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La dernière comédie de Paolo Pinocchio

Nous avons un mélange du récit de Pinocchio avec l'histoire biblique du jardin d’Éden en passant également par la divine comédie de Dante. Il fallait le faire ! Evidemment, cela donne quelque chose d'assez original mais de si peu crédible.



Par moment, on vire dans un panachage d'un récit certes survitaminé mais qui part dans tous les sens. Il y a un grain de folie mais avec une telle inventivité et un panache qui force tout de même le respect. Le délire créatif est poussé ici à son paroxysme.



Je ne suis pas fan de ce qui est dans l'absurde mais je dois reconnaître certaines qualités dans ce combat de Dieu contre le Diable et le chaos. On assiste à une sorte de voyage initiatique aux allures bibliques. Il faudra un peu deviner le sens caché pour conserver une certaine cohérence.



Je n'ai pas plus accroché que cela mais je conseille quand même cette lecture au plus courageux des lecteurs. A noter que les poissons joueront un rôle non négligeable.



Le graphisme est par moment assez brouillon avec un éclat de couleurs qui confère à la surdose. Pour autant, il y a une audace de cases assez intéressante. Cela se lit très bien avec une parfaite fluidité pour peu qu'on comprenne quelque chose.



Au final, à découvrir mais à vos risques et périls. Au moins, je ne suis pas un menteur. Vérifiez mon nez !

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Oh, Lenny

Gros coup de coeur pour cette BD, qui m'a fait passer du rire aux larmes !



June, une jeune véto végétarienne au grand coeur, toujours prompte à ramasser les bestioles les plus improbables (et aussi bien fascinée par les plus monstrueuses, il faut le dire), trouve un « truc » malade et tout tremblotant dans un tunnel d'évacuation. le truc en question est une bestiole entre la raie, le requin, Stitch et le bébé de Ripley dans Alien 4 (« Ripley, il vous prend pour sa mère ! »), autant pour l'apparence que pour le caractère. Moi, j'ai évidemment craqué dessus, comme June, et j'ai l'impression que c'est un peu l'effet que voulait donner l'auteur avec ce petit monstre kawa-kowai (= mignon ET effrayant). Il devient dépendant de June, comme un nouveau-né, et plus si affinités... Mais c'est sans compter sur Brad, le mec horriblement normal de June et un poil dirigiste (allergique aux chats en plus !) qui ne voit pas ce que le petit Lenny a de fascinant. Ce qu'il voit, en revanche, c'est sa dégaine de poisson des abysses, son appétit pour le sang... et qu'il lui vole l'attention de sa femme. Rapidement, la situation s'envenime, et June doit faire un choix. Il sera radical, comme cette BD faussement légère, au ton à la fois étrange et comique (mention humour noir).



Il y en a qui ont interprété la relation Lenny-June comme une métaphore de l'emprise (et il y a clairement quelque chose de « vampirique » entre eux), mais pour moi, ce thème cache des choses bien plus profondes. Et si emprise il y a, c'est plutôt Brad qui en est l'auteur (avec toutes ses bonnes intentions) et Lenny, plutôt un dérivatif... qui, en quelque sortes, catalyserait toutes les peurs, les colères et les envies inavouables de June. Et lui permet, enfin, d'être elle-même, quitte à y laisser sa peau...



On sent dans le dessin une grande tendresse de l'auteur pour tous les personnages, et selon la façon dont on regarde cette histoire, on peut trouver des raisons à tous. Moi, j'ai clairement sympathisé pour June, dont l'histoire a éveillé des échos en moi.



Par contre ! Gros TW pour les gens un peu sensibles au bien-être animal (dont je fais partie). Je suis capable d'encaisser beaucoup de choses en fiction, mais la souffrance/maltraitance animale, j'ai du mal. Et même si le propos ici est de la dénoncer (le lecteur sympathise forcément avec June et ses combats, même extrêmes), elle est présente dès le début. Il y a d'ailleurs deux scènes qui annoncent bien la couleur : une pieuvre qui dévore un petit crabe tout mignon, et un client au cabinet qui vient demander à ce qu'on dégriffe son chat (une mutilation qui reste autorisée aux États-Unis, et qui est pratiquée par les vétos). le dégriffage n'est pas montré (June envoie le client sur les roses). Il y a aussi la mort d'un bulldog accidenté (non montrée), d'un autre chien, d'un cerf, d'un renard... C'est un peu l'hécatombe. Et qu'on ne s'y trompe pas : même si Aurélien Maury est un adepte de la ligne claire, cela n'enlève rien à la violence des situations.



Alors oui, j'ai beaucoup rit en lisant cette BD, mais je vous avoue que j'ai aussi pas mal pleuré. Cette fin... Côté graphique, il y a des scènes qui m'ont fait penser à Akira de Otomo (le rêve de June, un peu inspiré aussi de celui de la femme du pêcheur, de Hokusai – la scène du poulpe géant en intro y fait aussi clairement référence). Pour le propos, cette BD m'a rappelé Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo, cette histoire de photographe finlandais qui découvre un bébé troll dans une poubelle, en tombe amoureux lorsqu'il grandit et part vivre dans la forêt primale avec lui, loin de la mesquinerie du monde humain. Cette BD est donc une ode à l'appel de la forêt (couplée à la mer, ici), à sa beauté et ses dangers, mais aussi un petit clin d'oeil au « continent inconnu » que représente le désir secret des femmes, leur rapport mystérieux aux animaux, au sauvage, au sang et à la maternité. Toutes ces choses qui déroutent les hommes (ici, représentés par Brad)... et en fascinent quelques-uns !

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Oh, Lenny

Oh, Lenny est une étonnante surprise d'Aurélien Maury. Cette relation étrange entre une jeune femme hypersensible amoureuse de la nature et une créature difforme et inquiétante qui grandit à vue d’œil, m'a fait penser au travail de Charles Burns. Le dessin très ligne clair (tendance Atome), les longs moments silencieux et contemplatifs ou encore le design épuré de la créature participent à la réussite de cet album qui me semble passer un peu inaperçu.
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