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EAN : 9782203242234
440 pages
Casterman (08/03/2023)
4.11/5   189 notes
Résumé :
Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n'a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Ecosse natale pour aller travailler à l'autre bout du Canada, dans l'ouest lointain, là où l'on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des allié.
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Environment Toxique est un mémoire en roman graphique, racontant les deux années que l'autrice néo-écossaise a passé à travailler dans les sables bitumineux albertains.

On y aborde la question des dettes étudiantes, assez terribles dans le monde Anglo-Saxon pour être impossibles à rembourser en travaillant dans son domaine d'étude.
On y aborde l'industrie pétrolière, celle de l'Alberta étant la plus polluante au monde.
Mais le véritable "environnement toxique", c'est le milieu de travail presque entièrement masculin des camps coupés du reste du monde. C'est vraiment le sujet central du roman. L'alcool et la drogue "aident" à endurer le mode de vie et le rythme de travail sans qualité. Et les hommes jouent constamment à "qui a la plus grosse". Jeu qui fait des victimes, tant à cause des accidents de travail, des viols, ou des autres abus en tout genre.

Le génie de ce livre est de bien représenter la complexité des dynamiques sociales qui font qu'un employé n'ose pas dire "non" à son employeur. Et qu'une femme n'ose pas dire "non" à son agresseur.

Points négatifs maintenant :

- J'ai toujours de la difficulté avec les mémoires. L'une des raisons est que mes critiques sont souvent centrées sur l'originalité ou au contraire sur les clichés. Et disons que pour un mémoire, on peut difficilement reprocher à quelqu'un d'avoir vécu des clichés dans sa vie.

- La traduction. Tous les termes, y compris ceux qui ont des traductions en canadien-français, sont traduits pour le public franco-européen. C'est assez idiot que je doive googler pour comprendre les équivalences de scolarité France-Canada dans un livre qui se déroule au Canada. Et puis, voir des Canadiens qui enchaînent les "putain" et les "du coup", ça me sort de l'immersion. Je regrette de ne pas l'avoir lu en anglais.
(Mais bon, la plupart des Babelionautes de l'autre côté de l'Atlantique n'y verront malheureusement aucun inconvénient.)
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Devoir partir à des milliers de kilomètres de chez soi pour travailler dans des conditions extrêmement difficiles dans des sortes de camps où la population est presque exclusivement masculine, voilà qui n'est pas simple du tout pour une jeune femme fraichement diplômée de l'université.
Mais à quoi avoir un beau diplôme si on ne trouve pas de travail et qu'on doit rapidement rembourser un prêt étudiant astronomique ?
L'auteure raconte dans ce gros roman graphique de 400 pages les deux années qu'elle a passé au Canada, dans des camps de travail, dans le milieu de l'extraction du pétrole.
Un milieu toxique par bien des aspects, que ce soit d'un point de vue environnemental ou à cause des relations avec ses collègues, des hommes essentiellement, qui, à cause de l'éloignement avec leur famille, de la rudesse du climat et de la difficulté de leur travail quotidien en deviennent presque inhumains tant leurs rapports avec les autres et surtout les femmes sont complètement inappropriés.
L'auteure raconte son quotidien, ses horaires décalés, la fatigue, le froid intense, la solitude, le peu de distractions, l'éloignement avec ses proches, et ce besoin essentiel de gagner rapidement de l'argent pour rembourser son prêt qui, sinon, risque de lui gâcher la vie pendant des années.
J'ai été très touchée par ce récit qui n'a rien de misérabiliste ou d'accusateurs, mais montre un mode de vie très particulier et ce qui en découle.
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C'est un récit autobiographique. Ayant fini ses études dans le domaine des sciences humaines, et pour le remboursement de son prêt étudiant que les métiers liés à sa formation rendraient long et handicapant, Kate décide de partir travailler sur les chantiers pétroliers deux ou trois ans dans l'état d'Alberta. Elle découvre un univers peuplé principalement d'hommes, dans une région sans attrait, au climat rude. Elle découvre surtout une atmosphère de travail lourde et souvent malsaine. le dessin est simple, un trait régulier, pas trop recherché, peu de détails, une mise en page simple en gaufrier, quelques rares illustrations pleine page qui viennent rythmer et apporter une ponctuation dans cette ambiance lourde.
Kate Beaton soulève plusieurs problèmes : le coût des études au Canada astreignant à un long remboursement pour beaucoup de jeunes, le monde de l'industries pétrolière, polluante et destructrice de l'environnement, mais le trait est surtout mis sur le harcèlement sexuel dans un univers industriel peu féminisé. Elle aborde le sujet avec beaucoup de finesse, elle ne tombe pas dans la dénonciation manichéenne, il s'agit surtout d'une expérience, pas vraiment réjouissante, même parfois très dure, mais elle n'a pas choisit une démonstration spectaculaire, c'est d'autant plus percutant que c'est insidieux, quelques petites réflexions anodines finissent par devenir un enfer avec la quantité, les femmes doivent toujours être sur la défensive, et parfois ça va beaucoup plus loin, l'expérience de travail dans ce milieu devient alors un fardeau, une souffrance qu'on accepte parce qu'il y a ce fameux prêt étudiant à rembourser.
C'est un récit touchant et juste, qui nous dévoile un Canada bien moins idyllique que ce qu'on peut imaginer depuis la France, un récit qui dénonce surtout le système et la culture qui permettent ou qui imposent tout ça.
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Club N°52 : BD sélectionnée
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Un témoignage édifiant sur 2 ans de souffrance au travail dans un univers particulièrement hostile.

