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4.24/5 (sur 49 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Martin Gibert enseigne l’éthique et la philosophie du droit. Il a publié: L’imagination en morale (Hermann, 2014) et Voir son steak comme un animal mort (Lux, 2015).

Source : http://www.luxediteur.com/content/voir-son-steak-comme-un-animal-mort
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
De mon côté, je me suis demandé comment recueillir facilement des données sur la psychologie spécifiques des véganes. Je me suis tourné vers un site de rencontre dont l'algorithme permet de dégager les "profils de personnalités" des utilisateurs. L'échantillon étant restreint - une centaine d'utilisateurs qui s'identifient comme véganes dans une ville d'Amérique du Nord -, on n'y verra pas beaucoup plus que des tendances et des pistes de recherches.
Toujours est-il que, dans mon échantillon, les véganes semblent plus "compatissants" et "indépendants" que les utilisateurs de même âge, genre et orientation sexuelle. Dans une moindre mesure, ils apparaissent aussi plus "aventureux", "politiques" et "sexuellement expérimentés" que les personnes non véganes. Il sont enfin tendance à être moins "classiques" et moins "religieux/spirituels". Oserais-je ajouter que, pour ma part, je les trouve aussi beaucoup plus séduisants?
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On peut commencer par remarquer que comparer un être humain à un animal non humain est une vieille stratégie pour bafouer ses droits fondamentaux: si les juifs sont des rats, il est acceptable de les exterminer; si les prisonniers sont des chiens, on peut bien les traiter sans respect.
Autrement dit, en "animalisant" les membres d'un exogroupe - c'est-à-dire d'un groupe étrangers, par opposition au groupe d'appartenance ou endogroupe - on les déshumanise. Or, dans un monde spéciste, déshumaniser un individu, c'est justifier la violence à son endroit - un phénomène récurrent dans les crimes de masses et les génocides. Tout se passe comme si, en augmentant le clivage ou la "distance psychologique" qui nous sépare d'autrui, on pouvait étouffer les mécanismes empathiques qui préviennent habituellement la violence.
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Comme le remarque David Olivier, l'opposition humanité/animalité recoupe souvent l'opposition altruisme/égoïsme ou bien/mal.
Aider une personne qui meurt de froid sur le trottoir devient "ne pas la laisser crever comme un chien". Aider des personnes lointaines devient de l'"humanitaire". Notre horreur de la boucherie nazie devient horreur du fait de "traiter les hommes comme des animaux". Jouir de nos facultés devient "s'épanouir en tant qu'êtres humains". Notre condition communes d'êtres souffrants et jouissants devient "tous les hommes sont égaux". Et même défendre les animaux devient vouloir "les traiter humainement".
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Le plus commun est sans doute l'affirmation selon laquelle "les plantes aussi sont sensibles": c'est le fameux cri de la carotte dont le caractère drolatique disparaît après quelques occurrences. Comme le rappelle le jeune chercheur en philosophie Frédéric Côté-Boudreau, il ne faut pas confondre la capacité des plantes comme êtres vivants à réagir à leur environnement et la "sentience". Contrairement aux animaux, et jusqu'à preuve du contraire, les plantes n'ont pas d'expérience subjective du monde, elles ne l'éprouvent pas. Elles ne possèdent donc pas d'intérêts à proprement parler - dont celui à ne pas souffrir. Les découvertes récentes sur leur capacité à communiquer - via des messagers chimiques - ne signifient pas que les plantes peuvent souffrir. Notre système immunitaire, par exemple, communique lui aussi avec nos différents organes; cela n'implique pas qu'il soit sentient et qu'il ait des intérêts propres. En définitive, pour Frédéric Côté-Boudreau, l'argument de la souffrance des plantes vise à "animaliser les plantes pour mieux subordonner les animaux".
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C'est ce que fait Matthew Ruby dans un article de synthèse: "De manière générale, les végétariens occidentaux tendent à être progressistes dans leur positions politiques, à accorder de l'importance à la protection de l'environnement, à l'égalité et à la justice sociale. Ils s'opposent aux hiérarchies, à l'autoritarisme, à la peine capitale et à la violence au sens large.
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Aujourd'hui, il ne reste que 250 000 chimpanzés et 80 000 girafes tandis que 60 milliards d'animaux sont envoyés chaque année à l'abattoir. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), 50% des vertébrés terrestres auraient disparu de la planète depuis quarante ans, et au rythme où l'on tue actuellement les éléphants, il n'y en aura plus dans dix ans.
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Car, qu'on le veuille ou non, réduire une personne à son sexe ou à son groupe ethnique, c'est l'essentialiser. C'est ignorer sa personnalité, son individualité, son autonomie.
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Je n'aime pas particulièrement les animaux. J'ai une empathie ordinaire. J'aime la viande. L'été venu, lorsque l'odeur des barbecues envahit les ruelles de Montréal, je ravale ma salive. J'aime la charcuterie, le fromage et les mouillettes qu'on trempe dans les oeufs à la coque. J'aime aussi le contact du cuir et de la fourrure. Pourtant, je ne mets plus de produits animaux dans mon assiette ou sur mes épaules. Je ne cautionne plus la souffrance animale. Je suis végane.
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Le carnisme est à cet égard comparable au patriarcat. La croyance qu'il est normal et naturel de subordonner les femmes est longtemps passée inaperçue (y compris pour les meilleurs philosophes). C'était l'inamovible dogme patriarcal, invisible et tout-puissant; et tout-puissant parce qu'invisible. Les mouvements féministes ont toutefois montré qu'il n'était pas éternel.
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Le végéphobe n'a pas peur du végétarisme; il a peur d'être jugé. S'il en veut au végétarien, c'est parce que celui-ci lui donne une piqûre de rappel de sa dissonance cognitive.
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