[Dans cette vidéo, l'excellente artiste ASMR belge, Moonlight ASMR, lit trois de mes poèmes.]
Bonsoir mes amours,
ce soir je met à l'honneur certains d'entre vous qui ont un talent pour l'écriture.
J'ai été réellement impressionnée par votre talent et je suis fière d'avoir pu vous mettre en avant dans cette vidéo.
J'espère que ça vous plaira.
Céline ❤
TEXTES CITES DANS LA VIDEO :
PREMIER AUTEUR : Thibault Marconnet ( http://le-semaphore.blogspot.com
https://www.babelio.com/auteur/Thibau... )
Texte 1 : Le ciel souffre
Texte 2 : Fleurs blanches
Texte 3 : Cantique
DEUXIEME AUTEUR : Bastien
TROISIEME AUTEUR : Lino
TROISIEME AUTEUR : MomenT
QUATRIEME AUTEUR : Maxime
CINQUIEME AUTEUR : Carpe Diemxx, Le sans mots
SIXIEME AUTEUR : Poppée Hevroche
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✨ Qui suis-je ? ✨
Céline 🤓
J'ai 20 ans 👩🏽
J'écoute de l'ASMR depuis 4 ans 👂🏼
🎙SON et VIDEO : BlueYéti / Canon EOS 750D
🎥MONTAGE : Imovie
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Qu'il est doux d'aimer cette poésie
Du ruisseau qui siffle indolent,
Du blé qui tend son frêle épi :
Les mots sont impuissants.
(extrait des Vitraux de lumière, p. 29)
L'enfant a dit à l'arbre :
" Tu es un géant silencieux
Quand tu respires;
Apprends-moi à grandir " ...
L'enfant a dit à la terre :
" Tu es allongée, douce et chaude
Comme une femme qui va accoucher;
Apprends-moi donc à aimer " ...
L'enfant a dit à la fontaine :
" Tu es un ruisseau enfermé
Mais ton eau est toute pureté;
Apprends-moi la liberté " ...
L'enfant a dit au vent :
" Tu es doux et violent
Comme un homme désarmé;
*Apprends-moi à chanter " ...
Soleil sur la neige rose
À ma mère
La neige est rose
Sous la paume du soleil
La peine se métamorphose
En oiseau cuivré
Endors la nuit
Dans ta bouche d’or
Soleil de charité
Dans les yeux morts
Fais luire ta clarté
Bougent les statues de sel
Sur le ciel en feu
Un enfant appelle
Dans la lumière bleue
Tombent les flocons du prunier
Sur la terre au ventre de femme
Accouchée
Enfin tout repose
Dans le silence retrouvé
La peine se métamorphose
Et l’âme est sauvée
Soleil sur la neige rose
© Thibault Marconnet
Le 28 février 2014
Messagère
À celle qui m’a donné la vie
Elle est dans le sang
qui coule en moi
vin de joie de pleurs
de colère de peur
et d’amour
Elle est dans l’eau
qui lave la saleté de mon corps
usé fatigué
brisé par la soif d’Absolu
affamé de communion parfaite
Elle est tapie
dans le tremblement de ma voix
et sa présence veille sur mon souffle
soutient ma poitrine
lorsque je tombe dans le chaos
Elle est dans ma bouche
comme une rose mouillée
brûlante piqûre d’épine
et tendre rosée
pétales rouges de ses yeux
qui flambent
dans la nuit de mon cœur
Elle est dans l’odeur de peau brûlée
que le soleil répand sur ma langue
flammes de ses mains
qui me consolent et me guident
ainsi qu’un pauvre aveugle
Elle est dans tous les mots
que je ne dis pas
par honte pudeur et lâcheté
verbe de grâce
dont j’étreins la chevelure muette
comme un homme
qui se cache pour pleurer
Elle est dans l’invisible
de mon être
buée sur le tesson
d’une fenêtre brisée
Elle crie dans ma tête
quand je meurtris mon âme :
« Pardonne-moi pardonne-toi
d’avoir mis tant de temps
pour apprendre à t’aimer »
Elle est dans la lumière
que je bois
obscurité du lait
sur les lèvres de l’enfant
qui se démène pour exister
dans la pluie froide et le vent gelé
Elle est dans l’orage
qui gronde en moi
vie portée à bout de bras
jusqu’à son plus haut point d’intensité