A lire !

Clément
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Une BD autobiographique et documentaire abordant différents sujets qui se trouvent entre-mêlés, pointant ainsi du doigt les dynamiques d'un même système problématique.

Morgane N.
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Kate Beaton nous relate l'expérience traumatisante qu'elle a vécu, dans l'industrie lourde de l'extraction du pétrole des sables bitumineux dans le nord de la province de l'Alberta, au Canada, loin de son île de Nouvelle-Ecosse, pour rembourser la dette de son prêt étudiant. Car avec sa licence d'Anthropologie elle ne trouve pas de travail. Et l'endroit où l'on peut gagner beaucoup d'argent assez rapidement, c'est dans ces mines. Cela va lui prendre tout de même deux ans, au service entrepôt / magasin, avec une coupure d'un an au milieu pour souffler, de 2005 à 2008.
Tout est toxique dans ce lieu. La pollution environnementale extrême : les cas de cancer y sont très nombreux, et on aborde à peine le scandale pour les premières nations qui voient leurs terres saccagées, ravagées, sacrifiées pour plusieurs générations.
Surtout, l'environnement toxique mis en avant dans ce récit, c'est l'environnement humain. Pendant ces deux ans, Kate va aller de site en site, certains proches de la ville (ce qui permet de voir autre chose le soir), et des camps trop éloignés et totalement clos. A 21 ans, elle en difficulté pour se défendre face au véritable harcèlement sexuel qu'elle subit dans un milieu où la population masculine est 50 fois supérieure à la population féminine. Car hélas dans ce type de lieu de travail, une femme doit se défendre sans cesse, et la notion de respect et de consentement, comment dire que certains passent outre… Sa hiérarchie lui fait comprendre que ce n'est pas si grave, et que si elle ne supporte pas, elle peut chercher ailleurs. Elle s'interroge : Est-ce le lieu qui change les hommes, qui ne se comporteraient pas comme ça chez eux ? Les amitiés existent, heureusement, et tous les hommes ne se comportent pas comme des porcs. Et petit à petit elle apprend à répondre, à prendre du recul, elle fait ses premières bandes dessinées et elle commence à s'imaginer un avenir.
430 pages monochromes en gris ou bleu pétrole, dans un environnement glacial où on a l'impression de ne jamais voir le jour, avec une mise en cases bien fermées, ça contribue au sentiment de malaise qui vous prend au début de la lecture et ne vous lâche pas jusqu'à la délivrance. Ouf ! C'est lourd. Mais c'est la réalité.
A lire, donc, car c'est un témoignage rare et courageux, que Kate Beaton a voulu rendre le plus objectif possible. Merci à elle.
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critiques presse (11)
LesInrocks
13 décembre 2023
Un livre déchirant qui parle de masculinité toxique mais aussi de la solitude et de la dépression des travailleur·ses.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Bibliobs
12 juillet 2023
Le témoignage glaçant de Kate Beaton sur son expérience de jeune salariée sur les plateformes pétrolières en Alberta.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LActualite
16 mai 2023
L’album aborde les conséquences écologiques de cette industrie, les conditions de travail difficiles, les milieux masculins souvent toxiques, mais aussi l’étrange solidarité qui se tisse parmi les expatriés qui s’y retrouvent.
Lire la critique sur le site : LActualite
Bibliobs
17 avril 2023
La dessinatrice canadienne Kate Beaton retrace son expérience dans l’industrie pétrolière, en Alberta, dans une bande dessinée, « Environnement toxique », un des livres préférés de Barack Obama.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
BoDoi
12 avril 2023
Dans ces scènes d’apparence anodine, elle brosse le portrait d’une population rurale prise au piège du chômage et contrainte de céder aux sirènes des dollars du pétrole.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Bedeo
11 avril 2023
Une autobiographie saisissante sur l’expérience d’une jeune femme travaillant dans les sables bitumineux de l’Alberta, au Canada
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
11 avril 2023
L’autrice Kate Beaton décrit avec justesse l’ambiance particulière d’un milieu de confinement où les seules distractions, après un travail difficile dans des conditions sanitaires plutôt limite, sont les beuveries des jours de repos avec les opportunités de finir les soirées dans les draps d’une employée du groupe ou d’une autochtone. Malgré tout, l’autrice traite le sujet avec beaucoup d’empathie pour ces hommes loin de chez eux et qui, pour beaucoup d’entre eux, n’ont pas eu d’autre solution que d’accepter ce travail.
Lire la critique sur le site : Auracan
Actualitte
27 mars 2023
On sort de ce long voyage malmené, dégoûté non pas de l'espèce humaine, mais de ses représentants masculins et de la société mise en place au fil des siècles autour de leur petit confort viril et de leur camaraderie virulente. Certains appellent ça le patriarcat : dans ces planches ont prendrait plutôt ça pour de l'immaturité, de l'inconséquence et de la beaufitude.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
27 mars 2023
Il y a du Alison Bechdel dans l’écriture de Kate Beaton, qui raconte sa propre histoire dans Environnement toxique. L’autrice donne corps à ce monde opaque, implacable machine à broyer l’humain et la nature. Des touches d’humour bienvenues viennent compenser l’horreur qu’inspire son sombre témoignage.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Telerama
27 mars 2023
À l’âge de 21 ans, la Canadienne est partie travailler à l’ouest du pays dans une exploitation de pétrole. Elle a dessiné ses souvenirs de ce milieu sexiste et aliénant dans “Environnement toxique”.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesInrocks
07 mars 2023
La dessinatrice Kate Beaton expose et exorcise les violences sexuelles dont elle a été la victime dans un récit au cœur des sables bitumineux canadiens.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Même avec un diplôme, c'est pas facile de réussir.

