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Critiques de Stephen King (15985)
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Le corps

Une petite nouvelle du maître de l'horreur. L'histoire est sympathique et prenante, idéale pour un jeune lecteur en quête de frisson.

Je l'ai trouvé très bien construite d'ailleurs cette quête initiatique et cette façon d'amener la peur.



Tout est dans le détail grâce à l'âge des personnages (12/13 ans). L'âge ou on n'est plus un enfant mais on l'on n'est pas encore un homme non plus. Un âge ou l'on pense n'avoir peur de rien ou l'on joue "au cacou" pour frimer et se faire passer pour ce que l'on est pas aux yeux des copains… alors qu'en fait on est en plein doute.



Stephen King joue avec l'imagination de ces gamins qui recherchent le frisson et la gloire. La petite histoire racontée au coin du feu, la violence des adultes, l'époque.. tout est fait pour faire frissonner le jeune lecteur.



Il ne faut pas oublier la part (importante à mon sens) tirée de sa propre expérience et de son existence qui ont inspiré à Stephen King cette nouvelle.



Un bon moment de lecture en ce qui me concerne , mais qui ne m'a pas fait frissonner , trop vieille pour ça.. mais une nouvelle a conseiller a un jeune ado
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Laurie

Une petite nouvelle offerte par le maître de l'horreur.

C'est assez enfantin , mais très plaisant malgré tout et montre tout l'amour de l'auteur pour les animaux…

Il a écrit ce petit texte en pensant à Molly sa chienne Corki (pour ceux qui suivent aka la chose du mal). D'ailleurs elle réside plus souvent en Floride que dans le Maine.. ceux qui liront cette nouvelle comprendront vite pourquoi.

Mais au final ce court texte rend hommage au chien de Tabitha King disparu il y a peu.

Et puis on y retrouve une tonne de références qui jalonne la vie de Stephen.. rien que pour ça j'ai juste adoré



Enfin bref c'est bon enfant, c'est offert et puis c'est toujours bon de montrer le côté positif de nos bêtes à poil..
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Docteur Sleep

Il est 23 heures et je tombe de fatigue, mais je veux quand même donner mon avis avant d’aller me pieuter... pourtant je sais que ma petite va chouiner plusieurs fois dans la nuit, et que demain je vais en chier pour ouvrir les yeux… peu importe, je veux l’écrire :



Quand j’avais 14 piges, j’allais de temps à autre chez ma tante, la sœur de mon paternel, et moi j’aimais bien aller chez ma tante, fâchée depuis de nombreuses années avec un peu près l’ensemble de ma famille, mais on n’est pas trop famille dans la famille, donc bon. Mon oncle lui avait 75 ans, c’était un homme charmant et d’une gentillesse sans égale, toujours coiffé d’un béret qui cachait une calvitie terminée depuis bien longtemps… Enfin bref ils m’adoraient et me gâtaient, putain mais que j’étais bien chez eux…



Et puis un soir, dans la cuisine, ma tante me dit :



« il y a une fille dans ta classe qui t’aime et que tu aimes, mais vous ne le savez pas encore… »



Mon oncle qui était dans le salon a dit : « arrête de le faire chier avec tes conneries… »



Et moi j’ai fantasmé sur la nénette que j’allais pouvoir me serrer, Kiki n’ayant pas encore versé sa première larme, au moins l’embrasser fougueusement…



A l’époque, je croyais à un tas de conneries, enseignées très sérieusement par ma mère, convaincue encore aujourd’hui de leur véracité… d'ailleurs elle me répétait souvent que c'était une sorcière... Elle n'en était pas à sa première prédiction bien évidement...



Et puis les années sont passées et j’ai oublié, devenu cartésien, rationnel, je ne crois plus à tout ça... et mon oncle et ma tante sont morts depuis longtemps…



Devinez qui était dans ma classe cette année-là, cette fille à qui je n’avais jamais parlé…



Aujourd’hui cette anecdote me fait sourire, car ce n’était qu’une phrase anodine prononcée dans une cuisine… même si je ne crois pas à toutes ces conneries, l’enfant qui sommeille en moi voudrait y croire quand même un petite peu… pour rêvasser…



Danny a bien grandi, avec ses souvenirs, avec ses hérédités, avec son don, mais il est juste humain le Danny, alors il sombre gentiment, l’alcool coule à flot et anesthésie ses démons qui sommeillent en lui, il sombre et touche le fond, et puis la vapeur du matin chagrin, et la lumière enfin …



Il va donner du sens à ce qui n’en a plus, renaitre de ses cuites, pour aider cette petite fille, si puissante, si innocente comme tous les autres enfants qui ont le don…



C’est surnaturel, plein d’émotions, King vieillit, s’assagit, fait la paix avec son passé, il nous parle d’espoir, de solidarité, d’amitié, le roman souffre de quelques longueurs et d’une fin expédiée, mais King reste avec ma fille le maitre incontesté de mes nuits agitées et pour une fois il m’a touché…



Bon sinon j’ai une chanson qui me trotte depuis toute la journée dans la tête, donc je vais vous en faire profiter :



http://www.youtube.com/watch?v=s-GNPAYwGIQ



A plus les copains

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Le corps

Troisième nouvelle du recueil "Différentes saisons", "Le corps" nous plonge dans un récit nostalgique dont on peut se demander s'il n'aurait pas un "je ne sais quoi" d'autobiographique, le cadre sera une fois de plus la petite ville de Castle Rock, dans le Maine.

Nous allons passer un week-end avec Chris, Teddy, Vern et Gordie le narrateur, quatre copains, quatre "galopins", ils ont douze ans, l'âge de la préadolescence, la période où l'on teste son courage à la moindre occasion, bien avant de commencer à s'intéresser aux filles.

Et de courage il va en être question dans cette aventure qui va commencer comme elles commencent toutes à cet âge là, "t'es pas cap !, allez, on ne se dégonfle pas !". Vern a entendu son grand frère parler d'un corp d'enfant trouvé le long de la voix ferrée à quelques kilomètres de là, un corps que les "grands" ne veulent pas signaler car ils ne veulent pas d'ennui avec la justice. Pour nos amis, il s'agit d'un défi impossible à refuser, le frisson de l'aventure va primer, ils veulent à tout prix voir "le corps".

