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4.05/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Édouard Morena est Maître de conférences en science politique au University of London Institute in Paris (ULIP).

Il est titulaire d'un MSG Finance, Management de l'Université Paris Dauphine (2002-2003) et d'un doctorat (Ph.D.) du King's College de Londres (2005-2011).

Édouard Morena est l’auteur de "Le Coût de l’action climatique" (Croquant, 2018).

Il a également codirigé deux ouvrages, "Just Transitions" (Pluto Press, 2020), avec Dunja Krause et Dimitris Stevis, et "Globalising the Climate" (Routledge, 2017), avec Stefan Aykut et Jean Foyer.

Twitter : https://twitter.com/Edouard_Morena


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FIN DU MONDE ET PETITS FOURS : COMMENT LES ULTRA-RICHES COMPROMETTENT NOTRE AVENIR


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Édouard Morena
Les leaders et leadeuses d’opinion climatiques peuplent un univers parallèle de faux-semblants où les sommets pour l’action climatique et autres événements sont leurs villages Potemkine, des décors en carton-pâte en complet décalage avec la réalité. À force de participer et d’alimenter cet entre-soi, ils et elles finissent par y succomber ou, à tout le moins, à en devenir accros. Ils se mettent à croire aux histoires qu’ils racontent et dont ils sont les principaux personnages. Et même lorsqu’au fond d’eux-mêmes ils ont des doutes, le fait de s’entourer d’autres leaders et de participer à ce cirque climatique les rassure. Se réfugier dans cet univers parallèle douillet et sous contrôle offre la possibilité de fuir le réel et ses propres contradictions.
(p. 126)
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Dans le milieu du leadership d’opinion, les renvois d’ascenseur sont monnaie courante. Les leaders légitiment les initiatives, plateformes, organisations et autres leaders auxquels ils s’associent, et ces derniers les légitiment en retour. En remerciant publiquement untel, en l’invitant sur son podcast ou en le présentant comme « un des architectes de l’accord de Paris », on s’affirme soi-même en tant que leader.
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Les faits sont têtus. Ce sont les riches qui détruisent la planète.
(p. 156)
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Ils ont beau nous parler, feignant l'émotion, d'apocalypse, d'effondrement, de planète qui brûle et de point de non-retour, leur urgence climatique n'est pas la nôtre, et encore moins celle des populations vulnérables déjà frappées par les effets du réchauffement.
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Maires de grandes villes, capitaines dindustrie, investisseurs, gourous de la tech, milliardaires philanthropes, diplomates, anciens responsables politiques, acteurs hollywoodiens ou encore scientifiques, ils mettent leur capital culturel et symbolique, leur expérience et leur réussite professionnelle au service du capitalisme climatique en relayant un récit « positif» et mobilisateur. A la différence des « intellectuels publics» qui baignent dans la complexité et la critique, ces femmes et hommes-sandwichs d'un nouveau genre maîtrisent parfaitement l'art et les codes de la communication moderne. Ils et elles participent à l'effort de simplification et de dépolitisation évoqué plus haut, faisant de la lutte contre le changement climatique « une question d'ajustements réalistes plutôt que de changement structurel».
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Dans la période qui a précédé Copenhague, McKinsey par le biais de sa courbe des coûts et Project Catalyst, a œuvré un effort plus large de normalisation du capitalisme vert au sein de l'espace onusien de négociations climatiques. La firme a posé les bases d'un nouveau mode de gouvernance du climat, qui finira par s'imposer lors de la COP21 à Paris. Un mode de gouvernance qui met au premier plan les acteurs privés (et accessoirement clients de McKinsey) - entreprises, investisseurs privés - , et qui « normalise» l'idée que la décarbonation de nos sociétés n'est pas seulement nécessaire du point de vue environnemental mais souhaitable du point de vue économique, et qu'elle passera invariablement par plus de marché et plus de technologie.
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Or, si la crise climatique inquiète effectivement les ultra-riches, leur inquiétude renvoie à des enjeux qui leur sont propres et concernent leur statut de classe. La planète, c'est un peu comme le Titanic : tout le monde se dirige vers l'iceberg mais ce sont les riches passagers qui commandent le navire et qui, en cas de collision, auront prioritairement accès aux canots et aux gilets de sauvetage L'iceberg climatique, ils ont aussi intérêt à l'éviter, mais en cas de collision, ils ont intérét à s'assurer que les classes inférieures du navire ne se retournent pas contre eux. Si Hohn et d'autres ultra-riches choisissent de financer XR, c'est est pour asseoir un peu plus leur contrôle sur le navire. Et l'inquiétude exprimée par Hohn n'est pas celle d'un citoyen lambda, mais bien celle d'un milliardaire. Ce qui est en jeu ce sont ses intérêts économiques et son pouvoir.
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Édouard Morena
Dernière journée de négociations à la COP21. Il est midi au centre de conférences du Bourget. Dans une salle bondée et face à près de deux cents journalistes – certains debout, d’autres assis à même le sol –, cinq climatologues de renom s’apprêtent à prendre la parole pour commenter le brouillon d’accord qui circule dans les couloirs depuis la veille. Un point du texte intéresse tout particulièrement les journalistes : l’inclusion de l’objectif de 1,5 °C. Aux yeux de certains, il s’agit avant tout d’un objectif politique permettant de rallier les pays les plus vulnérables, et en particulier les pays insulaires, à un accord qui, par ailleurs, favorise les plus gros pollueurs. L’avis des scientifiques est donc crucial. La crédibilité de l’accord est entre leurs mains.
Hors du champ des caméras et de la portée des micros, des acteurs discrets mais essentiels retiennent leur souffle : les experts en communication et en relations publiques qui s’activent depuis des années pour faire en sorte que le « moment COP21 » soit perçu non seulement comme une réussite diplomatique mais aussi médiatique. Travailleurs indépendants, salariés d’ONG, de think-tanks ou d’agences spécialisées comme Fenton Communications, Holdfast Communications, Climate Nexus, Greenhouse Communications, Climate Outreach ou encore le Energy and Climate Intelligence Unit (ECIU), tous participent à un effort plus large et coordonné de structuration et d’orientation du récit climatique. Regroupant une forte proportion d’anciens journalistes et de communicants professionnels issus du privé, la communauté des communicants climatiques s’active non seulement à la mise à l’agenda de l’enjeu climatique mais également à la « normalisation » de certaines solutions technologiques et de marché
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Édouard Morena
Comme un serpent constricteur, les élites climatiques cherchent à enserrer le mouvement climatique pour mieux l'étouffer, l'avaler et le régurgiter, vidé de son potentiel de transformation social.

