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3.8/5 (sur 62 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Raphaël Liogier est sociologue et philosophe. Professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, il y enseigne la sociologie et l'anthropologie. Il y dirige depuis 2006 l'Observatoire du religieux. Il est également diplômé en philosophie de l'université d'Edimbourg et de l'université de Provence et il enseigne à Paris au Collège international de philosophie.

Ses travaux portent depuis une vingtaine d'années sur les croyances, au-delà du simple cadre religieux et de leurs formes dans l'imaginaire contemporain, des groupes new age au bouddhisme occidentalisé, des biotechnologies au désir d'immortalité des transhumanistes, en passant par la peur de l'islamisation.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raphaël_Liogier

Source : Entrelacs
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Intervenants : Julie Clarini, Olivier Gazalé, Raphaël Liogier, Phia Ménard CC-BY-NC-ND 2.0 Que ce soit dans la série d?albums dédiée à Pascal Brutal comme dans ses films, Les beaux gosses et Jacky au royaume des filles, Riad Sattouf a joué sur les stéréotypes de la virilité pour les questionner. Depuis quelques années, le mythe de l?éternel masculin est interrogé au travers des études sur le genre. Récemment, l?affaire #MeToo a sévèrement remis en cause les présupposés hégémoniques et violents du sexe fort. le masculin implique-t-il des codes et lesquels? Peut-on distinguer masculinité et virilité? L?injonction virile a-t-elle un coût aussi pour les hommes ?

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Raphaël Liogier
Nous désirons "être quelqu'un" : aviateur, agent secret, médecin (une profession), ou héros, aventurier (un certain type d'individu), ou bon, fort, intelligent, tolérant, sérieux (un certain type de qualité). Pour cela, nous avons besoin de nous identifier à des figures emblématiques. Nous les trouvons dans des récits (des grandes histoires épiques aux romans, en passant par les séries télévisées). Nous construisons ainsi un "être moral", une personnalité non physique qui ne se réduit plus à la somme de nos organes. Même l'athée revendiqué vit conformément à une telle image de soi.

