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Expert famille

Cet insigne distingue ceux qui n'aiment rien tant que se retrouver en famille, même quand il s'agit de livres.
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Idaho

En 2004, Ann a épousé Wade, quelques mois après qu’il ait perdu ses filles. Elle essaie de comprendre ce qui s’est passé plusieurs années plus tôt en 1995. Mais la mémoire de Wade s’échappe, se souvient-il seulement de Jenny, la mère de ses enfants ? Ann est alors obligée d’imaginer. Elle se rappelle les comportements incontrôlables de Wade, ce dont bien sûr elle pâtit, et de leur rencontre. Un jour, elle retrouve un livre de dessin, l’envoie à un pénitencier de femmes et cherche à savoir si des détenues l’ont emprunté.



En 2008, Elizabeth se réveille à l’infirmerie d’une prison.



Le sujet est singulier. Une seconde épouse est obsédée par la première femme de son mari et le drame survenu dans la famille. Malheureusement, le lecteur ne connaîtra la tragédie qu’au travers de l’imagination d’Ann. En effet, la journée de la disparition des filles, qui revient à plusieurs reprises, n’est jamais racontée de façon explicite. J’ai souvent pensé que ce serait à la prochaine section située en 1995, mais je n’ai jamais obtenu de réponses claires.



Les chapitres dans le désordre rendent la lecture difficile. De fait, le roman commence en 2004, par un long chapitre rempli des souvenirs et des interrogations d’Ann. Il se poursuit en 2008, revient en 1985 et rebondit en 1995. Par conséquent, un effort pour reconstituer la chronologie des faits est nécessaire.



Idaho d’Emily Ruskovich traite de façon originale des thèmes originaux. C’est sans doute trop pour moi et je ne l’ai pas apprécié plus que ça malgré ses qualités.


Lien : https://dequoilire.com/idaho..
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Niré

Une clochette sans battant : livre 4



L’album de famille se complète avec le récit du garçon de la famille Niré.

Dans la pentalogie de « Une clochette sans battant », ce quatrième opus reboucle certaines d’informations données dans les trois premiers livres. Le fils, dernier né de la fratrie a fait un mariage heureux avec enfants. Son couple s'affranchit de la tradition avec un foyer indépendant et une épouse qui travaille. Il s’implique néanmoins en fidélité filiale dans la vieillesse de ses parents dans leur résidence de retraite. Mais une indiscrétion va éveiller son intérêt pour le passé familial, la fidélité et l’adultère.



Avec son style délicat et minimaliste, l’auteur donne une vision touchante de la maladie d’Alzheimer, associant une mère désireuse d’honnêteté avant l’oubli définitif de sa vie et un fils fidèle et généreux.

Plus largement, l’auteur s’intéresse aux liens du sang, aux codes de la tradition contestée par les nouvelles générations, à l’indépendance des femmes hors de la structure familiale.

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La Dernière allumette

Marie VAREILLE. La dernière allumette.



Depuis une vingtaine d’années, Abigaëlle (Abi) réside à l’abbaye Sainte-Marie-de-la Saône, en Bourgogne. Deux fois par mois, son frère Gabriel lui rend visite, depuis Paris où il vit et exerce la profession de dessinateur, illustrateur, avec beaucoup de talent. Abi, a été décelée HPI, très tôt : en effet, elle possède un « cui », très élevé. Ses idées, ses pensées sont enchevêtrées les unes dans les autres et elle est suivie par des psychologues. Elle surveille, de là où elle est son frère. Ces deux enfants, devenus adultes ont une relation très forte, veillant l’un sur l’autre…



Lorsque Gabriel rencontre la pétillante Zoé, Abi nous dévoile la personnalité de ce frère adoré, protecteur. Des souvenirs lui reviennent en mémoire et elle tente de dérouler le fil de son existence. Combien de secrets, de non-dits jonchent son enfance ? Nous pénétrons dans l’intimité de sa famille : un père qu’elle adore et qui répond à son amour, une mère complètement effacée, soumise au bon vouloir et à l’autorité de son époux et la relation fusionnelle, complice, des deux enfants. Mais enfin, que se cache-t-il derrière cette entente entre cette petite fille et son frère Gabriel ? Pourquoi ce dernier la cloître-t-il dans le local de la chaufferie en lui confiant une boîte d’allumettes ?



