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4.4/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Biographie :

"Ancienne journaliste , Sophie Lambroschini prépare une thèse avec l'Université Paris 10: " A l'avant garde du capitalisme". L'élite soviétique du commerce extérieur: formation, trajectoires, reconversion postcommuniste.

Aujourd'hui (2015) elle vit à Kiev, après avoir longtemps résidé à Moscou ."

Source : ateliers HD et http://www.theses.fr/s72301
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Troisième volet de notre série d'entretiens sur le premier anniversaire de l'agression russe en Ukraine, avec Sophie Lambroschini, chercheuse au Centre Marc-Bloch de Berlin et experte de la Russie et de l'Ukraine contemporaines.  Dans le cadre d'un partenariat avec le Centre d'études des mondes russe, caucasien et centre-européen (Cercec, EHESS-CNRS), à l'occasion du premier anniversaire de l'agression russe contre l'Ukraine, déclenchée par Vladimir Poutine le 24 février 2022, nous donnons la parole à quatre chercheuses et à un chercheur pour mieux comprendre les enjeux de cet événement, à la fois du côté de l'agresseur et de l'agressé. Sophie Lambroschini est chercheuse au Centre Marc-Bloch et chercheuse associée au Cercec. Ancienne journaliste, elle a mené des recherches dans le Donbass, région de l'est de l'Ukraine. Elle s'intéresse en particulier aux services publics et à leur adaptation dans le contexte de la guerre. Elle a publié Ukrainiens (Ateliers Henry Dougier). #Ukraine #Russie #Guerre Retrouvez toutes les émissions de la collection : https://www.mediapart.fr/studio/videos/emissions/ukraine-russie-vivre-la-guerre#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Mediapart n'a qu'une seule ressource financière: l'argent issu de ses abonnements. Pas d'actionnaire milliardaire, pas de publicités, pas de subventions de l'État, pas d'argent versé par Google, Amazon, Facebook… L'indépendance, totale, incontestable, est à ce prix. Pour nous aider à enrichir notre production vidéo, soutenez-nous en vous abonnant à partir de 1 euro (https://abo.mediapart.fr/abonnement/decouverte#at_medium=custom7&at_campaign=1050). Si vous êtes déjà abonné·e ou que vous souhaitez nous soutenir autrement, vous avez un autre moyen d'agir: le don https://donorbox.org/mediapart?default_interval=o#at_medium=custom7&at_campaign=1050

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Nous devons alors nous joindre au rituel des villageois ukrainiens. Tous les ans, au retour des beaux jours, nous "reprisons" la maison comme un vêtement usé par le temps : préparer une bouillie faite d'eau, de sable, d'argile, de paille et de crottin pour calfeutrer les crevasses, égaliser les surfaces, puis blanchir à la chaux. Pour finir, donner un coup de peinture bleu azur sur les dormants et les montants des fenêtres.
J'admire notre mazanka (chaumière). Hier encore affaissée comme un château de sable sous l'effet des intempéries, elle est aujourd'hui requinquée, un peu pour de vrai, et un peu cache-misère, mais elle sort pimpante de l'épreuve des saisons. Cette maison évoque tout ce qui me fascine chez les Ukrainiens, si éprouvés au XXe siècle : cette détermination à se refaire, à se reconstruire au XXle siècle, avec une volonté trempée d'optimisme et d'entêtement.
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" Les Ukrainiens, qu'on nomme Cosaques, sont un ramas d'anciens Roxelans, de Sarmates, de Tartares réunis. (...) La nature s'y efforce de faire du bien aux hommes, mais les hommes n'y ont pas secondé la nature, vivant des fruits que produit une terre aussi inculte que féconde, et vivant encore plus de rapines ; amoureux, à l'excès, d'un bien préférable à tout, la liberté. "

Voltaire, Histoire de Charles XII, roi de Suède, 1731
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L'Ukraine a longtemps été une terre de souffrance. Elle est aujourd'hui source de fierté. Et elle reste ce qu'elle a toujours été : une terre de liberté. Cette aspiration n'a pu être brisée par des siècles de domination ni par des décennies de répressions en tout genre. Sa culture et sa langue, sa sensibilité et sa poésie, sa littérature et ses chants constituent une richesse qui mérite d'être mieux connue et partagée. L'Ukraine est désormais face à son destin qu'il lui revient d'accomplir, à elle seule. Son intégration dans la famille européenne n'est qu'un retour, trop longtemps attendu et cher payé.
Iryna, Ukrainienne, 43 ans (sa main est en photo sur la couverture de l'ouvrage).
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Notre-Dame d’Ukraine : la femme gardienne de la mémoire

Pani Oksana, « Madame Oksana », la forme de politesse traditionnelle en Ukraine, est l’une des figures les plus marquantes de la littérature ukrainienne contemporaine, originale, passionnée, et féministe.

