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Citations de Simon Parcot (49)


Gaspard a-t-il apporté les livres qu’elle lui a demandés, ceux qui racontent la naissance des flocons et qui se lisent au coin du feu, lors des soirs d’hiver, lorsque les nuits sont longues et que la terre se mêle aux cieux ? Heureusement qu’il y a les livres, pense-t-elle, que ferions-nous ici, sans les livres ? C’est eux qui nous font sortir : un vers, juste un vers, des filaments d’encre sur du papier et voilà que nos esprits filent par-delà la cheminée rejoindre les étoiles gelées.
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La vie, la grande vie, celle qui vaut la peine d'être vécue, ne s'éprouve pas dans les boyaux de la ville, ne s'apprend pas dans les livres, sur les bancs de marbre d'une université, dans le discours d'un professeur cravaté. la vie, la grande vie, s’éprouve à un passage de col, lorsqu'on a grimpé pendant plusieurs jours, et que épuisé par la marche, on voit enfin l'horizon se dégager. Alors notre âme fait un bond vers l'endroit d'où elle vient et l'endroit où elle se dirige, c'est à dire cette immensité éthérée, tissées dans la lumière et contenue entre les sommets de la vallée.
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Crois-moi, côtoyer la mort, c’est comme naître une seconde fois.
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Tu sais quoi, Gamin ? Quand je les vois glisser comme ça, je me dis qu'il faut aller dans la vie comme on va dans la fraîche ! Ne pas écouter ceux qui freinent, ce sont des fourmis qui triment, alors que nous, nous sommes une race de chamois ! Parfois, dans la vie, faut larguer les amarres ! Fuser, glisser, voler, sentir la puissance de l'onde, épouser le mouvement, quoi ! La pente t'amène à droite ? Va donc à droite ! Elle te fait virer à gauche, dévore toute ta gauche ! Et si tu tombes, épouse aussi la chute ! Rigole et chéris-là ! Grand vivant ! Vrai vivant ! Car dis-moi, qu'est-ce qu'une vie sans virage et sans chute !?
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quand il n' y a pas de place pour la parole, alors on s'en va crier dans les livres
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Dans toute écriture, ce qui compte c’est la lecture qu’on en fait. Voici la mienne.

Je vois dans ce livre un hymne à la montagne et aux hommes qui rêvent d’en conquérir les plus hauts sommets jusqu’à en perdre la raison.
Comme l’océan, la haute montagne est un lieu mythique, fascinant, de spiritualité où les forces de la nature sont omniprésentes. C’est aussi un endroit sacré où la terre et le ciel se rejoignent. Lieu propice donc, à l’irrationnel dans lequel, dès le titre, Simon Parcot nous fait entrer.
Malgré certains défauts (propos métaphysiques plaqués principalement) j’ai pris plaisir à lire ce roman. Dans ce récit entraînant, poétique parfois, presque d’emblée viennent se mêler à un environnement réaliste des éléments étranges, bizarres, étonnants. Plus le récit avance plus le merveilleux, voire le fantastique prend le pas sur la réalité et les deux protagonistes s’enfoncent dans un monde à la fois réel et onirique, un monde intemporel où passé et présent se rejoignent, où rêves et réalité se confondent, où les hommes et les esprits cohabitent, où les vivants et les morts se rencontrent. Nous y retrouvons la plupart des ingrédients du réalisme magique ou réel merveilleux si caractéristique de la littérature latino-américaine de la seconde moitié du XXéme siècle.
Dans sa quête de l’absolu, existentielle et spirituelle, Gaspar parti à l’assaut de l’inaccessible sommet de cet univers vertical, se dissout dans l’immensité et s’en va rejoindre l’Eternel.
Belle métaphore de l’homme, prêt à braver tous les éléments et se dépasser pour – tel un Don Quichotte montagnard – atteindre l’inaccessible étoile.
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Les légendes ne naissent ni dans les livres ni dans les écoles. Les légendes naissent autour d'une table usée, au fond d'une taverne faiblement éclairée, deux pieds sous la terre, au milieu de l'hiver. Là, les humains tentent de trouver les mots justes pour nommer l'indicible. Ensemble, ils tissent des phrases, rassemblent les morceaux épars de l'expérience pour y déceler un sens, inventent les prémices d'un nouveau monde, brodent du mythe à la surface même du réel, mythes qui, des siècles plus tard, deviendront histoires et se diront, ensuite, dans les écoles et les livres.
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Il contemple avec fascination cette étagère qui vient recueillir toutes les paroles tues dans le silence de la montagne et qui ressortent ici, suite à une curieuse alchimie, sous forme de papier et de cuir. Ici, les hommes se taisent car dehors, il n'y a pas de place pour la parole. Il n'y a que le vent, le gel, l'immensité des sommets qui imposent un silence brutal, le silence de l'hébétude, dans lequel on peut même rester toute sa vie. Certains restent dans ce silence, lui a dit Gaspard: une fois parvenus au sommet, ils ouvrent la bouche de stupéfaction et leur langue gèle instantanément, les plongeant dans un mutisme que seuls les livres peuvent délier. Car ici, il n'y a pas de place pour la parole, et quand il n'y a pas de place pour la parole,

alors on s'en va crier dans des livres.