Elle est dans mon habit de chair
robe blanche de mes os
feu bleu de mes veines
divine clarté
incrustée dessous ma peau
Elle est la poésie
qui remue dans mes doigts
la caresse qui prodigue sa paix
à l’amer brasier de ma solitude
neige noire où je brûle et me débats
sans trouver le repos
Elle est dans mes yeux
qui s’ouvrent et se ferment
naissance et mort
dont elle détient le secret
sans même le savoir
Elle est en moi de toute éternité
et je ne l’ai pas connue
devine-t-on jamais le mystère
de ceux que nous aimons
Je ne sais pas qui elle est
en plénitude et en vérité
respiration du ressac
et goût d’eau salée
Messagère du matin
prêtresse du crépuscule
elle fermera mes paupières
comme une amante
garde le sommeil de son bien-aimé
jusqu’à ce qu’il s’éveille
dans la beauté du printemps
Dans la lumière qu’elle sème
en chacun de mes pas
elle est plus proche
que mon ombre même
© Thibault Marconnet
Le 28 mai 2015
Thibault Marconnet - Le trésor
Nous avons cherché
Cherché de l’or
Nous avons marché
Encore et encore
Nous avons perdu
Perdu le nord
Nous étions si nus
Face à la mort
Que nous n’avons pas cru
Atteindre l’aurore
Refrain :
Mais si demain je respire encore
J’aurai trouvé un trésor
Je n’aurai plus peur de la nuit
Je pourrais être qui je suis
Nous avons pleuré
Dans la poussière
Nous nous sommes égarés
Dans un cimetière
Et la vie a tourné
Tourné à l’envers
Nous nous sommes cognés
Dans le décor
Nous nous sommes baignés
Dans les remords
Refrain
Nous nous sommes cachés
Face au soleil
Nous avons brûlé
Toutes nos merveilles
Et nous sommes partis
Dans le désert
Laver nos corps meurtris
Dans la lumière
Nos mains ont creusé
Creusé la terre
Et nous sommes nés
Dans le tonnerre
Refrain
Composition de Thibault Marconnet.
Alto : Marine Debauge
Guitare / Chant : Thibault Marconnet
Guitare / Chant : Adeline Richard
Percussions : Jiss Dantas
Joué dans un petit concert, fin décembre 2012
https://www.youtube.com/watch?v=0lbUM715bnM
Grain de sel
La vie a un goût de sel, se disait le vieux pêcheur Yórgos, assis au petit matin dans son caïque qui flottait doucement sur la mer Égée. À quelque distance, l’île d’Hydra resplendissait comme une pierre précieuse sous le feu du soleil levant. La vie a un goût de sel et c’est ça qui lui donne sa saveur, pensait Yórgos en lui-même. Il aimait ces dialogues matinaux avec son âme, lorsqu’il était seul sur l’eau à attendre que les poissons viennent se prendre dans ses filets. Seulement, du sel il n’en faut pas trop, sinon c’est écœurant. C’est comme la vieille Eléni, qui en met toujours beaucoup trop dans ses plats. Ce n’est pas la mer à boire, mais presque ! Pas étonnant qu’on se rince autant le gosier avec le raki de sa taverne, histoire de noyer tout le sel de sa cuisine.
Je me souviens d’un jour où j’étais enfant. C’était en 1941 ou 1942. Mon père, Kostas, avait mis tout son barda sur le dos, pour aller faire la guerre dans les montagnes contre l’envahisseur allemand. Sur le seuil de la porte de notre maison je le regardai intensément qui embrassait ma mère, et lui couvrait le visage des baisers rugueux de sa barbe noire. Ma mère, la belle Ariádni, pleurait tout le sel de son corps en se serrant contre son époux, comme un poulpe étire ses tentacules autour de sa proie. Mon père caressait à pleines mains ses longs cheveux défaits en essayant de la rassurer, ce ne serait pas long, on aurait vite fait de les foutre à l’eau, et puis ensuite la vie reprendrait son cours normal.
