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4.21/5 (sur 105 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Pierre Kalfon est journaliste, écrivain, diplomate, spécialiste de l'Amérique latine.

Diplômé de lettres et de sciences politiques, Pierre Kalfon a été Directeur de l'Alliance française en Argentine, puis professeur détaché auprès des Université du Chili et Université catholique de Santiago. Correspondant au Chili pour Le Monde et Le Nouvel Observateur, il assiste à la victoire de l'Unité populaire et au putsch du général Pinochet.

De retour en France, Pierre Kalfon est nommé Responsable des Politiques culturelles auprès du Directeur Général de l'Unesco-Paris et chef de projet de développement culturel en Colombie, au Nicaragua et au Guatemala. Attaché culturel à l'Ambassade de France à Rome au début des années 80, il repart vers l'Amérique du Sud en 1988 et occupe la fonction de Conseiller culturel et scientifique à Montevideo (Uruguay) et à Santiago du Chili.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages ainsi que de deux films documentaires El Che (réalisé par Maurice Dugowson en 1997) et Le dernier combat de Salvador Allende.

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Source : bibliomonde.net
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Pilar Armanet et Pierre Kalfon


Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
SIERRA MAESTRA : L'ODEUR DE LA POUDRE

Le dilemme résolu du docteur Guevara

" Ce matin-là nous le passâmes tous à dormir." Au réveil, Guevara est à sa petite pharmacie de campagne. Il s'occupe de soigner les pieds blessés qui ne peuvent plus entrer dans les chaussures. (...)
Survient alors l'un de ces moments-clés, chargés de symboles , qui marquent un destin : " Un compagnon laissa tomber une caisse de balles à mes pieds. (...)
C'est peut-être la première fois que le dilemme m'était posé en termes pratiques: j'avais devant moi un sac à dos plein de médicaments et une caisse de balles: leur poids m' interdisait de les porter tous les deux ; je pris la caisse de balles, abandonnant le sac. " C'est ainsi que le docteur Guevara choisit de devenir le Che . ( P. 196 )
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UNE SAISON EN ENFER

À gauche, on pleure

Le 11 octobre 1967, deux jours après la mort du Che, le Congrès bolivien vote des félicitations au président de la République pour avoir défendu la souveraineté nationale contre l'" agression castro-communiste " . (...)
À gauche, on pleure . D'un sanglot presque unanime. (...)
À la Havane, dès le 15 octobre, à la radio et à la télévision, Fidel Castro déclare déclare que " la nouvelle relative à la mort du commandant Ernesto Guevara est douloureusement exacte " Les drapeaux sont mis en berne pendant trente jours. ( P.665 )
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SIERRA MAESTRA : l'odeur de la poudre