J'ai trouvé cette virée très juste tant dans le ton que dans l'esprit, il m'est revenu en mémoire quelques souvenirs de cabane dans un terrain vague et quelques excursions hors de notre quartier qui étaient autant d'aventures pour les risque-tout que nous étions alors.

Une fois encore nous allons rester dans le concret et à l'écart du fantastique, un récit au rythme étrange et saupoudré de digressions, histoire de faire connaissance avec nos jeunes amis, oui, le narrateur prend son temps et ce n'est pas gênant. Il va quand même y avoir pas mal de péripéties lors de cette excursion, pas mal de stress et d'occasions de se faire peur, certains moments sont d'une belle intensité.

J'avoue à ma grande honte avoir été pris d'un fou rire à l'évocation du concours annuel de mangeur de tarte, un grand moment de littérature où le talent de l'auteur fait des merveilles pour décrire une scène comme si vous y étiez.

Pour conclure, il s'agit cette fois encore d'un très bon moment de lecture que je qualifierai presque d'intimiste, un hymne à la camaraderie et à la fraternité, de ceux que peut susciter l'appartenance à une bande, avec ses codes et sa solidarité entre potes.

Un King encore une fois au niveau, une grosse nouvelle au format petit roman.
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Simetierre

On retrouve ici l'écriture de Stephen King, l'ambiance étrange et morbide, sa région du Maine, et ses descriptions...

On se demande comment cette histoire peut bien se terminer... Et effectivement... !!!

Personnellement, j'ai quand même eu un peu de mal à plonger dans l'histoire. J'ai du passer l'âge de ce genre d'histoires. Trop irréaliste peut être.

Je referme ce livre sans avoir peur ni des chats, ni des fantômes et autres esprits malfaisants ! J'habite pourtant une maison à la campagne, j'ai une civic, et j'ai 3 chats ! Mais tout va bien !!!!...
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La peau sur les os

« Attention aux Kilos ! »





De nos jours, beaucoup se demande comment arrêter cela. Quel moyen utiliser pour perdre du poids et au plus vite, avoir les plus belles formes pour l'été, éliminer cet excès de graisse emmagasinée durant l'hiver,... Mais ici, la nature va à l'envers car la question est justement:



Comment CESSER de mincir.



Le héro, Billy Halleck, s'est attiré les foudres des gitans en écrasant par accident l'une des leurs. Avocat de profession, et membre du country club, celui-ci a de nombreuses relations et se fait relaxer sans la moindre peine, ni la moindre amende. Affaire classée. N'en déplaise au chef des gitans, qui en vient face à lui et profère un unique mot, une parole, une malédiction, un maléfice.



Même si l'adaptation respecte les lignes principales du roman, ne vous y fiez pas. le personnage de Billy, est bien plus intéressant et appréciable à travers le bouquin que dans le film. Même si j'avouerais, avec toute sincérité, m'être d'avantage intéressée à un personnage tiers.



En ce qui concerne mes « notations », sur la barre de 5 étoiles, je suis très très sévère. Je ne mets pratiquement jamais la note maximale à un roman, même lorsque je l'ai adoré ! Pour moi... le 5/5, c'est le summum, le saint Graal. Rare... aussi rare que le grand amour!



Revenons à notre Billy... atteint d'une malédiction visant à le faire maigrir quoi qu'il fasse, quoi qu'il mange, peu importe le nombre de Kcal ingurgité. Celui-ci (honteusement) obèse dans les débuts, perd chapitre par chapitre, ce poids disgracieux. Si au début cela le réjouit, la parole du gitan reste et demeure. Et rapidement les questions surgissent.



« Est-il possible que... cela existe?»



Sa femme le délaisse, lui tourne le dos, ne l'épaule pas comme le devrait VOTRE moitié. Un amour dont on n'attendrait tellement +. Une personne qui vous suivrait jusqu'à vos plus hautes folies, qui jamais ne vous regarderait avec crainte et mépris. Une personne qui vous fasse suffisamment confiance pour risquer de tomber avec vous, vaille qui vaille ! Ensemble quoi qu'il advienne. ( ❤ )



Sa fille, qui est tout pour lui, s'inquiète de son état. Son entourage, commence à jaser, les problèmes n'arrivant jamais seuls, il réalise qu'il n'est pas le seul à avoir été victime d'un sort. Il n'a d'autre solution que de retrouver la bande de gitans, et de présenter ses excuses. le voila donc sur les routes, de plus en plus faible, ressemblant bientôt à une bête de foire, les côtes saillantes, les pommettes creusées, y arrivera-t-il ? Les rattrapera-t-il?



Sa vie en dépend.



Mais quand tout le monde semble l'avoir abandonné, une personne, une ancienne relation, va lui tendre la main et l'aider dans sa quête de "justice", hm.



Le scénario est très bien mené, il n'y a aucun passage trop « lourd » comme on peut souvent le reprocher à Stephen King. le chapitrage est original avec le nombre de KG, quant à la leçon de l'histoire, elle donne à réfléchir. Une note sur le racisme habituel, et une sur l'abus de consommation. Voir une personne s'empiffrer à ce point, ne donne guère envie de se taper un casse-croûte ! Personnellement, je passe mon tour!



Je n'ai pas nécessairement adhéré à la fin de l'histoire. Ou plutôt, je n'ai pas compris le choix du héro. C'est un avis personnel, et les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais Halleck en a payé le prix fort. L'addition sévère d'un choix final, nourrit de rancoeur, de colère et d'amertume,... et la sentence fut délicieuse.



« Pas de match nul », aurait-il dû mieux comprendre.



L.G
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Joyland

Amateurs de sensations fortes, passez votre chemin ! Habitués du Stephen King glauque, fuyez !



La fréquentation de «Joyland », le plus grand parc d’attractions de la Caroline du Nord au début des années 70, affinera votre vision des êtres humains, et vous ne tarirez plus d’éloges en haut de la majestueuse « Carolina Spin ».

