, moyen de rembourser les dettes.
Dieu sait que Coyote n’en manque pas. Dettes au banquier, dettes au tribunal, dettes à la petite fille qui vit en bas de la rue. Sa fille, il l’appelle. Une gentille gamine qu’il voit de temps en temps et dont la mère – l’ex-femme de Coyote – ne cesse de demander davantage d’argent. Ça ne dérange pas Coyote de payer, en fait il aime ça ; c’est juste qu’il n’a pas beaucoup d’argent en ce moment.
Tout le monde, partout – ils veulent tous de l’argent.
Coyote aussi. Pas trop, cependant. Juste assez serait parfait. Juste assez pour rembourser ses dettes et qu’il en reste un peu pour lui. Il envisage, peut-être, de mettre le cap sur Pleasureville la riante, un de ces jours. Y monter un petit service de taxi, être assis dans un bureau à regarder les courses affluer dans son système. Vivre la vie d’un pedigree, pour changer. C’est la première fois depuis des années que Coyote s’est remis à penser à l’avenir. Si seulement il pouvait rassembler un peu de capital, quelques « os » enterrés. Il s’était juré de ne jamais retourner dans les Limbes, mais les bonnes courses se font rares ces temps-ci.
En cet instant, Coyote attend cette grosse course juteuse, réservée il y a deux jours, heure et lieu précisés jusqu’à la dernière décimale ; paiement à l’arrivée. Il sait que la plupart des chauffeurs en règle insistent pour être payés d’avance, mais Coyote est vieux jeu. C’est pourquoi il conduit un taxi noir. Il a même le compteur d’origine, en état de marche. Modifié à son idée, bien sûr, mais quand même – personne ne fait plus ça. Coyote est unique, et si fier de l’être. Mais à être unique, on se sent seul, au bout d’un moment.
L’heure sur son pare-brise clignote en écho. 4 h 02. Le client est en retard. Des nuages ventrus se rassemblent au-dessus du bout de lande où il est garé, comme les premiers frémissements d’un rêve érotique, et toujours aucun signe de son passager. Coyote commence à s’énerver. Pas à cause de la pluie qui menace ; Coyote a conduit des clients à travers des ouragans. Ni à cause du monde obscur tout autour de lui. En fait il aime l’obscurité. Ces jours-ci, la plupart de ses courses sont éminemment illégales, et plus il fait sombre mieux c’est, telle est la règle. Les premières lueurs du jour ne sont pas loin, et si le passager ne se pointe pas bientôt, il va annuler tout le voyage, et voilà. Le temps est le plus grand ennemi de Coyote. Le temps est là où vit la lueur du jour, et là les flics vivent aussi ; assis sur leur gros cul, désespérés, attendant qu’un chien étranger comme Coyote déboule devant eux, enfreignant les règles. Il a déjà enfreint les règles – Coyote aime enfreindre les règles, c’est son job dans la vie – mais un jour d’inattention il s’est fait prendre, et il paye encore l’amende. Il veut payer l’amende – c’est son côté humain. Mais il n’a pas envie que ça se répète. Le problème, c’est qu’il ne peut s’empêcher d’enfreindre les règles. C’est son côté dalmatien.
Coyote est une créature double.
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