Le jeune homme décidé et rieur, à l'allure d'adolescent, qui s'est embarqué sur la Gramma a acquis une épaisseur humaine nouvelle. Si l'oeil n'a rien perdu de son éclat, le caractère est devenu plus grave, plus solitaire aussi peut-être.
Il est arrivé à Guevara, dans la Maestra, le soir, de lire à sa troupe du Neruda. Le plus souvent, cependant, il s'isole dans des lectures silencieuses, cigare aux lèvres même dans des moments où la bataille à venir est propre à susciter de l'inquiétude.
( P. 268)
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Les jours précédents, il s'était contenté, avec ses bêtes, d'une eau boueuse qu'il avait trouvée en creusant le sol avec sa lame, comme il l'avait vu faire. Il n'eut pas besoin d'enfourcher son cheval pour attraper une viscache, justement, puis une belette à la course maladroite. Mais c'est au galop, sur la monture la moins fourbue, qu'il réussit à lancer ses bolas tournoyantes autour des pattes d'un venado, un petit daim dont il but le sang chaud et déchira la chair crue à pleines dents. Trois ans de vie indienne brutale et sauvage avaient eu raison de ses haut-le-cœur de "civilisé".
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Che Guevara, l'archétype du guérillero, l'avait admis, dédicaçant un jour son livre fétiche, « La Guerre de guérilla », à "Savador Allende, qui essaye d'obtenir le même chose par d'autres moyens". Cette fois, le bulletin de vote, « autre moyen », semblait l'avoir emporté sur le fusil. Marx n'avait pas prévu ce cas inédit.
Nixon : "Écraser ce fils de pute"
Par son pacifisme même, ce modèle paraissait dangereux aux États-Unis. Dans leur « chasse gardée » de l'Amérique latine, un président marxiste, vainqueur à la loyale d'élections honnêtes, était un exemple déplorable pouvant faire des émules. Á éviter à tout prix. Á Washington, le président Nixon avait convoqué Edward Korry, son ambassadeur à Santiago, pour lui expliquer, frappant du poing, qu'il fallait écraser à tout prix et au plus vite "this son of a bitch" (ce fils de pute). Á Chicago, Henry Kissinger, conseiller écouté, déclarait, alarmiste, qu'Allende allait provoquer "l'installation d'un régime communiste au Chili et que l'Argentine, le Pérou et la Bolivie pourraient suivre cet exemple."
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Les Indiens, lui avait-il appris, ignoraient l'existence du cheval avant qu'au XVIe siècle les Espagnols n'introduisent les premiers exemplaires de l'espèce dans le Nouveau Monde. L'atout majeur des conquistadors avait été, avec l'arquebuse, cet animal terrifiant et hennissant, galopant et s'arrêtant sur ordre. Au début, les habitants premiers du Rio de la Plata avaient réagi comme leurs congénères péruviens et mexicains. Ils s'étaient enfuis, affolés, devant ces monstres à quatre pattes que montaient des hommes casqués, cuirassés et barbus.
Jusque-là, aussi bien dans les pampas que dans les steppes de Patagonie, les aborigènes erraient à pied, le long des cours d'eau, autour des lagunes, chassant, pêchant, cueillant. Mais, avait encore expliqué Don Evaristo, lorsque, après des années d'hésitation, l'Indien se décida à son tour à enfourcher la bête épouvantable, il accomplit le geste qui allait prolonger de trois siècles son destin d'homme libre.
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UN ASTHMATIQUE PRESSÉ

Longtemps il s'est couché de bonne heure. Non par snobisme proustien , mais en raison d'une santé fragile dès son arrivée au monde: pneumonie à l'âge de deux mois et, à deux ans, premiers symptômes d'un asthme très fort qui ne le quittera jamais plus.
Handicap fondamental, cet asthme qu'il combattra sa vie durant, forgeant sa volonté " avec une délectation d'artiste " , constitue une clé essentielle pour comprendre aussi bien les fulgurances de l'existence d'un être exceptionnel que les tribulations qu'il entraînera pour l'ensemble de sa famille. ( P.15)
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Pierre Kalfon
C'est à partir de ce moment qu'Ernesto Guevara, ainsi adoubé, va vraiment devenir le Che tel que le rapportent les témoignages, qui vont construire la légende : un homme généreux, égalitaire, mais intraitable sur les principes , un ascète aussi sévère avec lui-même qu'avec les autres, capable d'endurer mille souffrances pour obtenir une victoire sur les forces de la dictature, un chef de guerre redoutable, entraînant de hommes à se comporter en héros spartiates, en toute circonstance.
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À noter que, avant de prendre la route, c'est au Costa Rica que Guevarra entend parler, pour la première fois , par les protagonistes eux-mêmes, de l'attaque de la caserne Moncada , à Santiago de Cuba.
Cette opération insensée, a été menée quatre mois auparavant, le 26 juillet
1953, par un jeune avocat cubain de vingt-sept ans, du nom de Fidel Castro.
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Introduction
UN DEVOIR DE MÉMOIRE
Ce livre est un document pour servir à la mémoire du Chili. Il répond à un devoir de mémoire. Car la répression qui a suivi le coup d'État du général Pinochet contre le président Allende a fait subir à la mémoire des chiliens un
traumatisme qui n'est pas encore guéri. (...)
Allende s'était, en effet , lancé dans une aventure inédite que Marx n'avait prévue. Celle de mener un pays vers le socialisme non seulement sans faire basculer le système en place, mais, mieux encore, en tirant parti jusqu'à l'extrême des dispositions légales du dit système. Cette "révolution dans la légalité " présentait le versant opposé de la révolution armée " à la cubaine ",
apportée onze ans plus tôt à la Havane par les barbudos de Fidel Castro.
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