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3.88/5 (sur 12 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1964
Biographie :

Né en 1964, Scott Kelly a été pilote dans la marine américaine avant d’être sélectionné et recruté en même temps que son frère jumeau par la Nasa. Il a effectué quatre vols spatiaux, dont deux séjours à bord de l’ISS.

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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Vue du ciel, Baïkonour a l’air d’un amas hétéroclite répandu au hasard dans la steppe désertique. C’est un curieux mélange de vilains bâtiments en béton, affreusement chauds en été et horriblement froids en hiver, et d’entassements épars de vieilles machines rouillées, abandonnées au petit bonheur la chance. Des hordes de chiens sauvages errent au milieu d’engins aérospatiaux. Ce lieu âpre et désolé est le seul port d’envol vers l’espace qui existe au monde.
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Il y a pour nous tous un moment où nous prenons conscience de notre existence, où nous nous rendons compte que nous vivons, sans mettre en question le néant qui a précédé.
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Dans un monde d’incertitude et de compromissions, cette station spatiale est un exploit d’ingénierie et de coopération. Sa mise en orbite et son fonctionnement sont le projet le plus ardu qu’aient accompli des êtres humains. C’est la preuve que lorsque nous décidons d’entreprendre une tâche difficile et que nous travaillons ensemble, nous pouvons tout, y compris résoudre nos problèmes sur terre.
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La procédure d’amarrage entre deux vaisseaux spatiaux n’a pratiquement pas changé depuis l’époque Gemini : l’un des vaisseaux (le nôtre en l’occurrence) déploie une sonde, l’introduit dans le réceptacle appelé cône de l’autre vaisseau (l’ISS) ; une fois les deux éléments connectés, tout le monde y étant allés de ses blagues salaces, nous vérifions l’étanchéité du tunnel intermédiaire avant d’ouvrir l’écoutille et de saluer nos camarades.
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J’ai appris que l’herbe sent merveilleusement bon, que le vent procure des sensations incomparables, que la pluie est un miracle.
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La mer est sélective, lente à reconnaître l'effort et la compétence, mais prompte à engloutir l'incapable.
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J'ai appris aussi que rien n'est plus étonnant que l'eau. Le soir où mon avion a atterri à Houston et où je suis enfin rentré chez moi, j'ai fait ce que j'avais dit : je suis entré par la porte de devant, ressorti par la porte de derrière et j'ai sauté dans la piscine, encore vêtu de ma combinaison spatiale. Le bien-être que j'ai éprouvé à me plonger dans l'eau pour la première fois depuis un an est impossible à décrire. Je ne considérerai plus jamais l'eau comme un fait acquis. Micha dit la même chose.
J'ai été en mission ou à l'entraînement presque sans interruption depuis 1999. Je vais devoir m'habituer à ne plus planifier ma vie ainsi. Ce sera l'occasion de méditer sur tout ce que j'ai appris.
J'ai appris que je pouvais garder mon calme dans les pires situations. Je me connaissais cette capacité depuis l'enfance, mais elle n'a fait que se confirmer.
J'ai appris à mieux compartimenter ma pensée, ce qui ne veut pas dire oublier les sentiments, mais se concentrer sur les choses qu'on peut maîtriser et ignorer celles qui échappent à notre contrôle.
J'ai appris combien il est important de s'asseoir à une table avec d'autres personnes. Quand j'étais dans l'espace, j'ai vu un jour à la télévision des gens qui partageaient un repas, assis à table. La scène m'a ému et plongé dans un terrible état de manque. J'ai soudain eu envie d'être à table avec ma famille, comme les gens sur l'écran, avec un plat bien préparé, posé par la gravité au milieu de la table, et nous tous maintenus sur nos chaises par la gravité, n'ayant qu'à nous détendre. [...]
J'ai appris qu'on n'a pas besoin d'être un génie pour résoudre la plupart des problèmes, mais qu'il y a des cas où il vaut mieux s'adresser à un génie. En d'autres termes, je ne sais pas du tout et j'ai donc appris à demander leur avis aux experts et à écouter leurs conseils. J'ai appris que quelque chose qui semble avoir été accompli par une seule personne doit en général beaucoup au travail et à l'intelligence de centaines, voire de milliers de personnes, et j'ai appris que c'est un privilège d'incarner le résultat de cette œuvre immense. [...]
J'ai appris que mon année dans l'espace comporte de nombreuses contradictions. Une année loin de la personne aimée pèse sur la relation et la renforce en même temps. J'ai appris qu'un voyage dans une fusée qui peut me tuer me confronte à la mort et est en même temps une aventure grâce à laquelle je me sens plus vivant. [...]
J'ai appris que l'herbe sent merveilleusement bon, que le vent procure des sensations incomparables, que la pluie est un miracle. Je tâcherai de me souvenir de la magie de leur existence jusqu'à la fin de mes jours.
J'ai appris que mes filles sont des êtres remarquables, doués d'une étonnante capacité de résilience, que j'ai manqué un petit bout de leur vie et que c'est irrécupérable.
J'ai appris que quand on suit l'actualité depuis l'espace, la Terre apparaît comme un chaos déchiré par les conflits et que c'est un crève-cœur de voir les dégâts causés par l'humanité à l'environnement. J'ai aussi appris que notre planète est la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir et que nous avons de la chance de l'avoir. [...]
J'ai acquis une nouvelle empathie pour les autres, y compris pour ceux que je ne connais pas et ceux avec qui je ne suis pas d'accord. J'ai appris à dire aux gens que je les apprécie, ce qui parfois les sidère au premier abord. Il est vrai que cela ne me ressemble pas. Mais je suis heureux d'avoir pris ce pli et j'espère le conserver.