C'est pas un ticket d'or.
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Les femmes que je connais seraient bien plus heureuses à la maison.
Sinon, elle sortent à moitié à poil, elles couchent à droite à gauche jusqu’à 40 ans , et après plus personne n'en veut.
Les féministes, c'est juste un tas de salopes tarées qui savent pas de quoi elles parlent.
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- (Lindsay) Je suis un peu embêtée de te quitter.
- (Kate) Non, oh là là, sauve-toi d'ici.
- (Lindsay) Tu veux ma plante ?
- (Kate) Mais tu te rappelles que j'ai tué ton poisson à la fac ?
- (Lindsay) Ne tue pas ma plante.
- (Kate) Ce serait drôle que j'arrive à la maintenir en vie pendant qu'on tue tout le reste dehors...
- (Lindsay) C'est vraiment pas drôle.
- (Kate) Je sais.
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- (Kate) Doug, tes gars ont terminé leur mission au parc de réservoirs ?
- (Doug) ...
- (Damian) Faut utiliser les noms de code pour que Dougie réponde.
- (Kate) Quels noms de code ?
- (Damian) On a des noms d'oiseaux pour la radio. Dougie, c'est le pigeon, parce qu'il chie sur tout le monde.
- (Dougie) Et Damian, c'est le moineau, parce qu'il en a une toute petite.
- (Kate) Oh là là ! Et Emily ?
- *Ksssh* La caille *Ksssh*
- (Kate) Et le mien ?
- *Ksssh* La bécasse *Ksssh*
- (Kate) Ryan, je travaille avec des adultes, là ?
- (Ryan) Absolument pas.
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Tu as entendu parler de la zone rouge?
C'est toute la bordure du centre-ville où ils ramassent les sans-abris pour les larguer plus loin, pour qu'ils ne posent pas de problèmes.
Comme ça, les touristes ne les voient pas. Ça énerve les gens que tant de sans-abris viennent ici parce que le climat est meilleur.
Eh bien, c'est pour ça que les riches retraites viennent ici.
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