« Un bruit de tonnerre me secoue et me fait perdre l’équilibre. Autour de moi, l’espace est labyrinthique : des flammes lèchent les murs, les noircissent. Je vois mon père derrière une porte. J’essaie de le rejoindre, mais elle se referme brutalement, dévorée par le feu.
Une autre porte. Un autre homme. Je crois le reconnaître, mais ses traits se disloquent, comme fondant avec la chaleur.
Des visages connus perdent leur familiarité, disparaissent, se transforment de manière monstrueuse sous l’effet de l’incendie.
J’aimerais crier, mais l’odeur de suie s’engouffre dans ma gorge, et bloque le passage de ma voix. je suis comme enfermée par les flammes qui m’entourent. Emprisonnée par elles…
Je me réveille en sueur et m’extirpe de mon sac de couchage. Je me précipite à travers les couloirs sales de l’immeuble, guidée par l’odeur de brûler. Sans toquer, j’entre dans la pièce réservée à mon père. »
Villemort porte bien son nom, c'est à mourir d'ennui, ici.