Mahira Delanney

Puis un truc se produisit ! C’était de l’ordre du surnaturel, comme les fantômes, ou le père noël ; un coup de foudre ou un coup de massue ou bien encore un de ces coups de chaussons que Laure recevait à travers le salon pour avoir mal répondu à sa mère. Il ne s’agissait plus seulement d’un simple désir charnel, il ne s’agissait pas non plus de cette fringale qu’ils nourrissaient tous deux pour n’avoir jamais eu de temps pour la bagatelle. Mais ne sont ce pas les cordonniers, les moins biens chaussés ? Encore un vieux dicton à la vie longue car complètement d’actualité ; l’un comme l’autre étaient des experts du sexe… sans pratique, ou peu de pratique pour le chirurgien. Il avait bien tenté de se chausser mais ce n’était jamais la bonne paire.

C'était un éternel adolescent, tant dans sa façon de s'habiller, que de se nourrir, dormir, ou penser, bref, un vrai gamin. Le seul domaine ou il était assidu, c'était pour raconter des histoires drôles et en faire des dessins animes. D'un humour potache, parfois grivois, il ne prenait jamais rien, ni personne, au sérieux. Sa mère, aimante comme les latines en ont la réputation, s'était toujours montrée compréhensive envers son fils. Chaleureuse et attentive, elle l'avait pousse a vivre ses rêves, malgré les réticences de son époux (un veto, suivi d'ultimatum qu'elle avait affronte avec bravoure et avait gagne la bataille, et quelle bataille !) William était finalement parvenu a se faire rémunérer pour s'amuser. A la manière dont avait été élevé l'unique fils de parents aises, longtemps il avait pense que tout le monde vivait comme ca ; dans un havre de paix baigne de confort, d'amour et d'attention.

Toutes ses femmes épilées, lisses, sans odeurs, sans saveurs, sans arôme, se ressemblant toutes, il en avait sa claque. Ty n’avait plus vu de poils pubiens féminins depuis bien longtemps.  Pourtant, la toison pubienne révèle l’origine, la vérité. Fausse blonde, vraie rousse, cela pouvait en dire plus long que les mots sortis d’une bouche. Puis il avait enfin le sentiment de posséder une vraie femme et pas une pré-pubère sortie des bancs du lycée. C’était une vraie brune. Mais les boucles qui frisaient autour de son sexe démentirent la réelle raideur de sa chevelure. Maintenant il imaginait une crinière bouclée, libre et sauvage autour de son visage, qui lui donnerait un aspect moins sophistiqué et plus naturel. Sans faire dans la réplique de la forêt amazonienne, sa toison était taillée à la manière d’un jardin anglais. Que de nostalgie.

Elle était la plus jolie fille qu'il ait jamais vue. Un visage en forme de cœur ou tout t'y était plaisant. Une bouche qu'il avait déjà pourtant embrassée, mais s'il avait su ce qu'il embrassait, jamais il n'aurait pu s'arrêter. Elle avait des lèvres pleines et boudeuses, rouges et tellement tentantes. Sa peau blanche, couleur de lait, avait la douceur de celle des bébés et il le savait, lui, mieux que personne. Ses yeux...William dut déglutir et reprendre son souffle après avoir croise son regard. De grands yeux, actuellement peu accessibles car elle avait les paupières plissées dans un regard mauvais et déterminé. Ses iris étaient d'un bleu fonce et parsemés de quelques éclats jaunes. Elle se tenait droite, les bras tendus le long du corps et les poings serres.
Voila pourquoi mon petit oiseau refuse de sortir de son nid...

L’argent n’était pas un problème pour lui. Ce qui n’était pas le cas du collectionneur, à qui il avait fait une offre très généreuse.
Il était tellement heureux et impatient d’offrir ce cadeau, que ce fut encore plus jouissif que d’en recevoir un. Il ne s’attendait à aucune reconnaissance de la part de Noah, juste le plaisir de faire plaisir. Il était surpris de voir à quel point être altruiste, était en fait égoïste. La joie qu’il ressentait devant l’enchantement de Noah, était un don bien plus précieux que le chèque qu’il avait fait. Chaque élan qui lui faisait faire ou acheter quelque chose… c’était si nouveau, si bon.

- Je vais te faire l'amour.
Des paroles aux actes, William n'était pas un homme politique, il disait ce qu'il faisait et faisait ce qu'il disait et maintenant plus que jamais.
Un slow, une valse, un tango, puis un tchatcha. Plus tard, pensait William, se sera un rock acrobatique.
C'était ca faire l'amour, ce n'était pas juste des corps imbriques l'un dans l'autre pour s'adonner a une simple copulation, non. C'était ca faire l'amour, s'offrir momentanément a l'autre en lui accordant son corps mais pas que, tout ce qui fonctionne avec : ses pensées, toutes tournées vers l'homme qu'elle aimait chaque minute un peu plus.

Bien que novice, elle écoutait son instinct, ses désirs. Elsa aimait se donner du plaisir. Elle avait appris a appréhender les désirs de son corps. Sa mère, très catholique et pas très pédagogue, avait juge qu'en vue des pathologies de sa fille, il n'était pas nécessaire de lui expliquer les histoires d'abeilles butineuses ou de choux et de roses. Son père, trop mal a l'aise avec le sujet, ne l'avait jamais aborde. Ne restait que Jordan...Pré-ado en permanente érection, ado frustre en rut, étudiant baiseur ceinture noire, dixième dan ; pour Jordan, le sexe était un sport de haut niveau dont il était médaillé olympique.

Elle souleva le bassin dans l'espoir de le voir approfondir ses caresses. L'effluve de son intimité était appétissant, il dégusta sexe comme s'il savourait la meilleure des glaces. Sa gourmandise se mua en besoin. Au contact de ses chairs, il perdit la raison, il n'était plus l'homme libre et indépendant qu'il croyait être, il était un serf au service de cette reine. Il léchait, tétait, suçait son clitoris, recommençait rien que pour l'entendre gémir, supplier, hurler son nom et ne s'arrêtait pas, même lorsqu'elle tirait fort sur ses cheveux. Il la buvait, la vidant de ses plaisirs pour mieux les lui rendre.

Pour Lili, mariage, vie commune, engagement, tous ces mots n’avaient aucun sens réel. Et quand elle rendait visite à sa mère dans cet endroit éteint qui lui servait de maison. Elle maudissait cet homme, la cause de tous leurs malheurs. Le pire de tout, était quand sa mère, confuse avec ses propres souvenirs, prenait l’infirmier pour son père et qu’elle lui parlait avec une voix tendre et mielleuses. Lili en avait vomi son déjeuner la première fois qu’elle avait assisté à ce genre de scène. D’autant que sa mère ne se souvenait presque plus de sa fille. C’est ce qui lui était le plus douloureux.

Sentir la main de William la fit frissonner. C'était puissant, concentre, ce simple contact éveillait en elle tous les émois des premières fois.
Entre huit et quatorze ans, on aborde les premiers béguins. Souvent, ils sont tus, inavoués, mais on ressent déjà ce frisson. A l'adolescence, les choses s'affirment un peu plus et les hormones aidant, les frissons sont plus fréquents, plus vibrants. Mais Elsa entrait dans sa vingt septième année et elle n'avait connu aucun de ces prémisses, elle ne s'attendait pas a une telle décharge, elle trouvait ca presque violent, brutal.