L’alternance entre le présent, le passé, les rencontres avec les médecins et quelle est la signification de cet étrange tatouage de Gabriel : 3/4. Tous ces non-dits, créent un climat pesant. Que s’est-il donc passé dans cette famille, il y a déjà de nombreuses années et que perçoit donc Abi ? Quel est l’évènement déclencheur de l’extra lucidité d’Abi ? L’amour de Zoé et de Gabriel échappera-t-il à cette épée de Damoclès encore présente. Ce couple, peut-il espérer connaître enfin le bonheur ?



Ce récit est émouvant, prenant. Les violences conjugales et intra-familiales, l’emprise d’un homme pervers, machiavélique, la peur qui s’installe et plane sans cesse sur le foyer, inquiétant les enfants, victimes collatérales de cette emprise typiquement masculine et qui dérape malheureusement bien trop souvent. Un jour sur trois, une femme meurt en France sous les coups donnés par son époux, son compagnon ! C’est trop et cela devient insupportable. L’intrigue est bien construite. L’écriture fluide, le style alerte, concis, précis. Un sujet actuel et sensible qui ne nous laisse pas indifférent. Marie VAREILLE retient notre attention jusqu’à la dernière page. Merci pour cette jolie narration, empreinte de beaucoup de sensibilité : une belle histoire mettant en valeur les liens fraternels unissant, à la vie, à la mort nos deux héros. Amis lecteurs, bonne journée et n’hésitez pas à vous emparer de ce livre.

( 06/06/2024).
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La dynastie des Forsyte, tome 1 : Le propri..

Traduit de l'anglais par Camille Mayran



J'abandonne page 72. Le livre m'est tombé des mains, littéralement. Il m'intéressait tellement que je me suis endormie et qu'il a chu.

Vraiment le genre de littérature qui ne me convient pas. Il y est question d'argent et puis de placement ( pas à moins de 5%, attention ! ) et puis, de quoi encore...d'argent.

Vite, je passe à autre chose... qui ne m'endorme pas.
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Les Magnolias de Myrtle Lane

Les magnolias de Myrtle Lane est un très beau roman, un roman dont, je l’espère, ma chronique sera à la hauteur.

Gerry est mort. Il a eu une vie bien remplie. Sa femme, ses enfants, ses petits-enfants, ses amis, tous l’aimaient et le respectaient. Tous sont si émus que prendre la parole lors de son enterrement sera douloureux. C’est son meilleur ami qui accepte de lui rendre hommage. Bouleversé, et on le serait à moins, il révèle un énorme secret concernant Gerry. Non, je ne vous révèlerai pas ce secret. Je dirai simplement que, si ce secret remet en cause beaucoup de choses, s’il laisse tout le monde stupéfié, il n’est pas un secret qui remet en cause les valeurs morales de Gerry : un homme bon il était, un homme bon il restera, et même si certains s’interrogent sur le bien fondé d’avoir gardé ce secret, force leur sera de constater que leur vie à tous aurait été largement différente s’il ne l’avait pas gardé.



Enfants, petits-enfants, tous ont été aimés, choyés, tous ont pu exprimer ce qu’ils ressentaient, choisir la voie qui leur convenait, et tant pis si cette voie ne correspond pas vraiment à ce que les conventions demandaient (la fille cadette est devenue comédienne, et elle a davantage rêvé sa carrière qu’elle ne l’a vécue. Il n’empêche : son conjoint actuel, qui, lui, semble bien conventionnel, dit à quel point elle a transformé sa vie. Certes, l’on peut se retrouver enfermé(s) dans une situation qui ne convient plus. Certes, l’on peut aussi se retrouver face à un événement totalement imprévu. Mais, dans la famille Williams, on n’est pas du genre à se laisser abattre, l’on fait face, l’on réfléchit, l’on pense, l’on discute, l’on se jette à la figure ce que l’on a sur le coeur depuis longtemps. Bref, une famille unie, vivante, à l’image de sa matriarche qui ne se laissera pas imposer par les autres ce qu’elle doit faire ou penser.