Il faut dire que notre héros est un bon gars, oui, un bon gars. 21 ans, effondré par un chagrin d’amour, mais le cœur sur la main, l’amour des autres ancré en lui, il a choisi comme job d’étudiant 3 mois d’aide en tout genre à Joyland.

Et quand je dis aide en tout genre...vous pouvez me croire ! Véritable roman initiatique, « Joyland » distille avec tendresse et humanité tout ce que l’humain compte comme individus, vivants...ou morts.

Car on est dans un Stephen King, quand même, et la petite dose d’irréel vient en son temps, sans tambour ni trompette : le fantôme d’une jeune fille assassinée en pleine « Maison des Horreurs » apparait quelquefois à qui est réceptif, ou qui tout simplement ne s’y attend pas.

Vous y rencontrerez aussi des gens au don de voyance ou de prémonition, comme vous voulez.



Bref, tout ce petit monde se côtoie pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, souvent. Pour le pire, très peu, mais là, King sort le grand jeu. De la peur...mwoui. Mais surtout, surtout, de l’empathie et de la compassion...énorme. Il me suffira de vous citer la présence d’un petit garçon malade, très malade..., ami du vent et des cerfs-volants.



Inévitablement, le mystère du meurtre de la jeune fille s’éclaircira ; il y aura quelques fantômes ; mais finalement, ce n’est pas ça qui compte.

L’important, c’est l’amitié nouée entre notre héros-narrateur et ses acolytes d’une saison et puis d’une vie, c’est sa franchise et sa lucidité dans l’exposition de sa douleur post-rupture, c’est son désir honnête d’adaptation au monde des forains, c’est son regard sur les enfants, c’est enfin et surtout, la bienveillance.



Celui qui a lu « La ligne verte » y retrouvera toute son atmosphère, quand le King quitte l’horreur pour atteindre les rives de la bienveillance. Il y gagne en puissance et en humanité. Magique.



4,5/5

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Mr Mercedes

Alors quoi Stephen King se lancerait dans le polar ?!?! Quelle drôle d'idée, quelle riche idée !



Étant une groupie de l'auteur, c'est plein d'enthousiasme que je voulais le voir parcourir les sentiers verdoyants du thriller, les allées sombres du roman noir, les avenues délabrées du roman policier. J'étais prêt à tous les sacrifices, tous les rites pour lui porter bonheur et demander aux Dieux de l'écriture de lui envoyer un peu de souffle magique de bonne inspiration. Pas besoin d'imagination leur ai-je précisé, le King en déborde.



Ah mais pourquoi ai-je si peu demandé ? Tant qu'à faire des prières, autant demander le maximum ! Hé bien, à prière minimum, service minimum...



En effet, l'enquête proposée ici est d'un classicisme inattendu et l’intrigue ne créera pas l’addiction. Un sentiment de déjà-lu et de trop peu animera le lecteur exalté mais aguerri. L'intérêt d'un polar vu par le King aurait forcément du être le traitement. Une vision différente, une approche originale. Bref, un point de vue ! Ah bah, non ! Y a pas ça ici. Comme dirait une vieille pub Eram des années 80 "ben ils se sont pas foulés ce coup-ci". Alors, certes je n'y connais rien en chaussures mais il va falloir admettre que le bouquin a été écrit en mode pantoufles.

Et même si la critique sociale est évidente, incisive, salvatrice et juste, elle ne suffit pas à masquer le manque de rythme et d’idées neuves.



Après il faut reconnaître que le bouquin en lui-même n'est pas mauvais. Loin de là. Mais il n'a rien d'extraordinaire. Et le problème est là. Il serait même aisé de se dire que si le livre n'était pas signé Stephen King, il rencontrerait beaucoup moins d'échos, surtout aussi positifs. Qui en parlerait ? Franchement ?



Et surtout, on regrettera l'absence de magie, de souffle merveilleux dans ses mots. L'écriture est moins riche qu'à l'accoutumée, plus plaquée. Pas ou peu d'envolées lyriques comme dans "Docteur Sleep", pas de pitch grandiose ni d'atmosphère merveilleuse à la 22/11/1963. Ce n’est pas impossible, Ellory le fait très bien.



En revanche, et parce que ce bouquin n'est évidemment pas mauvais, il y a aussi du tout bon !

Ben oui quand même c'est le King les amis.

Bon, ami lecteur, tu peux aller te servir un verre et trinquer à ça.

Prends du bon, prends du cher et paie ton coup au King.



La vraie force du King et ce n'est pas différent ici, c'est de créer des personnages crédibles, réalistes, attachants, avec une épaisseur incroyable, tellement bien écrits que le moindre de leur cheveu qui tombe provoque aussitôt une crise de larme inextinguible chez le lecteur, que le souffle sur le cou d'une amante se transforme en feu de la passion dans le ventre. Que les rires sont contagieux. Qu'une lumière venue d'on ne sait où transforme vos chrysalides internes en armée de papillons.



Les personnages ont une âme, une vie propre, on peut les toucher du doigt.

C’est donc avec un plaisir jouissif que l’on va assister, ici, à la guerre psychologique que vont se livrer Bill Hodges et Mr Mercedes. Un remake virtuel de "Duel dans le Pacifique".

L'exploration introspective de leurs psychés est jubilatoire.

On les entend réfléchir, peser, penser, mesurer, se rendre coup pour cous, faire volte-face, pester, s'insulter comme lors une partie d'échecs viscérale, jouée à distance, aux pions meurtriers.



De plus, le livre est empli de petites merveilles et autres Easter Eggs. King se faisant de plus en plus de clins d'œil appuyés dans ses derniers bouquins. On n'y coupe pas ici "Christine", "Ça", "Joyland" pour ne citer que ceux-là. Forcément c'est très agréable pour le lecteur et on ne va pas bouder son plaisir mais ça ne sera pas suffisant pour rehausser l’ensemble.

Du plaisir oui, pour l’orgasme, il faudra repasser.



ps : les amis, je viens de lancer un site internet http://cestcontagieux.com avec plein de critiques et de news. N'hésitez pas à y jeter un œil et de me dire ce que vous en pensez ;-)
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Joyland

Peut-on mentir effrontément en 4e de couv' et néanmoins pondre un très grand roman ?