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Parfois, dans la journée, je ressens le manque de toutes sortes de choses dont je n'ai même pas forcément conscience.
Cuisiner. Couper des aliments frais, sentir l'odeur des légumes au premier coup de couteau. Le parfum des fruits avant qu'on les lave, les étals de produits frais chez l'épicier. Les magasins d'alimentation, les couleurs vives des rayons, les carrelages luisants des sols et les inconnus qui vont et viennent dans les allées. Les gens. Rencontrer des gens nouveaux et faire connaissance, découvrir des vies différentes de la mienne, entendre parler d'expériences que je n'ai pas connues. Le bruit des enfants qui jouent, qui est toujours le même quelle que soit leur langue. Le son des gens qui parlent et rient dans une pièce voisine. Les pièces. Les portes, les encadrements de portes, le grincement des parquets quand les gens marchent dans les vieux bâtiments. M'asseoir sur mon canapé, m'asseoir sur une chaise, m'asseoir sur un tabouret de bar. Le bruissement du papier, le crissement d'une page qu'on tourne. Boire dans un verre. Poser un objet sur un table sans qu'il bouge. La fraîcheur soudaine du vent dans mon dos, la chaleur du soleil sur mon visage. Les douches. Faire couler de l'eau : me laver le visage, me laver les mains. Dormir dans un lit - sentir la douceur des draps, le poids de la couverture, les creux d'un oreiller moelleux. La couleur des nuages aux différentes heures de la journée, la diversité des levers et des couchers de soleil sur terre.
Je pense aussi à ce qui me manquera quand je serai revenu sur terre. C'est curieux, cette nostalgie préalable pour des choses qui m'accompagnent tous les jours et qui, pour le moment, me contrarient. Je regretterai la camaraderie et l'amitié des quatorze personnes avec qui j'ai vécu dans la station pendant toute cette année. Je regretterai le spectacle de la Terre vue de la coupole. Je regretterai l'idée que je survis par ma propre volonté, que des dangers vitaux peuvent survenir à tout moment et que je relèverai le défi, que tout ce que je fais a son importance, que chaque jour qui passe peut être le dernier.
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La plupart des endroits où je me tiens n'ont ni fenêtres ni lumière naturelle, seulement des néons aveuglants et des parois d'un blanc clinique. Privés de couleurs naturelles, les modules ont un aspect froid et fonctionnel ; ils font un peu penser à des prisons. Comme le soleil se lève et se couche toutes les quatre-vingt-dix minutes, il ne peut nous servir de repère pour garder la notion du temps qui passe. [...]
Il est difficile d'expliquer à des gens qui n'ont pas vécu ici à quel point la nature nous manque. À l'avenir, on aura inventé un mot pour exprimer la nostalgie des êtres vivants que nous ressentons. Nous aimons tous écouter des enregistrements des bruits de la nature - forêt primaire, chants d'oiseaux, vent dans les arbres. [...] Si tout est morne et stérile là-haut, en revanche nous avons des hublots qui nous offrent une vue fantastique de la Terre. Impossible de décrire la sensation extraordinaire qu'on éprouve à l'observer d'en haut. J'ai l'impression d'avoir de notre planète une connaissance intime que les autres n'ont pas - côtes, étendues de terre, fleuves et montagnes. Certaines régions, d'Asie en particulier, sont couvertes d'un tel nuage de pollution qu'elles ont l'air malades, en manque d'une bonne thérapie ou au moins d'un espoir de guérison. La ligne formée par notre atmosphère sur l'horizon semble aussi mince qu'une lentille de contact sur un œil et si fragile qu'il paraît nécessaire de la protéger. [...] Devant cette vue, je pense toujours à savourer le privilège qui m'est donné de profiter d'un tel spectacle.
Parfois, quand j'observe la Terre par le hublot, je réalise que tout ce qui compte pour moi, tous ceux qui ont vécu et sont morts (à part nous six) sont là, en bas. Et parfois, je me rends compte aussi que les personnes présentes avec moi dans la station spatiale constituent la totalité de l'humanité qui m'environne. Si je veux parler à quelqu'un face-à-face, regarder quelqu'un dans les yeux, demander de l'aide à quelqu'un, partager un repas avec quelqu'un, ce sera l'une d'entre elles.
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Dans mon demi-sommeil, je me dis que nous mourrons tous un jour, que la mort dure plus longtemps que la vie. J'ai l'impression de savoir à quoi elle ressemblera, car nous sommes comme "morts" avant de naître. Il y a pour nous tous un moment où nous prenons conscience de notre existence, où nous nous rendons compte que nous vivons, sans mettre en question le néant qui nous a précédé. Aussi bizarre que cela puisse paraître, cette idée me rassure. [...]
On me demande souvent si j'ai eu des révélations dans l'espace, si, en voyant la Terre de là-haut, je me suis senti plus près de Dieu ou plus en osmose avec l'univers. Certains astronautes sont revenus avec une nouvelle vision de la place de l'humanité dans le cosmos, suscitant chez eux de nouvelles convictions spirituelles ou un retour à la foi dans laquelle ils ont été élevés. Je ne mettrai jamais en doute l'expérience des autres, mais, en ce qui me concerne, je n'ai pas eu d'illumination particulière.
J'ai l'esprit scientifique, curieux de percer les mystères de l'univers. Nous savons qu'il y a des milliards d'étoiles, plus que de grains de sable sur la planète Terre. Elles représentent moins de cinq pour cent de la matière dans l'univers. Le reste est composé de matière noire et d'énergie noire. L'univers est d'une infinie complexité. Est-il le fruit du hasard ? Je l'ignore.
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