Si le titre vous semble mystérieux, sachez que les magnolias tiennent une place importante dans le récit, et qu’il prenne tout leur sens lors du dénouement.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'ogre du soulier

On retrouve dans cet album le talent de Michael Morpurgo qui détourne avec malice le conte de la princesse et la grenouille. L'héroïne est une princesse qui déteste tout ce qui se rapporte à son statut et préfère vadrouiller pieds nus dans la nature. Aussi ses différents compagnons animaliers trouvent-ils place à ses côtés ?

Du côté des illustrations, on retrouve Emily Gravett, autre britannique talentueuse, au trait si reconnaissable. Elle imagine des personnages plein de vivacité et s'amuse des codes de la royauté.

Une histoire qui plaira facilement aux enfants dès 4/5 ans, aux codes résolument modernes.
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No-no-yuri

Troisième opus de la pentalogie « Une clochette sans battant ».



Chronologiquement, c’est un retour en arrière avec le parcours de l’une des sœurs Niré, rencontrées dans le premier livre Suzuran.

Dans le Japon contemporain encore imprégné de traditions, Kyôko est une trentenaire intelligente et ambitieuse. Elle se veut libre de toutes attaches, et volatile dans ses relations sentimentales, se protégeant ainsi, telle une armure, de toutes déceptions.



Son parcours professionnel dans une succursale d’entreprise américaine dévoile les différences entre les deux cultures, le monde sans concession de l’entreprise et la brutalité des rapports humains.

Dans cette existence très réglée s’invite l’imprévu d’une rencontre qui remet au premier plan l’amour partagé et le désir de stabilité et d’harmonie dans un couple.



Simplicité de l’écriture, style synthétique qui peut apparaître banal, voire scolaire. Au milieu de la lecture de la pentalogie, j’avoue me lasser un peu. Mais il convient de la terminer !



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La Colère et l'Envie

Une histoire très poétique à 3 voix sur la différence de l’enfant : celle du père, celle de la mère et celle d’Isor. Un huis-clos entre des parents et une enfant pas comme les autres. Isor vit dans son monde, elle ne communique pas avec des mots. Seulement avec des rires ou des colères homériques. C’est sa façon à elle de s’exprimer. Elle modifie tout dans la maison, selon son ordre à elle. Elle refuse toute contrainte. Elle ne sait ni lire, ni écrire. Elle est libre et tiens à sa liberté.



Les parents se sont adressés à tous les corps médicaux susceptibles de les aider. Au bout d’un certain temps, la goutte ayant débordé, la mère a dit : « maintenant, ce sera nous, rien que nous trois ». Le vide s’est fait petit à petit autour d’eux, les amis et la famille les ayant fui.



Isor s’échappe de temps à autre. Elle a besoin de sortir, de s’évader. Alors, les parents lui achète un GPS qu’elle garde sur elle lorsqu’elle part vagabonder.



Jusqu’au jour où elle fait la connaissance de son voisin, Lucien, plus très jeune. Ce qui les rapproche c’est leur sensibilité à fleur de peau. Et depuis, tout change pour Isor.



Une écriture tout en pudeur, en poésie. Cela m’a fait penser au livre « Lili Cabane » de Bérengère COURNUT. Un livre tout simplement sublime, une pépite.



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Mamma Maria

Le café de Maria, c'est le point de rendez-vous de ce village du sud de l'Italie. Toute la communauté y passe au moins une fois par jour. C'est là que ce sont nouées les plus belles des amités, où les larmes coulent et les rires fusent. Un condensé de vie au bord de la mer, au rythme du farniente.



C'est un joli roman, plein de bonnes intentions et de bienveillance qui donnera la pêche à ceux qui ont besoin d'une lecture légère pour se redonner un coup de peps.



L'intrigue est bien entendu cousue de fil blanc, les personnages principaux sont de belles personnes et l'autrice tire sur les ficelles habituelles du feel good. Rien de vraiment surprenant donc et un court roman qui n'a pas eu de peine à trouver son public en recherche de jolies histoires en mode détente.