« Les clowns vous ont toujours fait un peu peur ? », référence à peine voilée à Ça qui marqua les esprits en son temps. Seulement voilà, la volonté éditoriale délibérée de surfer sur un best-seller passé prend un p'tit peu les lecteurs potentiels pour des cons puisque de méchants clowns, pas l'ombre d'un gros nez rouge à l'horizon. Alors si, y a bien Nénesse que je vois là-bas accoudé au comptoir et qui cultive sa cirrhose à grands coups de 102 - double 51, c'est les vacances, on se lâche - mais qu'est pas méchant pour un rond. Faut juste pas fumer à coté, le bar n'étant pas assuré contre les départs d'incendie...

Allez, on peut bien se l'avouer va, Joyland est un immense roman nonobstant une 4e de couv' légèrement mensongère. J'vous en ai déjà parlé ?



Devin Jones, dit Jonesy, a 21 ans, le bel âge.

Une petite amie, un été qui se profile à travailler pour Joyland à Heaven's Bay, y a pire comme pedigree même s'il sent bien que sa relation avec Wendy pourrait très rapidement se conjuguer au passé.

C'est plutôt enthousiaste qu'il se prépare à entrer dans ce nouveau monde qu'est celui des forains alors qu'il en ignore tous les codes. Un été mémorable dont il se souvient encore, quarante ans plus tard. Un été qui le marqua intrinsèquement, transformant ce gamin timoré et sensible en un adulte pleinement responsable. De là à dire que Joyland fût un accélérateur de vie, il n'y a qu'un pas.



Joyland est un court roman qui focalise son propos sur la nostalgie même s'il flirte, il est vrai, avec le thriller mystique.

Une mélancolie de compétition, de celle qui vous étreint le palpitant à sa simple évocation. Parenthèse enchantée pourvoyeuse de profonds bouleversements. Faut dire qu'il y avait de quoi.

Automne 73. Jonesy va y découvrir l'amitié durable, l'amour véritable, la fugacité de la vie, tout en prenant très à cœur son nouveau job au sein de Joyland, la fabrique à bonheur. Fabrique à cadavre également puisqu'il y fut retrouvé le corps sans vie d'une jeune femme dont l'esprit hanterait encore les lieux du crime, King oblige.

Un monstrueux récit au goût doux-amer qui tantôt vous fera sourire, tantôt vous tirera la larmiche- non j'chiale pas, j'ai une satanée poussière dans l'oeil – avec un final, certes prévisible, mais franchement bien amené.

Et que dire de ce monde truculent des forains et de leur « parlure » si singuliere, un pur régal.



King, dans un style simple et direct, prouve une fois encore que le vieux lion n'est pas mort !

4,5/5
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Si ça saigne

Les quatre nouvelles qui composent ce recueil sont d'excellente qualité et je me suis régalée.



- LE TÉLÉPHONE DE M. HARRIGAN



Craig a 9 ans quand il commence à travailler pour M. Harrigan, vieil infirme richissime.

Pour 5 dollars de l'heure, il lui fait la lecture.



Le gamin adore son boulot et son "patron", lequel lui envoie quatre cartes par an, aux gros événements, glissant dans l'enveloppe une carte à gratter.



Un jour, Craig gagne une somme importante, et pour remercier M. Harrigan, il lui offre un Iphone, au grand dam du vieux monsieur qui rejette toute technologie.



*



LA VIE DE CHUCK



Nouvelle divisée en trois parties, nous allons commencer par la troisième.



Marty Anderson, enseignant, avise un grand panneau publicitaire en rentrant de son travail après une réunion parents-profs.

Retour fastidieux depuis l'écroulement du pont de la rocade qui raccourcissait sacrément le trajet.



Quelque temps après, un carrefour s'effondre, plus d'Internet ni de télévision, et bientôt plus d'électricité.



Et sur un lit d'hôpital, Chuck se meurt aussi...



Seconde partie :



Un batteur s'installe à un coin de rue pour se faire quelque menue monnaie en jouant sur le trottoir.

Chuck passe devant lui, s'arrête, se retourne... cale son attaché-case entre ses pieds et se met à onduler, puis à danser.

Oui, là, tout de suite, en costard cravate.



Troisième partie :



Chuck a 7 ans lorsqu'il perd ses parents dans un accident de voiture.

Il va vivre chez ses grands-parents dans une grande maison.



Tout en haut, une coupole que Chuck rêve d'explorer.

Mais il n'a pas le droit de s'y rendre. Des fantômes y vivraient, paraît-il...



*



SI ÇA SAIGNE



Nouvelle qui donne son titre au recueil et dans laquelle intervient Holly.

C'est celle que je devais lire avant d'attaquer le roman éponyme.



En fait, ce récit de 200 pages est la suite de L'outsider, que j'ai relu récemment.



La vie privée de Holly est davantage creusée que d'ordinaire, surtout concernant sa mère et son oncle.



Et je ne peux pas vraiment en parler, sauf à spoiler carrément la trilogie Bill Hodges et le roman sus-mentionné.



*



RAT



Excellente nouvelle sur le thème cher à l'auteur, à savoir l'écrivain face à la page blanche.



Drew rêve d'écrire un roman, mais jusqu'ici, il n'a réussi à finaliser que des nouvelles, le manque d'inspiration le frappant sauvagement à environ une centaine de pages du début.



Jusqu'à ce jour où les idées lui arrivent par centaines, rien qu'en regardant autour de lui en allant faire des courses.

Pour lui ça y est, il le tient son roman.



Et pour ne pas être distrait par sa femme et ses filles, il décide d'aller dans un chalet à pétaouche pour amorcer la machine.



C'est dans cette installation rudimentaire qu'il va se mettre à écrire.



Stephen-Chou m'a encore embarquée dans ses histoires foisonnantes, mais je n'en attendais pas moins de mon chouchou.



Inutile que je vous parle de sa plume ou bien de son amour pour les détails.

Franchement, parfois je me demande où il va chercher tout ça.

Mais bon, ça explique pourquoi c'est lui l'écrivain et moi la lectrice.



Direction Holly, après peut-être un petit intermède.



