J'ai fait des recherches de définitions, de mots, d'étiquettes. Il y a des gens qui disent qu'on n'en a pas besoin, qu'il ne faut pas chercher à rentrer dans des cases. Mais je ne suis pas sûr. Moi, ça me fait du bien, ça me donne l'impression de ne pas être seul. Que quelqu'un d'autre a déjà ressenti et vécu ce que je traverse. Ca me valide. Mais ça me gène aussi.
Je veux dire, je VEUX tomber amoureux. J’en ai toujours rêvé. Tu vois, aimer quelqu’un, et savoir qu’il t’aime en retour. C’est quoi? Un autre niveau de l’amitié? Un autre niveau de confiance, de vulnérabilité, la possibilité de dire ce qu’on pense et qu’on sent, de tout partager, d’être en harmonie avec l’autre, comme si on ne faisait qu’un?
J'entends ce que me dit Austin. C'est comme la première fois où j'ai lu "I am J", et où ça a fait tilt dans ma tête. Quelques années plus tôt, j'étais déjà passé par la case "remise en question de ma sexualité". Il m'arrivait de craquer pour des filles ou des garçons, mais jamais les deux en même temps, presque selon des cycles. Pendant quelques mois; j'avais envie de certaines filles, puis c'étaient les mecs, puis ça changeait de nouveau. Et quand j'étais sur un garçon (je m'en rends compte maintenant), je n'aurais pas su dire si j'avais vraiment envie de lui, ou si j'avais envie d'être lui - ou les deux. C'était une des périodes les plus compliquées de ma vie. Allez savoir pourquoi, j'avais l'impression que je devais trancher, décider qui m'attirait le plus - si j'étais gay ou pas. Un jour, quelques semaines après avoir rencontré Ezra - au moment où il a commencé à sortir avec Declan-, je lui ai confié que ça me rendait dingue.
- Je capte pas , m'a-t-il répondu, perplexe. Pourquoi tu devrais choisir.
Et ça a été aussi simple que ça. Il m'a fallu un peu de temps mais j'ai cessé de me poser la question et j'ai accepté les cycles -et, à partir de là, j'ai commencé à découvrir ce qui m'attire vraiment chez les gens, ce qui me plaît chez eux. La confiance. Cette étincelle en eux, comme s'ils savaient exactement qui ils sont, et que personne ne peut les faire douter.
- Et toi Ezra, demande Leah, tu es bi, aussi ?
(...)
- En vrai, les étiquettes, c'est pas trop mon truc. Je veux dire , je sais que ça compte pour plein de gens, et je comprends ça, je ne leur jette pas la pierre. Mais moi ... je voudrais juste pouvoir exister sans me demander dans quelle catégorie j'entre. S'il n'y avait pas d'hétéros, pas de violence, pas d'insultes, pas d'homophobie, rien, on n’aurait pas besoin d'étiquettes, si ? (p. 83 / 84 )
Je ne fais pas semblant d'être un garçon.
Peu-être que t'es pas assez évolué.e pour comprendre que l'identité de genre n'est pas une question biologique, mais tu n'as pas à me dire qui je suis et qui je ne suis pas. Tu n'as pas ce pouvoir. Moi seul décide de qui je suis.
"C'est moi. Je ne peux pas dissimuler ce que je suis. Je ne peux pas disparaître. Et même si je le pouvais, je n'en aurais jamais la putain d'envie. J'ai le même droit qu'ell·eux d'être là. J'ai le même droit qu'ell·eux d'exister."
Quelques années plus tôt, j’étais déjà passé par la case « remise en question de ma sexualité » . ll m´arrivait de craquer pour des filles ou des garçons, mais jamais les deux en même temps, presque selon des cycles. Pendant quelques mois, j’avais envie de certaines filles, puis c’étaient les mecs, puis ça changeait de nouveau. Et quand j’étais sur un garçon (je m´en rends compte maintenant), je n'aurais pas pu dire si j’avais vraiment envie de lui, ou si j’avais envie d’être lui - ou les deux. Cétait une des périodes les plus compliquées de ma vie. (p 83) Il m’a fallu un peu de temps, mais j’ai cessé de me poser cette question et j’ai accepté les cycles-et, à partir de là, j’ai commencé à découvrir ce qui m’attire vraiment chez les gens, ce qui me plaît chez eux. La confiance. Cette étincelle en eux, comme s’ils savaient exactement qui ils sont, et que personne ne peut les faire douter. (p 84)
C'est quoi, le malaise, avec les baisers ? Est- ce qu'on s'embrasse parce que les mots ne suffisent pas à exprimer tout l'amour qu'on ressent ? Du coup, ce qui met mal à l'aise, ça ne serait pas les baisers eux-mêmes, mais le fait d'aimer quelqu'un aussi fort... Sauf qu'aimer, C'est une belle chose, non ?
En vrai, les étiquettes, c'est pas trop mon truc. Je veux dire, je sais que ça compte pour plein de gens, et je comprends ça, je ne leur jette pas la pierre. Mais moi... je voudrais juste pouvoir exister sans me demander dans quelle catégorie j'entre. S'il n'y avait pas d'hétéros, pas de violence, pas d'insultes, pas d'homophobie, rien, on n'aurait pas besoin d'étiquettes, si ? On se contenterait d'exister. Mais des fois, je me demande si justement, ce ne sont pas les étiquettes qui nous en empèchent. Genre, si je me déclare hétéro à cent pour cent, est-ce que ça m'oblige à n'aimer que les filles ? Du coup, je minterdis de tomber amoureux d'un gars ? Je ne sais pas..
Moi, quand je regarde la lune, je pense à toutes les autres personnes dans le monde qui la voient en même temps que moi. Au fait que je suis seul alors qu'on est tous là, sur la même Terre. Je pense que tout nous relie, mais qu'on reste séparés, trop occupés à se faire du mal les uns aux autres. Ça me rappelle toutes les fois où j'ai été hypocrite, les erreurs que j'ai faites, les gens
que j'ai blessés.
- Désolé, fait il, tout essoufflé mais souriant. T'as dit quoi? J'ai pas bien entendu.
Je me mords les lèvres pour ne pas rire.
- J'ai dit: Je t'aime.
Il plisse les yeux.
- Tu peux répéter? Juste une fois...
- Je t'aime.
Il prend mon visage dans ses mains et on s'embrasse.