Je note que la plume de l'autrice était très travaillée pour la rendre poétique, l'ensemble légèrement saupoudrée d'humour et des personnages aux caractères bien marqués. Je ne vais donc pas m'empêcher de me replonger dans un autre de ses romans quand j'aurai besoin d'une lecture légère.
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Le Magasin des souvenirs : Charlotte & Anna..

Si je lis souvent des romans se passant et décrivant la deuxième guerre mondiale du côté des "gentils", le hasard de mes lectures m'a récemment amenée de l'autre côté, du côté des "méchants", du côté des Allemands. Et la littérature a ceci de supérieur à l' Histoire ( avec un grand H), c'est qu'en tant que lectrice , on est obligée d'avoir de l'empathie pour les personnages... Et c'est cette ambiguité qui est intéressante, dérangeante, grinçante...



L'Ambition du bonheur est le premier tome d'une trilogie qui raconte, grâce à des personnages féminins, l'histoire de l'Allemagne de 1913 à 1953 (environ).

Pour cette histoire, l'autrice s'est inspirée de la vie de ses deux grands mères, toutes deux nées en Octobre 1899. Deux femmes qui ont traversé deux guerres mondiales, l'une, Anna, naquit dans un petit village de la forêt de la Sprée et l'autre Charlotte , dans un riche domaine agricole de la Saxe. Des femmes qui ont perdu des êtres chers de façon accélérée.. et qui, matériellement, perdront tout et reconstruiront tout. Des années dures, des dirigeants avec lesquels , elle n'étaient pas d'accord, des femmes qui ont souvent "fermé leurs gueules", parce que la violence , à cette époque, on n'en parlait pas. L'une a eu le ventre vide, et a formé des alliances, de belles amitiés avec d'autres femmes, pour survivre. De leur enfance, puis adolescence à l'âge adulte, c'est tout un pan de l'histoire du monde qui se dessine. Et on comprend pourquoi et comment, Hitler et le Nazisme ont pu arriver au pouvoir... Et on comprend pourquoi, sans que jamais Katharina Fuchs se fasse donneuse de leçons . C'est une saga familiale, on montre, on suggére, on fait confiance à l'intelligence du lecteur sans insister lourdement. Et si au détour d'un passage, elle montre la violence, elle n'est pas complaisante, elle tient la main de sa lectrice et jamais ne la lâche...



Ça a été comme je le disais , très ambigü , très bizarre pour moi, de passer de l'autre côté, du côté des "méchants" , d'autant plus que j'ai regardé il y a peu de temps, une série télévisée ( Masters of the air ) , qui raconte les bombardements du côté des aviateurs Alliés. Avec ce roman, c'est comme si les deux histoires se complétaient, s'interpénétraient. Dans ce roman , on voit "qui "est frappé par ces bombes, on voit la peur, on voit les ruines, les ventres vides, les mères protégeant leurs petits, on voit les "méchants" qui ne sont que des gosses, on voit "nos gentils, " devenir des "méchants"...



J'ai déjà commencé le tome 2, qui racontera la vie des filles d'Anna et Charlotte, leurs parcours, dans l'Allemagne de l'après guerre , côté ouest.

Une saga familiale riche , instructive, et très agréable à lire...

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Il faut qu'on parle de Kevin

Un beau jour, Kevin, presque 16 ans, abat neuf personnes dans son lycée.



Depuis lors, Eva, sa mère, s'interroge : aurait-elle pu empêcher ce massacre si elle avait (mieux) aimé son fils ?



A travers les lettres qu'elle écrit à Franklin, le père de Kevin dont elle est séparée, elle décortique leur histoire, leurs personnalités à tous les trois, pour tenter d'identifier les grains de sable, les erreurs, les malentendus, les occasions manquées, qui se sont accumulés au fil du temps pour aboutir à une tragédie.



D'abord il y avait Eva, bourlingueuse invétérée, directrice d'une florissante maison d'édition de guides de voyage. Eva était indépendante, libre, et ne voulait pas d'enfant.