*



PS. : Je me suis déjà procuré son nouveau recueil de nouvelles, You Like It Darker, qui vient de sortir :)

.

.

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22/11/63

J'ai enfin lu "22/11/63".



Et j'avoue être encore un peu sonné après une telle lecture. Comment passer à autre chose après ça ? Une partie de ma tête est restée dans les années 60, bercée par la douce nostalgie de Jodie.



J'ai tout simplement adoré la façon dont Stephen King traite le voyage dans le temps. Il l'a fait avec sa générosité habituelle, en nous expliquant ses rouages mais aussi ses limites. Le lecteur a ainsi la possibilité de spéculer et de s'imaginer tous les scénarii possibles, un jeu auquel je me suis prêté et qui a dynamisé ma lecture.



Il a fait de Jake Epping un personnage mémorable, notre éclaireur dans "le monde d'avant". C'est avec lui que nous découvrons l'Amérique d'après guerre et, fatalement, on s'attache à lui comme à une bouée de sauvetage. Nous nouons avec lui une complicité renforcée par les épreuves qu'il traverse. La dernière fois que j'ai ressenti un sentiment similaire, c'était pour John Smith dans "Dead Zone", ou plus récemment pour Marc Masson dans "J'irai tuer pour vous" d'Henri Loevenbruck.



S'attacher à ce point à un personnage de fiction est assez inhabituel et ressentir une telle empathie à son égard est le signe d'une prouesse littréraire.



J'ai lu les dernières pages avec ma compagne, qui n'a eu de cesse de me demander où en était Jake dans sa tentative de sauver Kennedy. Elle s'est prise au jeu en souhaitant connaître la fin avec moi, ce qui est une autre prouesse quand on sait qu'elle ne lit jamais.



Stephen King est décidément capable de tout.
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Billy Summers

Je sors mitigée de ce dernier roman de Stephen King, l'histoire de ce tueur à gages qui tue les méchants comme s'il représentait à lui seul la justice et qu'il était en droit de régler ses comptes lui-même. Serait-ce une manoeuvre de l'auteur pour que l'on s'attache à ce héros ? c'est l'idée de départ qui ne me plaît pas, ceci écrit, je n'ai pas non plus de solution pour introduire un tel personnage dans un tel pavé.



Le roman n'en demeure pas moins captivant par certains aspects car le profil psychologique de Billy Summer vaut le coup qu'on s'y intéresse, et Stephen King nous livre une analyse très fine du personnage : un être perturbé dès son enfance par un événement dramatique et qui va apprendre à tuer les méchants en partant combattre en Irak, en devenant tireur d'élite puis tueur à gages.



Personnage double, doué pour se faire passer pour un individu naïf voire stupide, doué pour organiser son action.



Du suspens ? je l'ai trouvé dilué, ce n'est aucunement le suspens qui génère de l'angoisse comme dans la trilogie Bill Hodges, c'est plutôt une attente pour le lecteur : est-ce que notre héros pourra suivre son plan sans difficulté ? que va-t-il se passer ? Cette question se justifie par les nombreux rebondissements qui structurent le récit : un événement vient s'ajouter au déroulement des opérations, et changement d'orientation, recalcul de la part du GPS interne du héros, adaptation à la nouvelle situation, et on poursuit, le récit devient un road trip avec tous les dangers du périple d'une personne en fuite à travers les Etats-Unis.



Un roman très américain si on en juge par les habitudes alimentaires, la gestion des armes, l'état d'esprit des personnages.



On retiendra de Billy Summer, le profil d'un homme gentil et intelligent, sensible aux injustices mais tueur tout de même.



Ce n'est pas le roman de Stephen King que j'ai préféré jusqu'ici, pas assez d'angoisse, trop de questions pour moi, de la longueur parfois, beaucoup de personnages sont je n'ai pas toujours mémorisé les noms et les fonctions.



Je crois que je vais me replonger dans les bons vieux King bien anxiogènes.



Challenge multi-défis

Challenge Pavés

Challenge ABC des titres
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Misery

Un huis clos terrifiant.

Du grand Stephen King.

Paul Sheldon est un écrivain à succès, auteur de la série Misery. Pris dans une tempête de neige, sa voiture finit dans un ravin. Annie Wilkes, une ex infirmière, le recueille. Lorsqu'il se réveille de la brume de douleur dans laquelle il gît, Paul s'étonne de ne pas être à l'hôpital. Les jambes brisées, Paul n'est qu'un tissu de souffrance. Annie semble veiller sur lui dans sa ferme. Cela tombe bien. Elle a des connaissances médicales, plein de médicaments et cerise sur le gâteau, c'est sa plus grande fan. Le hasard fait bien les choses hein? Pas avec Stephen King, vous vous en doutez bien. Annie est plutôt déséquilibrée. Lorsqu'elle découvre que Paul a fait mourir Misery dans le dernier tome de la série, elle rentre dans une rage folle et exige de l'auteur qu'il fasse renaître Misery et que ce soit vraisemblable. Pour rester en vie, Paul devra trouver les mots quitte à jouer à "Sauras-tu?".



Terrifiant, glaçant; rudement efficace. Je ne me suis pas ennuyée une seconde mais alors qu'est ce que j'ai pu trembler pour Paul...
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Mr Mercedes



J’ai pris énormément de plaisir en lisant ce roman de Stephen king, plaisir malsain sans aucun doute si l’on en juge par le contenu de ce livre dont l’un des personnages principaux est un psychopathe de la pire espèce, capable d’éprouver de la jouissance en tuant hommes, femmes ou enfants ou en amenant pas un habile harcèlement, des individus fragiles au suicide.



L’histoire commence par une longue lettre du sérial killer, destinée à Bill Hodges, policier à la retraite, qu’il espère voir mettre fin à ses jours. Il explique dans cette lettre, qu’il est le tueur à la mercedes qui a foncé dans une foule de demandeurs d’emploi, tuant plusieurs personnes.



Bill Hodges inspecteur à la retraite que se cessation d'activité déprime et que le lecteur imaginerait bien utiliser contre lui-même, le flingue de son père (on assiste dans les premières pages, à un début de tentative …) retrouve, grâce à cet écrit le visant, son dynamisme de policier actif, et se lance, en toute illégalité, dans une enquête pour retrouver le criminel, en faisant une affaire personnelle.



