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3.83/5 (sur 18 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , 1958
Biographie :

Auteur de romans policiers, diplômé au Vassar College, New York, Peter Spiegelman a travaillé pendant vingt ans dans la finance, auprès de banques prestigieuses de Wall Street.

Il vit à Ridgefield dans le Connecticut avec sa femme.

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Bibliographie de Peter Spiegelman   (2)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
"- Je ne me reproche rien. Je veux juste savoir pourquoi ça a mal tourné.
- Pour un million de raisons. Organisation merdique, tuyaux merdiques, routes merdiques, manque de bol..."
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Carr serre les dents. Avec Declan, ce n’était jamais le bordel comme ça. Avec Deke, une fois qu’ils étaient dans les murs, c’était le boulot avant tout. Pas de bavardages inutiles, juste cette voix à l’accent irlandais qui donnait les instructions et les réponses concises, murmurées, de chacun d’eux. Carr sait que Mike et Bobby font ça pour l’emmerder, ils cherchent la bagarre, mais il ne leur fera pas ce plaisir. Il inspire et s’apprête à intervenir quand Valerie interrompt le ricanement de Bobby :
– Hé, les filles ! Vous voulez bien la fermer, le temps que cette voiture de patrouille passe ? chuchote-t-elle.
Mike et Bobby se taisent aussitôt et Carr sent un bloc de glace dans son estomac. Il éteint son stylo-lampe. La voix de Valerie est un murmure monocorde :
– Elle est au milieu de la rue… deux maisons maintenant… Merde, elle ralentit. Putain, vous avez oublié une alarme de secours ? Le flic s’est arrêté juste devant.
Sa voix faiblit et un bruissement d’étoffe résonne dans l’oreille de Carr. Il imagine Valerie se couchant derrière le volant.
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Maintenant qu’ils sont à l’intérieur de la maison, tous les trois se tiennent immobiles dans le vestibule, dans le rectangle pâle de la lumière du lampadaire qui entre par le vasistas, et Carr entend des voix dans les murs. Une toux assourdie sort des conduits d’aération, un murmure nerveux s’échappe des rideaux, un soupir grinçant traverse les lambris du couloir, un chœur étouffé qui résonne uniquement dans sa tête. Rentré à la maison plus tôt… Ce n’est pas le soir de congé de la bonne… Des pneus dans l’allée… Carr a des jambes de plomb et une pince se referme sur sa poitrine. C’est l’adrénaline, il le sait, mais cela ne change rien à l’affaire. Il s’oblige à inspirer et à expirer, pas trop vite. En contrepoint de cette psalmodie de peur, il perçoit la voix de Declan : Rien ne vaut une maison dans le noir, mon gars. L’accent irlandais qui affleure puis disparaît, le rire gras, la pointe d’excitation, comme s’il parlait des montagnes russes à la foire. Mais Carr déteste les montagnes russes, depuis toujours. Inspirer, expirer, pas trop vite.
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En regardant par la fenêtre, Carr voit Bobby et Mike Latino descendre d’une fourgonnette bleue tachetée de rouille garée sur le parking de l’autre côté de la rue. Chacun porte un sac en nylon sur l’épaule et un carton Dell dans les bras. Même de loin, Carr perçoit la tension dans leur démarche. Malgré leurs jeans, leurs T-shirts sombres et leurs lunettes de soleil, ils ne ressemblent pas vraiment à des spécialistes en informatique. Bobby s’en approche vaguement – dépenaillé, le teint pâle avec des taches de rousseur et un léger embonpoint, comme s’il se nourrissait uniquement de fast-food –, mais Mike en est loin. Sa carrure et sa belle gueule cabossée, agressive, démentent la tenue vestimentaire et l’enferment dans le rôle du dur à cuire, du méchant, du voleur. Néanmoins, Carr sait que les deux vigiles apathiques à l’entrée ne trouveront rien à redire. Bobby et Mike disparaissent à l’intérieur du Prairie Galleria et Carr reporte son attention sur la fourgonnette. Il essaie d’apercevoir Valerie au volant, mais en vain.
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Carr soupire.
– Pas ce genre de boulot.
Mike boit la moitié de sa bière et pointe le doigt sur Carr. Il sourit, mais chez lui c’est une tactique.
– Ce genre de boulot, c’est trop prise de tête. Y a trop de variables.
– Si j’ai bonne mémoire, tu t’inquiétais déjà pour la même raison il y a cinq ans, mais ça s’est bien passé.
– Parfaitement, que je m’inquiétais ! On avait une bonne combine, on s’en prenait aux abrutis… Pourquoi changer ce qui marche ? Deke était un type qui savait où il allait, c’était pas la peine de discuter. Et j’avais confiance en lui.
– Mais tu n’as pas confiance en moi.
– Sans vouloir te vexer, cabrón, tu n’es pas Deke.
Carr se penche en avant.
– Je ne suis pas vexé, Mike.
– Nom de Dieu ! s’exclame Valerie en reposant brutalement son verre sur la table. Prenez donc une chambre si c’est pour recommencer votre numéro à la con. On était censés faire la fête.
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Bobby veut dire quelque chose, mais Carr le coupe :
– Silence, murmure-t-il. (À Valerie :) On est repérés ?
– Je ne sais pas. Je… Attends… Il repart. Il s’éloigne… Il arrive au coin et il tourne… à gauche.
Quelque chose se détend dans la poitrine de Carr.
– Tu le vois, Dennis ?
– Il vient de passer. Il tourne à droite dans Smithdale.
Carr rallume sa lampe. La voix de Bobby bondit dans son oreille :
– J’ai rien oublié, Vee !
– Tu as oublié de la foutre en veilleuse, réplique Valerie. (La colère a remplacé la tension dans sa voix.) Tu as oublié de rester concentré, et Mike aussi.
– Me mêle pas à ça, chica.
– Alors, fermez-la tous les deux et remettez-vous au boulot.
Dix minutes se sont écoulées quand Bobby se manifeste de nouveau :
– Je l’ai ! Sur une table, en haut de l’escalier du sous-sol, dans une coupe avec des pièces de monnaie et des notes d’essence.
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Ne pas écouter votre infirmière, c’est comme regarder la télé sans le
son : vous finirez par comprendre l’histoire, mais il est probable que vous
raterez quelque chose et, entre-temps, quelqu’un sera mort. Vous pouvez
écouter votre infirmière, ou être un petit con. Essayez de faire le bon choix.
Même à vingt-six ans, alors que j’étais encore pas mal un petit con, le
conseil m’avait paru judicieux et je m’étais efforcé de le suivre. J’écoutais
donc Lydia. Elle était plus intelligente et plus expérimentée que toutes les
infirmières avec lesquelles j’avais travaillé, dotée d’un meilleur sens clinique
que la plupart des médecins que je connaissais, et de loin plus solide que
n’importe lequel d’entre eux. Je l’écoutais quand elle s’adressait à moi
comme si j’étais un enfant perdu dans la rue, et qu’elle me donnait du
docteur avec ironie.
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Carr a progressé jusqu’au bureau, une pièce en acajou qui jouxte le salon, avec beaucoup d’étagères mais peu de livres. Une table aux pieds griffus trône au centre ; il est en train d’en inspecter le tiroir du milieu quand la voix de Mike Latino grésille dans son oreille :