Mais il y avait Franklin, l'homme de sa vie, qui, lui, se projetait en papa modèle. Eva était tellement amoureuse et craignait tellement de perdre Franklin, qu'un soir de panique, elle a pris un risque.

Et neuf mois plus tard, il y eut Kevin, et le début d'une histoire de non-amour et de rejet mutuel entre une mère et son enfant. Si pendant 15 ans Eva fera semblant d'aimer son fils et tentera de se comporter comme une mère digne de ce nom, Kevin, lui, ne se donnera pas la peine de cacher son aversion pour elle.



Apathique, sournois, froid, cruel, manipulateur et exceptionnellement intelligent, Kevin semble faire payer à sa mère le fait qu'au tréfonds d'elle-même elle ne l'a pas désiré. Par contre, il joue parfaitement son rôle de fils modèle avec son père, archétype du papa cool, qui ne soupçonne rien de la personnalité toxique de Kevin, contrairement à Eva. Et chaque fois que celle-ci tente d'aborder le sujet avec son imbécile heureux de mari, un dialogue de sourds s'installe.



Je crois que je n'ai jamais rencontré de narrateur/trice aussi sarcastique.



Sans la moindre complaisance, Eva scrute rétrospectivement son comportement et ceux de Franklin, Kevin et Celia (la petite soeur), tout au long de ces années.



Ce qu'elle a cerné de son fils dès sa naissance, ce qu'elle a loupé, ce qu'elle n'a pas empêché, ce qu'elle n'a pas vu venir, ce qu'elle n'aurait jamais imaginé.



Son analyse est froide, implacable, extraordinaire de lucidité. Page après page, elle fait tomber tous les masques, pour finalement répondre à LA question : Eva aime-t-elle son fils ?



C'est bien cette question-là qui traverse tout le roman, celle de l'amour maternel inné et inconditionnel. Une question encore choquante, taboue, et Lionel Shriver ne prend pas de gants pour la poser. Pas de mièvreries, d'auto-apitoiement ou de bons sentiments, mais une déconstruction méthodique des mythes de l'enfant innocent et de l'instinct maternel, et un dézingage en règle des principes d'éducation laxistes accoucheurs d'enfants-rois.



On se perd parfois dans des longueurs un brin trop cérébrales, mais ce roman est remarquable par l'intelligence de sa construction et la complexité des sentiments. Malgré les atrocités et le malaise, ce livre puissant est passionnant.
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Cinq coeurs en sursis

Laure MANEL. Cinq cœurs en sursis



ÉPOUSTOUFLANT. Un grand coup de cœur. Il y a fort longtemps que je n’avais pas manifesté autant d’enthousiasme à la lecture d’un livre. Un véritable tsunami. J’ai lu cet ouvrage en une journée, emportée par le turn over. Un roman choral qui dresse une portrait saisissant d’un fait divers exceptionnel mais d’une réalité incroyable. Alternativement, nous allons avoir l’intervention des différents protagonistes concernés par un meurtre : Josette, la mère, Catherine sa fille, son époux, Marc, leurs deux enfants Anaïs, 13 ans au début du récit, Florian, sept ans.



La Rochelle, vendredi 23 février 2001, dans son journal intime, Anaïs nous apprend que sa mère Catherine est convoquée dans les bureaux de la police. Elle est sidérée, sa mère est l’épouse comblée de Marc Dupuis , une bonne épouse, une bonne mère, évoluant dans un milieu bourgeois, une femme au-dessus de tout soupçon. Cette femme est accusée d’avoir tué sauvagement et avec préméditation Béatrice Lancier, l’épouse de son amant. Incarcérée, elle va être condamnée à vingt-deux ans de prison. Quel est donc le mobile de ce crime ? Cette famille, ravagée par l’acte délictueux commis par la mère va vivre vingt années de purgatoire. Au cours cette très longue absence, chacun va tenter de se construire, se reconstruire, du mieux qu’il peut. Nous allons suivre le cheminement de chaque personnage dans cette traversée du désert. Chacun va réagir selon ses convictions. Marc, blessé au plus profond de lui, au bout de quelques deux, trois ans va lâcher prise, demander le divorce : son épouse l’a trahi, elle a menti. c’est un homme qui n’a que la quarantaine, il a le droit d’avoir une nouvelle chance, réussir à fonder un nouveau foyer. Les enfants, selon leur tempérament vont devoir grandir sans leur mère. Et vingt ans, c’est long… Anaïs est une adolescente et Florian, encore un petit garçon. Marc va devoir élever ses enfants seul et leur apporter le maximum de confort, de bien-être. Il est difficile d’être seul pour mener à bien l’éducation des deux enfants. La grand-mère maternelle, une femme veuve apporte un soutien hors norme à son gendre, et ne peut croire, accepter que sa fille ait pu commettre un tel acte…