Oui mais voilà...N’étant plus dans la police, il n’a plus d’indic, plus de contacts pour d’éventuelles données scientifiques, plus de surveillance par des tiers, et doit donc se résoudre à faire appel aux compétences de son entourage, ce qui corse l’affaire.



Tout ceci fait de ce roman un magnifique page-turner au suspens qui plonge le lecteur dans un état de dépendance avancée à ce thriller, par l’alternance des chapitres mettant en avant soit l’enquêteur, soit le psychopathe lui-même, avec un portrait du criminel qui montre ce qu’est un tueur de cette espèce : un homme sans signe particulier, qui gagne sa vie, communique normalement avec autrui dans son travail, exerçant ses talents d’informaticien dans une société de dépannage et de vente de matériel, et complétant son salaire en vendant des glaces dans la rue à des enfants qui aiment bien le voir… Mais le lecteur s’apercevra vite que sa psychose remonte à une enfance perturbée…



Et le tueur n’a aucunement envisagé la force de caractère du policier, ni son intelligence, et c’est en communiquant avec lui sur un site de tchat que le policier va montrer une bonne force de caractère et Mr Mercedes, ses faiblesses.



Véritable bras de fer entre le bien et le mal, ce roman devient très vite addictif.



Il fera vraisemblablement partie de mon Top 10 en fin d’année !
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Le bazar des mauvais rêves

Stephen est un vieil ami. J'aime en général tout ce qu'il fait a quelques rares exceptions.. et j'avoue que ce recueil de nouvelles m'a plu..sauf une : Ur !

je n'aime pas tellement quand les auteurs font de la publicité mal venue. Je trouve dommage qu'un auteur comme Stephen King "renie" les versions papiers des romans. Mais bon il est comme beaucoup et a besoin de payer des impôts.. donc passons... et puis je crois que je peux tout lui pardonner en fait.



En dehors de cela comme toujours le maître touche juste.. le frisson est présent sur certaines, l'horreur aussi, mais là ou il excelle par dessus tout c'est dans les sentiments humains : amour, souffrance, amitié,etc...

J'ai une affection toute particulière pour Batman et Robin ont un accrochage. Un fils s'occupe de son père atteind de la maladie d'Alzheimer. Comme beaucoup a l'heure d'aujourd'hui un membre de ma famille est lui aussi atteind par cette maladie. Et j'ai trouvé le King très bon dans sa façon de décrire les moments de lucidité du malade...

Je ne vais pas détailler toutes les nouvelles , elles sont bonnes voire très bonnes.

Je vais juste rajouter que pour ceux qui connaissent assez bien l'oeuvre de Stephen King c'est aussi un régal de retrouver des petites touches de ses vrais romans... la tour sombre par exemple. Il a aussi fait des clins d'oeil a pas mal de monde et j'ai été très touchée par celle faite à son fils dans mile 81 (c'est pas grand chose pourtant mais j'ai apprécié).

Et puis dans les recueils j'aime aussi beaucoup quand les auteurs prennent la plume pour donner quelques explications sur leurs textes.. et là, Stephen m'a bluffée sur certaines



Je tenais aussi a souligner la couverture de ce livre qui est juste merveilleuse...a tel point que j'envisagerais bien de m'acheter un chateau afin de pouvoir avoir une bibliothèque immense pour y ranger mes bouquins sur la face et non plus sur la tranche.. car c'est crime de lèse majesté de cacher une si belle couverture.
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À la dure

Je sens que je vais faire plaisir à quelqu'un, n'est-ce pas Lili Galipette ? C'est idiot mais j'ai toujours eu des préjugés sur Stephen King. Face aux billets de notre fan, je me suis dit qu'il fallait quand même que j'y jette un œil. Et, généralement, j'aime commencer par une nouvelle, genre que j'affectionne particulièrement et qui prouve souvent le talent (ou non) de l'écrivain.



Alors, oui, je dois avouer que j'ai été surprise, dans le bon sens du terme. Il est difficile ici de faire un résumé dans la mesure où le texte est très court (19 pages) mais je vous donne une idée du thème en quelques mots : Bradley Franklin, publicitaire renommé vit à New-York avec sa femme Ellen. Tout pourrait être idyllique pour lui mais le même cauchemar le réveille en sursaut tous les matins. Ce n'est pas le moment car il doit s'occuper de son épouse, tombée malade et alitée.



Ce texte est d'une puissance magistrale et d'une noirceur sans nom ! Je n'ai vu arriver les choses que deux pages avant la fin. En retraçant ainsi la journée de Bradley, Stephen King perd son lecteur dans les méandres du quotidien, du banal. Pourtant, sans que l'on s'en aperçoive, il dissémine des indices qui devraient attirer notre attention. Ce n'est qu'en lisant la fin que l'on se dit "mais oui, évidemment !"



Je suis conquise !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La ligne verte

2023 sera mon année Stephen King. Pour quelqu'un qui s'était promis de ne jamais lire cet auteur, j'en suis à mon 4ème roman, avec un 5ème commencé !



Et jamais je n'aurais imaginé lire "La ligne verte". Je connaissais à peu près le sujet mais sans plus et n'ai pas vu le film. Cet auteur, pour moi synonyme d'horreur, ne m'attirait pas.



Mais voilà, mes amis Babeliotes ont commencé à me ferrer avec leurs retours sur 22/11/63 notamment. J'ai alors décidé de n'en lire qu'un : Billy Summers ou 22/11/63.



C'est mon amie Anne-So (dannso) qui m'a proposé de lire "La ligne verte" pour rajouter une perle à un très beau collier littéraire et je l'en remercie. Sans cette invitation, je serais passée à côté d'un tsunami d'émotions.

Pour moi, ce sera une perle multicolore qui correspond à tous les états par lesquels je suis passée. Car ce n'est pas un livre qui laisse indifférent, on en ressort bouleversé. Si j'ai eu le doute à un moment de ne pas arriver à terminer cette lecture, j'ai finalement passé outre mon émotivité et profité pleinement de ce récit brillant et des réflexions sur la peine de mort entre autre que ce récit amène.