– J’ai trouvé un coffre dans la piaule, dans le dressing, derrière les costards. Une vraie merde, à première vue.
Une bouffée de colère noue le ventre de Carr.
– Laisse tomber, dit-il.
– Cinq minutes maxi et je l’ouvre.
– Laisse tomber, je t’ai dit.
– Il me tend les bras, jefe.
– On n’est pas venus pour ça. Contacte-moi seulement quand tu l’auras trouvé.
Carr n’entend pas l’éventuelle réponse de Mike à cause du rire de Bobby.
– Si tu veux du boulot facile, tu devrais voir la cave, mec ! On peut faucher une caisse de Dom, il s’en apercevra même pas.
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Carr se renverse en arrière et regarde à travers la charpente du toit ouvert les moustiques qui planent, les chauves-souris qui battent des ailes et les étoiles délavées. Une brise tiède insinue ses doigts sous sa chemise. Il a déjà bu trois bières et une sorte de brume agréable enveloppe son cerveau antérieur. Il sait où veut en venir Mike et il est trop fatigué pour le suivre. Alors il n’ouvre pas la bouche, mais ça ne sert à rien.
– Tu crois qu’ils nous ont pris pour des gars du coin quand on est entrés ? ironise Bobby.
Mike lui tape dans la main.
– On se fond dans le décor, cabrón, on est des indigènes. (Il regarde Carr et grimace.) On leur envoie de mauvaises vibrations, jefe.
Carr vide son verre de bière.
– Les vibrations, c’est une chose. Vee fait qu’on se souvient de nous.
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Trente secondes plus tard, tous les trois sont de retour dans le vestibule.
– Tout est en ordre ? demande Carr.
– Impec, jefe.
– Bobby ?
– Faut que j’arrange ça, répond celui-ci en montrant d’un mouvement du menton le boîtier qui pend au mur.
Il tend à Carr le badge qu’il tient dans la main et sort le tournevis de son gilet.
Carr promène le faisceau de sa lampe-stylo sur le badge en plastique gris : la photo d’un immeuble de bureaux d’un côté et un cordon rouge fixé à l’aide d’une pince. Il retourne le badge et examine le code-barres, la bande magnétique et la photo de l’homme dégarni au visage insipide. Ce cliché est plus flatteur pour Jerry Molloy, pense-t-il, que le portrait accroché au-dessus de la cheminée du salon.
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