Nous avons la chance de suivre cette famille de 2001 jusqu’aux années 2023. Anaïs la rebelle, celle qui, à l’annonce de la condamnation de sa mère va refuser de la revoir. Elle va connaître une véritable descente aux enfers. Se études vont lui sauver la vie. De turbulente, agressive, désobéissante, borderline, elle va choisir le bon chemin et devenir enseignante… Le petit Florian ne lâchera jamais sa mère. Il lui écrit, lui envoie des dessins, lui rend visite régulièrement. Quel sera l’avenir de cet enfant sensible ? Témoignera-t-il encore tout son amour à cette mère qui les a humilié, les a berné ? Sommes nous à même de juger et de comprendre le cheminement de ces êtres ? Cet homme, ces enfants et les victimes de la partie adverse, l’époux de Béatrice et ses trois enfants vont-ils pouvoir faire leur deuil ? La lourde peine à laquelle Catherine est condamnée, plus de vingt années de prison constitue une tache indélébile sur toutes les victimes.



Laure MANEL nous plonge dans l’univers de cette famille si unie, si parfaite au départ mais qui, au fil des découvertes de la personnalité de Catherine va se déliter peu à peu. Au début, tous veulent la défendre, bec et ongles, tous unis. Une certaine érosion sape les fondations et des lézardes apparaissent. Quel sera le devenir de chacun ? Il faut trouver sa place dans la société, avancer coûte que coûte. Les enfants doivent prendre leur envol, vingt ans c’est très long. Laure MANEL a une très belle écriture. Les dialogues des jeunes reflètent parfaitement l’époque. Le doute, la colère, le déni, l’incompréhension, la violence, une note d’espoir, de résilience, tous ces thèmes apparaissent dans ce roman. Nous subissons ces flots et espérons pour tous, des jours meilleurs ! Un très bon livre avec une intrigue bien menée. Aussi je ne peux que vous inciter à le lire. Merci Laure pour nous avoir permis de partager une page douloureuse d’une famille confrontée à un évènement hors norme et monstrueux.

(04/06/2024).


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Le pays du nuage blanc, tome 3 : Le cri de ..

Le cri de la terre est le troisième tome de la saga Le Pays du nuage blanc. Il était depuis longtemps, dans ma pal, mais comme cela fait plusieurs années que j’avais lu les précédents, j’avais peur de me lancer dans ce pavé. Or, même si je ne les avais pas lus, je n’aurais pas été perdue, car comme dans les autres, le récit concerne une nouvelle génération. De plus, je me suis aperçue que de nombreux souvenirs me revenaient : les personnages de Gwyneira et de James Mackenzie sont si marquants !



Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyn, vit heureuse auprès d’eux à Kiward Station. Elle est la fille de Kura et de William. En 1907, une lettre de ces derniers arrive en Nouvelle-Zélande et provoque un cataclysme : ils exigent que Gloria intègre un internat londonien. Elle doit quitter son île adorée, sa famille, les moutons, ses chiens, ses chevaux, un mode de vie qui lui correspond entièrement et Jack, son protecteur. En Europe, où elle passe plusieurs années, elle est très malheureuse. Elle ne possède pas le talent de sa mère, une chanteuse reconnue, aussi elle subit des brimades. Son rêve est de retrouver sa vie d’avant. Hélas, lorsque les menaces de la guerre deviennent réelles, ses parents l’emmènent en tournée, aux Etats-Unis. C‘en est trop pour la jeune fille : elle décide de retourner en Nouvelle-Zélande par ses propres moyens.