Dans le hall voûté de l’Arsenal à Kiev, salle d’exposition grandiose accueillant une fois par an le Salon du livre ukrainien, Oksana Zabouzhko a mis en scène la présentation de son dernier livre sous des auspices féminins : deux soeurs sopranistes chantent ses poèmes, accompagnées d’un trio de violoncelles. L’harmonie de la mélodie ronde un peu chuintante de la langue ukrainienne, mêlée aux sons vibrants et graves des cordes, émeut visiblement le public qui se lève spontanément. Ovation pour les trois femmes. « Dans mes romans, je parle de l’être humain, et il se trouve que le plus souvent cet être humain, chez moi, est de la gent féminine. »

Vive, les mains en mouvement, Pani Oksana rappelle un colibri, mais littéraire. Lors de ses conférences, plusieurs par mois, elle est prête à parler de tout, ou presque. « Dans une société comme la nôtre, ou toutes les institutions traditionnelles se sont discréditées, on en revient toujours à se fier aux représentants de l’intelligentsia pour dire « comment vivre » plutôt que « comment exister ». »

De toute évidence, elle aime ce rôle, un peu prof, un peu mentor. Sans doute les semestres passés à Harvard à enseigner la littérature y sont pour quelque chose. Ses lecteurs, souvent jeunes et ukrainophiles, elle les accroche par la parole.

Pourtant, ses romans et ses essais sont complexes, déroulant un fil rouge, celui de la femme, de sa « voix historique », de sa place dans la société ukrainienne. D’ailleurs, au-delà de son public privilégié, Pani Oksana fait l’inimitié plutôt que l’unanimité. On lui reproche son « féminisme », qu’on entend surtout par une sexualité assumée. Son premier roman à succès, L’Enquête de terrain sur le sexe en Ukraine, s’inspire de son expérience personnelle à Penn State (Pennsylvanie) en 1992, quand à 30 ans elle découvre l’Occident. Elle y décrit les aventures d’une jeune intellectuelle ukrainienne accueillie dans une université américaine – voyage initiatique à la découverte de son corps, des hommes, de son identité.
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A Kiev, le ravin de Babi Yar, site bien connu comme sépulture de 100 000 personnes essentiellement juives, tuées par ballesou enseveliies vivantes par les nazis, a été goudronné et transformé en route à six voies dès les années 1960. Le poète soviétique Evgueni Evtouchenko raconte l'état d'origine du ravin en 1959: "Tout d'un coup, je vis une simple décharge (...) sous nos yeux, les bennes déversaient des poubelles à l'endroit même où se trouvaient toutes ces victimes." Le visite de Babi Yar inspire à Evtouchenko d'écrire l'un des plus fameux poèmes du "dégel" soviétique, dont les premiers vers, "Babi Yar n'a pas de monument...", provoquent au sein de l'intelligentsia de son pays un début de réflexion sur la valeur de la mémoire historique, et, chez le compositieur Dmitri Chostakovitch, une émotion qu'exprime sa 14è symphonie.
Le monument officiel aux victimes de Babi Yar, finalement érigé en 1966, ne comporte aucune mention de l'origine juive des victimes, désincarnées par la qualification de simples "soviétiques". En 1991, un monument financé par Israël appelle enfin au souvenir de la Shoah. Il existe aussi d'autres mémoriaux érigés de manière tout à fait spontanée à l'extrémité sud du ravin, toujours à l'état sauvage: des croix en fer forgé pour des victimes anonymes ("Ici sont mort des humains", peut-on déchiffrer sur la plaque), une sculpture à la mémoire des enfants, aux Tsiganes et aussi aux "nationalistes Ukrainiens". Concurrence des mémoires et des récits historiques...
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La « question des origines » de la nation ukrainienne évoque immanquablement celle de la notion de la « Rus’ de Kiev » : cette métaphore est employée pour décrire le proto-Etat réunissant les Slaves de l’Est, et a eu une influence immense sur l’histoire des Biélorusses, des Russes et des Ukrainiens. La « Rus’ de Kiev » a existé du IXe au XIIIe siècle, soumise vers la fin à l’Empire mongol de Gengis Khan. Mais il ne faut en aucun cas confondre cette entité avec un Etat moderne ! En raison de l’importance de Kiev, on parle souvent de cette ville comme de la « mère de toutes les villes russes ». Mais il faut savoir que « russe » ou « rus' » n’est pas « russe » au sens contemporain, et ne renvoie pas à la Russie, de même que ces « Rus' » ne sont pas non plus ukrainiens. Ils sont… Rus’ !
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