Dans un vidéo de Blast du 06 mars 2023.
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Si une scène devait résumer à elle seule l’état actuel du débat climatique, ça pourrait être celle-là. Le 21 janvier 2020, au Forum économique mondial de Davos, Greta Thunberg, jeune égérie du mouvement climat, s’est adressée à un parterre de hauts dirigeants et personnalités politiques et économiques. Durant un peu moins de huit minutes, Thunberg a pris son auditoire à partie, l’accusant de ne pas assez agir pour le climat : « Je me demande ce que vous allez raconter à vos enfants lorsqu’il faudra leur expliquer votre échec et le chaos climatique que vous leur léguez sciemment. » Avant de conclure : « Notre maison brûle toujours, et votre inaction attise un peu plus les flammes d’heure en heure ».Ce qu’il y a de saisissant dans cette scène, ce n’est pas tant le ton de son intervention et le décalage entre la militante climatique, en jeans, baskets et sweat à capuche, et un auditoire dont le bilan carbone cumulé avoisine celui d’un petit État. C’est plutôt la réaction de ce dernier et sa signification symbolique. Loin de signaler une soudaine prise de conscience ou un revirement idéologique ou stratégique, le tonnerre d’applaudissements et la « standing ovation » qui ont suivi son discours scellaient la réappropriation d’un symbole – Greta Thunberg – et du mouvement qu’il incarnait – les millions de jeunes mobilisés pour le climat à travers le monde. Peu importait, au fond, la violence de ses paroles. Et peu importait sa sincérité ou l’émotion qu’elle dégageait. Ce 21 janvier 2020, il s’agissait d’accrocher Greta Thunberg à son tableau de chasse
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