Les Vampires Scanguards (Français) par Tina Folsom
Cool, un psy travaillant dans un donjon et affublé d’une Barbie en guise de garde !
« Monsieur Woodford. Entrez, je vous prie. Le docteur Drake vous attend, » l’invita-t-elle de sa voix haut-perchée.
A peine entré dans le bureau de Drake, Samson sut qu’il avait commis une erreur. En lieu et place d’un divan se tenait un cercueil dont l’un des côtés en bois avait été retiré afin qu’une personne vivante puisse s’y allonger, confortablement, comme s’il s’était agi d’une méridienne.
Le gars devait être un halluciné. Aucun vampire moderne digne de ce nom n’aurait voulu être vu dans un cercueil ! Les vampires de San Francisco succombaient à la tendance et s’adaptaient au style de vie des humains. Les cercueils étaient has-been tandis que les matelas Tempur-Pedic étaient à la mode.
— Qu’allons-nous faire avec ta mère, maintenant ? demanda Oliver.
— Rien, répondit Ursula. Ma mère a obtenu tout ce qu’elle a voulu d’autre : la robe de mariée, les demoiselles d’honneur, la date du mariage et les décorations ! Mais je ne ferai aucun compromis en ce qui concerne le marié.
Michael se pencha vers elle en baissant la voix.
— Daniel a oublié de te dire que je suis également membre du Club des éternels célibataires.
Daniel fit la grimace. Il ne s’attendait pas à ce que ce sujet soit abordé ce soir.
Sabrina se tourna vers lui avec une expression amusée.
— Le Club des éternels célibataires ?
Daniel leva les yeux au ciel.
— Merci beaucoup, Michael !
— Je t’en prie ! dit son vieil ami avec un grand sourire.
— Avec ce clown-là et quelques autres amis d’université, on a fait un pari un soir où on avait beaucoup trop bu pour penser rationnellement. On a fondé un club : le Club des éternels célibataires. Chacun s’est engagé à contribuer financièrement une fois par an aux caisses du club. Le dernier membre du club remportera l’ensemble de la cagnotte.
— Le dernier membre ? demanda Sabrina.
— Oui, le dernier célibataire du groupe. Il récupérera tout l’argent, expliqua Michael.
- Vous allez m'accompagner à un cocktail d'affaires importants. Je vous présenterai comme ma petite amie.
Il lui jeta un coup d’œil en souriant. En marchant près de lui, elle pouvait sentir son odeur virile et enivrante.
- Les gans vont-ils vous croire ? Ils doivent sûrement savoir si vous avez une petite amie.
Sabrina n'avait pas posé la question parce qu'elle doutait du plan de Daniel, mais par curiosité. Il ne semblait cependant pas disposé à lui apporter de réponse.
- Ne vous inquiétez pas. Personne ne sait rien sur ma vie privée. Il ne s'agit que de relations d'affaires. Votre travail ce soir consiste à rester à mer côtés et à flirter avec moi. Si nous sommes séparés et que vous me voyez parler à une femme de moins de quarante ans, venez me sauver.
- Vous sauver ?
Sabrina lui lança un regard surpris. Il était si beau de profil.
Daniel se mit à rire doucement.
- Oui, c'est votre mission principale ce soir. Je ne veux pas que ces femmes célibataires pensent pouvoir jeter leur dévolu sur moi. Quoi qu'il en soit, si l'une d'entre elles approche de trop près, vous devez intervenir et lui faire comprendre que je suis avec vous. Assurez-vous qu'elles comprennent que vous ne plaisantez pas.
- avez-vous une préférence sur ma manière de procéder ? demanda Sabrina en riant.
Elle avait elle-même quelques idées, mais ne voulait pas être présomptueuse.
A moins qu'elle ne délire complètement et ne prenne ses désirs pour des réalités, le regard que lui lança Daniel était brûlant.
- Être tactile est très efficace, faites-moi confiance. Et des mots tendres seraient aussi vivement appréciés.
- Je suis sûre que je trouverai quelque chose.
Leurs yeux se croisèrent.
- J'en suis persuadé.
Une fois les canines rentrées et le rouge des yeux dilué, Samson leva la tête. Il apparaissait de nouveau normal, ou, tout du moins, aussi normal qu’il le pouvait après avoir eu, à en croire ses souvenirs, l’orgasme le plus hallucinant de sa vie. Il était certain d’afficher un sourire béat. Le genre de sourire qu’un garçon de seize ans afficherait après sa première fois.
« Tu vas me maudire demain, quand tu verras les bleus que je t’aurai laissés. Tu es si fragile. »
« Je ne suis pas plus fragile qu’une autre. »
Mais bien plus fragile qu’une femme-vampire.
Et bien plus délicieuse
- Si tu veux vivre, viens avec moi. Sinon, je ne pourrai pas garantir ta sécurité. Fais ce que je te dis, et je te promets qu'il ne t'arrivera rien.
« Putain ! »
Les gars en bas levaient leurs verres en l’honneur de chacun d’entre eux quand ils entendirent la voix de Samson au premier. Dans la vieille demeure victorienne, les voix portaient bien.
« Ah ben, en voilà un orgasme ou…, » commença Ricky.
« Putain de merde ! »
La voix de Samson provint du dessus.
Une autre série de jurons s’ensuivit. Les gars se regardèrent.
« Ou aucun, » considéra Amaury.
Ils levèrent la tête vers le plafond pour écouter davantage encore mais ils entendirent des pas dans l’escalier.
« Aucun, » confirma Thomas
A sa grande surprise, les blessures que l’homme lui avait infligées avaient disparu, mais lorsqu’il ouvrit la porte et qu’un rayon de soleil lui toucha le bras, une sensation de brûlure le fit reculer et il entra de nouveau.
C’était à ce moment qu’il avait compris qu’il avait été condamné à une vie de vampire ; rien d’autre ne pouvait expliquer ce qui s’était passé.
Un de ces mauvais hommes.
Puni pour ses péchés d’adultère et de débauche.
Au-delà de la rédemption
Au lieu d’étancher sa soif après une nuit de sexe avec elle, tout s’était accru. Il avait commencé à la désirer, elle, seulement elle. Soudain, la simple pensée de toucher une autre femme le dégoûta. Tout ce qu’il voulait était Delilah. Et, même s’il ne comprenait pas le reste, Samson savait pourquoi, à présent.
Il était en train de tomber amoureux d’elle, de tomber amoureux d’une mortelle
« Tu peux déposer cette promesse à la banque, elle vaut autant que de l’or. »
« Si j’avais eu un centime pour chaque promesse… »