Alors, je vais commencer par le point négatif pour moi (pour m'en débarrasser et ne pas finir là-dessus), Stephen King insiste beaucoup et de façon répétitive sur les détails macabres, est-ce que ça ajoute quelque chose à l'histoire ? Peut-être, mais pour moi, ce serait plutôt un frein. Un frein pour continuer oui, mais une fois le livre terminé, pas de quoi regretter la lecture de ce récit poignant.



A la base écrit en 6 épisodes paraissant à 1 mois d'intervalle, à la manière de Dickens et autres feuilletonistes du 19ème siècle, l'auteur a regroupé le tout dans 1 seul volume. Chaque chapitre comporte un petit résumé du précédent bien intégré dans l'histoire, sans que cela soit gênant, même si on lit tout en 2 ou 3 jours.



Le narrateur, Paul Edgecombe se confond avec Stephen King pour nous raconter cette histoire depuis la maison de retraite où il passe ses vieux jours.



Gardien-chef dans une prison, Cold Mountain dans l'Etat de Louisiane, dans le bloc E (réservé aux condamnés à mort) en 1932, Paul, entouré de ses collègues, accueille le présumé coupable d'un double meurtre horrible John Caffey (vous l'avez lu dans presque toutes les critiques, "comme la boisson mais ça s'écrit pas pareil").

John Caffey, un colosse noir, aux yeux absents qui pleurent tout le temps, qui ne parle pas beaucoup a été vite jugé et condamné après avoir été retrouvé dans une situation certes équivoque mais qui n'a pas fait l'objet d'une enquête ni d'un procès équitables. Je ne vous en dirai pas trop, juste que John révèle un don exceptionnel qui ajoutera encore à notre attachement pour lui.



Dans ce bloc renfermant le couloir de la mort, on va découvrir différents personnages, détenus et gardiens que l'on va soit adorer soit détester, d'un côté comme de l'autre.



C'est un roman profondément humain que nous présente Stephen King. L'auteur fait une analyse psychologique des protagonistes très poussée. Les comportements humains sont disséqués avec une grande finesse et une grande justesse.

Analyses qui ajoutées aux talents de conteur de l'auteur font un livre extrêmement touchant.



Je disais au début que l'on passait par toutes les émotions.

On ressent de la colère, de la révolte face au racisme, à la bêtise, à la méchanceté, de la peur de ce qui va se passer, de la surprise notamment avec l'arrivée d'un petit être extrêmement attachant, un peu de joie, du dégoût, beaucoup de tristesse et un énorme sentiment d'injustice. De l'amour et de l'amitié aussi, du début à la fin.



Des êtres touchants malgré les crimes commis pour certains, d'autres ignobles alors qu'ils sont censés aider, l'auteur affiche ici la complexité des êtres humains. On note beaucoup d'empathie de la part des gardiens (pas tous) qui ne sont pas là pour juger mais pour effectuer un travail qui les rebute parfois. La peur de se retrouver au chômage pendant la grande Dépression des années 1930 les empêche de tout laisser tomber mais on le verra, jusqu'à un certain point...



Le thème principal est bien sûr la peine de mort mais aussi le racisme, la religion est évoquée, le bien et le mal... Un parallèle est aussi subtilement fait entre les maisons de retraite et la prison à laquelle elles peuvent parfois ressembler quand on y séjourne.



Ce récit intelligent, qui mène à la réflexion, empreint d'humanité, extrêmement touchant, ne laissera personne indifférent.



Et j'allais oublier, j'ai parfois eu une pensée pour "Des fleurs pour Algernon" !



Encore un grand merci Anne-So pour m'avoir intégrée dans ce joli collier et m'avoir proposé la lecture de ce livre que tu as aussi beaucoup aimé :)
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La ligne verte

Deux heures trente de retard sur mon vol, c'était le mercredi 14 décembre, et je n'ai même pas vu le temps passer. Et ce n'était pas à cause de la ½ finale de la France, diffusée en salle d'embarquement. Il faut dire que ma vision était un peu troublée par moments, besoin d'essuyer quelques larmes. Grace à mes babelpotes, je me suis enfin lancée dans la lecture de « La ligne verte ».



Je n'ai jamais vu le film, et j'ai évité soigneusement le résumé et les critiques donnant trop de détails sur l'histoire, et même si je connaissais le thème, je partais sans trop savoir à quoi m'attendre, craignant même un peu ce qui se cachait derrière cette étiquette fantastique.

Cette crainte était complètement injustifiée, j'ai complètement occulté cet aspect. Tout m'a semblé plausible, tellement le récit m'a captivée. le récit et surtout tous les personnages.



La ligne verte, ce bout de lino sur le couloir du bloc E, couloir menant à la salle où trône « la veuve Courant »

« Un lino d'un vert pisseux recouvrait le sol du large couloir traversant le bloc E, et ce qu'on appelait dans les autres prisons la dernière ligne était chez nous, à Cold Mountain, surnommé la ligne verte »

C'est là que cohabitent gardiens et prisonniers, dans une atmosphère finalement assez routinière, jusqu'à l'automne de l'année 1932. Automne qui voit se côtoyer trois condamnés, dont John Caffey « comme la boisson, mais ça s'écrit pas pareil », automne qui va bouleverser la vie de tous les hommes présents dans ce couloir, qu'ils soient gardiens ou condamnés, sans oublier un autre personnage non moins important, même s'il prend très peu de place.



Ce roman a au départ été publié sous forme de feuilleton, structure que l'on retrouve sous forme d'épisodes dans le roman. L'auteur a brillamment relevé le défi, de cette forme tombée un peu en désuétude. Il a choisi de faire raconter l'histoire par le gardien-chef de l'époque, aujourd'hui retraité et pensionnaire d'une maison pour vieux.

Cet ancien gardien veut révéler avant de mourir ce qui s'est réellement passé, et chacun des épisodes s'ouvre sur quelques lignes le mettant en scène dans cette maison, ce qui lui permet de resituer le contexte de l'épisode précédent. Et ajoutant aussi quelques éléments étranges vécus dans cette maison, à l'époque actuelle, éléments qui renvoient bizarrement à l'époque ancienne.



