Le Grand Livre du Mois [corriger]

Un homme à l'envers avec des poils qui poussent à l'intérieur, une sacré bestiole de conte cruel, un dévoreur de moutons et d'humains aussi, un loup garou quoi !

Est-ce vraiment ce que cherche Camille dans un bled perdu du Mercantour ?

Et quand rentrera en scène le petit commissaire brouillardeux Adamsberg, son ancien amoureux alors que la belle file parfait amour avec un beau et grand canadien ?

Un bon Vargas qui fait un peu attendre son Adamsberg...

J'ignorais que le Chilien Luis Sepùlveda (1949-2020) avait écrit des policiers. Dans ce court recueil, on a deux enquêtes bien différentes parues d'abord à Paris en 1999 puis à Madrid dans le quotidien El Pais. Elles se situent toutes les deux dans les années 90 à une période charnière de l'histoire du Chili. La dictature vient de tomber  et le pays est divisé entre deux forces antagonistes : les militaires et la vieille classe dirigeante qui ne veulent rien céder, d'un côté ; les associations des victimes de la dictature, les familles des détenus disparus, les salariés et les étudiants, de l'autre. le climat délétère, très violent et la liberté relative de ceux qui sont censés représenter la loi est bien rendu. Mais les deux nouvelles sont trop courtes. La première surtout aurait mérité un plus large développement. La seconde est plus conventionnelle.



Dans Hot Line, George Washington Caucamán, un policier mapuche exerce en Patagonie. Il est arrêté pour avoir arrêté des voleurs de bétail en flagrant délit. Il a troué le derrière de leur chef. Il s'avère que c'est le fils du général Canteras, un tortionnaire. Muté dans la froide capitale comme inspecteur dans le commissariat des délits sexuels, George Washington Caucamán le mapuche détonne. Il est chargé d'enquêter sur un réseau de hot line, ce bon vieux téléphone rose. Sous surveillance et en danger de mort, il avance dans son enquête imperturbablement, façon Clint Estwood.



Dans Yacaré, le dirigeant des maroquineries Brunni à Milan meurt mystérieusement après avoir signé un contrat d'assurance-vie dont le bénéficiaire vit au fin fond de l'Amazonie.

L'enquêteur de la compagnie d'assurance est un Chilien exilé et frileux, la fille de la victime a des yeux verts et étudie l'anthropologie...Cette enquête au sujet d'un trafic de yacarés (petits crocodiles) est moins originale et dépaysante que la première.

Très court récit de Didier Daeninckx, moins de 70 pages pour une escapade bretonne sur fond de secrets remontant à la seconde guerre mondiale.

Vu le format, cela va un peu trop vite et facilement pour le personnage principal, l'histoire aurait mérité plus de développement, de même que le côté historique, mais c'est la volonté de l'auteur.

Par contre, il nous fait bien rentrer dans l'ambiance de cette belle région et c'est très agréable.