Hélas, Gloria n’a pas anticipé les dangers. Innocente, elle n’a pas compris les phrases à double sens. Naïve, elle n’a pas décelé les fausses promesses. J’ai été bouleversée par sa plongée en enfer et par sa volonté de survivre. C’est au moment de son basculement que j’ai appris à mieux la connaître et que je me suis attachée à elle. Son terrible destin m’a émue.



En parallèle, nous suivons les habitants de Kiward Station. Jack, marqué par une tragédie, s’engage dans l’armée. Son récit au sujet des combats est poignant. Gwyneira confie ses inquiétudes au sujet du jeune homme et au sujet de Gloria. Elle n’a aucune nouvelle de l’un et l’autre, elle ne peut qu’imaginer leurs épreuves.



Il m’a fallu un peu de temps pour plonger dans Le cri de la terre. Pendant une centaine de pages (il en comporte 700), je me demandais si mes goûts avaient changé ; j’appréciais ma lecture, mais elle ne m’emportait pas. Les descriptions des paysages et de la civilisation autochtone étaient passionnantes, mais j’attendais de l’émotion. Puis, j’ai commencé à m’attacher aux nouveaux personnages de la saga. Ensuite, lorsque leurs souffrances sont devenues immenses et que leurs sentiments se sont dévoilés, le récit a gagné en intensité et en rythme. J’étais alors captivée et, chaque soir, je me jetais avidement sur mon livre. Je renouais avec mon engouement ressenti avec le premier opus. J’aimais la sensation d’évasion, le souffle romanesque, le suspense autour du destin des protagonistes et les vives émotions que celui-ci me procurait. J’ai adoré Le cri de la terre. J’ai hâte d’enchaîner avec Un espoir au bout du monde.


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Après minuit

30 octobre 2022, au petit matin, dans la banlieue de Liverpool. Jen Brotherhood attend le retour de son fils, Todd. Mais son monde bascule quand elle voit son fils poignarder un homme dans la rue. Pourquoi son Todd ferait-il ça ? Quand elle se réveille le lendemain, elle se rend compte que c'est le 29 octobre la veille du crime.

Un sacré roman ! J'avoue que je ne savais pas trop où tout cela allait nous mener mais la construction particulière de ce livre, l'avancement à rebours de l'histoire permet d'avoir une vision "intelligente" de l'histoire. Jen est bouleversée par l'acte de son fils et essaye de comprendre comment il arrivé à commettre ce meurtre. Elle est prise dans ce "Replay" un peu particulier qui lui permet de revivre ces jours et suivre, comme une enquête, cette nouvelle vie. Elle apprend au fil du temps, des nouveaux éléments, elle voit son fils changer, revit des souvenirs. Amusant aussi le fait de voir la technologie, les lieux ou le contexte changer, évoluer. C'est un roman où on n'est jamais sûr de rien, on pense saisir quelque vérité, mais on suit le chemin tracé par Gillian McAllister. Absolument génial mais il faut s'accrocher. On s'imaginerait bien dans de telles improbables situations... juste pour la nostalgie. Une bonne découverte !

#Aprèsminuit #NetGalleyFrance
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Sémi

Le second opus de la pentalogie « Une clochette sans battant » est axé sur les parents des sœurs rencontrées dans Suzuran, et le récit familial se poursuit quelques années après.

L’occasion d’évoquer un couple vieillissant, confronté à la maladie d’Alzheimer et aux turbulences que peuvent traverser un mariage.

La vie de famille communautaire qui a tendance à disparaître, les mariages arrangés qui se perdent peu à peu, la maladie, révélatrice de secrets enfouis, de vérité sur l’amour conjugal et filiale. Une occasion de s’interroger sur les erreurs du passé et de tenter de les corriger.



Tout cela toujours d’imprégné de cette extrême courtoisie à la japonaise, cette distance un peu rigide, cette politesse à petites courbettes qui rend les rapports humains très lisses en dépit du vécu.

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