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3.93/5 (sur 96 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon
Biographie :

Nicole Giroud, franco-suisse, a fait ses études de lettres à Lyon, puis elle a enseigné le français pendant 32 ans à Genève dans l'éducation publique avant de se consacrer totalement à l'écriture depuis un hameau de Haute-Savoie.
Elle a animé divers ateliers d'écriture.



Source : http://nicole-giroud.fr/?page_id=7
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Me serais-je trompé ? Et s’il n’y avait rien, que les ténèbres épaisses, une voûte d’étoiles mortes, un silence d’âmes disparues incapables de se rejoindre ?
Et si je m’étais trompé ?
Toute ma vie j’ai cherché Dieu, je l’ai trouvé, souvent, mais aussi le vide, l’attente désespérée d’un signe, et s’il n’y avait rien ? Moi le petit prêtre têtu, le paysan sans terre, avec mes interrogations, mes doutes, mes remords. Cette difficulté à dompter mon corps et les élans de mon âme, si tout cela avait été vain ? Où trouver les ressources pour mourir comme je voudrais, avec l’illumination, Dieu dans mon âme, sa lumière, son amour ? La dignité et le don de soi sont évidents, on ne peut pas parler d’héroïsme, nous en sommes tous là. Couloir sombre, torture, mains qui frappent, brûlent, fracassent et enfin le trou noir. Nous l’acceptons, croyants ou athées, ouvriers communistes ou grands bourgeois. Cette mort-là, je sais que je serai à la hauteur. Mais Dieu ? Où est-il en ce moment, ce Dieu de lumière et d’amour à qui j’ai donné ma vie depuis que je suis tout petit ?
Où es-tu ? Montre-toi si tu existes !
L’attente de la torture, l’appréhension qui grandit au fur et à mesure que mes forces s’épuisent : et si, cette fois, je parlais ? Je suis tellement fatigué de toujours soutenir les autres ! Ma seule force, c’est ma foi, c’est elle qui me porte, me donne la joie nécessaire pour soutenir ceux qui m’entourent.
Mais ma foi vacille, Seigneur, aide-moi ! Montre-toi, un signe, un simple signe, par pitié !
Je sens autour de moi une vague de compassion, une force d’amour qui me redresse, desserre un peu l’étau d’angoisse et de doute.
Mes compagnons.
Leur amitié douloureuse me porte, m’entoure, m’isole.
Seigneur, comme c’est difficile !
Pourquoi ne m’as-tu pas pris en même temps que mes compagnons, il y a un mois, Dieu d’amour et de miséricorde, au moment de mourir, le soleil, le ciel de juin, au milieu de mes compagnons dans un si beau jour ! ?
Tu m’as laissé seul.
Le vide dans ma tête.
Où es-tu, toi à qui j’ai consacré ma vie ?
Je vais mourir, je l’ai si souvent désiré, pourquoi cette angoisse qui me broie la poitrine ?
J’aime la vie, et je veux mourir !
- Arrête, Louis, s’il te plaît, arrête…
Albert ne sait plus quoi faire pour sortir Louis de cet état…
- Ne t’approche pas de moi, j’aurais dû mourir, j’aurais dû partir avec les autres ! je porte la mort, tu entends, je porte la mort !
Et cela résonne dans sa tête, « traitement de faveur ».
- Seigneur, prends pitié !
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On avance dans la forêt des routines et petit à petit, sans même s’en apercevoir, on se déleste de l’essentiel. Ne restent que la marche en avant, le bruissement du quotidien et les paresseux divertissements qui nous masquent l’angoisse de la mort.
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Le monde oscille en permanence entre le bien et le mal, un balancement maléfique dont les êtres humains ne sortent pas vainqueurs, ballottés qu’ils sont dans une danse désordonnée où les frères ennemis se disputent sans cesse la possession du monde et de l’esprit des hommes. Et au milieu de cette lutte sans fin, les pauvres humains, marionnettes qui hésitent et tatonnent, suspendues entre les ténèbres et la lumière, l’ordre et le désordre, tic-tac, tic-tac, tic-tac…
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Elle s'avança, frissonnant de dégoût, trouva une branche noire et gluante et la traîna derrière elle jusqu'à ce qu'elle arrive à la fin de la promenade. Elle contempla la trace dans le sable pour sentir la réalité de ce qu'elle venait de vivre et la force de la souillure. (p203)
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Jamais une forêt européenne ne pourrait rendre une symphonie pareille, les Blancs parlent de cacophonie parce qu’ils ne comprennent pas. C’était de la magie, des cris d’oiseaux plus mélodieux et plus bruyants les uns que les autres, et les animaux qui s’appelaient , qui chantaient la joie d’exister. Si longtemps après j’éprouve encore une poignante nostalgie : tous les matins vers neuf heures, c’était le premier matin du monde et la découverte des herbes du paradis.
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Louis Adrien Favre est né le jour des morts, le deux novembre 1910 dans un hameau de Bellevaux, commune de montagne pauvre et catholique de Haute-Savoie. Il est le troisième enfant d’une famille paysanne qui en compte quatre.

A Bellevaux la montagne ne s’impose pas, elle écrase. Elle est partout, le village coule contre la pente, s’accroche sur les flancs rocheux ; la maison de la famille Favre se trouve à l’écart du village, coincée contre la pente couverte de forêt, enterrée à hauteur de fenêtre du côté de la cuisine. Le four à pain et la grosse cuisinière à bois mangent la moitié de la surface de la pièce où l’on vit, la chambre possède une fenêtre qui contemple la montagne : tout le monde y dort, les parents et les quatre enfants. Un couloir sombre sépare la partie habitation de l’étable, au-dessus du plafond de planches le foin réchauffe la maison l’hiver.

En face, sur le flan de la montagne, une clairière qui fait bien trois cents mètres de long permet de faire provision de foin et sert de pâture aux bêtes. Derrière la ferme, sur l’autre versant, de petites surfaces en herbe mais très difficiles d’accès, très pentues, complètent les réserves.
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On avance dans la forêt des routines et petit à petit, sans même s'en apercevoir, on se déleste de l'essentiel. Ne restent que la marche en avant, le bruissement du quotidien et les paresseux divertissements qui nous masquent l'angoisse de la mort. "Où que votre vie finisse, elle y est toute" constatait Montaigne. (p38)
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Le travail de sape de l’oubli a détruit les liens plus sûrement qu’une grande tragédie.
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Parfois l’attente des autres est plus forte que votre propre désir, vous leur donnez le récit qu’ils ont envie d’entendre, phrase après phrase vous reconstruisez votre vie, leur tristesse prend le pas sur votre envie de vivre, vos mots leur procurent ce dont ils ont besoin, les rassurent, vous écrasent.
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Les pensionnaires n’avaient pas besoin de passion ou d’érotisme, enfin pas tout de suite, ils voulaient entrer dans la douceur de l’air et la tristesse diffuse de ce soir d’avril, entrer dans un ailleurs où ils oublieraient qu’ils étaient vieux et que le printemps n’était plus pour eux.
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