Comme il devait rejoindre d’autres partisans qui l’attendaient, il embrassa une dernière fois sa femme en pleurs puis il me regarda du coin de l’œil, moi, son fils unique, le petit Yórgos. Je ne savais pas au juste dans quelle tragédie mon père allait se fourrer mais, au regard grave qu’il me lança, je compris instinctivement qu’il me confiait la tâche d’être le nouveau capitaine de notre embarcation, et me demandait silencieusement de veiller sur ma mère désormais. Un vague sourire se dessina dans sa barbe de charbon, et il se pencha vers moi. Dans sa large paume ouverte, quelques grains de sel blanchissaient la peau brune de sa main. Il m’en tendit un et me dit : « Regarde, Yórgos, ça c’est l’or blanc de la mer, c’est ce qui donne du goût à la vie. Si jamais tu la trouves trop fade, ajoute donc un grain de sel. Mais fais attention, il faut bien savoir mesurer la quantité qu’on en met, autrement ça gâche tout. C’est comme les forces de l’homme et de la femme, il ne faut pas en excéder les limites, car la vie est dure et impitoyable parfois. Et il faut toujours garder de quoi tenir jusqu’au bout de la traversée. » Disant ces mots, il déposa un grain de sel sur ma langue avant de m’embrasser le front et de partir au loin.
Je n’ai jamais revu mon père. Mais j’ai toujours dans la bouche le goût de ce dernier grain de sel, qui fait que je ne l’oublierai jamais. Sois tranquille, Papa, je prends soin de tes filets et de ton caïque. Repose en paix avec Maman auprès de toi, qui t’a rejoint dans la nuit des âmes il y a dix ans de cela. Ton fils est vieux maintenant et je sens que mon voyage prendra bientôt fin. Mais tant qu’il me restera des forces j’irai le plus loin que je peux, avec ton grain de sel dans ma poitrine, comme un petit soleil blanc.
© Thibault Marconnet
Écrit le 8 septembre 2017
http://le-semaphore.blogspot.com/2017/09/grain-de-sel.html?m=1
Terre
À mon grand-père, Pierre Marconnet
« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été : désormais ce fait mystérieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité. »
Vladimir Jankélévitch (in "L’Irréversible et la Nostalgie")
J’allais chaussé de blés et de lilas,
et mes vertèbres en glycine
me portaient.
Et je marchais,
frottant mon âme
à la glaise des chemins,
à la recherche de l’autre ;
au milieu de cette création
d’où le silence tiré sa fluidité marine.
Un puits me fait face
et toujours mon regard
est tressé de cordeaux
et de poulies.
Les chênes
dans leur solitude de vieillards,
sont teintés de gris, cabossés
par un vent de sabre.
Des chemins de terre
lézardent à l’infini
parmi le charbon des vieux soleils.
Les ombres de la nuit
portent un sein rouge : braise muette
qu’une lumière révèle.
Vois, le feu solaire s’élance
depuis mes doigts.
Du jet de la pierre
à mes pieds de mousse,
féminine,
la terre constamment
résonne.
Et je vais,
plus immortel que mon ombre.
(p. 8-9)
Bouche cousue
Le cœur des êtres sensibles est une maison en flammes.
Les hommes ont des visages de craie
Qui inscrivent le silence
Sur le noir profond de l'inconnu.
Les mots sont des baleines blanches
Hors de portée de leurs filets
Et de leurs harpons.
Ils errent, la bouche cousue
Par un fil d'Ariane.
Et le verbe est un Minotaure.
Oraison
Une pluie d’or lave mon visage
Des serpents noirs ondulent sur l’eau
Fiancé de la lune, j’ouvre son corsage
Et bois le sel blanc de sa peau
Le sceau rouge du soleil sèche ma bouche
Déjà la nuit va monter du canal
Comme une grande femme se couche –
Robe verte et lèvres pâles
J’entends rugir les lions
Sous le châle d’absinthe
Le frottement des vieux galions
Dans la lumière éteinte
L’encens des algues flotte dans l’air
Au balancement de l’horizon
L’or va s’enfouir dedans la mer
Et la myrrhe apaisera la plaie
De mon oraison.
© Thibault Marconnet
Écrit à Venise, face à la lagune, le long de la Riva degli Schiavoni, le 12 mars 2014.