-Les Grands dossiers des Sciences Humaines n°29-
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La tribune du 9 janvier parue dans Le Monde, signée par cent femmes, dont l'actrice Catherine Deneuve et la romancière Catherine Millet, témoigne d'une surprenante ignorance. Je crois que les signataires, qui s'inquiètent d'une régression puritaine, ne sont pas allées lire ce qui s'écrit réellement sur #MeToo. Elles confondent, de surcroît, l'insistance importune et le vrai flirt. Dans le premier cas, on ne respecte pas le consentement d'autrui ; dans le second, on le cherche, au contraire ; mieux, on se plaît à l'obtenir. C'est tout l'agrément du vrai jeu de séduction.
(p. 34)
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[ attention, contient du Michel Sardou inside ! 😲😉 ]
Les mots de sorcière, d'hystérique et de salope désignent des femmes 'insupportables' parce qu'elles se montrent autonomes. L'usage de ces mots voudrait pourtant faire passer leur liberté pour une dépossession. N'appartenant à aucun homme particulier, la sorcière serait possédée par le diable, l'hystérique par sa maladie, la salope par tous ceux qui profiteraient de sa débauche. L'homme refuse obstinément de réaliser qu'une femme puisse désirer jouir du monde indépendamment de son emprise. Autrement dit, qu'elle puisse désirer d'être elle-même. Acculés à reconnaître l'orgasme des femmes après mai 1968, les hommes se sont escrimés à en faire un nouveau signe de leur puissance. L'orgasme au féminin devient le résultat d'une performance virile. L'homme se réinvente en maître absolu du plaisir féminin. Bourreau des corps et des coeurs, c'est lui qui reste aux manettes. Il suffit de réécouter 'Je vais t'aimer' du ténébreux Michel Sardou, qui date de 1975, pour réaliser que, à travers la libération sexuelle, l'homme peut chercher à exprimer une nouvelle promesse dominatrice, jusqu'à « faire crier grâce à tous les échos ». Le désir et le plaisir féminins restent dépendants ; l'homme devient le héros de la relation amoureuse, emportant la femme en l'aimant « plus loin que [ses] rêves ont imaginé ».
(p. 93-94)
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Nietzsche a très justement enseigné que la violence sourd du sentiment d'impuissance. De la peur de ne pas être à la hauteur. D'être dépassé par l'AUTRE. De sorte qu'on s'arrange pour l'exclure préventivement de la compétition, afin de ne pas avoir à se mesurer directement à lui. Tel est le mécanisme du racisme. Tel est le machisme profond. Tel est le sens profond du désir weinsteinien* de jouir de la soumission. De jouir de la femme en tant qu'elle est préalablement agenouillée.
(p. 95)
* terme dérivé de Harvey Weinstein (producteur hollywoodien accusé de harcèlement, viol, etc.)
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Parce que [le sport] est l'activité virilisante par excellence, pour l'individu comme pour la collectivité, les filles ont encore aujourd'hui le plus grand mal à s'imposer dans le milieu sportif. L'équipe de football féminine de l'OM, l'Olympique de Marseille, a eu pendant plusieurs années beaucoup plus de réussite que l'équipe masculine. Et pourtant, personne ne connaît ces sportives exceptionnelles. Les matchs dans lesquels elles se battent avec brio n'intéressent presque personne. Même pas le public féminin. La place d'une femme est à la maison, pas au champ de bataille ni au stade. A la rigueur peuvent-elles être des pom-pom girls sexy pour encourager les mâles. A la rigueur peuvent-elles se distinguer dans les épreuves qui leur permettent d'exprimer leurs qualités 'naturelles', de charme, de grâce, de finesse, comme le patinage artistique ou la danse acrobatique.
(p. 62-63)
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Le processus de 'modernisation' de la civilisation, améliorant sensiblement les conditions [des femmes], qui débute à la fin du XIVe siècle avec Pétrarque et sa déification de la femme aimée, est loin d'être linéaire. Il y eut des moments de progrès suivis de mouvements de régression de la liberté sexuelle et de l'égalité des genres. Nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle régression.
(p. 98)
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[#MeToo] n'est pas seulement un mouvement social majeur qui démontre qu'internet peut devenir un moyen de mobilisation spontanée dans l'espace public ; ou encore que la globalisation digitale peut permettre des formes de solidarité transnationales inédites. C'est un événement historique [...] ; c'est l'accomplissement du programme même de la modernité qui se joue : la reconnaissance concrète, chez tous les humains, d'une Volonté individuelle indivisible, antérieure à tout conditionnement social, à toute différence économique, à toute distinction ethnique et à toute détermination biologique.
(p. 21)
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[ version originale de 'La Belle au Bois dormant', de Giambattista Basile, qui date du début du XVIIe siècle, intitulée 'Soleil, Lune et Thalie', version elle-même issue de contes populaires remontant à la première moitié du XIVe siècle ]
On y raconte les aventures d'un roi qui s'enfonce dans la forêt alors qu'il chasse, et qui découvre une princesse endormie et solitaire dans une demeure perdue. C'est la princesse Thalie. Le roi l'aime aussitôt, et, dans le même mouvement, la viole dans son sommeil. La belle, complètement passive (endormie), objet du désir LÉGITIME de l'homme et de son assouvissement nécessaire, ne se réveille ni pendant, ni après l'acte. Elle n'éprouve ni douleur ni plaisir. Elle sera fécondée et accouchera neuf mois plus tard, toujours en état de léthargie. Lorsqu'elle s'éveille enfin, suite à la succion d'un de ses enfants qui lui retire l'écharde soporifique en tentant de la téter, elle s'extasie face à la découverte de sa progéniture. Le viol est une bénédiction. Par le viol, elle a pu s'éveiller à sa vraie vie. Et d'abord devenir mère. Il ne vient pas à l'esprit de la princesse qu'il ait pu y avoir une atteinte à son intégrité. C'est une chance d'avoir été violée. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment un viol, car la question de l'existence de la volonté n'est pas posée. L'idée même qu'elle eut pu ne pas consentir à l'acte sexuel est dépourvue de signification dans la logique de la fable. La morale de l'histoire est saisissante : « À qui a de la chance, le bien vient même en dormant. »
(p. 43-44)
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Dans les sociétés traditionnelles, le rituel d'initiation valide le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Ces rituels d'initiation impliquaient souvent des épreuves physiques et psychiques dont le jeune homme devait ressortir victorieux pour pouvoir occuper sa place parmi les hommes. La difficulté des épreuves pouvait n'être que symbolique. Mais il s'agissait toujours de prouver sa virilité, son courage, de se libérer, de se dépasser, de transcender sa condition infantile. D'affirmer sa volonté propre. A Rome, c'est à ce moment-là que le fils de patricien pouvait revêtir la toge virile. Pour les jeunes filles, les épreuves ne consistaient pas à se dépasser, mais au contraire à se soumettre, à apprendre à suivre, à attendre la volonté des hommes. Le mâle pouvait subir des dégradations, mais il devait y résister et les surmonter. Afin de jouir de son corps en pleine capacité, et, par dérivation, jouir de sa place dans la société.
(p. 72-73)
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▪️ Un populiste n'est alors ni plus ni moins qu'un démagogue ?
___
Absolument pas. (…) Le mot 'démagogie' n'est pas synonyme de 'populisme'. La 'démagogie' c'est tenter de séduire le plus possible de gens, cette tentation existant dans tout régime démocratique et visant à caresser les gens dans le sens du poil, à répondre à leur désir : c'est ce que Habermas appelle le 'marketing politique'. Le démagogue ne parle pas forcément au nom du Peuple, il cherche seulement à donner des avantages aux uns et aux autres pour se faire bien voir. Le populiste, lui, s'exprime au nom de l'esprit du Peuple, de la majorité brimée, qui serait réduite au silence, étouffée, dont il se fait le héros (il ose se lever en son nom contre le mal omniprésent, contre la corruption) et le héraut (le porte-parole).
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