Dans ces sarcophages d'encre, le papier vient recueillir la parole impossible.
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- Dis, pourquoi tu grimpes ? lance Solal ------------------
- Je grimpe pour redescendre , pour éprouver la joie de revenir en fond de vallée , là où sont les bêtes, les fleurs et les gens que j'aime.
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Car, dis-moi, qu'est-ce qu'une vie sans virage et sans chute ?!
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"Tu vois, je ne grimpe pas par goût du risque, je ne grimpe pas par désir de mort, au contraire, aller là-haut affine ma conscience de la vie.
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Le monde est bien plus vaste que ce que nous pensons. Nous passons notre vie à le réduire, ramenons l'inconnu au connu et réduisons la différence au semblable. L'ailleurs ne nous échappe plus, nous avons oublié les surprises. Nous vivons dans nos territoires, nous habitons les mêmes lieux et aimons les mêmes personnes, jusqu'à dire "le monde est comme ceci". Mais le monde n'est pas comme ceci. Il est bien plus vaste que ce que nous pensons. Il est un réservoir infini de nouveautés, un fauve qui se dérobe, un immense tableau qui demande à être dévoilé. Marcher vers le Bord du monde nous enseigne cela. Chaque pas ne rapproche pas du but, il nous en éloigne. Chaque pas est une déprise de soi qui nous rapproche de la vérité, qui n'est rien d'autre que l'oubli.
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Les livres ne sont que les ombres de ce qui nous traverse, la trace éphémère d'un moment vécu sur la Terre, du sentiment converti en matière. Les livres sont la tentative de retrancher quelque chose à la mort, de proposer quelque chose qui lui résiste.
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Il se dit qu'il aimerait bien, lui aussi, que tout ce qu'il ne parvient pas à dire puisse un jour se transformer en papier et en cuir. Plutôt que de pousser un traîneau dans le vent, il s'imagine finir sa vie assis devant de vieilles feuilles craquelées et les tapisser de vers, ces mêmes vers qui tournoient dans sa tête, comme les flocons de l'hiver. Sa parole aurait alors une place, un poids dans le monde, le poids de quelques feuilles reliées dans un duvet de cuir.
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Heureusement qu'il y a les livres, pense-t-elle, que ferions-nous ici, sans les livres? C'est eux qui nous font sortir: un vers, juste un vers, des filaments d'encre sur du papier et voilà que nos esprits filent par-delà la cheminée rejoindre les étoiles gelées.
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Qu'y a-t-il là-haut ? s'interroge Solal. Quelle autre facette du monde se dévoile au sommet de la Grande ? Y a-t-il un envers à cette pyramide de pierre ? Y a-t-il un autre versant, qui donne vers les autres contrées de la Terre, ces endroits où l'hiver ne demeure pas, où la Terre est plate et la banquise fond au point de devenir cette chose étrange qu'on appelle la mer ? De l'autre côté de la Grande, pouvons-nous découvrir d'autres terres peuplées par d'autres humains, habitées par d'autres imaginaires, d'autres légendes, d'autres questions ? Mais pour que la Grande dispose d'un autre versant, encore faut-il qu'il dispose d'un sommet. Or, peut-être que son sommet n'existe pas, qu'il n'est pas, qu'il n'est qu'une sorte d'abysse verticale, l'abolition même de la terre.
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Regarde mes yeux bleu-gris
et tu verras l'étendue blanche
de ma mélancolie"
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« Notre histoire commence dans un nuage, bien au-delà de la Terre, bien au-delà des montagnes. En ce nuage logeait un ange qui enroulait et déroulait du coton pour l’éternité en chantant de tristes complaintes qui parlaient d’hommes, de sueur et de sang. Car les anges aussi sont si tristes, ils rêvent d’une peau pour saigner, de mains pour se toucher et d’un squelette pour éprouver la pesanteur du monde. Un jour d’hiver, notre ange s’allongea à plat ventre sur un rebord de nuages puis se pencha dans l’espoir d’apercevoir un bout de matière. Mais il ne vit que du blanc, de longs panaches de blanc défiler sur du blanc. Une larme se détacha de sa joue et se transforma en un flocon qui virevolta dans l’air, quitta le ciel pour descendre vers la Terre. Il tombe d’abord légèrement, isolé dans un silence d’altitude, puis tout s’accéléra : la pesanteur se fit plus importante, les contours du monde se précisèrent, les arêtes des sommets apparurent, et notre flocon se dirigea droit vers un profil d’humain qui se dessinait en contrebas. Il se rapprocha de la silhouette, frôla les cheveux noirs qui dépassaient d’un bonnet, s ‘écrasa sur une surface chaude et disparut instantanément, désintégré par la chaleur. »

incipit, p.17
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Bref, c’est pas la mort que je cherche, c’est la vie ! Car la montagne est un exhausteur de goût, un exhausteur de vie !
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Roche et gel en guise de ciel: voici la Montagne sans sommet, voici le Bord vertical du monde.
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