Tous les personnages sont très vite présents dans l'histoire, ils arrivent dès les premiers chapitres, et l'on pressent très vite ceux que l'on va aimer, et ceux que l'on va détester, n'est-ce pas Doriane 😉. Et pourtant il nous reste tant à découvrir sur chacun d'entre eux. L'auteur va petit à petit dessiner les caractères, par petites touches, nous les rendant tellement attachants, même ceux que l'on va adorer détester.

Je n'en dirais pas beaucoup plus sur l'histoire, ayant beaucoup apprécié pour ma part de ne presque rien en savoir avant ma lecture. Sachez que ce sera l'occasion pour l'auteur de dénonce le racisme, l'injustice, mais aussi de célébrer l'humanité de celui qui a procédé à plus de cinquante exécutions -capitales, le gardien-chef. Un livre où l'émotion est présente à toutes les pages. Un livre qui me donne furieusement envie de voir le film, en ayant cependant un peu peur d'être déçue tellement ce livre m'a passionnée, bouleversée.



Merci pour cette lecture à Doriane (Yaena), Sylvie (Sylviedoc) , et Eric (Casusbelli), entre autres, qui m'ont donné envie de lire ce livre et Jean-Michel (michemuche) et Marie-Caroline (mcd30) partenaires de cette lecture commune.

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Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank

Stephen King "le novelliste" est décidément très bon, ce récit, le premier des quatre histoires du recueil intitulé "Différentes saisons" raconte l'histoire d'Andy Dufresne, un détenu incarcéré dans la prison de Shawshank, il est est de ceux qui se dévorent littéralement.

J'ai vu et aimé le film qui a été adapté au cinéma, j'en avais des souvenirs assez précis qui m'ont permis de visualiser les scènes et de ressentir l'atmosphère, pour le coup ce n'était pas gênant.

Je pense que lire cette grosse "novella" donnera à quiconque l'envie de voir le film (Les Évadés) dont l'adaptation est très fidèle hormis quelques détails, d'autant que le casting est parfait.

Pour en revenir à l'histoire, nous allons avoir une description de l'univers carcéral américain des années 60/70 quasi documentaire, les conditions d'incarcération se révélant dures et impitoyables avec la corruption et la cruauté des "matons", et si en plus on y ajoute les "chiennes", on commence à se faire une petite idée de ce que pourrait être l'enfer sur terre.

Racontée par Red, un co-détenu qui s'occupe aussi de "marché noir", nous assisterons à l'arrivée d'Andy, ses premiers pas difficiles et la routine de la prison, peu à peu celui-ci se dévoile un peu, il se dit innocent du crime dont il est accusé. Red et Andy vont se lier d'amitié, Andy qui a une intelligence au-dessus de la moyenne ne va pas tarder à se rendre indispensable, ce qui va probablement lui sauver la vie.

Ce récit dresse un tableau sombre de ce qu'ont pu être (et peut-être encore) les conditions de vie et le quotidien dans une prison américaine, Stephen King nous passionne aisément avec son talent habituel, l'installation du contexte est une merveille d'efficacité, et pour ce qui est de la montée de la tension dans l'histoire, il n'est plus la peine de présenter le King, c'est simplement parfait.

Il s'agit tout simplement de l'un des récits les plus captivants que j'ai pu lire sous ce format, je suis toujours épaté par cette faculté de certains à condenser autant de choses en si peu de pages.
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L'outsider

Qui est Terry Maitland, l'entraîneur de l'équipe de Baseball de Flint City ?



Lorsqu'il est arrêté par l'inspecteur Ralph Anderson en plein milieu d'un match et au milieu d'un stade bondé, beaucoup s'accordent à dire qu'il est un monstre. Celui qui a assassiné le petit Franck Petterson, retrouvé égorgé et sodomisé par une branche, abandonné dans un parc.



Les preuves s'accumulent : empreintes, traces ADN, témoins oculaires... le doute n'est pas permis.



Oui, seulement... Terry Maitland était ailleurs au moment des faits. Et il peut le prouver.



Est-ce vraiment possible ?



D'impossible en impossible, à force d'événements étranges et d'incompréhension, certains commencent à envisager une nouvelle piste, celle d'un outsider, qui pourrait ressembler à un personnage de mythe : El Cuco, "le type avec son grand sac noir qui tue les jeunes enfants et se frotte le corps avec leur graisse"...



À mon avis :

Mais où est donc passé Stephen King ?



À l'amorce du récit on le trouve (ou retrouve) comme à son habitude, décrivant un scénario original laissant entrevoir que le suspense va nous tenir tout au long du livre, au travers d'une histoire assez incroyable de ce meurtrier qui ne peut être à deux endroits différents à la fois.



Il est là le King et on se dit qu'on ne va pas pouvoir s'arrêter dans la lecture.



Et puis, doucement il disparaît... l'enquête s'éternise, tente de rester dans le monde réel, fait des écarts dans un monde chimérique, nous perd au milieu de cette énigme qui traîne en longueur, d'autant qu'on a du mal à s'identifier au flic en charge de l'enquête, qui est aussi celui à cause de qui tout est arrivé.



Une centaine de pages avant la fin, on croit retrouver le maître, entraînés que nous sommes dans des explications fantastiques liées à une légende populaire... et on attend du glauque, de l'étrange, de la montée de suspense, du surnaturel avec ces descriptions de sentiments comme seul SK sait les livrer... mais non. Rien, ou si peu. Un plat roman policier qui utilise l'irrationnel pour expliquer ce qu'il n'est pas possible de rencontrer dans le monde réel. Une simple histoire de policiers, comme dans un film de série B.



On attendait forcément mieux du maître de l'épouvante et du suspense qu'une banale histoire d'outsider pseudo extra-terrestre vite torchée.



Et dans la grotte de Marysville où se conclue cette histoire, ce ne sont pas les personnages de ce livre qui se sont perdus, c'est bien Stephen King. J'espère juste qu'il en sortira rapidement pour nous éblouir de nouveau.





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